Mediapart, le projet porté par Edwy Plenel, fait du bruit, à la mesure de la notoriété de l'équipe qui le porte. L'ambition est immense, et l'idée de fond est de créer le nouveau media de référence. Avec dans le discours de Plenel, partout où il passe, l'indépendance, clamée, claquée, lancée comme en opposition à tous ces journaux qui appartiennent aux puissances de l'argent.
J'ai quand même un problème avec l'indépendance telle qu'elle est définie par mediapart.
Recevoir, comme cela a été le cas hier, un email de Ségolène Royal m'invitant à m'abonner à mediapart, ne m'apparait pas comme une garantie d'indépendance majeure à l'égard du politique. Une garantie que ce sera un media de gauche, identitaire et communautaire, positionné autour du parti socialiste, soit. Mais indépendant, non.
Voici l'email (dans le genre commercial, on ne fait pas mieux - envoyé à tout le fichier désirs d'avenir) :
Chers amis, chères amies de Désirs d’Avenir,
Toutes les initiatives audacieuses qui tentent de changer la situation de la concentration de la presse méritent d’être soutenues, au nom de la liberté de l'information et du pluralisme.
C'est le cas du récent projet MediaPart, né de la rencontre entre des professionnels du journalisme et des spécialistes du Web, parmi lesquels Edwy Plenel, François Bonnet, Laurent Mauduit et Benoît Thieulin.
Présenté sur le site mediapart.fr , ce projet de site d'information participatif, financièrement indépendant et exigeant éditorialement, cherche à inventer une réponse ambitieuse "aux trois crises – démocratique, économique, morale – qui fragilisent l'information en France.
Pour voir le jour d'ici mars 2008 et avoir les moyens de rester indépendant, MediaPart fait appel aux pré-abonnements, pour un montant de 9 € par mois (de 5 € pour les moins de 25 ans et les chômeurs).
Au nom du pluralisme des médias, je vous invite à leur donner leur chance en vous abonnant.
Merci de ce geste militant qui s’inscrit dans la logique de la démocratie participative.
Cet appel est logique. Mediapart cherche des citoyens plutôt attirés par la promesse d'indépendance à l'égard de Sarkozy (penser opposition), et engagés dans une logique participative, prêts à passer le cap. Où sont-ils ? Chez désirs d'avenir, évidemment. On pourrait, avec un peu de cynsime, si l'on voyait mediapart comme une entreprise commerciale, prendre ce mail pour du spam, d'ailleurs, et le fichier des adhérents et sympathisants de desirsdavenir comme un fantastique fichier ciblé pour ce genre d'initiatives. Ils seront certainement des centaines à avoir envie de s'engager dans ce domaine, et encore plus si Ségolène Royal donne son onction au projet.
L'indépendance est un mythe, peut-être. Ce peut certainement être une exigence, que certains autres projets que je connais pratiquent. Elle peut être garantie par une charte ou un pacte entre les actionnaires et la rédaction. Elle est soutenue par la clause de conscience des journalistes. Elle s'accomode mieux de l'absence d'actionnaires ayant des intérêts avec le pouvoir. Mais elle se passe certainement bien du soutien opérationnel et commercial du politique au projet. Quand un politique s'engage dans un media de manière aussi directe, il perd cette belle vertu affichée.
L'indépendance, pour Mediapart, ce serait de réussir à attirer des journalistes, mais aussi des contributeurs, qui soient de plusieurs camps, de plusieurs tendances, et se donner les moyens cocnrets de s'attaquer aussi aux sujets de la candidate socialiste. Ce serait de pouvoir enquêter en toute simplicité, en toute indépendance, sur Ségolène Royal. Comment faire ceci quand l'équipe qui anime son association s'occupe aussi du media et de la communauté ?
Mediapart annonce la couleur : ce ne sera pas un media indépendant, mais une sorte de nouveau journal de gauche. Que les choses soient dites ainsi ne me choquent pas. Mais je chercherai à m'informer sur la gauche ailleurs. Et les belles leçons sur l'indépendance et le monopole de la vertu journalistique dispensées à longueur d'antenne par l'ancien patron de la rédaction du Monde me font doucement rigoler.
-
[PS : pour le coup, étant plutôt ami avec Benoit Thieulin et partageant largement sa vision de l'internet, j'ai hésité à publier ce billet. Puis je suis dit : sois indépendant, toi, au moins, sur ce coup. Je précise que je n'ai d'intérêts personnels dans aucun projet concurrent, sinon une forme d'amitié et d'estime pour les fondateurs de rue89. Mes excuses à la netscouade pour cette pique, mais elle est trop flagrante - et je ne me suis pas inscrit à désirs d'avenir pour recevoir du spam commercial.]
-
[EDIT : je ne critique pas le soutien de S. Royal à Mediapart, sur le principe. On connaît mon attachement au pluralisme et j'ai déjà souhaité bonne chance au projet. Ce que je critique, ici, c'est la mobilisation du fichier des adhérents comme base de prospection d'abonnés pour Mediapart. Imaginez le même principe en remplaçant "désirs d'avenir" par "parti socialiste" et Mediapart par Libération.]
[Edit : pour les commentaires en mode "attaque ad hominem" ou "c'est nul ton billet", merci de laisser un email valide, de ne pas vous appeler toto, et d'utiliser des adresses IP différentes. Les commentaires de Romaric, romain, toto ou marc proviennent d'ordinateurs communs. Ce genre de méthodes ne me semblent pas coller avec l'esprit ouvert, participatif et respectueux du débat et du pluralisme de Mediapart, qui, je le rappelle, prône "la fin de la rumeur, de l'anonymat, ce déluge vengeur de commentaires où l'on se cache derrière un pseudonyme pour se lâcher". Les prochaines tentatives de ce genre seront modérées.]
Plenel n'a jamais caché qu'il était de gauche à ce que je sache ... Il n'aime pas Sarko et le dit lui même. Quand il dit qu'il est indépendant, il parle d'indépendance financière. D'où d'ailleurs le fait que le futur site soit payant ...
Rédigé par : Lolo | 14 décembre 2007 à 13:04
erreur grossière ou mauvaise foi ?
Il ne faudrait pas confondre : l'indépendance est remise en cause quand un journaliste ou un groupe de presse fait allégeance à un politique (affaire genestar/lagardère.parismatch, et non pas le contraire !!
Qu'un politique soutienne la naissance d'un média au nom du pluralisme, comme Ségolène Royal l'avait d'ailleurs fait pour arret sur image (émission qui d'ailleurs n'est pas tendre avec elle mais vous connaissez la célèbe phrase de Voltaire...), est plutot rassurant par les temps qui courrent...
On ne pourra s'inquiéter de l'indépendance de ce nouveau journal s'il fait un jour allégeance à la candidate socialiste... ce qui n'est pas encore arrivé à ma connaissance..
En attendant, ce procès d'intention ou cette maladresse ne me semble pas très heureuse par les temps qui courrent ou les journaux indépendants comme Rue89, ASI ou Mediapart j'espère, ne sont pas très nombreux !!
Longue vie au medias indépendants et aux contre-pouvoirs...
On vous pardonne pour cette fois ;-), mais votre PS nous laisse penser qu'effectivement vous auriez peut etre du réfléchir avant de poster cet article
Rédigé par : romaric | 14 décembre 2007 à 13:13
Je ne suis pas d'accord avec cette analyse, il ya suffisamment de medias aux ordres du pouvoir pour ne pas dire presque tous qu'il est sain que dès la naissance un média affiche et se revendique comme étant proche de l'opposition.
Ce sera un tout petit bol d'air dans ce monde de médias aux idées et à la plume polluées.
Rédigé par : David 15 | 14 décembre 2007 à 13:45
Personne ne dit que Sego avait également soutenu Arrêt sur Image il y a quelques semaines et personne ne semble s'en offusquer ...
"L'indépendance, pour Mediapart, ce serait de réussir à attirer des journalistes, mais aussi des contributeurs, qui soient de plusieurs camps, de plusieurs tendances, et se donner les moyens cocnrets de s'attaquer aussi aux sujets de la candidate socialiste."
Tout à fait d'accord avec ca, et je vois pas ce qui empécherait les internautes de gauche ET de droite, et même des apolitiques de venir sur le site ... Rien de pire qu'un média de gauche par et pour les électeurs de gauche.
Plenel a montré qu'il pouvait être objectif et qu'il était attentif aux gouvernement en place, de droite comme de gauche (cf Les écoutes de L'Elysée surtout)
Rédigé par : Marc | 14 décembre 2007 à 13:51
Au moment où elle était présidentiable, il était dommageable que Segolène Royal fasse si peu de politique. Il est désormais dommageable qu'elle en fasse tant.
Sa prise de position sur médiapart est ridicule à double titre.
1- Le soutien de désir d'avenir renouvelle la collusion même qui est critiquée entre pouvoir politique et pouvoir médiatique. Collusion et même connivence, d'autant plus fortes que Benoit Thieulin n'est autre que l'ancien responsable de campagne Internet de désirs d'Avenir. Le soutien de Segolène Royal aurait donc pu être sollicité voire commandé.
2- Segolène Royal ne doit sa popularité politique qu'à une popularité originairement médiatique (au mauvais sens du terme). Elle n'a pas la force ou l'envergure, elle n'a pas même les compétences suffisantes, pour se positionner à propos du projet médiapart. Elle n'a en fait rien à y voir. Finalement, le projet qui devait originellement consommer la rupture entre les médias contrôlés et une nouvelle façon de produire de l'information échappant au dictat économico-politique n'aura été capable que de reproduire à l'échelle médiatique les tensions entre pouvoir politique majoritaire de controle (droite sarkozyste) et contre-pouvoir (gauche dissidente). Mais il n'y a pas de contre-pouvoir constitué à gauche, moins encore chez désirs d'Avenir qu'ailleurs!
L'initiative d'Edwy Plenel était déjà suffisamment audacieuse et délicate comme ca pour avoir à craindre d'être discréditée par un nouveau carnaval de personnalités, surtout lorsque celles-ci participent d'autres intérêts médiatiques et politiques. Ce brouillage est très malvenu. L'initiative est assez louable en elle-même, mais je crois que c'est mal parti. je vais continuer à errer de blogs en blogs, qui constituent probablement les derniers îlots du contre-pouvoir et les premières modalités renouvellées d'accès à l'information.
Rédigé par : Ratuz | 14 décembre 2007 à 13:55
D'accord avec toi. Etant plutôt favorable au projet Mediapart, et pas opposé au PS, au contraire, j'ai trouvé ce mail superflu, voire déplacé.
Rédigé par : Eric | 14 décembre 2007 à 13:58
Etant l’un des fondateurs de Mediapart, qu’il me soit permis de réagir...
Pour ne pas verser dans des polémiques inutiles, raisonnons calmement. Est-il exact que le pluralisme de la presse quotidienne et son indépendance sont mis à mal ? Je pense honnêtement qu’il est difficile de soutenir le contraire. Du Monde jusqu’à Libération, en passant Le Figaro ou Les Echos, toute l’actualité récente de la presse souligne cette évidence : une inquiétante proximité entre les actionnaires des grands quotidiens et Nicolas Sarkozy. Ou si vous préférez, une montée en puissance d’un inquiétant capitalisme de connivence, au détriment de la presse indépendante. C’est donc à cela que veut répondre le projet Mediapart. Essayer d’inverser le courant : œuvrer à la refondation d’une presse indépendante, d’un journalisme d’investigation...
Et Ségolène Royal applaudit ? Sincèrement, elle a du mérite. Car si vous voulez bien prendre quelques instants pour vérifier ce que j’ai écrit sur la gauche depuis deux décennies – dans mes articles à Libération ou au Monde, comme dans mes livres écrits avec Gérard Desporstes (« La gauche imaginaire », « L’adieu au socialisme »...) – vous me concéderez que j’ai conduit des investigations qui ont souvent été dérangeantes, ou des analyses souvent critiques. Lisez aussi ce que Edwy Plenel a pu écrire sur la gauche et en particulier sur son naufrage éthique, notamment à la fin du second septennat de François Mitterrand, vous nous accorderez que nous avons souvent eu la plume acerbe.
Il faut donc dire les choses telles qu’elle sont : Ségolène Royal a du mérite de faire ce geste. Et puisqu’il en va du pluralisme et de l’indépendance, nous souhaitons vivement qu’elle fasse école. Que François Bayrou suive son exemple, lui qui, pendant la campagne présidentielle a aussi dénoncé cette consanguinité entre le pouvoir de l’argent et Nicolas Sarkozy. Et après lui, les communistes, les Verts, la LCR, et même des dirigeants de l’UMP, s’il y en a de courageux, qui osent admettre cette simple vérité : l’indépendance de la presse et le pluralisme méritent de dépasser des querelles de chapelle.
Rédigé par : Laurent Mauduit | 14 décembre 2007 à 14:01
Corrigeons d'abord une première erreur ! Versac dit : "un email de Ségolène Royal" Inexact. C'est un e-mail de "ségolène". Vérifiez la signature du mail, Versac ! ;-) ;-). Notons que l'intitulé en est "lettre d'actualité"
Bon plus sérieusement sur l'aspect "spam" je ne partage pas votre vision très restrictive de la chose. Un spam est un mail non sollicité... en laissant vos coordonnées sur les listings de Désirs d'avenir vous avez fait connaître votre souhait d'être informé au plus près de toutes les initiatives et réflexions de Ségolène Royal et son équipe... Que cette réflexion porte sur un site commercial d'informations ne signifie pas "spam".
Signalons pour une mise en perspective des choses que deux jours avant cet envoi, Ségolène Royal (là c'est signé comme cela) adressait un mail (lettre d'actualité) sur la problématique des contrats passés avec la Lybie
Rédigé par : Jacques Adam | 14 décembre 2007 à 14:02
Bonjour!
Alors j'annonce la couleur d'emblée: je suis journaliste membre de la (future) rédaction de Médiapart, farouchement indépendant depuis vingt ans que je fais ce métier et bien décidé à le rester! C'est même pour cela que j'ai rejoint le projet. Non, Versac, l'indépendance n'est pas "un mythe", plutôt un combat. Oui nous la ferons vivre. Déjà certains d'entre nous ont quitté le confort des journaux dans lesquels ils travaillaient depuis des lustres, les autres y allant de leur poche pour "blinder" le capital de notre projet.
Faut-il ajouter que je n'ai pas reçu de mail de Ségolène, pas plus que de François, Marie-Georges, Olivier, Nicolas, des deux Dominique, etc? Libre à eux de nous soutenir, ils doivent savoir que c'est une voie à sens unique! A Mediapart, nous aimons bien la phrase d'Albert Londres (grosso modo): "Le journaliste ne connait qu'une ligne, la ligne de chemin de fer".
Et puis, dans cette aventure où nous demandons aux citoyens participatifs de nous soutenir en adhérant - c'est la meilleure garantie de l'indépendance, non?- je conclus avec un autre confrère, Pierre Desproges, qui invitait à ne pas se tromper de cible: "L'ennemi est bête, il croit que l'ennemi, c'est nous".
Bien à vous,
Erich Inciyan
Rédigé par : Erich Inciyan | 14 décembre 2007 à 14:24
Là franchement Versac, tu tombes dans du Morandini avec ce post !!
Si Plenel était tendre avec la gauche ça se saurait !! Meme si c'est quelqu'un qui a surement des défauts, ça reste un vrai chien de garde de la démocratie !!
Et que Ségolène Royal le soutienne me semble etre dans la lignée de ses précédentes attaques sur le système médiatique sarkozyste, comme Bayrou pourrait le faire !!
Il est évident que Plenel ne sera pas tendre avec les gens de gauche comme il a fait avec Mitterrand d'ailleurs.. c'est tout à l'honneur de Ségolène Royal de soutenir une telle initiative favorable à la démocratie !
Après chacun est libre dadhérer à ce journal, moi meme j'attends la sortie du site pour le faire, mais le poignarder dans le dos et un crime contre la démocratie, l'opposition et les ocntre-pouvoirs...
Tu devrais avoir honte !!
Rédigé par : Romain | 14 décembre 2007 à 14:28
Ouhlala, je ne pensais pas m'attier ainsi une mobilisation de commentateurs irréguliers avec ce billet.
Petite réponse, donc. Je ne critique pas, en soi, le projet mediapart. J'ai déjà écrit mes doutes sur le modèle, je ne mets aucun doute sur l'ambition. Et quant au contenu et au travail, on jugera sur pièces.
Laurent Mauduit : "Et Ségolène Royal applaudit ? Sincèrement, elle a du mérite."
Le problème, ce n'est pas que Ségolène Royal appaludisse un projet. Elle en applaudit tous les jours différents projets. Mais qu'elle aporte son concours sonnant et trébuchant en participant à la cmapagne de recrutement, en mobilisant son fichier pour un projet qui se revendique indépendant de son initiative.
Je suis certain que nombre d'autres hommes politiques soutiennent le projet dans son principe. Mais apporter sa participation concrète et opérationnelle au recrutement d'abonnés est très différent. Imaginez que le PS mette à disposition son fichier d'adhérents à la disposition de libération en leur disant "abonnez-vous" !!! Que ne dirait-on pas !!!
Rédigé par : versac | 14 décembre 2007 à 15:35
Mediapart est visiblement lancé par des personnes qui ne connaissent que peu de choses à internet (cf modèle économique qui dénote une méconnaissance totale des pratiques actuelles et des attentes des internautes).
Quant à demander le soutien des politiques, on touche le fond.
Il ne suffit pas d'avoir de belles idées, il faut aussi savoir prendre les moyens de les appliquer. Et là, c'est mal parti...
Rédigé par : Jeff | 14 décembre 2007 à 15:36
Au fait, Romain et romaric, utilisez une adresse IP différente la prochaine fois pour faire vos attaques personnelles et vos quasi-insultes, ça serait moins grossier.
Rédigé par : versac | 14 décembre 2007 à 15:38
Et si je peux me permettre : Marc et Lolo aussi, svp, quand vous venez défendre avec une autre thèse, mais un phrasé proche, l'initiative, utilisez des IP différentes...
Rédigé par : versac | 14 décembre 2007 à 15:40
Moi qui suis aussi un commentateur "irrégulier" ici, je partage l'opinion de Versac. Que Ségolène Royal fasse la promo d'un site co-organisé par l'ex-responsable de sa netcampagne peut être un indice que ce média ne sera pas complaisant pour Sarkozy, mais n'en fait en aucun cas un média indépendant, et donne même un indice dans un sens partisan.
Cela étant, sans connaître personnellement Benoît Thieulin, je sais que ce n'est pas un obtus.
En revanche, à l'heure des pressions contre la gratuité sur Internet, n'y a-t-il pas un mauvais signe de la part de Royal ?
Rédigé par : Hervé Torchet | 14 décembre 2007 à 15:58
Sur ASI, DS y va aussi de sa petite pique pour dénoncer la conivence Médiapart-SR.
C'est à celui qui sera le plus indépendant, le plus pur, le moins compromis par les puissants.
Le problème, c'est qu'au final, ça tourne à l'obsession. Et au final, l'essentiel de ce type de média ne devient plus qu'un journal dénonçant la main mise des Illuminati et autres conspirations patronales et leur marionnette Sarkozy !
Un peu comme Marianne, lire une fois que Sarkozy est le pote de Lagardère, ça va mais quand c'est dans chaque numéro, ça lasse.
Rédigé par : Buzzcocks | 14 décembre 2007 à 16:00
Il n'en demeure pas moins que Médiapart représente bel et bien l'avenir de l'info sur le Net.
A comparer avec l'objet non identifié Rue 89, où tout ce qui fait un journal est absent :
hiérarchie de l'info, journalistes confirmés enquêtant dans un domaine de compétence, ligne éditoriale...
Dans cette impasse, on y trouve plutôt de jeunes étudiantes en journalisme écrivant un jour sur les FARC, le lendemain sur Sarkozy et le surlendemain sur la nouvelle chirurgie esthétique.
Dans cette impasse, les "articles" sans réelle valeur ajoutée informative (excepté les papiers de Severnay) s'empilent.
Dans cette impasse, on y parle de tout et surtout de rien, au point de se demander ce qu'on est venu y chercher.
LA charge peut sembler dure, mais quand j'entrevois les petits procès en sorcellerie qui s'instruisent contre Médiapart, je ne peux m'empêcher de me dire qu'ils sont sur la bonne voie, surtout comparés à leur bien fades conccurents !
Rédigé par : George's | 14 décembre 2007 à 16:24
Georges's : wow, c'est quand même très fort de réussir à juger un produit avant qu'il n'existe !
Pour rue89, je vous trouve particulièrement sévère. Il ne me semble pas que Pierre Haski ou Pascal Riché soient des journalistes sans compétence. J'aurais tendance à dire qu'ils sont parmi les meilleurs de leur génération. J'aimerais trouver de meilleurs chroniquerus des élections US que Maria Pia Mascaro, mais je n'en trouve pas ailleurs (et j'ai fouillé).
Et il ne s'agit pas de procès en sorcellerie contre mediapart, mais des critiques sur un spam publicitaire, ce qui n'a rien à voir. On peut critiquer l'un comme l'autre.
Rédigé par : versac | 14 décembre 2007 à 16:33
"Je suis certain que nombre d'autres hommes politiques soutiennent le projet dans son principe. Mais apporter sa participation concrète et opérationnelle au recrutement d'abonnés est très différent"
Précisément.
D'autant que la connivence entre Segolène Royal et Benoit Thieulin est clairement établie. Et que, par contre, la position de Segolène Royal à gauche, elle, est très floue.
Donc son soutien est à la fois dommageable techniquement (elle fait irruption dans un système qui se revendique autonome du point de vue de son financement et de ses intérêts, et surtout profite de sa popularité pour créer des adhésions qui auraient du en toute rigueur être conquises autrement) et politiquement (désirs d'Avenir n'est qu'une partie de la gauche, encore très balbutiante et ne constitue pas l'assise d'un contre pouvoir sûr).
Rédigé par : Ratuz | 14 décembre 2007 à 16:36
Quoi que l’on en pense - pour l’entendre regulierement a “on refait le monde” je dirais que la rhetorique d’Edwy Plenel est plus proche de celle d’Olivier Besancenot que de Segolene Royal… – il vaut mieux en parler maintenant car quand le site sera payant et donc que plus personne n’y aura acces le bruit autour de mediapart s’arretera aussi vite qu’il a commence.
C’est comme le fanzine Newyorkais, NewYorkTimes, qui est passé du modele payant (millions de subscripteurs, pas 50000) au gratuit, expres pour perdre son independence. Decidement les americains n’ont encore rien compris…
Rédigé par : Scope | 14 décembre 2007 à 16:53
La question dépasse MediaPart. Vous ne parlez pas de nonfiction.fr. Il y a là une stratégie alternative. Il faut la considérer comme telle.
http://www.lepost.fr/article/2007/12/14/1067676_royal-reseau_1_0_1.html
Rédigé par : guy birenbaum | 14 décembre 2007 à 16:54
Waouw! Les commentaires laisses par les membres de l'equipe Mediapart viennent de faire une entree fracassante dans la liste des trucs les plus idiots que je n'ai jamais lu.
Je cite Laurent Mauduit: "Du Monde jusqu’à Libération, en passant Le Figaro ou Les Echos, toute l’actualité récente de la presse souligne cette évidence : une inquiétante proximité entre les actionnaires des grands quotidiens et Nicolas Sarkozy." ca c'est l'argument qui tue: la preuve que la presse est aux ordres de Sarkozy, c'est qu'elle denonce la trop grande influence de Sarkozy. "Raisonnons calmement" nous dit l'auteur de cette perle... Et si on commencait par raisonner tout court?
Plus loin: "Il faut donc dire les choses telles qu’elle sont : Ségolène Royal a du mérite de faire ce geste." Et hop, une premiere demonstration "d'independance", le renvoi d'ascenseur, tu m'aides a trouver du pognon pour mon journal et je dis du bien de toi dans mon journal.
Et une magnifique conclusion: "l’indépendance de la presse et le pluralisme méritent de dépasser les querelles de chapelle." Il semble que le "pluralisme" ici souhaite n'aille pas jusqu'a tolerer des opinions divergentes sur ce qui constitue "l'independance de la presse"... En fait toute les opinions sont legitimes dans la mesure ou elles sont identiques a celle de Laurent Mauduit.
Et le meilleur pour la fin, le gloubi-goulba participatif d'Erich Inciyan: "nous demandons aux citoyens participatifs de nous soutenir en adhérant" Genial, enfin un journal redige en novlangue! Cela me fournit une grille de lecture nouvelle pour analyser certains mails a vocation commerciale: par exemple ce matin j'en ai recu un qui demandait aux citoyens participatifs de les soutenir en achetant un produit pour elargir leur penis...
Mediapart, ca s'annonce brillant!
("citoyens participatifs", franchement!)
Rédigé par : WS | 14 décembre 2007 à 16:56
guy (on se vouvoie ?) : non, je ne crois à la thèse de la "toile royal", qui est une interprétation. Je me borne pour ma part à critique de certains éléments, sans remonter à une vision quasi complotiste de la chose.
Il y a, dans nonfiction, betapolitique, meidpart, ... des gens qui se conaissanetn ,font partie de mêmes cercles, d'amitiés proches. Ils ont, pour certains, soutenu plus ou moins S. Royal. Pour autant, je n'y vois pas ici la "toile de SR3. C'est plus un effet culturel, une émergence de ces socialistes cultureux nouvelle génération, qu'un féodalisme royalien.
Donc non, je me refuse à ton analyse. Elle me parait fausse. Ce serait un peu comme accuser Birenbaum que de tisser une toile birenbaum parce qu'il a des amis ici et là, ou qu'il intervient à la télélibre et sur lepost.Fr...
Rédigé par : versac | 14 décembre 2007 à 17:01
Je trouve le dernier argument du courriel plutôt déplaisant.
Faire passer une démarche commerciale pour un geste militant est tout de même un peu excessif.
Rédigé par : Jules (de diner's room) | 14 décembre 2007 à 17:06
Il y a un différence, Nicolas. Je ne suis pas encore candidat à la présidentielle ! On se tutoie ;)
Rédigé par : guy birenbaum | 14 décembre 2007 à 17:29
Je soutiens le point de vue de Versac !
(Oups, j'espère que je ne remets pas en cause ton indépendance ;) je plaisante...
Bon courage avec les trolls !
Citoyen Michaelski
Rédigé par : Michaelski (de Michaelski's room) | 14 décembre 2007 à 17:32
Et Dieu sait que je n'ai pas voté pour Ségole Royal à la présidentielle. Ah, si au second tour. Et François Bayrou compte bien parmi ses millions de vote du premier tour, le mien. Précision importante !
J'ai du mal, vraiment du mal, à condamner cet appel de madame Royal à ses adhérents de "Désirs d'avenir" pour adhérer à MediaPart. Mieux, j'attends de même de François Bayrou. Que ce dernier face de même en lançant un appel aux "Sexy Centriste" pour une adhésion à MediaPart. Il a tellement dénnoncé pendant la campagne la perversité évidente du système médiatique français inféodé à Nicolas Sarkozy pour se dérober quand est offert une possibilité alternatif aux médias bourre-crâne.
De même j'ai cru entendre ces jours ci madame Royal Frapper sur cette presse soumise à Nicolas Sarkozy (avec le petit dévoué OpinionWay) pour qu'elle n'aille pas jusqu'au bout de sa logique.
Moi je souhaite longue vie à Rue89, @si, MediaPart. Même si ils semblent déjà entre eux se lancer la guerre, minable guéguerre quand ils devraient ses serrer le coup. Car l'ennemi qu'ils dénnoncent tous est ailleurs: la bataille pour une information libre, non soumise à des intérêtes économiques dominants.
Allez, mon François du béarn, j'attends ton soutien à MediaPart!
Rédigé par : Olivier | 14 décembre 2007 à 19:01
Clamer haut et fort son "indépendance", tout en affirmant des convictions idéologiques me semble tout de même un peu tiré par les cheveux. COmme si l'indépendance n'était liée qu'à la source du financement !!! L'indépendance est aussi d'esprit.
Mais Edwy Plenel est plus dans la dénonciation du grand capital, que dans la mise en place d'une réflexion objective. Ce sera donc du journalisme d'opinion, et ça voudrait être la référence...?
MédiaPart = médiapartisan ?
Rédigé par : LOmiG | 14 décembre 2007 à 20:03
Malgré toute l'estime qu'on peut porter à l'engagement de Plenel, tout en connaissant ses défauts, je pense qu'il va droit dans le mur avec son projet payant; Ca serait bien la première fois qu'un tel projet aurait du succès.
il ne connait rien au marketing d'internet et croit qu'il suffit d'avoir un bon contenu pour créer une affaire rentable.
Les exemples contraires abondent dans les cimetières de l'internet. a la rigueur créer une audience, mais un public solvable, sur du contenu politique, jamais.
Le simple fait qu'ils montent une pré-souscription montre qu'ils n'ont pas trouvé de financiers pour croire à leur projet
Rédigé par : Artypunk | 14 décembre 2007 à 20:53
Je trouve l'article de Guy Birenbaum convaincant, amplifiant au fond l'analyse de Versac.
Rédigé par : Hervé Torchet | 14 décembre 2007 à 21:32
Bon billet versac...
La faute la plus grave est le SPAM ou Mail non sollicité, c'est une opération qui classe tout de suite à qui on a affaire lorsqu'on le rencontre sur Internet.
Je n'ai jamais reçu de SPAM de Microsoft, IBM, Apple, etc. parce que ces compagnies, qui sont quand même de sacrés requins en affaire, savent que le SPAM commercial sur Internet est un délit placé très haut sur l'échelle de Richter de la Goujaterie et du Newbisme. Ce genre de pratique est sans cesse combattu parce que c'est une véritable pollution et abus des protocoles du réseau.
Je crois même qu'un employé qui s'amuserait à faire cela serait asez rapidement renvoyé.
Bah voilà, méconnaissance d'Internet, de la part de Ségolène Royal, de la part d'Edwy Plenel, et surtout de la part d'un staff de désirs d'avenir qui devraient être des professionnels et avertir leurs décideurs.
J'espère que si l'affaire se propage, ceux qui ont mis en oeuvre cela, auront les plus grandes difficultés à trouver un travail en informatique car ils déshonorent tout simplement leur profession.
Sinon, que des politiques ou des journalistes français ne connaissent pas les règles du jeu et d'éthique sur Internet, cela ne m'étonne pas : on voit passer ces derniers temps assez de projets politiques saugrenus ou des rapports d'étudiants sur Wikipédia piloté par un journaliste ignorant des procédures et contraintes d'un projet collaboratif, pour se faire une idée qu'on est en train de se faire bouffer tout cru, non par Sarkozy, mais par la bêtise de ce beau monde qui ose s'appeler "élite" mais ne connaissent rien au réseau, à ses applications, à sa nature...
Si on se réfère à l'excellent article sur le SPAM de Wikipedia Ségolène Royal et Edwy Plenel viennent par cette opération de violer deux directives Européennes, les recommandations de la CNIL et une Loi française au passage...
J'admire le courage des journalistes qui accompagnent Edwy Plenel et qui viennent défendre de tels procédés.
Moi, à leur place, j'irais de suite demander des explications dans le bureau de mon boss, histoire de tester un peu mon "indépendance" au sein de l'équipe... ;-)
Rédigé par : thierryl | 14 décembre 2007 à 21:36
Je vous suggère de vérifier que ce que vous appelez SPAM provient bien de désir d'avenir ou de Ségolène Royal.
Pour exemple j'ai moi même relayé ce message que j'ai reçu par mail et non comme un SPAM et je pense ne pas être le seul à l'avoir relayé uniquement comme source d'information.
Rédigé par : David 15 | 14 décembre 2007 à 22:18
"Jeudi soir, Ségolène Royal a expédié aux quelques 200 000 internautes affiliés à Désirs d'avenir une lettre de soutien au site d'Edwy Plenel Mediapart, que nous reproduisons ci-dessous."
Source : site de marianne.fr
La lettre est identique à celle produite sur ce site.
Ce serait bien que la justice s'empare de l'affaire. On reçoit déjà assez de m... non identifiées dans nos boites mail, pour ne pas cogner quand il s'agit de personnes bien en vues qui, de plus, pratiquent l'inverse de leur discours.
Rédigé par : thierryl | 14 décembre 2007 à 22:36
Une question toute bête : Mediapart, ils ont pas peur que Media-participations, les cathos belges de la BD, trouvent le nom trop proche du leur ?
Rédigé par : VinZ | 14 décembre 2007 à 22:43
Mediapart ??? Je suis allé voir, mais c'est payant !!! 9 euros par mois !!!
Plenel n'a rien compris à Internet. Payer !!! Mais ils sont fous !!!
Rédigé par : POLITOBLOG | 14 décembre 2007 à 23:43
Vinz : ce n'est sans doute pas le nom définitif.
thierryl : oui, il s'agit bêtement d'un spam. Jules de diner's room a fait une excellente analyse juridique du sujet
David 15 : ahem, je parle d'un email que j'ai reçu de Ségolène Royal, adressé au fichier Désirs d'Avaneir, et identifié comme les autres formats de newsletter, qui faisait une proposition commerciale.
Rédigé par : versac | 15 décembre 2007 à 00:16
Eh bien... une fois n'est pas coutume : j'interviens pour dire que je suis d'accord avec versac (oui, je sais : d'habitude, je me contente d'intervenir pour dire que je ne suis pas d'accord - esprit de contradiction).
Mais là, forcément, versac critique SR. Qui le mérite. Alors... ;-)
En fait, si la presse était dans ce pitoyable état que prétendent SR et Bayrou, oui, la mobilisation serait de mise. Mais le pseudo "WS" rappelle fort opportunément qu'il n'en est rien : "Je cite Laurent Mauduit: "Du Monde jusqu’à Libération, en passant Le Figaro ou Les Echos, toute l’actualité récente de la presse souligne cette évidence : une inquiétante proximité entre les actionnaires des grands quotidiens et Nicolas Sarkozy." ca c'est l'argument qui tue: la preuve que la presse est aux ordres de Sarkozy, c'est qu'elle denonce la trop grande influence de Sarkozy. "Raisonnons calmement" nous dit l'auteur de cette perle... Et si on commencait par raisonner tout court?"
Dénigrer la presse et tous ceux qui étaient susceptibles de les contester par la critique publique (fondée ou pas), telle a été la stratégie de SR et de Bayrou durant la campagne présidentielle, et qu'ils poursuivent aujourd'hui.
Alors oui, Mediapart est une bonne initiative (même si le coût reste rédhibitoire), mais la présentation tendancieuse qu'en font leurs fondateurs ou leurs soutiens politiques de circonstance est assez déplacés.
Il reste qu'entre mes engagements pro-mariage homo, mon action pour la licence globale (et plus généralement pour un nouveau modèle de l'économie de la culture), ou encore mon souhait d'empêcher toute société côtée d'investir à plus de 5% le capital d'un journal ou d'un groupe de journaux, je sens que je vais presque (re)devenir pote avec versac. ;-)
Rédigé par : Lavande & Coquelicots | 15 décembre 2007 à 01:35
Cègètiste depuis 35 ans , je dois dire que dans cet ocèan de dèrive droitière du journalisme alimentaire français il faut comprendre que mèdiapart oit à juste titre vèu comme une bouffèe de fraicheur , car on est dèbordè part le sarkosime ou tout s'achète surtout les mèdiocres ça me rapelle l'occupation ; on enlève nazis ( toutes prportions gardèes bien entendu...)et on met fric à la place !
Sègolène royal reste le levier principal unificateur à gauche et il s'agit de la survie dèmocratique de la libertèe ètoufèe de nos mèdiats c'est si èvident que moi militant syndical ; j'apelle celà de la lègitime dèfense et je vais m'abonner comme en 1971 je m'etais à PARS habonnè à libèration quand JPS ètait alors le cofondateur , il y'avait l'humanitè , rouge ,et les radios libres attendaient encore que la gauche d'après 68 ne les libères , depuis sarkosy le vassal des patrons ,et le valet des riches , fait règresser nos libertèes en voulant reculer le balance de nos droits sociaux et la faire occiller à la baisse pour la ramener avant guerre et ainsi remetre en cause toutes les avancèes sociales du CNR ou mon grand père sigeait comme syndicaliste cgt ; allez de tutes vos forces mes amis , soutenir cette contrebalence salutaire et dèmocratique et vive mèdiapart, adhèrons y massivement ! PATRICK TOSELLO CGT NICE .
Rédigé par : TOSELLO PATRICK | 15 décembre 2007 à 06:57
Pour répondre à Jef, qui dit:
«Mediapart est visiblement lancé par des personnes qui ne connaissent que peu de choses à internet (cf modèle économique qui dénote une méconnaissance totale des pratiques actuelles et des attentes des internautes).»
Je lui conseille de lire ceci:
http://www.memoire-vive.org/archives/001584.php
http://www.mediapart.fr/presse-en-debat/pouvoir-et-independance/laurent-chemla-«-la-gratuite-des-sites-est-un-mythe-»
On y apprend des choses sur l'équipe de Mediapart qui, me semble-t-il, ouvrent des perspectives. Et notamment sur l'indépendance et les connaissances du Net. Chemla, Dufresne, Gandi, ce n'est pas rien, non?
Rédigé par : Joséphine O. | 15 décembre 2007 à 09:52
@JoséphineO.
Ne mésinterprétez pas ce que dit Chemla, pour lui l'information demeure gratuite, mais il n'est pas idiot de payer des services supplémentaires à un site d'informations (quoique, dernièrement, l'ouverture des archives du NYT milite vers un abaissement croissant du coût d'accès).
De plus, il signale que le coût devrait faire disparaître pour l'abonné les publicités présentes en ligne sur le site (la gêne des publicités est une manière de payer pour l'utilistaeur). Ce qui n'est pas annoncé clairement par ceux qui lancent le projet.
Si c'est faire payer 9 euros par mois pour un blog sur mediapart, c'est déja au double du prix d'un site de blog (sixapart, typepad). Quant à la participation, ce n'est pas un service offert à l'utilisateur, c'est un choix rédactionnel : c'est même au contraire une arnaque de profiter gratuitement de bons articles écrits par des amateurs.
De plus une pointe spécifique dans la communication marketing de Mediapart ne trompe pas : on voit bien que les fondateurs sont gênés aux entournures sur le pricing de 9 euros, car ils ont décidé de le présenter non pas comme abonnement pur et simple, mais comme une démarche de soutien citoyenne (EP) ou militante (lettre de SR).
Une démarche de soutien est de l'ordre du "sacrifice demandé" au lecteur. Et là, on commence a voir poindre les ennuis pour cette future plate-forme de publication premièrement sur l'orientation politique qui ne sera pas neutre, deuxièmement, il n'y aura pas exacte compensation du prix par le service fourni, vu que c'est un "effort" qui est demandé au lecteur potentiel pour la "liberté de la presse".
Rédigé par : thierryl | 15 décembre 2007 à 12:31