Il y a un truc qui occupe lourdement tous les partenaires sociaux actuellement, et, plus largement, toutes les parties prenantes au débat écologique, c'est le fameux Grenelle de l'environnement. Les groupes de travail sont à fond dans leur préparation, et les réunions se suivent à une cadence infernale. L'écho de tout ça dans le grand public (et même chez ceux qui s'intéresseraient au sujet) est faible : les négociations sont opaques, menées dans des alcôves, et l'on attendra la fin du processus pour savoir ce qui s'y dit.
C'est de la bonne vieille ancienne manière, en quelque sorte. On ferme les portes sur les délibérations, et on attend la grande révélation ultime. Le site officiel du Grenelle ne fait que nous distiller quelques thèmes et listes de participants, il est d'une pauvreté totale : on n'y apprend rien, on ne peut rien faire.
Je ne suis pas un apôtre absolu de la transparence, mais il me semble que sur ce sujet majeur, l'ouverture à la société civile, un travail de compte-rendu, voire un appel à contribution auraient pu être intéressants, et tentés. J'ai tendance çà croire qu'une mise sous transparence des échanges, un peu à la manière dont la convention sur l'avenir de l'Europe avait travaillé, aurait pu être responsabilisante pour toutes les parties prenantes au débat.
LMais non, le verrouillage prévaut : on omprend la logique du gouvernement, qui est d'aboutir rapidement à des propositions, et de maitriser l'ordre du jour. On peut se désoler que la grande ambition et le temps donné au débat ne s'accompagne pas d'une démarche plus ouverte.
Résultat, à défaut de centralisation de ces compte-rendus ou d'ouverture, la concurrence réagit, et le gouvernement perd de son rôle de maitrise de l'actualité. Pour suivre en temps réel ce qui se passe dans le Grenelle, l'alliance pour la planête anime son blog, qui suit la progression des groupes de travail et livre ses analyses au fil de l'eau. Comme ils sont quasiment les seuls à le faire, le blog devient intéressant, et est très bien référencé. De même, pour la participation, un site concurrent s'est monté, pour appeler à des contributions larges, au delà des associations sélectionnées. A l'initative d'Alain Lipietz (qui a profité d'une légèreté du gouvernement, qui n'avait pas déposé le nom de domaine d'un site annoncé en rgande pompe), il ne rencontre pour l'instant aucun succès (10 contributions au total, c'est maigre) mais montre ce qu'aurait pu être une autre manière d'associer le public à ce grand débat, pour éviter le travers habituel : la découverte tardive de propositions non consensuelles, décidées par des corps intermédiaires dont la légitimité n'est pas forcément très partagée.
La participation et l'inclusion, via internet, sont des exercices exigeants. La diffusion au public de l'information est souvent un moyen de pression sur des négociations pour forcer au consensus et à la posture constructive. Les exemples de ces vertus sont nombreux, depuis la convention sur l'avenir de l'Europe à la publication des rapports d'audit de la DGME. Il est dommage que le gouvernement n'ait pas saisi l'occasion de ce grand raout sur l'environnement pour tenter d'y impliquer, ne serait-ce qu'un peu, les Français.
Mais bon, ce sont les vacances, nous dira-t-on...
Bonjour N..., excuse moi bonjour Versac.
entièrement d'accord avec ton post.
La transparence sur le travail effectué en vue du Grenelle Environnement est absente. Elle est regrettable au vue des enjeux profonds du Grenelle de l'Environnement.
Pourquoi pas un débat en ligne ?
Avec des auteurs atypiques ?
Rendez-vous sur www.grenelle-environnement.fr
;)
Rédigé par : julienwifi | 31 juillet 2007 à 14:16
Versac, entierrement en accord avec ton point de vue, cette manière de faire se décline tellement bien du global au local et vice et versa, qu'il n'est plus la peine de rêver...
Rédigé par : Bruno | 01 août 2007 à 00:42
C'est vrai que l'initiative d'Alain Lipietz est louable, mais mener un débat électronique correct cela demande un minimum de logistique, ne serait que pour faire connaître réellement l'existence de ce site.
Et pour l'alimenter, il faut des vraies infos, qu'on peut avoir du côté de l'Alliance, mais il est dommage que l'ensemble des acteurs ne communique pas plus et ne fasse pas plus de compre-rendus.
Rédigé par : Djulian | 01 août 2007 à 10:25
Au delà d'un débat internet, il faut que les contradicteurs du gouvernement (opposition et centre) aient accès aux médias pour proposer des mesures constructives.
Les médias servent actuellement de propagande gouvernementale, avec une attitude révérencieuse vis-à-vis du pouvoir.
Les Grenelles de l'Environnement n'y font pas exception.
Les influenceurs de la république devraient toujours plus essayer d'intervenir dans les médias grand public en ne laissant pas les initiatives médiatiques et programmatiques au gouvernement.
Rédigé par : Thibault | 01 août 2007 à 11:39
Je suis désolé mais je ne suis pas du tout d'accord avec vous. Tout d'abord, dire que le site officiel est pauvre est un peu léger. On y trouve tout de même les points de vue des différents présidents des groupes de travail.
Concernant, la participation du public, il est clairement indiqué sur le site officiel que la phase de consultation doit débuter à la fin septembre avec la mise en place de chat et de forum.
Pour le nom de domaine, il parait évident que le gouvernement ne va pas déposer tout ce qui peut contenir les mots "grenelle" et "environnement". De plus les deux noms actuellement utilisés ont été déposés il y a plusieurs mois comme on peut le voir sur le site de dépôt de nom de domaine. Lipietz a juste tenté un coup de pub déplorable.
Alors, attendons de voir ce qu'il va ressortir de tout ça et arrêtons la mauvaise foi.
Rédigé par : Pep | 01 août 2007 à 15:09
Pep : vous parlez à qui ?
Sur les "chats et forums" sur internet qui auraient lieu "fon septembre / début octobre", on peut être un peu dubitatif : ca relève vraiment du gadget tardif dans une consultation que de proposer quelques jours d'échange dans un processus aussi construit. C'est pour moi de l'alibi pur et simple.
Rédigé par : versac | 01 août 2007 à 16:38
Pour le moment je suis très dubitatif sur ce Grenelle. D'accord pour dire qu'il faudrait associer plus les citoyens, mais quand on voit déjà les difficultés à organiser les échanges avec des groupes aussi conséquents dans les séances officielles, j'ai du mal à imaginer comment concrètement l'association d'autres intervenants puisse se faire.
Le défaut principal est le planning tellement serré qu'il en devien tridicule. Bien sûr il faut agir, mais après tant d'inaction, chercher à tout traiter en quelques semaines n'a pas vraiment de sens autre que médiatique. Comment traiter des problèmes de fond quand il y a des oppositions radicales sur bien des sujets en un temps si court ? On confond urgence et précipitation dans ce domaine, et rajouter dans ce cadre des consultations élargies ne peut que contribuer à diluer les choses un peu plus.
Rédigé par : Gilles Aitte | 02 août 2007 à 09:06
Bonjour,
Effectivement le MEDAD (son nouveau petit nom) ne communique pas ou peu sur le Grenelle de l'Environnement. Mais, il est difficile pour lui de trop communiquer quand il laisse passer une loi (loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006) en totale contradiction avec les objectifs européens (Directive cadre europénne) à savoir la reconquête de la qualité des eaux de surface et souterraine et des milieux aquatiques.
Parmi les nombreuses aberrations de cette loi. La fin du principe de polluer payeur par la suppression de la redevance nitrate, applicable aux agriculteurs qui mettent trop d’engrais. Or, tous les réseaux de mesure des eaux superficielles et souterraines indiquent une augmentation lente mais nette de cette pollution. Pourquoi rester passif ? Certains argumentent que l’on tape trop sur les agriculteurs et que si on leur laisse un certain degré de liberté, ils seront à même de prendre les bonnes décisions. Est-ce bien raisonnable, quand on sait que la France est le troisième consommateur mondial de produits phytosanitaires après les Etats-Unis et le Japon ?
Je pourrais en rajouter des tonnes, mais cet exemple est particulièrement parlant.
Rédigé par : Mapie | 02 août 2007 à 12:32
Pour ceux qui veulent entendre l'avis des ONG de l’Alliance pour la Planète :
http://legrenelle.lalliance.fr, "Le blog des écolos qui dévoile les coulisses du Grenelle de l'environnement"...
Bien sûr, à prendre avec sa subjectivité. Mais très intéressant et bonne utilisation de la vidéo.
Rédigé par : fabienhecquet | 02 août 2007 à 17:08
Lipietz a juste été acheter le nom de domaine annoncé lors de la conférence de presse, et présent sur les pdf disponibles.
Cela témoigne du manque de préparation du truc : on veut obtenir des choses rapidement, et donc on communique plus vite que la musique.
Rédigé par : Djulian | 02 août 2007 à 21:27
La conférence de presse a eu lieu le 6 juillet et le nom de domaine a été déposé le 21 juin (http://www.afnic.fr/outils/whois/legrenelle-environnement.fr) c'est donc impossible. De plus Lipietz a déposé http://legrenelleenvironnement.fr et non pas le nom de domaine anoncé.
Rédigé par : Pep | 03 août 2007 à 15:45
Pour info :
Contribution de Corinne LEPAGE au Groupe Biodiversité du Grenelle de l'Environnement
http://corinnelepage.hautetfort.com/
Rédigé par : Greg | 04 août 2007 à 16:18
Je trouve le site du Grenelle plutot transparent, avec les infos de base (membres des groupes de travail, calendrier...). Avec le blog de l'Alliance pour la Planète, cela permet d'avoir une bonne idée de ce qui se trame, même si ça ne vaut pas les compte-rendus exhaustifs des séances à l'Assemblée ou au Sénat... Quant à la représentativité, les collèges ont été conçus pour que chacun se sente représenté. Ca fait beaucoup de monde, voire trop. Alors un débat en ligne en plus là-dessus... A voir... Il y a déjà eu récemment le débat MDE de l'ADEME, un modèle du genre www.ledebatmde.org.
Rédigé par : voxif | 07 août 2007 à 23:19
Je suis assez d'accord avec tes remarques Versac
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Le plus les deux noms actuellement utilisés ont été déposés il y a plusieurs mois comme on peut le voir sur le site de dépôt de nom de domaine. Lipietz a juste tenté un coup de pub déplorable.
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pas un coup de pub
le simple fait de montrer l'amateurisme du gouvernement
(et pas seulement sur l'aspect net...)
en effet quand on annonce une adresse de site on fait en sorte que le site soit pret
(c'est du BABA)
le site (meme à l'autre adresse) n'était pas pret
et l'adresse donnée était mauvaise
se tromper d'adresse dans un com de presse c'est de l'amateurisme
par contre là où il y amateurisme de toute part
organiser un débat réel (ou virtuel) ou meme des travaux entre experts pendant les vacances c'est pas le top pour la participation...
Rédigé par : metallah | 10 août 2007 à 17:48
Par leurs compétences techniques et leurs connaissances des matériaux, les architectes sont des acteurs incontournables du développement durable. d'ailleurs cette formation très spécifique figure dans leur cursus.
A l'occasion du grenelle de l'environnement, les architectes ont communiqué leurs contributions aux travaux des groupes 1 et 5.
Elles sont consultables sur leur blog
www.architecture2007.com
Rédigé par : cristina de gabriac | 07 septembre 2007 à 18:15
Bonjour,
Terra Nova, la fondation prgressiste de gauche, publie une note sur l'environnement et le grenelle. Donnez-nous votre avis
http://www.tnova.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=349
Rédigé par : Etienne TN | 30 juin 2008 à 18:40