Un Etat fort ce n'est pas un Etat entravé par l'accumulation des déficits et ployant sous le poids de la dette. Ce n'est pas un Etat qui empile les dépenses inefficaces, multiplie les dispositifs inopérants sans jamais les évaluer et porte les prélèvements obligatoires à des niveaux records.
Nicolas Sarkozy, lors de son discours de Périgueux, le 12 octobre 2006.
Et que nous annonce-t-on ? De la relance par la baisse de prélèvements, des cadeaux fiscaux qui ont pour objet de relancer l'économie. Bref, une politique keynésienne habituelle, de droite (réduction fiscales vs hausse de la dépense publique) comme l'avait fait le gouvernement Raffarin à son accession au pouvoir, avant de se rendre compte trois ans plus tard que la dette avait explosé, suite à son incapacité à réduire effectivement la dépense.
La stratégie est en soi douteuse. Les dispositifs ne sont pas nécessairement convaincants (voir ce très juste billet de Silas). Mais surtout, outre qu'ils ne respectent pour certains pas du tout les promesses électorales du candidat (on n'aura pas attendu longtemps) dans leurs détails, ils contreviennent largement à l'esprit qui a fondé l'élection, qui était celui, largement, d'un consensus sur le fait qu'on ne pouvait pas s'attendre à des miracles et que la priorité était effectivement celle de la réforme en profondeur de l'Etat, pour lui restaurer des marges de manoeuvre. Nicolas Sarkozy a beaucoup répété cette antienne.
Certes, il n'a jamais été sur la ligne totale du rapport Pébereau, rappelant toujours que la réduction de la dette doit se faire - aussi - par la croissance. Cette stratégie reste douteuse, dans les conditions actuelles, et dans leur réalisation : si les cadeaux fiscaux étaient effectivement directement orientés dans le sens d'une forte relance de l'économie, cela pourrait peut-être fonctionner, si les réductions de dépenses étaient engagées depuis longtemps et pouvaient porter des fruits à un trythme similaire.
Or, pour la réduction de la dépense, les complications s'annoncent déjà. Les non-remplacements de moitié des fonctionnaires partant à la retraite, leurre total, de toute façon, sont déjà en passe de passer à la trappe, et la réforme de l'Etat ne figure pas tout en haut de l'agenda. Les syndicats bombent le torse.
Faut-il déjà envisager le scenario magique du dernier quinquennat : une gabegie de dépenses et cadeaux inefficaces et sans évaluation, suivie d'un grand appel à se serrer la ceinture et une angoisse créée sur la dette, peu opérante in fine ? Scenario de droite habituel (face à son miroir de gauche). Où sont les libéraux et les orthodoxes, qui ont pourtant maillé le fond de cette campagne ?
Just a few words from the DALIM :
La rhétorique morbide de Nicolas Sarkozy.
http://dalim.blog.20minutes.fr/
Just Dalim Yourself !
Bien à vous !
Rédigé par : DALIM | 26 mai 2007 à 10:58
N'oublions pas ce qu'en dit l'inventeur même du Blairisme :
"C'est une chance pour la France !"
Alors, les socialos, vous allez nous trouver quoi comme prochain messie pour la France ? Et finalement, entre la nouvelle idole de Blair et un bon vieux Chavez, vous pensez toujours que le moins à gauche est Chavez ?
Rédigé par : Neither Douche nor Turd | 26 mai 2007 à 12:15
ah, j'attendais que les pourfendeurs de la dette se réveillent... Cependant, la relance par le soutien des prix de l'immobilier, il fallait quand même le faire.
Sarkozy tient quand même une de ses promesses : "avec moi ce sera pire" ...
Rédigé par : Smith | 26 mai 2007 à 12:31
> une gabegie de dépenses et cadeaux inefficaces et sans évaluation,
Un secrétariat d’état à l’évaluation des politiques publiques à été créé, et confié à un homme qui a largement fait preuve de son indépendance par le passé.
La réduction des dépenses est un travail minutieux qui ne peut être réduit à un effet d’annonce, il me semble logique de ne pas avoir de gages sur ce point au bout de 20 jours de mandat. De plus, ce genre de chantier est en général peu médiatisé, on peut par exemple mettre celui de la LOLF au crédit de la précédente législature.
En tant que chef d’entreprise, vous savez bien que le meilleur moyen de réduire un déficit est d’investir judicieusement pour augmenter les dépenses, et que les efforts de réduction des coûts restent en général vains si ils ne s’accompagnent pas d’une croissance des revenus (et parfois pire, contre-productifs). Le contexte économique est favorable et la France en profite peu, je pense donc que cette stratégie est judicieuse. Cependant, je m’accorde avec vous sur le fait que les mesures fiscales ne seront apparemment pas les plus efficaces économiquement. J’espère que Mr Besson saura jouer pleinement son rôle si cela s’avérait être le cas.
> Les syndicats bombent le torse.
Une volte-face aussi précoce m'aurait inquieté sur la capacité du gouvernement a réformer. Attendons le détail des mesures.
Rédigé par : ed l'épicier | 26 mai 2007 à 12:37
Libéraux ? Un parti est bien placé pour répondre : Alternative libérale avait appelé à voter François Bayrou. Et le représentant le plus célèbre de ce courant, Alain Madelin, s'était refusé à soutenir un candidat.
Relance keynésienne ? ce n'est pas un argument plausible. La réduction des droits de succession ne serait pas plus keynésienne (elle ne crée pas de dépense, a fortiori d'investissement) que la défiscalisation des heures supplémentaires (dont l'effet éventuel serait très différé - une des plus mauvaises façons imaginables de distribuer de l'argent).
Ce n'est pas que je sois contre tout projet de M. Sarkozy : je suis ok pour la fiscalité écologique.
Mais son programme économique - le panel d'experts de l'Expansion l'avait dit avant moi - ne vaut pas tripette.
Rédigé par : FrédéricLN | 26 mai 2007 à 12:40
Hum. Je crois qu'il est un peu tard pour faire l'étonné ; le filage du déficit pendant (au moins) les premières années du quinquennat avait été annoncé pendant la campagne.
Rédigé par : Scif | 26 mai 2007 à 13:46
Je dirai même procès d'intention
"plus que pur"
Quelle prétention de vouloir juger une politique tout juste sortie des urnes.
Versac: Bayrou a perdu ! Le nouveau gouvernement s'installe, laissons le travailler.
Rédigé par : Radjel | 26 mai 2007 à 14:15
J'ai toujours été surpris qu'on ait pu prendre au sérieux les discours du candidat Sarkozy sur la réduction de la dette, tant ils étaient en contradiction avec ses actes passés. Suis-je le seul en France à me souvenir qu'il était ministre du Budget de 1993 à 1995, et que sur cette période la dette de la France a grossi nettement plus vite que sous n'importe quel autre ministère ?
De fait, il n'aura pas fallu attendre longtemps pour que le naturel revienne au galop. Ce qui pose un problème de politique et de rapport entre les paroles et les actes. Au vu des discours, si vous voulez réduire la dette, il faut voter à droite. Au vu des actes, il faut voter à gauche. Dans les deux cas, les actes sont en contradiction avec le discours pré-électoral, d'ailleurs.
Par rapport à Raffarin, il aura un avantage, quand même : la croissance devrait être au rendez-vous, cette fois.
Rédigé par : N. Holzschuch | 26 mai 2007 à 14:57
Sarko met l'économie au service de sa volonté de puissance, de son ego.
Les sacrifices et renoncements que commande une politique de désendettement sont bons pour les anglais, les allemands, les finlandais, les suedois voire un centriste mais pas pour la flamboyance bonapartiste de la droite bling bling.
Le comble du cynisme c'est que parallèlement Sarkozy va continuer á professer ses critiques sur la BCE quant au niveau de l'euro alors que sans la crédibilité de la monnaie unique une telle politique serait sévèrement sanctionnée par les marchés. l'euro qu'on prend comme bouc émissaire est en fait le garant de la lâcheté (budgétaire et politique) de nos gouvernants successifs.
Il faudra bien un jour arrêter de croire, á droite comme á gauche, que le taux de croissance de la France pourra atteindre celui de l'Estonie et ainsi résoudre nos problèmes comme par enchantement. Le problème c'est que plus nous attendons plus le prix á payer sera élevé.
Rédigé par : idnca | 26 mai 2007 à 16:18
Incidemment, le traitement social du chômage façon Villepin aura laissé quelques "ardoises" au nouveau gouvernement (quelques dizaines de milliers de contrats publics sans financement au delà des législatives) : on reconnaîtra là l'art consommé des chiraquiens à savoir savonner les planches en partant.
Beau défi pour Borloo, incontournable élément de ce premier gouvernement (car auteur et spécialiste de ce dossier des emplois publics précaires de traitement social du chômage) : prévoir des négociation serrées avec les administrateurs des caisses sociales pour leur faire prendre en charge une partie du coût de ses emplois publics.
Finalement, les grandes centrales syndicales ont plein d'avenir... si elles cautionnent en qualité d'administrateurs des caisses sociales le détournement des cotisations des travailleurs pour financer la politique sociale de la droite.
Rédigé par : Neither Douche nor Turd | 26 mai 2007 à 19:39
Ce qui est particulierement douteux dans la politique de Fillon telle qu'elle semble se dessiner, c'est de programmer la baisse des rentrees fiscales alors que nous sommes en fin de cycle economique. Il y a trop d'indices aux Etats-Unis qui pointent vers une recession d'ici 12 mois maximum - et qui, globalisation aidant, finira rapidement par attendre l'Europe et donc la France.
Le risque est donc TRES important d'avoir un effet ciseau a la suite d'un debut de recession: une amplification de la crise fiscale, et un effet tres diminue de soutien de la croissance en phase de fin de cycle, parce que l'on a en fait declenche une politique de relance au mauvais moment, beaucoup trop tot.
Il aurait mieux valu profiter du tres fort mandat accorde par les urnes pour entamer immediatement une politique de reduction de cout, comme ailleurs,.. (a t-on oublie deja l'exemple du Canada sous Jean Chretien/Paul Martin/Eddie Goldberg?)... Cela aurait assaini la situation fiscale; et la France aurait eu de plus larges marges de manoeuvre pour faire du deficit de relance, au bon moment... c'est a dire quand la recession approchera de son point le plus bas.
Rédigé par : Julia O'Brien | 26 mai 2007 à 20:49
Laisser filer les déficits afin d'accroître incidemment la dette.
C'est grossier, mais cela marchera.
Sarkozy n'aura plus qu'à dire dans quelques années que l'état balourd-inefficace-omnipotent est au bord de la faillite : une seule solution s'imposera, la vente à la découpe !
Rédigé par : xsteph | 26 mai 2007 à 21:51
En effet les politiques de relance risquent de s'avérer inefficaces. Une politique Keynésienne suppose un circuit économique fermé, le notre est mondialisé; Toutes ces politiques ont jusqu'alors profité à tous nos partenaires et en premier lieu l'Allemagne. Nous faisons un 40% de nos échanges intra communautaires avec eux, et 60% de nos échanges mondiaux en Europe.
Sarkozy à la fin de son mandat bénéficiera certainement d'un très bon bilan économique, mais cela sera du à la structure plus qu'à sa politique. Prévision d'une relance éco dans la zone euro dans les 2 ans à venir, baisse du chômage par les départs à la retraite des babyboomers.
Sur la dette c un énorme pipo. Notre dette est très bien financée, elle est certes de 66% par rapport au PIB, mais que dire des USA qui sont dans les mêmes proportions et du Japon dont elle s'élève à 170% !!! Ce ne sont pourtant pas des Etats ruinés. De surcroit c'est propre à l'ensemble des Etats qui composent la zone euro et cas de péril il serait prétiqué une dévaluation de masse de l'euro. Le pb de la dette est que c'est un des critères imposé par Maastricht et que nous sommes passé à l'euro avec des critères bien trop drastiques et un environnement éco (la bulle éco des nouvelles technologies) bien trop favorable. Alors depuis on rame !!!
Je suis content de voir que tu critiques la politique Sarkozienne j'ai un temps pensé que tu avais voté pour lui au second tour de la présidentielle. Tu remontes dans mon estime !!!
Je vous invite à lire le très génial, le meilleur économiste français et le plus sympa Thomas Piketty. Baverez aux chiottes !!!
Rédigé par : politoblog | 26 mai 2007 à 23:33
Je suis d'accord avec vous, même si vous jugez peut-être un peu vite ce qu'il semble se dessiner.
Les signes sont en fait contradictoires.
S'agissant du positionnement du ministre Woerth, tout d'abord : effectivement dernier de la liste des ministres, cela semblerait traduire que les priorités du président seraient ailleurs que dans la réduction du déficit et de la dette publique...Reste que lui est accolée la fonction publique ce qui est un gage de plus grande efficacité(incidences de la LOLF sur l'emploi d'Etat) de même que l'ensemble des comptes publics, ce qui devrait en partie améliorer la cohérence des positions de réforme
Ensuite, pour les mesures de relance, en revanche, elles s'inscrivent effectivement, comme vous l'indiquez justement ainsi que tous les commentaires précédents sur des recettes classiques pour les gouvernements (de droite mais pas seulement).
Mais ne crions pas trop fort : ces cadeaux électoraux peuvent être en partie (voire totalement mais je n'ai pas de chiffres) pris en charge par les anticipations de surplus fiscaux attendus par la bonne tenue de l'économie française. l'effet pourrait tout au plus être neutre sur le plan budgétaire. En revanche, ces cadeaux fiscaux visant les franges les plus aisées de la population ne sont pas entièrement neutres. Elles ont tendance à relancer la machine française par la consommation en biens de qualité souvent produits en France. L'effet de reprise ne se traduirait donc pas nécessairement comme c'est le cas depuis plusieurs années, sur ce point particulier, par une effet dynamique sur les importations... Néanmoins, il est vrai que le nombre de personnes concernées ne serait pas à lui seul suffisant pour soutenir durablement la croissance et que des mesures plus largement redistributives (mais aussi plus coûteuses) seraient plus appropriées.
Or l'on sait que le problème le plus lourd en France ne vient pas de la demande globale qui demeure soutenue depuis plusieurs années mais de l'offre : logement, entreprises.
C'est donc sur ces points qu'il faut attendre le président et son gouvernement.
Du côté du logement, j'ai entendu peu de choses...
Du côté des entreprises, il semble que ce soit les self fulfilling prophecies qui dominent : NS est là, on va pouvoir investir et améliorer les structures et les produits de notre PME pour mieux l'orienter vers l'exportation...
Il y a des recettes à utiliser pour faire revenir la compétitivité des entreprises à assez court terme : la fameuse TVA sociale mais elle se fait à un double prix. Au détriment des partenaires européens et du pouvoir d'achat des ménages...Les partenaires ne sont pas l'obstacle essentiel comme l'ont montré les politiques des années 80 et comme le souligne aujourd'hui l'Allemagne (et en ce sens les batailles économiques traduisent bien la stagnation politique qui prévaut au sein de l'Union); le problème c'est le second point alors même qu'un NS a été élu sur la thématique inverse...
Rédigé par : George | 27 mai 2007 à 10:43
Un peu tard mais juste pour le fun repassons-nous encore cette phrase d'Ed l'Epicier : "Un secrétariat d’état à l’évaluation des politiques publiques à été créé, et confié à un homme qui a largement fait preuve de son indépendance par le passé."
Trop drôle vraiment.
Rédigé par : mrk | 27 mai 2007 à 11:04
@ Georges
Tès bonne analyse,les cadeaux vont être compensés par les recettes ficales ! Par exemple 4 points les charges sociales, ca représente 68 milliards d'euros. 4 points de PIB cela représente cumulé les impots sur le revenu, sur les successions et l'ISF alors à moins de mettre des radars auto tous les 100 mètres ???
Je ne vois pas comme en ramenant le bouclier fiscal de 60 à 50 on va relancer la conso, les riches ne roulent pas en renault.
Quant à la tva sociale les allemands l'ont fait, mais leur taux était à 16 quand le notre est à 19%.
Rédigé par : politoblog | 27 mai 2007 à 12:11
@ Georges
Tès bonne analyse,les cadeaux vont être compensés par les recettes ficales ! Par exemple 4 points les charges sociales, ca représente 68 milliards d'euros. 4 points de PIB cela représente cumulé les impots sur le revenu, sur les successions et l'ISF alors à moins de mettre des radars auto tous les 100 mètres ???
Je ne vois pas comme en ramenant le bouclier fiscal de 60 à 50 on va relancer la conso, les riches ne roulent pas en renault.
Quant à la tva sociale les allemands l'ont fait, mais leur taux était à 16 quand le notre est à 19%.
Rédigé par : politoblog | 27 mai 2007 à 12:11
@ Georges
Tès bonne analyse,les cadeaux vont être compensés par les recettes ficales ! Par exemple 4 points les charges sociales, ca représente 68 milliards d'euros. 4 points de PIB cela représente cumulé les impots sur le revenu, sur les successions et l'ISF alors à moins de mettre des radars auto tous les 100 mètres ???
Je ne vois pas comme en ramenant le bouclier fiscal de 60 à 50 on va relancer la conso, les riches ne roulent pas en renault.
Quant à la tva sociale les allemands l'ont fait, mais leur taux était à 16 quand le notre est à 19%.
Rédigé par : politoblog | 27 mai 2007 à 12:11
Politoblog > pour la tva sociale, compte tenu de la structure de cette taxe, partir de 16 ou de 19 ne change quasiment rien. Et il est important que les charges sociales pèsent moins sur le travail, mais davantage sur la consommation.
Les théoriciens du trop de charges nuit à l'emploi y trouveront leur compte, et les défenseurs de l'environnement et de la surconsommation aussi.
Par ailleurs, vous avez de l'économie une vision mécanique, mais non dynamique. La croissance brise ce schéma dépenses/recettes : on parle de cercle vertueux, qui s'appuie notamment sur la baisse du chômage, l'incitation au travail et une confiance en l'avenir qui se traduit par une capacité à prendre des risques, à emprunter pour financer ses projets : immobilier, entreprises, etc.
Autant d'éléments dont vous ne tenez aucunement compte, et qui ont pourtant amené les économistes un peu sérieux à refuser de comparer terme à terme les programmes des candidats aux présidentielles : les variables et les imprécisions étaient trop nombreuses pour en tirer quelque conclusion.
Libre à vous et à Versac de ne pas croire en l'efficacité de ce qui a pu marcher ailleurs. Libre à vous aussi de ne pas vous penser au-dessus de la mêlée : je fais curieusement davantage confiance à l'assemblage Borloo-Woerth-Besson. Et si nous attendions de voir ce que va donner le premier budget en préparation ?
Bayrou avait fait de la dette l'alpha et l'oméga de son discours économique. Preuve qu'il n'avait pas bossé suffisamment son projet présidentiel. Chacun sait que ce n'est pas la Dette en soi qui est problématique, mais l'utilisation qui en est faite.
Rédigé par : Lavande & Coquelicots | 27 mai 2007 à 12:49
" les économistes un peu sérieux à refuser de comparer terme à terme les programmes des candidats aux présidentielles : les variables et les imprécisions étaient trop nombreuses pour en tirer quelque conclusion."
J'adore. Et les électeurs ?
Rédigé par : FrédéricLN | 27 mai 2007 à 14:25
N'ayez pas la tentation de croire les électeurs tout puissant. Avec l'élection présidentielle, on fait un choix de société, on réaffirme telle ou telle valeur plutôt que telle autre. Par exemple, en matière d'enseignement, l'élection de Sarkozy incarne la remise des savoirs au centre de l'école, et non plus de l'élève-roi.
En matière économique, on affirme la nécessité de travailler pour maintenir et améliorer son niveau de vie, opposé au malthusianisme du partage du temps de travail.
Choix de société, et non pas précision d'horloger.
Rédigé par : Lavande & Coquelicots | 27 mai 2007 à 14:32
> Politburo : une telle disqualification est digne de votre sobriquet...
Je ne méconnais pas la faiblesse de l'argument mais elle est moins dans le constat (les riches, ou ceux qu'on considère tels, lorsqu'ils consomment enrichissent plus directement la France d'une part parce qu'ils peuvent se permettre de sélectionner les produits qu'ils achètent - dans une logique postmatérialiste souvent- mais également parce que notre pays produit des éléments de distinction et de luxe toujours prisés)que dans l'efficacité (1) selon la loi des rendements décroissants, les riches consomment moins qu'ils n'épargnent ; 2) c'est du côté de l'offre que la France pâtine sur les marchés des biens et services)...
Rédigé par : George | 27 mai 2007 à 14:35
@ aux censeurs
Da moi partisan, d'une économie néosocialiste ! Bon arrêtons les palabres, des chiffres bordel, l'économie c'est de l'analyse appuyée sur des chiffres.
@ Georges, la loi des rendements décroissants ... merci je la connais ... mais je doute que le cadeau fiscal du rabaissement du bouclier fiscal à 50 soit la mesure qui relance l'économie française. Seulement 1800 contribuables sont concernés par le bouclier fiscal. La loi du rendement décroissant vous contredit même dans votre analyse, puisque un riche aura tendance à épargner son surplus de revenu plutôt que de le consommer. J'espère que vous n'êtes pas professeur d'économie ???
@ Lavande et coquelicots (au moins je n'ai pas le surnom le plus ridicule)
Et bien si une TVA sociale en France boufferait le peu de croissance sur laquelle on pouvait tabler. Lorsque j'entends les politiques français critiquer la politique de la BCE et de l'euro fort ca me fait bondir, puisque c'est justemment grâce à cette politique que l'on maintient notre faible croissance et que l'on peut se payer un baril pas trop cher. Je crois d'ailleurs que Nicolas Sarkozy n'était pas en reste face à la BCE. Pour le reste vous êtes dans le discours gnangnan baisse des charges relance de la croissance, travailler plus pour gagner plus. Mais mon pauvre Monsieur êtes vous certain d'avoir compris les enjeux du programme economique de Nicolas Sarkozy ? 112 milliards de dépenses supplémentaires, avec des mesures d'économies inexistantes (1 fonctionnaire sur 2 ne rapporterait 1 milliards d'euros et 5 milliards au moyen sur la dernière année) tout en sachant qu'avec une croissance moyenne de 2,5% (ce qui n'est pas gagné) on ne bénéficerait que de 200 milliards de PIB. Je suis peut être nul en math, mais c'est tout bonnement impossible ! Les politiques néolibérales que vous sembler acclamer, le reganisme, ca a été 20 ans d'austérité économique pour s'en remettre, le bushisme ca sera le même tarif. Et si le blairisme, ca marche, c'est que 20 ans auparavant avant de dépenser, les britanniques ont réformé avec Tatcher. Sarkozy devra certes réformer, je le conçois, mais arrêter de verser dans les promesses incantatoires et les discours simplistes qu'il va ouvrir tout grand le portefeuille de l'Etat.
Rédigé par : politoblog | 27 mai 2007 à 15:41
les riches lorsqu'ils consomment par exemple une japonaise* enrichissent-ils la France?
voilà une question qu'elle est bonne;)
entre nous quand on peut selectionner les produits,on va préférer une hybride, il est là notre problème
* toyota ou yaris, je passe le relai à qui le veut
Rédigé par : humour japonais | 27 mai 2007 à 16:32
La campagne 2012 a déjà commencé ! Suivez et commentez l'actualité des principaux prétendants sur le blog Présidentielles 2012:
http://presidentielles2012.typepad.fr/presidentielles2012/
Rédigé par : presidentielles2012 | 27 mai 2007 à 16:59
@ Lavande & Coquelicots
"remettre les savoir au centre de l'école, et non plus l'élève-roi"
ben voyons ! c'est sûr que pour les vieux cons qui se disent que "c'était mieux avant", les savoirs ont été recalés à la marge de l'école depuis longtemps (environ mai 68, c'est bien ça ?)... et, d'ailleurs, les élèves eux-mêmes le confessent : à l'école, ils passent leur temps à jouer à la bataille navale et aux petit chevaux, et quand ils sont plus grands, ils apportent directement leur console nintendo au bahut !! et quand les tests donnés par les profs portent sur ces objets d'études, ils s'arrachent la tête tellement c'est trop difficile !
c'est d'une telle évidence que je suis certain que jean-pierre pernaud a mis une équipe sur le sujet depuis l'accession au pouvoir de nicolas pour en faire un bien beau reportage qui confirmera les appréhensions de toutes ces personnes qui s'inquiètent de l'avenir de la jeunesse française, vicié par tout cet esprit marxiste et laxiste qui domine l'Education Nationale !
et l'élève-roi, qui décide de tout, de ses notes, des devoirs qu'il ne fera pas, et même des profs qu'il voudra ou non avoir !! l'élève-roi a un pouvoir absolu, tout le personnel scolaire est à ses pieds, chacun se doit évidemment de le savoir !!
c'est dingue d'avoir une telle image de l'Education Nationale aujourd'hui ! ce qui pourrait me rassurer, c'est que ces "critiques" viennent de personnes qui n'ont plus aucun contact avec le système depuis leur propre scolarité, qui doit dater, disons, d'avant même Jules Ferry !!
ou alors y a-t-il confusions de valeurs, comme celle avec l'enfant-roi, cher bambin de nos sociétés post-modernes en mal de descendance, dont les parents comptent encore bien sur l'école pour lui donner des repères et des valeurs, valeurs que les autres organes oublient vite de rappeler pour au contraire insister sur l'importance d'être le plus riche possible pour pouvoir posséder le plus de choses possibles, et ensuite dire que si la société française ne fonctionne plus bien, c'est bien sûr la faute à l'école !!
réveillez-vous, gentils réactionnaires, et observez - un peu - de manière plus détaillée ce que vous critiquez ! vous verrez que c'est plus complexe, voire complètement différent de ce que vous "pensez" !
Rédigé par : Benoît | 27 mai 2007 à 17:31
à humour japonais : oui aux deux questions ;-) je parle de produits fabriqués en France, c'est-à-dire qu'ils sont français par destination et non par nature.
Rédigé par : George | 27 mai 2007 à 18:02
@ Georges
Vous êtes simpliste par destination ou par nature ?
Rédigé par : politoblog | 27 mai 2007 à 19:17
@mrk : Pouvez vous argumenter ? Pourquoi ai-je suscité une telle hilarité ?
Eric Besson était en charge du chiffrage du programme du PS, et il s'en est dissocié car il ne jugeait pas celui-ci crédible. Je pense qu'il a donc une certaine légitimité au poste de l'évaluation des politiques publiques. En tous cas, rien n’indique pour l’instant le contraire, alors pourquoi le fustiger ?
Vous pensez qu'un secrétariat d'état entier à été créé pour qu'il joue aux fléchettes ? Je veux bien, mais j'aimerais au moins des arguments de votre part avant d'en venir aux moqueries. J'ai la bête habitude d'attendre les faits avant d'être lapidaire, mais je sais, c'est désuet ...
Rédigé par : ed l'epicier | 28 mai 2007 à 12:47
Pourrions nous laisser quelques mois au gouvernement pour faire ses preuves? Il ne s'agit pas de cadeaux fiscaux, mais de mesures ayant pour but de relancer la croissance et l'emploi.
Rédigé par : Jerome | 29 mai 2007 à 12:21
Entièrement d'accord avec Jérôme: laissons un peu de temps au Gouvernement avant de juger de l'efficacité (ou non) de ses réformes !
Que l'on critique les réformes de Nicolas Sarkozy, avant même d'en connaître les modalités précises et d'en mesurer les premiers effets me semble être de mauvaise foi. Qu'on le fasse uniquement parce qu'on est dans l'opposition me semble totalement honteux... et, soit dit en passant, parfaitement contrairement avec la ligne de conduite des principaux candidats à l'élection présidentielle (SR et FB), qui avaient affirmé que la rénovation de la vie politique passait pas une opposition non plus systématique (en clair, puor ceux qui n'auraient pas compris: on ne doit pas s'opposer à une proposition au seul prétexte qu'elle émane du "camp-d'en-face" !!!).
Laissons donc un peu temps au Gouvernement afin de voir si Nicolas Sarkozy et son équipe réussissent à tenir leurs engagements (sur l'emploi notamment).
Et n'oublions pas que nous ne parlons finalement là que de "micro-problèmes" au regard de la crise majeure qui s'annonce pour notre monde d'ici 10 à 20 ans, avec l'épuisement annoncé des sources de pétroles, qui pourrait s'avérer être une vraie catastrophe pour nos économies et plus généralement l'équilibre de nos sociétés...
Rédigé par : Yalienx | 29 mai 2007 à 14:52
Nicolas Sarkozy a les rennes du pouvoir depuis 15 jours et des esprits très éclairés"?" lui demandent déjà des résultats que 14 ans de Mitterandisme et 12 de Chiraquisme n'ont pas pu obtenir.Va t-on en finir de cet esprit négativiste qui consiste depuis 30 ans à envoyer une majorité et un homme aux commandes et quelques semaines après, dresser le maximum d'entraves et souhaiter tout compte fait qu'il se casse la g....!
Rédigé par : GUICHARD YVES | 29 mai 2007 à 16:28
Tous les candidats ne cèdent pas à la démagogie... Nous avons fait état de cette contradiction sur notre blog de campagne:
http://jmcadiot.typepad.fr/mon_weblog/2007/05/gestion_de_la_d.html
Pourtant ces annonces passent innaperçues...
Respectueusement,
Fabrice
Rédigé par : Fabrice Mathurin | 30 mai 2007 à 06:08
@Fabrice : Pensez vous que Bayrou ne touche pas à la démagogie ? Personnellement, je ne suis pas d'accord : http://ed.typepad.fr/blog/2007/05/qui_suisje.html
On peut critiquer la politique de Sarkozy, mais on ne peut pas nier le fait qu'il l'a annoncée clairement. Personnellement, je suis d'accord sur sa stratégie générale, mais pas sur l'efficacité économique de la défiscalisation des intérêts. Cependant, au delà de l'intérêt économique de la mesure, celle ci s'inscrit dans la cohérence des valeurs de son programme (accession à la propriété, risque, travail, etc ..), et un projet politique doit nécessairement dépasser les considérations techniques ponctuellement.
Rédigé par : etienne | 31 mai 2007 à 10:47
@ Etienne
Parler de cohérence économique de Sarkozy, ça me fait doucement rigoler. Quand on parle simultanément de "valeur travail" et de suppression des droits de succession, on a un sacré problème de cohérence...
Rédigé par : Cyrille | 31 mai 2007 à 16:00
@Cyrille : Ce n'est pas incohérent, la logique est de pouvoir léguer le fruit de son travail pour améliorer le sort de la prochaine génération, ça parle à beaucoup de gens (artisans, profession intermédiaires, etc) C'est largement pour ça que Sarkozy a été élu si nettement, car au delà de mesures économiques, il a donné un sens plus profond à sa politique. Accéder à la propriété, léguer un pécule, bref rendre l'avenir plus rose que le passé pour les classes moyennes.
Je pense que c'est une ambition politique profonde, mais que effectivement les mesures ont pas mal d'effets pervers et seront peu efficaces économiquement. J'espère donc qu'il aura plus de maestria pour la réforme de l'état ou d'autres mesures économiques. Cependant, il ne faut pas se leurrer : on ne peut pas emporter une élection en juxtaposant des mesures économiques judicieuses, il faut créer un projet qui les dépasse.
Rédigé par : Etienne | 31 mai 2007 à 22:05