Sarkozy a fait ce soir un grand discours à Lyon. Dans ce style des grandes phrases qui manient l'homme de paille en permanence. La dénonciation du laisser-aller, du déclin, du tout fout le camp, le rappel de ce qu'était, avant, l'école. La restauration de la fierté nationale. Ces listes alignées de constats qui n'en sont pas, de volontés qui font écho dans le coeur de personnes qui croient effectivement que tout fout le camp, que c'était mieux avant, que, oui, avec luin on va en quelque sorte retrouver ce qu'était la France.
Du Guaino. Chirac en pleine forme.
Il y a du vrai dans ce qu'il dit. Moi aussi, cette repentance m'insupporte. Mais elle est, je le crois, confinée, et pas générale. Ce n'est pas un combat. Mettre à ce point en valeur la repentance, qui ne concerne que quelques minorités actives, c'est encore un homme de paille, un faux combat. Qui permet un postionnement, une flatterie, qui, je persiste, m'insupporte. L'expression des désirs de prise en compte de minorités est inhérent à une démocratie providentielle. S'en offusquer, c'est nier le problème, c'est entretenir un mythe identitaire qui est faux.
Je ne suis pas un antisarkozyste. La vidéo "le vrai sarkozy" est une vulgaire caricature. Les "racailles", c'était monté et mauvais. Mais la dérive démago du candidat, toujours plus dans la basse flatterie à mesure que l'on s'approche de la fin de la campagne, est inquiétante. Je suis un vilain "bobo parisien qui ne passe pas le périph", me dira-t-on. Et c'est typique de la réthorique, de l'attitude sarkozyste, ça : le pays réel contre les élites. La vraie vie, qu'il incarne.
C'est un mythe. Sarkozy n'a rien fait pour changer le système. Son discours de ce soir est profondément réactionnaire. Rempli de retour. De c'était mieux avant. De vraie France contre fausse.
J'aimais bien le Sarkozy au projet plus libéral. Il avait un espace, une proposition possible, respectueuse, pour tous ceux qui sont "en déshérence". Une proposition de responsabilité, avec soutien respectueuxk, et exigence de la communauté. Mais je crois qu'il n'est pas cela. Qu'il a remplacé cette idée libérale par ses penchants autoritaires. Que sa caricature et ses assimilations ne mènent qu'à la division, logique, fatale.
J'ai adoré, ce soir, ce petit passage :
Depuis trente ans
Ce sont des commissaires européens,
des dirigeants de Banque Centrale
des cabinets ministériels
des grands corps
des experts
qui pensent à votre place, décident à votre place.
Voilà la liste. Des honnis. Des sales. De ceux qui doivent être écartés. Les vilains. les méchants. Je suis surpris de n'y point voir la mention des énarques. Je m'étonne vaguement de ce que Nicolas Sarkozy semble avoir pourtant, depuis trente ans, participé à ces systèmes, soutenu ses fondations, rien fait ni ouvert la parole pour remettre en cause les commissaires, moins puissants que les chefs d'Etat et les gouvernements, rien fait pour modérer son cabinet et ses experts, lui qui a créé des observatoires, rien fait contre les "grands corps".
Oh, Nicolas Sarkozy n'a pas le monopole de la dénonciation des élites. C'est sûr, c'est plus qu'à la mode. Un président seul devant les citoyens doit faire croire que. Ségolène Royal est dans un registre propre, et François Bayrou en a eu son lot aussi. Mais les dénoncer ainsi. Faire croire que ce sont eux qui gouvernent, quand c'est faux, et que son élection changera tout ça me fait vraiment penser à une imposture totale.
Ce soir, comme depuis quelques semaines, depuis qu'il a entonné son refrain sur l'identité nationale comme couplet unique de sa chanson, j'ai compris que ce ne serait pas lui, car il est des arbitrages que je ne peux pas faire.
bravo... Billet clair, utile et j'espère "influent"...
Rédigé par : Nicolas | 06 avril 2007 à 00:48
Tu es sûr que c'était Sarko qui était à Lyon et pas De Villiers ou Jean-Marie ?
Rédigé par : oldfrog | 06 avril 2007 à 01:17
+ 1
Des éléments sur la rumeur Sarkozy ici : http://essaisconcepts.blogspot.com
Rédigé par : mc | 06 avril 2007 à 01:25
>>Ce soir, comme depuis quelques semaines, depuis qu'il a entonné son refrain sur l'identité nationale comme couplet unique de sa chanson, j'ai compris que ce ne serait pas lui, car il est des arbitrages que je ne peux pas faire.
Tu dis ça, mais je pense qu'il va se calmer sur le discours identité.
Et une fois les fondamentaux assurés, il va reprendre le discours réformiste. C'est mécanique.
En cas de deuxième tour Royal/Sarkozy, il pourra facilement prendre l'avantage sans braquer une frange de son électorat.
A l'inverse, Ségo n'a pas ses fondementaux de gauche. Elle sera en difficulté au moment de rassembler.
C'est le jeu du suffrage universel direct à 2 tours, et Ségo est en train de mal jouer (elle a de la chance qu'il y ait un antisarkozysme primaire, dans son malheur).
Et entre les deux tours, la probabilité que Sarko nous serve se transcende est plus forte que la probabilité que Ségo se transcende.
Et ensuite, homme intelligent que tu es, tu songera aux équipes gouvernementales. Tu aura peur de Montebourg à la justice, en tout cas plus que Dati. Tu esperera DSK en PM tout en redoutant que ça ne soit pas lui, et de l'autre coté du envisagera Fillon/Bertrand/Borloo avec peu de ressentiment, voire un enthousiasme modéré. Tu verrais bien MAM jouer dans le gouvernement, tout en redoutant en face que Jack soit encore là...
Bref, dans cette perspective de second tour, le fait que NS aura 2 semaines avant tout fait pour incarner l'identité française et l'anti élite te paraîtra accessoire, lointain. Diffus.
Surtout qu'en plus, Ségo aura fait là même chose (ET en guerilla anti-élite, elle a fait plus fort avec ses jury citoyen et sa démagogie participative, alors qu'elle même est énarque.)
Et finalement, tu voteras Sarkozy.
Le pire, c'est qu'au fond de toi tu le sais. En cas de second tour Ségo/Sarko, tu voteras Sarkozy.
Alors ne dit pas Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.
(je ne parle pas de l'hypothèse Bayrou. Mais je ne l'oubie pas pour autant).
Rédigé par : fabfab | 06 avril 2007 à 01:27
Merci Versac
Je me doute bien qu'il n'a pas presenté des excuses ... ! Bravo la liste des bannis !
Continuons a commenter et a dénoncer, ca finira par ouvrir les yeux de certains de nos concitoyens
Gerard
Rédigé par : Gerard75 | 06 avril 2007 à 01:28
Ce ne sont pas les valeurs qui sont à remettre en cause, c'est celui qui les utilise, qui s'en revendique sans jamais les avoir mises en pratique, qui les brandit pour mieux séduire et les abandonnera dès le lendemain.
Rédigé par : Thierry Richard | 06 avril 2007 à 02:28
Fabfab: les inventeurs des jurys citoyen, c'est des universitaires. Parler de "démagogie participative" c'est surtout méconnaître son sujet, et je rappelle quand-même que les Ricains sont capables d'organiser des jury de 50.000 participants qui planchent sur la sécurité sociale via des ONG, faudrait pas non plus faire comme si un concept plus ancien que le programme commun et qui est expérimenté y compris dans quelques arondissements parisiens était une espèce d'E.T politique apparu par génération spontanée.
Rédigé par : Laurent Weppe | 06 avril 2007 à 04:42
Bien qu'en étant en Irlande, NsTv a retransmit le meeting de son candidat et j'ai pu voir à quel point Nicolas Sarkozy était démaguo, il a beau être un très bon orateur, mais son discours ne me laisse que très perplexe. Ces perches tendues à l'extrême droite m'insupporte, un discours débutant sur l'histoire de Lyon, oui peut-être mais où se trouve l'intérêt actuellement où l'on ne demande qu'une chose, non des paroles mais des actes enfin pour ma part, la gauche et la droite démaguo, je n'ai vécu qu'avec cela, quand cela changera-t-il?. Un meeting qui ne me fait que confirmer que je ne sais pas toujours pour qui voter, quel candidat. A l'étranger, les potentiels présidentiables ne sont pas convaincant, la presse étrangère rigole, enfin jaunement, il s'agit de la France quand même. En même temps, le sont-ils en France?! Bonne question...
Rédigé par : Vanbrouche | 06 avril 2007 à 06:13
C'est surprenant, et sympa, de voir écrit par un autre exactement ce qu'on pense. Alors, chapeau Versac. Donc on est d'accord, mais c'est pas le sujet. Plutot : maintenant quand je ne veux pas m'expliquer, je leur dirais de lire ton billet!
Rédigé par : Pierre Guillery | 06 avril 2007 à 08:14
Mais mon pauvre Nicolas, c'est comme ça à chaque élection présidentielle ! Fait comme moi, ferme les écoutilles et ne perd pas ton temps à écouter des discours qui seront oubliés par celui qui les a prononcés, dès l'élection passée.
Rédigé par : authueil | 06 avril 2007 à 08:34
Je vous trouve un peu injuste avec Sarkozy, peut être êtes vous déçu car vous placiez en lui des espoirs particuliers.
Tout le monde fait le constat que la France va mal. Qu'elle va moins bien qu'avant. Il est parfaitement légitime d'essayer d'identifier ce qui allait mieux avant.
Je ne suis pas moi-même un grand fan de la démagogie et du discours anti-elites. Mais je trouve que votre critique est à sens unique.
Le candidat du CAC40, les patrons exploiteurs de leurs employés, sont des caricatures visant à opposer, diviser. Hier, Royal dénonçait les banques, accusées de tous les maux. C'est flatter les plus bas instincts. L'anti-mondialisme et le délire environnementaliste sont profondément réactionnaires.
Je sais bien qu'il n'est pas très glorieux de se réfugier derrière un "c'est pas moi qui ai commencé". Mais il est difficile de faire campagne dans de telles conditions. Et je ne vois pas pourquoi il serait légitime de tolérer la démagogie d'un camp et pas celle de l'autre.
Rédigé par : Liberal | 06 avril 2007 à 08:57
Sarkozy a des conviction. Pro européen, libéral, mais évidemment conservateur et, sur le plan des moeurs, un peu coincé (voir son dialogue avec Onfray), bref, il est de droite.
Mais, pendant cette campagne il s'est trouvé devant un problème qu'il a cru résoudre comme tu le décrit: comment faire voter les cons?
Rédigé par : Eric | 06 avril 2007 à 09:17
Versac,
Etant donné que tu viens de terminer le livre pamphlétaire de L'ancien secrétaire nationale du PS Eric Besson " qui connait Madame Royale ?", Je t'invite à lire un bouquin qui permet de mieux saisir l'enjeu de l'action de Sarkozy, c'est édifiant.
Son auteur est Yvan Blot.
Le tire : " Miiterrand Le pen, le piège, Histoire d'une rencontre secrète".
Tu m'as bien eu avec ton poisson d'avril .
Rédigé par : olivier | 06 avril 2007 à 09:29
Savez-vous vraiment ce que pensent les personnes que l'on n'entend jamais ? Savez-vous au moins ce qu'elles vivent ?
Vous seriez certainement très surpris.
Je reconnais à NS le grand mérite à NS d'avoir essayé de les écouter.
Rédigé par : Caroline | 06 avril 2007 à 09:50
en direct de Bordeaux : je signe !
Rédigé par : la chouette | 06 avril 2007 à 09:53
Marianne titrait l'année dernière, Sarkozy héritier du pétainisme. En fait, il est l'héritier de Poujade.
Rédigé par : abadinte | 06 avril 2007 à 09:59
Il se trouve que le "c'était mieux avant" est très très en vogue partout en dehors de certains cercles (souvent) aisés. Eléctoralisme de bas étage qui vaut le bon sens paysan ou la flatterie participative.
Rédigé par : carolus | 06 avril 2007 à 10:05
ça y est, j'ai vomi..
en lisant les propos de NS lors d'un meeting à Lorient avec les pêcheurs.
Opposer les gentils colereux pêcheur aux méchants fraudeurs de jeunes voyous, c'est tout simplement nauséabons.
Imaginez un instant que des jeunes sans emplois aillent par colère bruler un parlement régional ou même saccager un ministère !
Y'aurait'il eu un non lieu ?
A vomir
Rédigé par : sangaku | 06 avril 2007 à 10:24
Un pêcheur de Lorient est un électeur potentiel, un "jeune des cités" l'est déjà beaucoup moins, pour Sarko en tout cas.
Rédigé par : Laurent Weppe | 06 avril 2007 à 11:00
Le journaliste du Canard qui a étudié NS l'a très bien résumé : ce type n'est pas "un lecteur" comme les anciens présidents ou candidats à la présidentielle.
Du coup son 'cheap shot' envers les élites est assez marrant :
"Depuis trente ans"
-- alors que ce n'est ni l'âge de la Ve République, ni l'âge de l'Union européenne, ni l'âge de l'ENA
"ce sont des commissaires européens"
-- alors que l'histoire économique de l'UE, de la chaise vide au dépassement des critères BCE, montrent que les grandes puissances s'accomodent très bien des sanctions/amendes/pressions de Bruxelles
"des dirigeants de Banque Centrale"
-- les "nains de Francfort" de Chevènement ne sont pas loin
"des cabinets ministériels"
-- alors que, lui le premier devrait le savoir, les cabinets sont beaucoup plus perméables aux avis extérieurs que ce que l'on pense
"des grands corps"
-- alors que les corps de type X/Mines sont en passe d'être dépassés par les écoles de commerce dans certaines poches de décision
"des experts"
-- Quid?
"qui pensent à votre place, décident à votre place"
Ah, peut-être va-t-il se rallier à la démocratie participative alors !
Rédigé par : Néocorpo | 06 avril 2007 à 11:29
J'aimerais beaucoup comprendre comme Sarkozy compte lutter contre la baisse du pouvoir d'achat qui au passage sera certainement accentuée s'il applique son idée de TVA sociale.
L'idée de "libérer" les heures supp est une vaste escroquerie. Moi qui bosse dans le privé depuis 7 ans, j'attends de voir ca. Les entreprise ne sont pas idiotes et ne vont pas se tirer une balle dans le pied !!!
Rédigé par : Marc_B | 06 avril 2007 à 11:30
@fabfab
Ta réponse est marrante. Cependant, on ne peut réduire le choix au second tour entre Ségo et Sarko à l'éventail de leurs ministres, ou alors tu prends Versac pour quelqu'un de peu de conviction. C'est pas non plus au niveau économique que ça va se jouer. Les 2 feront peu ou prou la même politique libérale, DSK sera d'ailleurs bien meilleur que Fillon (J'ai eu l'occasion de rencontrer Michel Bon, pas vraiment de gauche, qui m'a dit tout le bien qu'il pensait de l'un et tout le mal de l'autre). Peyrelevade pour Bayrou ne serait pas mauvais non plus. Tout simplement, il y a 2 visions du monde qui s'affrontent, comme un peu partout dans les autres pays. Sarkozy est un néo-conservateur à la française, tandis que Ségo (et Bayrou) sont du côté des sociaux-démocrates. C'est comme ça que ce sera d'ailleurs analysé à l'étranger. Aux Etats-Unis, tu aurais voté Bush ou Al Gore ?
PS : tu as quoi contre Montebourg à la justice ? Moi personnellement rien. "Il y a les fraudeurs qui réussissent très bien et qui sont milliardaires, et il y a les fraudeurs de ticket de métro ou de bus. Ce serait bien qu'on traite avec la même sévérité les grands fraudeurs et les petits fraudeurs" vient de dire Bayrou.
Rédigé par : Bernard | 06 avril 2007 à 11:31
Tu vois bien Nicolas, rien de nouveau sous les sunlights.
Mais le pire dans tout ça, c'est le silence des médias, de plus en plus merdias, quant aux propos du plus dangereux des candidats.
Que doit faire Sarko pour trouver un réel contradicteur parmi les moutons journaleux ?
C'est là dessus qu'il faut agir dès maintenant, pas sur nous qui sommes convaincus des dégâts attendus d'un nouveau Berlusconi, d'un plus que Bush en France, en Europe et dans le reste du monde.
Plus que jamais, c'est TTS.
Rédigé par : Aetius | 06 avril 2007 à 11:55
Un bobo (mou par définition) ne fait que des non-choix, occuper à se pincer le nez, pour voter finalementRoyal.
Rédigé par : sk†ns | 06 avril 2007 à 12:36
sk†ns : un non choix c'est un bulletin blanc, par définition.
Rédigé par : Aetius | 06 avril 2007 à 12:43
Je signale que S. Royal porte régulièrement des vestes d'un blanc immaculé : inconsciemment, elle dit par là l'inconséquence de sa propre candidature.
Rédigé par : sk†ns | 06 avril 2007 à 13:05
Ouais ouais, un bobo c'est mou (mais on préfère modéré), ça ne sait pas se décider, ça manque de virilité (sans doute à cause d'un trop grand éloignement "de la rue, du danger, du fléau de la masse, de la survie"). Et puis, souvent, ça n'a qu’assez peu de gout pour le black métal...
Mais bon, on ne va pas se cacher non plus !
I'm bobo and I’m proud (enfin, un petit peu quoi).
Rédigé par : aymeric | 06 avril 2007 à 13:16
Chirac en 1995 dénonçait déjà les cabinets ministériels et proclamait qu'il fallait rendre le pouvoir aux "politiques". Sarkozy c'est Chirac en plus jeune : volontarisme forcené, discours grandiloquents et démagogiques, versatilité, impuissance.
Rédigé par : Monsieur Prudhomme | 06 avril 2007 à 13:17
A Versac.
La masturbation intellectuelle rend sourd et aveugle. A force de tourner en rond dans sa tête comme un poisson dans son bocal on fini toujours au même endroit, au centre. Au cimetière des idées.
Rédigé par : Clopin | 06 avril 2007 à 14:39
L’édito du jour me semble déjà plus mesuré, plus équilibré, disons plus recevable que celui d’hier. Opinion personnelle s’il en est, éminemment critiquable bien sûr.
Cependant lorsque vous écrivez : « . La dénonciation du laisser-aller, du déclin, du tout fout le camp, le rappel de ce qu'était, avant, l'école. La restauration de la fierté nationale » pour ajouter : « Ces listes alignées de constats qui n'en sont pas », on peut s’interroger et vous interroger. Le tout-fout-le camp, la fierté nationale et le laisser-aller, je ne sais pas, c’est sûrement discutable, mais vous ne feriez donc pas le constat d’un déclin (relatif bien sûr) et d’une école (celle d’avant ou d’une autre, là encore je n’en sais rien) qui génère chaque année 150 000 élèves sortant de l’institution sans aucune qualification. Je comprends très bien que c’est le mot « d’avant » que vous visez, mais le constat à porter sur l’Education Nationale et la qualité de ce service public ne peut être que sévère, non ?
« . La vidéo "le vrai sarkozy" est une vulgaire caricature. Les "racailles", c'était monté et mauvais ».
Dont acte.
« Je suis un vilain "bobo parisien qui ne passe pas le périph", me dira-t-on. Et c'est typique de la réthorique, de l'attitude sarkozyste, ça : le pays réel contre les élites. La vraie vie, qu'il incarne. »
L’histoire du pays réel contre les élites, c’est pourtant bel et bien une réalité, non ? Toute chose attestée par la lente et continue progression du FN depuis 1984, par la structure du vote « non » au Traité de Maastricht, et au Traité Constitutionnel Européen, marqués l’un comme l’autre plus par une opposition couches populaires – milieu rural – non concernés par la mondialisation / milieux plus éduqués – plutôt urbain – professionnellement dans la mondialisation que par le traditionnel clivage droite-gauche. A savoir si NS « l’incarnerait », c’est une autre paire de manche, mais le constat d’une défiance d’une partie grandissante de la population pour les élites est difficilement contournable. A également continuellement progressé le vote protestataire, visible dans le poids grandissant du vote extrémiste (28 % en 2002). Attitude ou rhétorique sarkozystes, pourquoi pas, mais ancrées dans le réel.
« J'aimais bien le Sarkozy au projet plus libéral. Il avait un espace, une proposition possible, respectueuse, pour tous ceux qui sont "en déshérence ».
Je ne voudrais pas passer seulement pour un contradicteur seulement attaché à la contradiction, mais le qualificatif « libéral » dont on affuble NS me paraît là très abusif. Si l’on considère qu’un libéral est plutôt soucieux de ne pas augmenter la dépense publique, voire d’en diminuer le volume, il faut quand même se souvenir de l’été 2002. L’UMP pas plutôt assise à l’Assemblée Nationale, NS, nouveau ministre de l’Intérieur, sans aucun audit, aucune étude, pour évaluer l’utilisation des moyens humains des forces de sécurité, fait voter une loi de programmation prévoyant le recrutement sur 5 ans de 13 000 fonctionnaires de police et de gendarmerie. Nous étions avant cette loi, au troisième rang européen pour le nombre de policier par rapport au nombre d’habitant, nous serions maintenant arrivés au premier rang. Il y a plus libéral.
Ministre de l’économie, le gouvernement auquel il participe butant sur le problème du pouvoir d’achat, et plus généralement du dynamisme économique, convoque les représentants de la Grande Distribution pour qu’ils baissent leurs prix sur un certain nombre de produit. Un "vrai" libéral, ce serait attaché plutôt à mener une politique économique permettant d'améliorer les marges de ce secteur, marges répercutables sur les prix. Impensable ce genre de comportement en terre libérale, NS l’a fait.
Interrogé sur les nouveaux entrants, la première vague portant de 15 à 25 les membres de l’Union, le « libéral » Sarkozy dénonçait alors le dumping fiscal de certains pays, qui méritaient à ses yeux d’être « sanctionnés ». Un libéral pur jus, pur sucre, pur fruit, se serait plutôt attaché à créer les conditions d’une baisse de nos propres prélèvements que d’aller chercher noise aux nouveaux arrivants, qui ont de plus vachement « appréciés ».
Trois épisodes certes anecdotiques (quoique) pouvant laisser à penser que NS n’est pas le libéral que l'on croit.
Enfin le programme UMP ne brille pas par une orientation libérale, puisqu’on retrouve la stimulation économique par l’augmentation du pouvoir d’achat, ce qui semble plus relever d’un mécanisme keynésien qu’autre chose. L’autre terme de l’alternative, « l’économie de l’offre » est elle fondée sur la musculation de l’appareil productif n’est d’ailleurs à l’ordre du jour dans aucune des propositions politiques en France. Cette orientation inspirait, il y a quelques mois, aussi bien le projet du SPD que celui de la CDU/CSU. Ce fut au début des années 90, l'orientation des réformes menées en Suède par les ...sociaux démocrates.
Rédigé par : matéo | 06 avril 2007 à 15:43
Bienvenue au club de ceux qui ne supportent pas une France déchirée.
Peut-être accepterez vous d'herberger cette campagne : je vis mieux sans Sarko
"Vous vous plaignez que les partis d'oppositions ménent une campagne bien fade contre le candidat sortant, le ministre de l'intérieur, successeur de Charles Pasqua. Vous craignez l'instauration de la chasse aux sorciéres dans les médias, la création d'un ministére de l'immigration et de l'identité nationale, la liquidation des services publics, les bas salaires pour tous ? La police avec pleins pouvoirs et la Justice à deux vitesses ?
En bref, comme moi, vous vivez mieux sans Sarko ?
Alors, internautes, dites le ! Je vous propose le théme, inutile de rajouter un logo de parti, il se veut unitaire ! Bien entendu chacun peut le décliner à sa convenance: sur la recherche, le gaspillage énergétique, une France sans 4*4, que sais je encore. Les artistes soyez les bienvenus, vous pouvez travailler le graphisme, proposer des cliparts plus originaux, contribuer par votre talent à donner à cette campagne un impact maximum !
la suite est ici : servez vous et faites passer !"
http://oui-europe.over-blog.com/article-6300985.html
Rédigé par : borneo | 06 avril 2007 à 15:44
Un mot sur les sorties anti-BCE, anti-commissaires européens, et anti-cabinets ministériels : là parfaitement d'accord, pour moi, ça, c'est carrément minable.
NS n'en a d'ailleurs pas l'exclusive, ces mauvais arguments seraient plutôt franco-français. Il me semble bien en effet que c'est à peu près la même chose du côté de la gauche anti-libérale, des souverainistes, et des nationalistes, pour y ajouter l'aile gauche du PS (soit environ 40 % des militants, et 60 % de l'électorat du PS au vu des résultats du referendum).
C'est dramatique, et c'est, pour celui qui en doutait hier sur le fil de discussion précédent, une excellente illustration d'un comportement et d'une attitude dont notre pays a lui une quasi exclusive. Droites et gauches chez nos principaux voisins n'invoquent pas à ce point l'Europe pour expliquer leurs déboires.
Rédigé par : matéo | 06 avril 2007 à 15:51
Mais tout cela n'est rien car nous avons tous qu'il ne fera pas le tiers du quart du dixième de ce qu'il annonce. Le pire est donc à venir. Le pire ce sont les futurs déçus que tous ces discours enchantent pour l'instant. Après un an de présidence de N.S. je crains que le nombre des gens déçus soit énorme. Il s'agit bien de gagner l'élection. Un point c'est tout. Ensuite, gouverner est une autre histoire. Il y aura la réduction des droits de successions, l'abaissement du bouclier fiscal et donc la disparition de l'IFS et encore la possibilité de faire de heures complémentaires. Mais une fois ces promesses favorisant la bourgeoisie aisée tenues, qu'en sera-t-il des autres ? des promesses qui pour l'instant intéressent les "petites gens" la "France d'en bas" ? Rien car nous serons alors à 6 mois de municipales et il faudra les gagner alors on repromettra à nouveau et ... La politique est un éternel recommencement : faire croire, convaincre que demain sera mieux qu'aujourd'hui et donc comme hier qui est mieux qu'aujourd'hui. Et ce sera reparti pour une nouvelle vague de promesses. Ceci dit on peut faire exactement le même discours pour d'autres !
Rédigé par : laurentl | 06 avril 2007 à 15:56
La prochaine suppression de l’ISF suédois, le Premier ministre suédois annonce : " Cette mesure vise à attirer les investisseurs en capital risque, ce qui favoriserait la croissance des entreprises et l'emploi". Curieusement, le modèle suédois, sans cesse célébré pour ses prélèvements élevés et sa protection sociale forte, ne l’est jamais pour sa fonction publique réduite au strict minimum, sa privatisation de la poste et des transports ou sa gestion des hôpitaux publics par des chaînes de cliniques privées. L’Etat providence par excellence rime aujourd’hui avec pragmatisme. Pour le ministre des Finances suédois, l’explication est simple : "Quand les pays, les uns après les autres, suppriment l'impôt sur la fortune, et que nous nous retrouvons parmi les derniers pays à toujours l'avoir, alors il faut prendre ce type de décision". Petit rappel : en 1996, le Danemark a supprimé l’ISF. En 1997, l'Allemagne l'a supprimé. En 1998, l'Italie et l'Autriche l'ont supprimé. En 2001, les Pays-Bas l'ont supprimé. En 2005, le Luxembourg l'a supprimé.
Rédigé par : matéo | 06 avril 2007 à 16:08
Contre la férocité de certains procès habilement amenés, je vous conseille la lecture qui est la mienne cet après-midi.Il s'agit d' "Ensemble" de Nicolas Sarkozy qui s'y présente nullement comme un thuriféraire de l'économie libérale ni d'ailleurs un comme un coupeur de têtes...
Rédigé par : patricio | 06 avril 2007 à 16:16
@ matéo : qui croit en NS quand il prétend être contre les "outils" prêts à lui rendre service ? Faut pas rêver. Son système de pensées et verrouillé sur un libéralisme intégral mais ses paroles cherchent à racoler tout azimut.
Cette dernière semaine de meetings et de déclarations ne révèle aucune crédibilité au personnage.
D'ailleurs, je serais de droite, je me poserais de sacrées questions : c'est ça mon candidat ? Où veut-il en venir ? A t-il toute sa raison ?
En attendant, il prend réellement les français pour des abrutis.
C'est tout de même grave d'entendre de pareils discours de la part d'un candidat éligible à la tête du pays !
Rédigé par : Aetius | 06 avril 2007 à 17:27
patricio : et le livre sur les extra-terrestres ? Toujours pas lu ?
http://www.amazon.fr/Enqu%C3%AAte-extra-terrestres-sont-d%C3%A9j%C3%A0-parmi/dp/2226055150/ref=sr_1_10/171-8834707-0138607?ie=UTF8&s=books&qid=1175873446&sr=1-10
Ils sont déjà parmi nous !
Rédigé par : Aetius | 06 avril 2007 à 17:34
@Aetius
Rassurez-vous notre chèèère France n'en est pas encore réduite au libéralisme intégral. Vous êtes, et vous serez probablement encore demain au dessus de la moyenne européenne pour le nombre de fonctionnaires. Les hôpitaux seront encore gérés demain par l'administration. La privatisation de l'Education Nationale n'est pas encore à l'ordre du jour. Le statut de la fonction publique ne sera pas démantelé du jour au lendemain. Il n'est pas encore question de faire exploser en vol la sécurité sociale (elle peut le faire toute seule). La CGT est toujours la première centrale syndicale du pays.
Si j'ai tout compris "l'ultra-libéralisme" correspond aux tenants du "zéro état". Je ne connais pas de partis politiques en Europe proposant cela. Et est appelé ici en France "libérale" toute politique visant à assainir les comptes sociaux pour les rendre pérennes, les finances publiques pour redonner des marges de manoeuvre à l'état, et toute tentative de rendre plus flexible un marché du travail parmi les plus fermés des pays de l'OCDE.
Je sais bien que NS est malicieux, si ce n'est diabolique, mais avant d'en arriver au libéralisme intégral, comme moi, vous serez en train de manger les pissenlits par la racine.
Au fait, pour vous faire flipper définitivement, je vous propose d'aller vous promener sur Google pour regarder assez précisément comme les suédois, les anglais ou les allemands ont fait pour s'adapter à l'économie mondialisée et mondialisante. Nul doute que cela risque de vous effrayer encore plus que la personnalité sombre du petit monsieur.
Joyeuses Pâques.
Rédigé par : matéo | 06 avril 2007 à 17:46
@ matéo : je ne suis pas opposé à une remise en question collective, mais suis opposé à ce que ce soit toujours les mêmes qui règlent la facture.
Je sais que l'objectif d'une entreprise n'est pas de perdre de l'argent, mais franchement, à lire la destination des résultats du CAC 40 et à voir où investit AXA, un peu de décence et d'éthique ne nuirait à personne.
Rédigé par : Aetius | 06 avril 2007 à 18:17
Voila j'ai fini le bouquin de Sarkozy. Il met en exergue de sa conclusion cette citation de Baudelaire : "Plonger au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau"... Autant alors que cette plongée se fasse avec un homme d'expérience non ?
Rédigé par : patricio | 06 avril 2007 à 19:39