J'étais à Bercy, tout à l'heure, pour le dernier grand meeting parisien de Nicolas Sarkozy. Il y avait beaucoup de monde. Je dois dire avoir parfois trouvé plus intéressant de regarder les skaters en grappes sur les pentes que les militants exaltés et les personnalités people qui prenaient la parole.
Je reviendrai demain, un peu à froid, sur le discours de Nicolas Sarkozy, qui me semble un parfait condensé des dizaines de discours qu'il nous propose, réunion publique après réunion publique, dans ses prises de paroles longues, destinées à se positionner, depuis l'embauche d'Henri Guaino, comme un homme nouveau.
En attendant, quelques éléments d'ambiance. Parce que Sarkozy à Bercy, c'est surtout une ambiance, un show très particulier.
D'abord, il y a du people, beaucoup de people. Quand, muni de mon accès presse, je me faufile vers l'entrée, je suis aux cotés de Philippe Candeloro, dûment accompagné jusqu'à la tribune des stars. Il rejoint une belle brochette d'avatars médatiques, spécialistes de plateaux télévisés, qui feront la joie du cadreur des images officielles de l'après-midi (champions dans l'apparition : le duo Philippe Bouvard/Thierry Roland). Pas que du cadreur, d'ailleurs, la liste des intervenants à la tribune, avant l'arrivée du candidat-futur-président, en témoigne.
C'est beau, cette brochette du PAF qui parle au peuple si simplement de ce candidat. On se croirait à un concert des enfoirés, ou chez Michel Drucker un dimanche après-midi. Les meilleurs ont été Faudel, qui accueille Nicolas dehors (il se fend d'un mot chaleureux pour ceux qui n'ont pu entrer) et entonne la chanson, Enrico Macias, qui a fait son petit mot avec un beau succès (mais n'a pu pousser la chansonnette), et surtout Gilbert Montagné, qui a enflammé la foule. Glucksmann a été très ... glusckmannien, avec son énervement usuel (je l'aime bien dans l'écrit, mais je ne suis pas sûr qu'il ait eu un franc succès dans l'assemblée), et Simone Veil, patronne du comité de soutien et caution morale du candidat, a été mauvaise, les meetings n'étant pas sans doute pas son truc, ce qui est plutôt bon signe (pour elle).
Coté politique, belle blague lors de l'annonce de l'intervention de Nicolas ... Perruchot, rallié de l'UDF. J'ai entendu, lors de l'annonce de son nom, des "c'est qui" autour de moi. Applaudissements tardifs de la foule lorsqu'il a été compris qu'il s'agissait d'un ancien bayrouiste rallié. On doit naître applaudisseur de meeting, ça doit être génétique. Fillon a été bon, il connait les mécaniques, les autres sont restés un peu transparents. A part Alliot-Marie, qui s'est chargée du Ségo-bashing, gaussant l'incompétence de la candidate, qui "change d'avis aussi souvent que de jupe". Il est vrai qu notre ministre de la défense, sérieuse, elle, ne pratique que le tailleur pantalon.
Puis est arrivé le patron. Musique lancinante habituelle (et décidément énervante pour qui l'a entendue plus d'une fois - les concepteurs ont du tabler sur un taux de répétition de deux : entrée/sortie de meeting), images neuves, avec un montage dynamique de photos du boss en situation de rencontre avec les français, entrecoupé de déclarations synthétiques de postionnement du candidat.
Enfin, le discours est venu. On en parle demain.
Il y avait du monde, dont une belle petite foule à l'extérieur. L'ambiance n'était pas à la fête, mais au moment de l'excitation collective d'avant victoire. Ce moment si particulier où l'on sait qu'on va enfin y arriver, que ça va gagner. Certitude non affichée, mais entrain visible des soutiens.
Il y a quelque chose de toujours impressionnant dans un grand meeting organisé par l'UMP. C'est gros, professionnel, minuté, énorme, beaucoup plus que tout autre parti. C'est parfois un peu inquiétant, aussi, comme ce vigile qui ne me demande pas mais exige de rembobiner ma caméra parce qu'il serait apparu dans le champ (il n'obtiendra pas gain de cause, quand même). On n'y est pas libre comme dans un autre meeting, c'est plus carré et policé, et, dans ce cas spécifique, il y a trop de monde pour circuler dans la foule.
Je goûte peu ces grands trucs, mais on y tate de ce qui se fait, de ce qui est transmis. Demain, quelques motsur le discours. En attendant, quelques maigres photos (j'ai moins pu circuler que chez bayrou, par exemple, pour clicher).
A demain.
Il y avait aussi Philippe de Gaulle.
Mais c'était sans doute moins efficace pour le raccourci Prime-Time de TF1-beauf-électeur de Sarkozy.
http://www.lemonde.fr/web/portfolio/0,12-0@2-823448,31-903437,0.html
Rédigé par : Le Camembert Président | 30 avril 2007 à 00:54
Moins de clichés, car peut etre plus de monde.
Quelle explication apporte tu au fait que nombre de députés UDF ralient N. Sarkozy alors que leur chef tient a l'encontre de ce dernier des propos plutot blessant?
Au dela d'une certaine logique éléctorale, il y a quelque chose qui m'échappe .
Rédigé par : olivier | 30 avril 2007 à 00:58
@ olivier
la logique est très simple.
- les députés udf veulent plus que tout être réélu dans un mois au législatif et leur seule chance est d'obtenir un soutient de l'UMP (puisque l'électorat de l'udf lors des légilstatives est un électorat traditionnellement de droite)
- leur "chef" tient un discours blessant vis-à-vis de Sarkozy parce qu'il se doit d'être logique à sa ligne de conduite de campagne : faire en sorte de "tripartiser" la vie politique française en se ménageant un espace au centre (centre droit, puisque c'est sa nature ; au centre gauche, puisque l'espace n'est pas (encore) vraiment occupé par le PS)
Rappelons que le vote udf, c'est 7% (2002)
S'il fait 18 % cete fois, c'est qu'il y a 11% de "transfuges (à proportion un tiers droite (qui a la trouille de sarkozy), un tiers gauche (qui trouve royal peu crédible), un tiers absentioniste (qui trouve bayrou "nouveau")
donc, le positionnement de bayrou et celui de ses députés est somme toute logique.
La suite, qui verra la création d'un nouveau parti centriste sera déterminé par les résultats aux législatives :
a) les députés udf élus sont ceux qui ont rallié l'ump - peu de députés du P.D aux parlements : c'est la mort politique de BAyrou qui sera le Le Pen du centre : pas de représentants au Parlement, et une présence seulement d'opinion (et attendre péniblement jusqu'à 2012)
b) Bayrou réussi son pari, obtient un groupe à l'assemblée, et constitue un levier de pouvoir pour la majorité et/ou l'opposition, devient la clé de gouvernance - et s'impose comme le favori de 2012)
...
Rédigé par : arnaus | 30 avril 2007 à 02:07
Très joli cliché du hollie flip :)
Avec le senior assis à côté, ca fait une belle composition.
Comment ca ce n'est pas le sujet?
Rédigé par : Modafokaa | 30 avril 2007 à 02:29
@ arnaus
Il vous manque une donnée : le "gel" de l'UDF que François BAYROU ne peut pas transférer au Parti Démocrate. Ayant triché aux élections internes de janvier 2005, il n'est plus dirigeant de droit depuis le 19 janvier 2005 à 0h et l'UDF est sans conseil national et sans bureau politique national depuis janvier 2007. La désignation d'un administrateur judiciaire est actuellement examinée par la Cour d'Appel de Paris. Sans l'argent, les locaux et la logistique de l'UDF, François BAYROU va "galérer" avec son Parti Démocrate !
Rédigé par : Marie-Christine BLIN | 30 avril 2007 à 02:36
Il est vrai que la seule démagogie que ne s'est pas permis le PS au sujet de l'UDF, c'est qu'effectivement son électorat est de droite. Ses élus sont élus avec les voix de droite. Donc, son budget, son temps de parole repose sur les voix de droite. C'est vous dire toute la traîtrise du bonhomme.
A ce sujet, il est intéressant de comparer les régions votant à droite et les régions votant udf : ce sont les mêmes.
Bayrou a joué gros (il aime ça, comme en 2002 où il refuse l'UMP et repart presque à zero).
Il va se trouver avec un PD sans fonds, sans expression (d'où sa revendication d'avoir un temps de parole proportionnel à son score du 22/04).
Comme le Béarnais est fier, il était hors de question de fricotter avec Sarkozy.
Chirac lui avait volé ses têtes d'affiche, Sarkozy va lui piller ses élus.
Localement, le terrain est quadrillé par l'UMP (qui avait déjà préparé des candidats plus ou moins officieusement, je pense à la circo de Leroy dans le 41 par exemple) et le PS, déjà ponctionné d'alliances payées grassement (PRG et MRC), n'avait plus vraiment de circo à offrir, et pire, les legislatives vont être très difficiles pour le PS. Pas le moment de présenter des centristes bancals.
D'où le rapprochement camouflé Royal-Bayrou : c'est sa dernière carte à court terme mais elle est dérangeante car un soutien actif le décrédibiliserait.
C'est son côté casse-cou au Béarnais.
Rédigé par : Le Camembert Président | 30 avril 2007 à 05:54
Extraordinaire, les bouffoneries des ex UDF comme Blin qui vient de parler!
Rien que pour ça, je serai très heureux de voir un grand parti du centre et la disparition de la droite extrème de Sarkozy.
Rédigé par : abadinte | 30 avril 2007 à 08:10
Arrivée à Hambourg en 1973, j'ai habité pendant 2 ans chez une dame âgée très cultivée, née au début du siècle, avec laquelle j'ai passé des heures à discuter de l'Histoire. Après avoir écouté hier le discours de N. Sarkozy à Bercy et celui de Metz, je pense qu'il est de mon devoir de vous faire part de mon sentiment.
Le ton du discours de Bercy et son atmosphère me rappellent un homme politique connu. Et les journalistes allemands avec lesquels je parle ont eu des "frissons" en entendant le discours de Metz de N. Sarkozy - qui a largement été diffusé en Allemagne où il a suscité un certain choc. Je rappelle donc certaines similitudes:
Etranger d'origine, naturalisé, avec une rhétorique excellente, cet homme politique est arrivé à galvaniser les foules par un discours enthousiasmant, stigmatisant les uns, louant les autres. Aux élections générales de novembre 1933, son parti devient le plus important groupe politique avec ses 11,74 millions de voix représentant 33,1 % du corps électoral. Pour arriver au pouvoir, il doit pactiser avec les milieux d'affaires, très insatisfaits des politiques ECONOMIQUES menées jusque là. Et ce sont les barons de l'industrie allemande qui incitent le Président de la République, qui ne l'aime pas, à nommer Adolf Hitler, le 30 janvier 1933, au poste de chancelier. Sa propagande va aussi se développer, même en France, de façon particulièrement active dans la presse. La suite est connue...
Lire:
http://www.monde-diplomatique.fr/2006/09/BENILDE/13928
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-903182,0.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-899116@51-886229@45-1,0.html
écouter et comparer ces deux reportages:
http://www.latelelibre.fr/index.php/2007/04/nicolas-sarkozy-une-heure-a-la-cite-beauval
http://www.dailymotion.com/video/x1pn66_rencontre-en-banlieue
qui illustrent ce que "propagande" veut dire. J'ai d'ailleurs vu ce dernier reportage sans grandes modifications sur France3
Rédigé par : Meri33700 | 30 avril 2007 à 08:15
En arrivant à 13 heures je n'ai trouvé qu'une très mauvaise place tout au fond d'un balcon excentré mais qu'importe ! Ce qui était le plus frappant au delà de la ferveur populaire c'était l'extrême attention et le silence tendu dans l'écoute de Nicolas Sarkozy.Comme c'est plus agréable de voter pour un candidat que l'on admire et que l'on aime plutôt que de faire de son vote juste un rejet triste...
Rédigé par : patrick2 | 30 avril 2007 à 08:16
Je redonne les liens pour les 2 reportages à comparer:
http://www.latelelibre.fr/index.php/2007/04/
nicolas-sarkozy-une-heure-a-la-cite-beauval
http://www.dailymotion.com/video/x1pn66_rencontre-en-banlieue
qui illustrent ce que "propagande" veut dire. J'ai d'ailleurs vu ce dernier reportage sans grandes modifications sur France3...
Rédigé par : Meri33700 | 30 avril 2007 à 08:20
C'est fou le nombre de Ségoléniens qui d'un seul coup se découvrent un passé allemand après chaque meeting de Sarkozy...
Rédigé par : Jean Lançon | 30 avril 2007 à 08:20
@ Jean Lançon:
Je ne suis en RIEN "Ségolénienne".
Je ne fais que rendre mon sentiment et celui de beaucoup de journalistes allemands avec lesquels je parle... Je vis en Allemagne depuis 1973 et je peux vous assurer qu'ils ont HORREUR des tribuns - ils en ont trop souffert.
Rédigé par : Meri33700 | 30 avril 2007 à 08:30
C'est un peu affligeant de comparer Sarkozy à Hitler - pas seulement insultant ou idiot, parce que les idées de l'un et de l'autre n'ont vraiment rien à voir (pas souvenir d'avoir lu ou entendu de Sarkozy les propos antisémites et racistes que Hitler tenaient depuis les années 20...) c'est surtout la preuve d'une ignorance assez grande du contexte historique, des faiblesses du sentiment démocratique en Allemagne à l'époque, de la multiplicité des contre-pouvoirs qui existent dans une grande démocratie occidentale.
Si les Allemands ont peur du nazisme chez nous en regardant Sarkozy c'est manifestement qu'ils n'ont toujours pas compris comment leurs parents et grands-parents se sont laissés berner au point d'abandonner toute velléité de résistance en moins de 18 mois.
Etre un tribun, ce n'est qu'une qualité (ou un défaut) qui ne dit rien du tout sur ce qu'on fait une fois au pouvoir. Accessoirement, je ne suis pas persuadé que Sarko soit un tribun : il lit les (insupportables) discours de Guaino, mais n'est pas très bon quand il improvise, à la différence de Le Pen, qui lui est un vrai tribun.
Rédigé par : sictransit | 30 avril 2007 à 08:50
J'ai reçu quatre coups de fils de potes bayrouistes de droite qui m'ont appelé pour dire qu'ils voteraient finalement Royal après avoir vu ce meeting à la téloche.
Ils se voyaient pas contribuer à un tel truc. Entre les soutiens repoussoirs et le discours hallucinant contre 68 et le déclin moral.
C'était pas fait pour les bobos ce petit Bercy show ça c'est sûr. RIen d'étonnant que Bigard l'ait ouvert en fanfare.
Rédigé par : Arturo | 30 avril 2007 à 08:57
Les contre-pouvoirs sont vite balayés lorsque quelqu'un en a la détermination. Le Président de la République en France a TOUS les pouvoirs. Relisez donc notre Constitution...
Sarkozy n'a pas tenu de propos anti-sémites certes, je vous donne raison sur ce point, mais il n'a cessé - presque à chaque discours et chaque sortie sur le terrain - de comparer les "bons" et les "méchants", ceux qui se lèvent tôt, ceux qui se lèvent tard, les "honnêtes gens" qui paient leur ticket de métro, et les autres... etc.. etc... tout au long de sa campagne...
C'est pour moi le même esprit, désolée, ce n'est pas l'esprit d'un Président de la République de notre pays qui est normalement un Rassembleur.
Rédigé par : Meri33700 | 30 avril 2007 à 09:01
Au moins ce qu'il y a de bien avec cette campagne, c'est qu'on arrive à discuter avec des résidents allemands connectés depuis Mérignac.
Rédigé par : Jean Lançon | 30 avril 2007 à 09:04
@Arturo
j'ai honte de dire que je n'avais jamais vraiment écouté un discours de Mr Sarkozy. Apres avoir voter pour François je pensais voter Mr Sarkozy mais j'ai eu un peu peur hier soir en regardant le meeting. J'ai trouvé cela excessif dans l'expression, et loin de l'équilibre que j'ai trouvé chez François Bayrou. Et si je m'étais trompé sur Ségolène Royal? Entre samedi et dimanche, ma vision a beaucoup changé.
Rédigé par : Stéphane | 30 avril 2007 à 09:05
Cher Lançon,
Pourquoi soupçonnez-vous toujours la mauvaise foi??? Seriez-vous vous-même de mauvaise foi?
Je suis effectivement partie de Mérignac en Gironde le 23 octobre 1973 pour vivre à Hambourg en Allemagne du Nord. Avec plaisir d'ailleurs.
Je vis aujourd'hui à la frontière, après avoir passé 2 ans à Paris - où j'ai étouffé au niveau de l'information TV!!!
Incroyable sentiment de vivre sur une île au milieu d'un immense océan où l'étranger est très, très, très loin. Dans les JT on parle pendant 25 minutes de tout et de rien, et pendant 3 a 5 minutes du reste du monde.
Lamentable enfermement dans lequel vivent les Français en ce XXIème siècle alors que le monde est devenu un village.
Et ils s'étonnent de la "mondialisation" qui leur fait si mal. Ils pestent contre l'Euro qui les empêcherait d'exporter, alors qu'avec la même monnaie, l'Allemagne est devant les USA et la Chine, champion du monde des exportations... Bizarre, bizarre.
L'auto-critique ne fait pas partie des valeurs les plus répandues...
Rédigé par : Meri33700 | 30 avril 2007 à 09:11
Ca ressemble de plus en plus à un prime-time de TF1 ...!
Un mélange de "combien ça coûte" et du "maillon faible" !
Les médias, les puissances financières, les peoples, le public...que lui manque-t-il ?
C'est simple : Le pouvoir.
Au secours !
Rédigé par : Bio | 30 avril 2007 à 09:15
@Meri33700
Je ne soupçonne pas votre mauvaise foi, je l'affirme, nuance. C'est très aimable à vous de nous parler du ressenti de vos amis Allemands, mais peut-être, si leurs aînés ne leur ont pas expliqué clairement les choses, devriez-vous leur suggérer d'ouvrir, une fois dans leur vie, un livre d'histoire.
Ils y apprendraient - et vous aussi par la même occasion - que Hitler n'a pas été, au sens strict du terme, élu démocratiquement par le peuple allemand. Vous ne pouvez pas comparer ce qui en 1933 s'apparente à une prise de pouvoir par la force - pour ne pas dire un putsch - dans un pays connaissant une crise gravissime, et une élection qui se prépare dans des conditions démocratiques normales, en 2007, dans un pays qui doit se poser des questions sur son avenir, bien que ne connaissant pas une crise aussi préoccupante, loin s'en faut.
Alors permettez-moi de penser, chère Madame, que si l'avis de vos contemporains allemands a, à vos yeux, plus de sens que la réalité de l'histoire, alors si tel est le cas votre mauvaise foi, oui je le dis, est avérée. C'est au mieux de la manipulation intellectuelle, au pire une certaine forme de révisionnisme.
J'ajouterai enfin que je n'ai jamais considéré le peuple allemand comme directement responsable de ce qui s'est passé en 1933 et dans les années qui suivirent, que je sais à quel point les Allemands ont souffert de ce qui s'est passé, que leurs descendants n'en sont évidemment pas responsables non plus, je dirai encore que la repentance éternelle est à mes yeux inutile et qu'il vaut mieux regarder devant que derrière, et enfin dire que j'ai beaucoup de sympathie pour nos voisins allemands, avec qui moi aussi je corresponds souvent.
Rédigé par : Jean Lançon | 30 avril 2007 à 09:31
Je remercie Meri33700 de me conseiller de relire la Constitution - il s'avère, mais vous ne pouviez pas deviner, que c'est mon outil de travail quotidien, ainsi que la convention européenne de protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales et les traités européens. Et franchement, la capacité d'un gouvernement à agir et à limiter les libertés est (heureusement !) considérablement réduite.
De toute façon, traiter Sarkozy d'émule d'Hitler est le meilleur moyen de réfléchir à l'élection présidentielle.
Plutôt que de vouloir faire des comparaisons qui n'ont ni queue ni tête, il faudrait se concentrer sur les questions politiques réelles.
Et là, je reconnais que ce n'est pas le discours d'hier qui permet de répondre à ces questions !!
Rédigé par : sictransit | 30 avril 2007 à 09:44
Sarkozy est le plus démago. Il aime bien jouer sur le registre du bouc-émissaire. Hier, c'était l'esprit mai 68... Comprenne qui pourra? L'avortement? Le droit des femmes ?
Quant au travail.... Travaillez plus pour gagner plus = pas d'augmentation de salaires mes cocos. Et puis travaillez plus ça dépend du carnet de commande et non de la volonté du salarié ou du gouvernement : belle anarque que ce slogan.
Rédigé par : pas perdus | 30 avril 2007 à 09:50
Concernant Michele Alliot Marie, Cette dame devrait aller faire un tour sur le blog des auteurs du livre : World Wild Women, ou le net au féminin ! un site qui denonce le sexisme on et off line et parle des attentes des femmes du reseau, pace que comme propos sexiste, elle se pose la cette brave dame ! je trouve ce genre de propos, médiocre et insultant pour toutes les femmes !
http://worldwidewomen.hautetfort.com/
Laetitia
Rédigé par : laetitia | 30 avril 2007 à 09:58
Lorsque vous mettrez votre bulletin dans l'urne chers amis centristes, n'oubliez pas les paroles mielleuses de Marine Le Pen au soir des 31% de Sarkozy: "Ce soir, c'est la victoire idéologique de nos idées."
Si Sarkozy n'est pas Hitler comme un imbécile a écrit un peu plus haut, il reprend en très large partie les idées de Jean-Marie Le Pen.
Rédigé par : abadinte | 30 avril 2007 à 10:16
@ sictransit qui écrit:
"Et franchement, la capacité d'un gouvernement à agir et à limiter les libertés est (heureusement !) considérablement réduite."
Je pensais que les Français élisaient le PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ? Et non un GOUVERNEMENT...
Vous semblez vraiment TOUT mélanger, vous qui lisez la Constitution tous les jours.
Alors relisez la partie "Président de la République" et ses prérogatives, entre autres:
1) Il nomme le Premier Ministre et TOUS les autres ministres sur proposition du PM
2) Il peut dissoudre l'Assemblée Nationale après "consultation" etc...
3) Il est le chef des armées
4) Il peut avoir TOUS LES POUVOIRS en cas de menace (qui l'empêche de la décreter?)
5) Il nomme tous les grands responsables aux grands corps d'Etat.
etc... etc...
Nommez-moi dans le monde civilisé un Président ayant de tels pouvoirs ?
Il convient donc de choisir à tête reposée un tel responsable et non après avoir écouté un tel discours...
Rédigé par : Meri33700 | 30 avril 2007 à 10:26
Je suis tout à fait d'accord avec "Pas perdus", sarkozy n'a pas dit qu'il augmenterait le smic, mais il souhaite que les français travaiilent 50 mn en plus tous les jours !Excusez moi, mais ça me fait rire !Car travailler plus pour gagner plus, c'est possible tous les jours !
Sarkozy n'a rien inventé, j'ai un 30h fixe hebdomadaire, et si je veux travailler 45h par semaine, mon patron me l'accorde ! En payant les heures sup : arrêtez de diaboliser les patrons qui sont beaucoup plus humains que certains salariés qui attendent que ça leur tombe tout cuit : cessez de vous servir des syndicats pour obtenir les choses, allez vous entretenir directement avec votre patron !
Rédigé par : Fanette | 30 avril 2007 à 10:28
@Abadinte > si l'on pouvait éviter de faire des interprétations hasardeuses, peut-être pourrait-on assister enfin, dans les tout derniers jours, à une campagne digne de ce nom...
La campagne a été orientée pendant un bon moment sur l'identité nationale. Sujet que le FN martèle depuis sa création il y a 35 ans. Quand on additionne les voix des candidats ayant embrayé sur ce thème, à savoir Le Pen (10%), Sarkozy (31%) et Royal (26%), on s'aperçoit que 2/3 des votants ont choisi un(e) candidat(e) ayant abordé ce sujet. C'était l'occasion rêvée pour Marine Le Pen de tenter de sauver la peau de son parti pour les législatives qui vont suivre, le score de son père au soir du premier tour étant particulièrement mauvais (enfin, pour lui je veux dire, bien sûr).
Si Le Pen a chuté, c'est parce que 30 ans de lâchetés politiques, à droite comme à gauche, ont conduit bon nombre d'électeurs à se réfugier dans l'impasse du FN (ou de la LCR à l'autre bout de l'échiquier).
Entre temps, avec ses qualités et ses défauts, un candidat républicain a redonné confiance (voir son score exceptionnel au 1er tour), en disant franchement ce qu'il pensait, quitte à parfois flirter avec la provocation. Il a ramené dans son giron un certain nombre d'électeurs qui avaient déserté. Tout comme Ségolène a ramené des électeurs au bercail du PS, évitant ainsi de renouveler la défaite cuisante de 2002. Ce sont deux responsables politiques qui, bien qu'assez opposés, ont fait leur boulot, point. C'est bien ce qu'on demande à des responsables politiques, non ?
Alors, dites-moi : quand Le Pen monte c'est grave, quand il baisse c'est grave aussi, à quel moment êtes-vous content ?
Rédigé par : Jean Lançon | 30 avril 2007 à 10:30
@ Jean Lançon:
Si vous parlez allemand, je vous conseillerais de lire les livres d'Histoire en France ET en Allemagne pour voir à quel point l'Histoire telle qu'elle nous a été enseignée - nous la génération née après 1950 - était faussée et partisane!!!
Il y a eu entre-temps la rédaction d'un livre d'Histoire par des historiens et pédagogues des deux pays, mais il n'est pas obligatoire et très peu utilisé dans les deux pays.
Hitler a été élu DEMOCRATIQUEMENT, selon la compréhension de la démocratie d'alors. Je suis d'accord avec vous que la crise économique et sociale à la fin des années 20 et au début des années 30 était beaucoup plus importante qu'elle ne l'est en France aujourd'hui.
Nous avons cependant en France une crise d'identité - et NS a repris les thèses du FN - une crise sociale - je connais bcp de Français qui doivent vivre avec 400 à 700 Euros par mois - et une crise morale.
NS arrive en "sauveur" de la NATION et réveille des sentiments très négatifs, attisant les ressentiments des uns contre les autres.
C'est en cela que je vois une forte similitude, même si l'Histoire ne se répète jamais vraiment deux fois.
Il convient donc d'être TRES vigilant, ce qui se passe au niveau de la presse est plus qu'inquiétant. Elle est en grande partie muselée, le rapport de "Reporters sans frontières" qui la classe au 35ème rang sur 165 pays en dit long.
Lors du débat Royal-Bayrou - que vous avez peut-être écouté (?) - le journaliste de RMC JC Bourdin a bien confirmé qu'il y avait eu "quelques coups de téléphone" pour essayer d'empêcher le débat...
Il ne faut pas être naïf à ce point...
Rédigé par : Meri33700 | 30 avril 2007 à 10:35
@ Fanette > tant mieux pour vous si votre patron vous autorise 45 heures par semaine. Sachez quand même qu'à l'heure actuelle, en application de la loi des 35 heures, au-delà d'un certain quota annuel c'est illégal. Sarkozy veut casser cette illégalité.
Par ailleurs, si vous travaillez 45 heures par semaine, payées, avec à la base un contrat de travail de 30, vu les majorations du taux horaire pour les heures supp', vous doublez votre salaire.
Jusque là très bien. Sauf qu'au final, il ne vous en reste que 20%, car vous payez davantage d'impôts, et sans doute même que vous sautez d'une tranche, donc taux global d'imposition plus élevé sur une base elle aussi plus élevée.
Ce que veut Sarkozy, c'est que les heures supplémentaires soient exonérées de charges sociales (salariales et patronales), ainsi que d'impôts. Vous êtes consciente que vous avez tout à y gagner ?
Rédigé par : Jean Lançon | 30 avril 2007 à 10:36
@ Meri33700 > comme vous dites "selon la compréhension de la démocratie d'alors"... Schématiquement la même que celle qui a maintenu Ceaucescu 22 ans au pouvoir, Saddam Hussein 35 ans, etc. etc...
Désolé, je ne peux pas accoler l'adverbe "démocratiquement" à ce genre de notion de "démocratie"...
Rédigé par : Jean Lançon | 30 avril 2007 à 10:43
Arturo,
Les bobos ne seraient-ils pas les dignes héritiers de la gauche caviar.
Celle qui décrète ce qui est beau et qui ne l'est pas, celle qui décide qui est fréquentable et qui ne l'est pas.
Celle qui est capable de dire ( Guy Birenbaum) à propos du show de Sarko à Bercy :
"Il suffit d'expliquer - une fois - que l'équipage réuni ressemblait à la faune d'un réveillon du 31 décembre sur TF1 et l'essentiel est dit."
Bref cette gauche qui met des étiquettes sur les gens.
Rédigé par : olivier | 30 avril 2007 à 10:58
@ Jean Lançon:
Vous avez de graves lacunes concernant les élections en 1933 si vous les comparez avec celles en Irak ou en Roumani.
Il y avait une "barre" entre 2 et 10% pour éviter que de trop petits partis ne soient représentés - comme c'est le cas en plus grave en France actuellement avec le système actuel - et 1 député représentait 60.000 électeurs.
Pour toute information - si vous parlez allemande - voici le mode de scrutin de la République de Weimar: http://www.wahlrecht.de/lexikon/weimar.html
Donc démocratiquement est absolument CORRECT en ce qui concerne l'élection de 1933.
Rédigé par : Meri33700 | 30 avril 2007 à 11:02
Sarkozy n'est pas hitler ça c'est clair.
Mais le meeting de Bercy, comme de nombreux autres auparavant, démontre qu'il a organisé sa campagne non pas sur son proejt, mais principalement sur le rejet d'un éventuel projet "gauchiste" et en pointant du doigt les "bien-pensant".
Bref, il a mis en place et développé auprès de ses électeurs un état d'esprit qui permet par la suite de justifier toute les dérives simplement en stigmatisant les opposants et en les renvoyant systématiquement dans un rôle de "bien-pensant (parisiens)" d'empecheurs de tourner en rond, d'incompétents, d'anti-réformistes, de gauchistes, voire même "d'ennemi du peuple".
Vous n'avez qu'à voir les réactions défendant et "interprétant" les déclarations de N. SAKOZY lors de son entretien avec ONFRAY..
La grosse différence elle est aujourd'hui là entre ROYAL et SARKOZY.
ROYAL fait une déclaration mauvaise, une bourde etc... et ces lieutenants et la majorité de ses électeurs ont tendance à reconnaître qu'elle n'a pas été bonne.
SARKOZY fait une déclaration aberrante, et la plupart de ses électeurs justifient les propos tenus (c'est pour ouvrir le débat, cous n'avez rien compris, vous êtes un tenant de la "pensée unique"...)
A la rigueur, ce serait la gauche qui dirait cela de SARKOZY, ce serait de bonne guerre.
Mais il suffit de voir et de lire les discours de ses meeting pour comprendre que finalement, il n'est pas certain que la gauche soit la meilleur au jeu de la diabolisation, avec une différence toutefois. Les critiques de la gauche vont principalement au projet et sur la personne de N. SARKOZY.
Les discours de N. SARKOZY s'en prennent non seulement à ROYAL et à son programme (ou manque de programme) mais aussi et surtout à une partie de la population (la gauche, les bien pensant parisiens, les patrons du CAC 40, les soixante-huitards, les fainéants, les gens qui ne se lèvent pas tôt, les profiteurs, les fraudeurs...) bref, on a vraiment l'impression que l'électorat de M. SARKOZY doit être exempt de tout reproche et qu'il n'est pour rien dans les problèmes rencontrés aujourd'hui par la France.
Rédigé par : Laukar | 30 avril 2007 à 11:02
M. Lançon,
Je viens de lire votre blog et votre profession de foi envers Nicolas Sarkozy.
Votre choix est tout à fait respectable.
Sérieusement, vous trouvez où des gens qui vivent avec 600 euros par mois et payent 4000 euros de taxes d'habitation et d'impôts fonciers ?
http://lasentinelle.typepad.fr
Rédigé par : emmanuel | 30 avril 2007 à 11:11
Merci Laukar, vous traduisez, avec vos mots, ce que m'a fait ressentir le meeting d'hier à Bercy et ce qui a été dit tout au long de cette campagne.
A chacun de prendre ses responsabilités. Je n'ai jamais voté PS, mais là, je dois dire que je me tâte fortement...
Rédigé par : Meri33700 | 30 avril 2007 à 11:18
@ Meri33700
Hitler a été elu au travers d'un discours stigmatisant clairementles juifs sur fond de grave crise économique et sociale.
Concernant N.Sarkozy, il n'a pas repris les themes du FN comme tu l'écris. Il a récupéré ces themes au FN, abandonnés par une droite molassonne incarnée par Chirac sous l'oeil complice de F. Mitterrand.
La gauche experte en diabolisation, en a fait des tonnes avec le FN dans les années 80, condamant le courrageux Chirac à naviguer au centre gauche. Laissant en pature les thèmes de l'immigration et de la nation au FN. Le FN s'est appuyé sur ces thémes pour batir sa rétorique qui a eu le succès que l'on connait.
Aujourd'hui, cette meme gauche se trouve extrement "choquée" de voire N. Sarkozy ramener ces thémes dans le giron de la droite classique.
Le joujou de F.Mitterrand est cassé grace au courrage politique de N.Sarkozy.
Rédigé par : olivier | 30 avril 2007 à 11:21
@ lancon & autres sarkolâtres : doit-on comparer NS à Le Pen, Hitler, Berlusconi, GW Bush ? je ne crois pas que poser la question ainsi fasse avancer le débat .. en revanche quand le directeur de campagne dudit envoie par SMS un avertissement sobrement libellé "on s'en souviendra" à un économiste connu pour son indépendance (P. Artus) parce que celui-ci a eu l'outrecuidance de mettre en doute l'efficacité de l'exonération des heures sup pour faire baisser le chômage, on a des raisons de s'inquiéter sur une méthode de gouvernement, un état d'esprit, un rapport au pouvoir .. (ce n'est hélas qu'un exemple parmi d'autres)
http://www.lemonde.fr/web/recherche_breve/1,13-0,37-981016,0.html
PS : curieux de toute réponse articulée sur ce que ce genre de procédés a à faire dans une démocratie
Rédigé par : marco | 30 avril 2007 à 11:21
pourquoi personne n'explique que NS est majoritaire seulement chez les plus de 65 ans ?
d'ou une retour aux années 50 plus ou moins inconscient
Rédigé par : Funky TV | 30 avril 2007 à 11:25
Funky TV,*
Ce sont peut etre ceux qui ont le plus de recul sur la vie politique.
Je te sens moyennement apprécier les + de 65 ans.
Rédigé par : olivier | 30 avril 2007 à 11:39
A Funky TV,
Information exacte.
Ca nous donnera une raison supplémentaire de refaire mai 68!
A Laukar,
Très juste.
A Meri33700,
Je rappelle que ça ne sert à rien de s'énerver. Sarkozy n'est pas Hitler, ce qui n'est pas une raison de voter pour lui.
Rédigé par : Emmanuel V | 30 avril 2007 à 11:42