Christian Blanc a lancé - relancé - hier soir son mouvement, Energies 2007, devant un peu plus de 500 personnes, à la Mutualité, en lui donnant une mission de vulgarisation sur les grands enjeux de la campagne présidentielle : revitaliser la démocratie, faire gagner la France dans l'économie de la connaissance, réformer l'Etat, refonder les solidarités.
Vous trouverez ci-dessous un extrait de son discours, sa fin, qui prend des accents gaulliens, appelant des "pionniers" à le rejoindre, pour "vaincre l'obscurantisme du déclin, par la lucidité, la générosité, par le courage dans l'action".
Cela tombe bien, cela fait un moment que Nicolas Baverez réclame un nouveau de Gaulle ;o) Malheureusement je suppose qu'aujourd'hui les media ne parleront que des frasques de Ségolène.
Rédigé par : Monsieur Prudhomme | 02 juin 2006 à 13:14
les français sont majoritairement disponibles pour le changement...
bla bla bla bla légitimité, bla bla bla, objectifs... sincérité bla bla... croire en la france bla bla...
... vulgarisateurs lucides bla .... rrrrhhhh
rien, néant, rien
Rédigé par : coco_des_bois | 02 juin 2006 à 15:22
Il n'y a pas que Baverez qui réclame un nouveau de Gaulle. La France en a besoin et les Français l'attendent!
En attendant, justement, mobilisons-nous pour que cette campagne ne soit pas une nouvelle insulte à l'intelligence des Français.
Pour les media, Ségolène, Clearstream, censure et gesticulations de toutes sortes sont du pain béni. Et alors? Nous sommes les media!
La résignation n'a pas sa place, à moins de ne pas oser prendre son courage à deux mains et risquer de paraître, au début, ridicule. C'est notamment ce que j'ai retenu de ce lancement.
Armons nous de courage pour l'action, de courage dans l'action. Parlons autour de nous, faisons pression, élargissons nos réseaux et notre voix portera.
Tout ce qui a été dit était juste. Cela aurait pu être dit plus fort encore. Nous sommes le mégaphone!
Commençons par nous mobiliser contre la supercherie du cumul des mandats (à ce propose, j'ai remarqué un site dédié à ce sujet et tourné vers l'action : www.changez2007.org), et la pression que nous exercerons rendra ces propositions de bon sens incontournables tant pour les media que pour le gouvernement et les têtes de partis. C'est aussi ce que j'ai retenu.
J'y crois parce qu'il faut y croire. J'y crois parce que la France a besoin que nous y croyions.
Blanc a aussi excellemment souligné qu'une France redressée, c'est aussi une Europe de nouveau sur les rails et un monde moins soumis aux impérialismes...
Les chantiers ont la simplicité de l'évidence, la méthode est claire et les résultats seront révolutionnaires.
Nous ne pouvons compter que sur nos volontés. C'est aussi ce qui m'enthousiasme. C'était le cas des résistants. Blanc l'a aussi mis en exergue et ce n'est pas par hasard.
J'ai personnellement trouvé que les attaques contre Chirac étaient inutiles. Mais je comprends la rage d'un homme qui a vu le PS et Chirac aux manettes pour se prélasser dans l'immobilisme et la distribution des chèques en bois. Donc je l'excuse.
Maintenant, en avant vers l'espérance! C'est à nous de la faire vivre, car on a aussi pu observer lors de ce meeting qu'il est vital que la fougue et l'ardeur se mobilisent. De la percussion, disait Aimé Jacquet Il faut faire du bruit. Etre énervé. Pour proposer et, se rendre incontournables et avancer.
Rédigé par : carolus | 02 juin 2006 à 15:40
Pourquoi pas?
un doute juste sur le choix du mot pionnier, qui me renvoit au financement politique de G. Bush !(http://en.wikipedia.org/wiki/Bush_Pioneer)
Rédigé par : sdl | 02 juin 2006 à 16:23
Vous devriez essayer de voir un film norvégien qui s'appelle 'Oljeberget' et qui retrace la campagne du premier ministre.
Ca calme.
Le côté apaisant, 'neutrogena' (produit norvégien) de la politique scandinave.
J'imagine une pub :
"avant d'utiliser "Oljeberget" en application politique, je voyais des De Gaulle partout, lançait à la caissière du Franprix de pathétiques 'je vous ai compris' et marmonnait 'vive le Québec libre' devant le coffrait des intégrales de Charlebois. Mes angoisses étaient existentielles, mon public la terre entière, les enjeux toujours 'au moins fondamentaux'.
Depuis que j'utilise Oljeberget, au contraire, je me sens tout bêtement concerné par le problème de la file d'attente aux assedic et j'essaie de trouver la solution."
Ce serait pas mal, non ?
Rédigé par : ponolive | 02 juin 2006 à 16:27
J'espère que Blanc ira jusqu'au bout de sa démarche. C'est quand même un des très rares personnage politique qui a des idées sur comment faire de la croissance.
Il est d'ailleurs l'initiateur du seul truc qui a été fait par le gvt depuis 4 ans en matière économique et qui marche à peu près: les pôles de compétitivité (même si cette démarche est en danger parce que l'administration essaye de tout controler, mais ça ce n'est pas de la faute de C Blanc!)
Et puis pour faire des réformes je préfère la méthode Air France avec Blanc que la méthode CPE avec Villepin, sans parler de la non-méthode socialiste...
Rédigé par : Sindelaar | 02 juin 2006 à 19:51
A PROPOS DE L'EDUCATION:
1-Dans le projet de loi de finances 2006, la dotation Enseignement scolaire (60 milliards €) représentait 22% des dépenses de l'Etat. Si l'on y ajoute la dotation Recherche et Enseignement supérieur, on atteint 29% des dépenses de l'Etat. Mais je décèle déjà une incertitude. D'abord je pense que Recherche et Enseignement Supérieur devraient être deux programmes différents, au sens de la LOLF. Ensuite, je me demande si ce second programme inclut effectivement des dépenses d'enseignement supérieur hors ministère de l'éducation nationale. Cela est le cas de certaines grandes écoles, telles l'Ecole Polytechnique, au budget du ministère de la défense nationale.
Toujours est il que l'Education, même si ce programme est moins bien connu qu'on ne le croit, restera toujours le premier programme de l'Etat, alternance ou pas alternance, et que revendiquer pour ce programme une forte augmentation quantitative est un peu illusoire dans un pays dont la dette publique atteint les 2/3 du PIB.
Une réforme de notre système d'Education devra donc être d'abord qualitative ou structurelle, ce qui ne veut pas dire contingente. En effet notre système présente un certain nombre de dysfonctionnements, dont quelques exemples suivent.
L’échec au collège, et même déjà à l’école, est inacceptable. La fracture scolaire entre les élèves qui réussissent et ceux qui échouent préfigure la fracture sociale. La responsabilité de l’institution scolaire est fortement engagée. Chaque année, 150000 jeunes sortent du système éducatif sans diplôme ni formation suffisante.
Des réformes structurelles sont donc inévitables, après une étude préalable attentive de l'organisation politique et sociétale de quelques autres pays européens. La flex-sécurité à la danoise, qui a d'ailleurs été mise en place par un social-démocrate, Poul Rasmussen, est évidemment un exemple. La flexibilité n'est pas une honte et il est patent que peu de jeunes auront un métier unique et invariable tout au long de leur vie professionnelle. Incidemment la loi sur les 35 heures contenait déjà implicitement une certaine flexibilité. Dans cet esprit, adapter les offres d'emploi aux demandes d'emploi n'est pas un objectif réactionnaire.
Mais le contrat nouvelles embauches du gouvernement Villepin n'est qu'une caricature du système danois. En effet la flexibilité n'est accompagnée d'aucune sécurité complémentaire. Celle-ci devrait comporter notamment des systèmes de formation continue, de formation tout au long de la vie, auxquels l'Education Nationale devrait être largement associée
2-Depuis peu, on découvre l'existence à l'école de sujets tabous. Dans certains établissements, la violence ambiante interdit l'enseignement de la Shoah, ou de l'histoire des religions, ou du darwinisme, ou des sciences de la vie. Que ces manifestations soient limitées, que des recherches pédagogiques sur ces enseignements soient utiles, n'enlèvent rien à la gravité de ce déni de laïcité.
Ces dysfonctionnements mettent également en cause l'autorité des chefs d'établissement, du reste mal préparés à faire face à certains évènements Il est insuffisant pour eux de simplement faire rapport au rectorat en attendant des instructions. Un exemple de dysfonctionnement avait été le cafouillage qui a suivi l'agression au lycée Montaigne d'un élève juif par des condisciples musulmans. Pourtant la responsabilisation plus grande des chefs d'établissement est indispensable. Un corollaire serait une meilleure évaluation de leurs performances dans le suivi de leurs carrières mais aussi leur implication plus importante dans l'évaluation et les avancements au choix des enseignants de leurs établissements.
De nombreux réaménagements sont à envisager: la prise en charge des élèves, l’organisation des études, les procédures pédagogiques, les programmes et la formation des enseignants. Il faudra, entre autres, scinder le grand groupe classe hétérogène en petits groupes homogènes chaque fois que cela est nécessaire ; il faudra instituer le tutorat, c’est-à-dire des moments de dialogue individualisé entre le professeur et chaque élève. De tels réaménagements sont ils possibles dans le cadre du collège unique ou faut il penser à des collèges différenciés? Le principe de la carte scolaire peut elle conduire à la mixité sociale? Un système de "bussing" à l'américaine est il bon ou mauvais?
Le débat sur la discrimination positive est un peu surréaliste. En effet les ZEP sont bien une forme de discrimination positive, encore est elle sociale et non ethnique. Peut être la différence de dotation entre établissements en ZEP et hors ZEP devrait elle être accrue.
Le cursus des IUFM est il adapté aux réaménagements ci-dessus? En tout état de cause une évaluation sérieuse et indépendante des IUFM est souhaitable.
Augmenter la dotation budgétaire de l'enseignement scolaire peut être nécessaire, après redéploiements possibles, si "le mammouth peut être dégraissé". On peut penser à l'administration centrale, on peut aussi penser à la charge d'enseignement des agrégés, toujours inférieure de 3 heures à celle des certifiés. Il n'est pas anormal que le recrutement se fasse à des niveaux différents pour des diplômes de niveaux différents. Mais il est choquant qu'il en résulte des privilèges tout au long de la carrière, indépendamment des résultats obtenus. Que la Société des Agrégés ne soutienne pas une politique réformiste de gauche est il vraiment surprenant? De même la gestion des ATOS par les régions n'est pas forcément choquante, si elle se révèle plus économique. Incidemment la gauche avait autrefois mis à la charge des régions la construction et l'entretien des lycées, sans que personne ne s'en plaigne.
3-S'il faut disjoindre l'enseignement supérieur de la recherche, c'est que la recherche publique est relativement bien évaluée alors que c'est moins sûr pour l'enseignement supérieur.
Laurent Schwartz avait souligné il y a vingt ans combien l'évaluation était essentielle. Elle est complémentaire de l'autonomie des universités, qui n'est pas a priori honteuse. Du reste un Comité National d'Evaluation avait été mis en place et placé sous la présidence de Schwartz, il est regrettable que le comité ait disparu. Son chantier serait vaste. Par exemple on pourrait évaluer les performances des universités nouvelles de 1991 (Evry, Pontoise, Marne-la-Vallée, St Quentin les Yvelines). Si elles sont supérieures à celles des universités anciennes, quelles conséquences tirer de la constatation? D'une manière générale, affirmer l'égalité des diplômes de toutes les universités relève de la démagogie. Sur le marché de l'emploi, un diplôme de l'université d'Issoudun ou d'Ambert vaudra-t-il celui de l'Université d'Orsay ou de Grenoble ?
En 1983, Schwartz avait publié un livre intitulé "Pour sauver l'Université". Hélas, il reste d'actualité. L'un des leitmotivs du livre est l'indispensable sélection à l'entrée de l'Université. Avec 2 millions d'étudiants, le bac est certes nécessaire pour accéder aux études supérieures mais ne peut plus en être le diplôme d'accès direct. Si une sélection à l'entrée n'est pas pratiquée, il y aura une sélection par l'échec, ce qui est évidemment pire. Que la moitié des étudiants échoue au DEUG en 2 ans est un scandale. D'abord un DEUG en 3 ans ou plus est tout à fait incompatible avec le système européen LMD (Bac +3,5,8 ans). Surtout il résulte de la situation un gâchis considérable en nombre d'heures d'enseignement.
Incidemment la France est très mal placée pour accueillir des étudiants étrangers dans le système LMD, tant la situation des universités françaises est mauvaise, par suite de leurs faibles dotations budgétaires.
Une sélection peut très bien se faire sur dossier ou sur entretien, comme cela se pratique aux USA. Il ne s'agit évidemment pas de renoncer aux concours des Grandes Ecoles, il faudrait simplement ouvrir le dispositif d'accès sur titre à ces Grandes Ecoles, qui existe déjà. D'abord l'accès sur titre est le seul qui permette l'entrée facile d'élèves étrangers, quelque chose qui a déjà été expérimentée à l'ENS. Par ailleurs l'IEP a expérimenté une sélection spéciale pour des élèves de lycées en ZEP. Ce dernier dispositif, qui relève de la discrimination positive, pourrait être expérimenté dans d'autres établissements.
Sur les 50000 enseignants-chercheurs des universités, environ un quart font de la recherche active. Il faudrait remédier à l'impossibilité de décharger ces derniers d'enseignement, en transférant en partie les charges sur ceux qui ne font plus de recherche, ni ne contribuent par ailleurs à la vie de l'établissement. Incidemment la loi de 1984 comportait un tel dispositif, jamais mis en application à cause du courage immense que cela demandait aux présidents d'université.
4-Si l'opposition veut proposer une politique nouvelle pour 2007, elle doit préparer et annoncer le budget qu'elle proposera, sur lequel s'appuiera cette politique nouvelle, en annonçant clairement les hypothèses faites pour ce "budget-fantôme". Dans cette proposition, les programmes Enseignement scolaire et Enseignement supérieur devront être particulièrement détaillés, sans oublier bien sûr le programme Recherche, à disjoindre du programme Enseignement supérieur.
Rédigé par : Landesman | 11 juin 2006 à 14:55