La fin d'année approche : c'est l'occasion de revenir sur l'évolution de l'usage politique des blogs en 2005. Je vais donc essayer de le faire, en une petite série de billets. Avant de revenir proprement sur l'usage qui est fait de l'outil, je commence en trois billets par la description de la composition de la blogosphère politique.
Il est un fait très particulier à la France, c'est la confusion entre "blogs de politiques" et "blogs politiques" (des dizaines d'articles de presse sur les blogs de différents hommes politiques, qui parfois n'ont qu'une audience ridicule, quasiment aucun sur l'univers des blogs de commentaire). C'est d'ailleurs assez symptomatique de la manière dont nous vivons la politique en France : une affaire d'élus permanents. Quand je parle des blogs politiques, je parle bien de tous ces blogs, et des individus qui sont derrière, qui ont pour sujet nos affaires publiques, notre vivre ensemble, et pas uniquement les outils de ceux qui nous représentent.
J'ai l'habitude de séparer ces blogs en trois catégories, qui peuvent par endroits se recouper autour d'un même individu : le blog de commentaire et d'analyse (type versac), le blog d'expertise (type Eolas, sur le droit ou econoclaste, sur l'économie), et le blog d'homme politique (type DSK ou Juppé). Evidemment, certains sont à la frontière, et cette représentation reste assez schématique. L'intérêt des blogs est bien de favoriser un dialogue actif, sur un même pied, entre ces trois entités, et d'inclure cette discussion dans une société plus large : l'autre particularité des blogs français, c'est que la blogosphère politique y est petite, mais que tous les blogs ou presque parlent de politique à un moment ou un autre. Cela apporte un peu d'humilité, mais aussi une utilité (structuration du débat, apport d'information, mobilisation...) aux blogs qui se spécialisent sur le sujet de nos affaires communes, puisqu'ils peuvent, à l'occasion d'une mobilisation du reste de la blogosphère, devenir une source ou un référent.
Du point de vue de cette classification sommaire, l'année 2005 a été marquée par deux nouveautés importantes :
- l'irruption des hommes politiques dans les blogs
- le développement d'une blogosphère d'expertise
Les blogs de commentaires pré-existaient : le débat politique "entre citoyens" s'était déjà installé, surtout en 2004, notamment à l'occasion des régionales et des européennes, et aussi énormément autour des élections présidentielles américaines et de la guerre en Irak. Il restait embryonnaire, néanmoins et s'est fortement développé en 2005. Mais ce qui caractérise cette année, du point de vue de la composition des blogs, est bien l'introduction de nouveaux acteurs : les blogueurs ne discutent plus entre eux, entre quidams plus ou moins éclairés, mais avec des personnes impliquées dans l'action, ou dans l'élaboration de la pensée.
Coté "experts", on ne peut que se réjouir de l'apparition de blogs d'éclairage des sujets de société par des personnes compétentes : économistes (le passage à l'acte de Bernard Salanié n'a pas encore convaincu beaucoup de ses collègues, mais on voit désormais Lionel Fontagné officier chez Telos, par exemple, et d'autres moins seniors commettre leurs écrits ici ou là), acteurs du droit (une blawgosphère de plus en plus active, alors que n'existait en 2004 quasiment qu'Eolas), quelques acteurs d'autres sciences humaines (tellement peu de sociologues, je m'en attriste), quelques spécialistes de questions environnementales, d'éducation, de géopolitique, de santé... Tout celà reste encore à l'état de jeune pousse, mais a dépassé le stade du quasi rien, et constitue un élément important de structuration de l'espace de débat public que les blogs constituent. Evidemment, point besoin d'être un universitaire patenté, grand mandarin de fac, pour ouvrir son blog. L'expertise peut venir du seul usage professionnel, comme l'ont compris beaucoup de bloggers du monde des affaires, qui font profiter les autres de leurs réflexions.
Mon pari est que l'année 2006 devrait être celle de l'investissement croissant des "faiseurs d'idées" dans cet espace, conscients qu'ils deviennent qu'il est un élément important de la future structuration du débat public. Le monde universitaire reste néanmoins très rétif à la pratique du blogging. Le nombre de professeurs d'université qui ont ouvert leur blogs se compte sur le doigt de deux mains. La différence avec les Etats-Unis, où énormément de (jeunes pour la plupart) chercheurs se sont mis à bloguer, est flagrante. Là-bas, le débat de 2005 a porté sur l'acceptation par le monde universitaire de cette pratique, et ses conséquences sur son système d'évaluation, d'inclusion (débat sur la tenure de Daniel Drezner). En France, où encore aucun chercheur du Cevipof n'a un blog, à part Thierry Vedel (dont internet est le sujet), on est très loin de ce genre de débats. Deux à trois ans de retard ?
Car là est bien l'enjeu : enrichir le débat. La blogosphère a le potentiel, par sa mise en réseau d'idées et de personnes, de faire émerger des sujets, de focaliser le débat sur un point ou un autre, d'apporter des informations inédites. Pour celà, il faut une alimentation en idées et en compétences, si possible de qualité. Et la composition sociologique de la blogosphère n'est pas anodine de ce point de vue.
Deux exemples :
- On parle aujourd'hui beaucoup sur les blogs de "loi DADVSI". Dans la presse, ce sujet ne ressort quasiment pas. C'est à mon avis le reflet de la composition des blogs, encore très tournée vers la technologie (so many geeks), plus qu'autre chose. La constitution de réseaux, comprenant des sources d'information et d'expertise fiables, autour d'autres sujets, contribuerait à les faire émerger plus fortement.
- Un autre petit exemple : s'il n'avait eu un blog, je n'aurais pas connu les travaux et idées du professeur Frédéric Rolin. Je n'aurais pas eu connaissance (ou peu, et de loin) de ses recours contre l'Etat d'urgence. Un tout petit peu de prospective me fait penser que la constitution d'un réseau plus dense (de quidams, de collègues, de politiques...) autour de Frédéric Rolin aurait donné à son entreprise plus d'ampleur que quelques entrefilets dans la presse et les réactions de soutien de quelques dizaines de professeurs. Une action militante plus active aurait pu s'engager. Là, son blog aura néanmoins permis de toucher quelques centaines de personnes supplémentaires, à travers le relais qui en a été fait sur différents blogs d'audience solide.
On ne peut donc qu'espérer que la blogosphère intégère de nouveaux contributeurs. De ceux qui viennent créer l'événement, apporter du contenu aux discussions. Rien ne serait plus dangereux pour le débat public qu'une blogosphère qui reste entre soi, entre "gens de la rue", non connectée. C'est ce qu'ont compris une partie des politiques, d'ailleurs, qui tentent d'entrer dans le débat. Espérons que les producteurs d'idées le comprendront aussi.
Et coté "politiques" justement ? J'y reviens dans le prochain billet, qui étudiera la composition de cette société des blogueurs hommes politiques.
Quel type de retentissement espereriez-vous voir donner à telle ou telle initiative citoyenne ? S'il s'agit d'un retentissement médiatique, comme chacun sait, il faut et il suffit de payer pour l'obtenir.
Par contre, informer le public par capillarité, en employant l'ensemble des canaux disponibles (et donc, les blogs au même titre que d'autres canaux), lui proposer des raisonnements étayés, des informations vérifiables, des références sur des sources d'informations publique, permet, à long terme, de s'attirer l'attention de nos concitoyens, permet de transformer chaque défaite politique en une chance supplémentaire de victoire future.
Dans le désert des réactions politiques sur ce thème, Rollin est en train de se faire une très belle réputation citoyenne. Faire ce qu'il fait exige des compétences très spécifiques et se parallélise mal. Autant admirer le travail du soliste.
Rédigé par : Moire | 19 décembre 2005 à 18:09
Moire : disons que F. Rolin se batit une réputation solide sur une masse d'individus somme toute réduite à ce stade. Un réseau plus dense de blogs autour de lui contribuera à cette diffusion par cappilarité de son travail.
Et aussi à la diffusion médiatique, qui reste un levier fort de toute action, malgré tout (pourquoi le nier ?).
Gardons à l'esprit que l'audience des blogs, surtout de blogs pointus, reste relativement réduite.
Rédigé par : versac | 19 décembre 2005 à 18:26
la lecture de blogs ou de sites pointus est certainement le meilleur moyen pour devenir un participant informé dans des blogs ou des sites à plus grande audience. De proche en proche, l'existence de blogs ou de sites au sein desquels existent de réels débats (disons, de farouches engueulades...) favorisent la diffusion des informations les plus sûres, y compris au travers des groupes d'opinion (chacun constatant l'existence de solides arguments chez l'autre, qui acquièrent une force encore plus élevée lorsqu'ils sont connus comme forts chez "l'adversaire").
A titre personne, par exempl,e je porte une très grande attention aux recommandations bibliographiques des blogs pointus. Cette stratégie m'a rarement induit en erreur.
Rédigé par : Moire | 19 décembre 2005 à 19:40
Pourriez-vous lister ces blogs que vous évoquez. Vous nous mettez l'eau à la bouche (quelques sociologues, une poignée de chercheurs, ...), et nous restons sur notre faim!
Bien cordialement,
EL
Rédigé par : EL | 19 décembre 2005 à 20:25
Pour illustrer le développement des blogs politiques
sur mon hébergeur over blog, sur les 3 derniers mois, le nombre de blogs (affiché par l'hébergeur) a augmenté de 50%
Il y a une catégorie "politique" dans laquelle ne figurent même pas 1 % des blogs.
Mais le nombre de ces blogs politiques a augmenté de 70% dans les mêmes trois derniers mois
Rédigé par : Verel | 19 décembre 2005 à 20:56
analyse passionnante versac, vraiment, merci...l'exemple de Frédéric Rolin est édifiant...
Rédigé par : jean-sébastien | 20 décembre 2005 à 10:30
J'ai pris beaucop d'intérêt à la lecture de votre note, même si, étant cité en illustration du propos général, je me suis sentie la position du cobaye de laboratoire (sous réserve que l'utilisation de ce petit animal soit encore autorisée à des fins d'expérimentaion...).
Trève de plaisanterie, si j'ajoute ici quelques remarques, c'est parce que je n'ai pas véritablement reconnu ma démarche ni dans les catégories que vous établissez (analyste/expert) ni dans les problématiques de circulation de l'information que vous évoquez (pa ropposition aux medias papiers notamment).
Sur le premier de ces points, lorsque j'ai créé mon blog, l'objectif n'était aps véritablement de développer une expertise à finalité de décryptage en direction du grand public. C'était d'abord et avant tou à la collectivité des juristes que je m'adressais, considérant que les revues juridiques papiers offraient moins d'interactivité. Dès lors, les notes postées étaient du niveau juridique de celui requis dans les revues, ou peu s'en faut.
S'il est exact que dans les dernières semaines les choses ont un peu bougé à cause des actions menées contre l'état d'urgence je n'y vois pour ma part qu'un effet d'opportunité : communiquer l'information plus rapidement que par d'autres voies.
POur ce qui concerne les "mobilisations" via le blog et l'ouvertire à des sujets qui ne sont pas traités dans des medias grand public, je soulignerai que d'abord ces sujets ont été relativement traités, et par ailleurs que la mobilisation par les blogs me paraît finalement assez "auto-centrée", en ce sens où elle concerne d'bord les auteurs de blogs qui dans la sphère "libertés publiques" sont en définitive assez peu nombreux.
De ces éclaircissements issus de ma propre expérience, je serais tenté de généraliser, en considérant qu'il existe des catégories de blog à tendance d'expertise qui ne sont pas d'abord adressés au grand public, et ensuite que la diffusion de l'information par voie de blog est d'une uatre nature et me semble-t-il d'une portée moindre que par les réseaux ou medias traditionnels.
Il n'en reste pas moins que votre typologie me paraît founir une base intéressante pour une réflexion plus structurée sur ce phénomène, de surcroît elle conduit à réfléchir sur la pratique que chaque auteur peut avoir du blog et en cela elle est également importante.
Rédigé par : Frédéric Rolin | 20 décembre 2005 à 14:54
F. Rolin : merci de ce retour d'expérience, et de votre commentaire. JE conçois bien que le blog n'était pas destiné à l'origine au "grand public" (qui ne doit d'ailleurs pas vous lire). Ce qui est intéressant, c'est que porosité entre un lectorat directement utilisateur potentiel de vos billets, et une "opinion active" qui peut relayer, s'en saisir.
Cette diffusion est rendue plus simple, parce que les frontières entres les mondes de la recherche, de l'expertise véritable et ceux du débat public au sens le plus large sont connectés.
C'est un des vrais apports du réseau que forment les blogs : personne n'est vraiment éloigné d'une source d'information ou d'analyse intéressante, et on peut arriver à elle de manière "humaine", avec des intermédiaires en qui on a confiance.
Rédigé par : versac | 20 décembre 2005 à 16:18
Je suis comme vous frappé du décalage avec les Etats-Unis sur le développement des blogs d'universitaires. Peut-être la spécificité skyblogs fait-elle que l'image des blogs en France n'est pas optimale pour cet usage ? Mais plus profondément, je crois que c'est le statut des billets qui pose problème : est-ce qu'un blog peut être considéré comme un outil de publication reconnu par une communauté scientifique ou professionnelle ?
La réaction de Frédéric Rolin me conduit à penser qu'il a y dans le blog, une vraie ambiguïté sur le public visé. Le blog d'expert est-il une entreprise de vulgarisation à destination du "grand public" ou s'adresse-t-on à ses "pairs" ?
Cela se combine avec l'interactivité de l'outil. Quand j'évoque le sujet avec des collègues universitaires ou chercheurs, ce qui revient le plus souvent est leur peur de laisser au "grand public" la possibilité de commenter leurs billets. Sans doute le chercheur a-t-il en France un peu de mal a descendre de son piédestal...
Personnellement, je pense qu'un blog est susceptible d'être un moyen de publication scientifique si les billets prétendant à ce statut sont bien identifiés / différenciés des autres et si la légitimité de l'auteur est réelle sur le champ traité.
Surtout, j'attends avec impatience de voir si l'utilisation des commentaires peut aboutir à une sorte de "peer-review" informelle. Dans ce cas, la légitimité d'un blog "scientifique" pourrait venir en partie de la qualité des commentateurs.
Rédigé par : Yannick Fondeur | 20 décembre 2005 à 17:14
Pour poursuivre cette discussion, j'aurais deux observations.
La première est que la réticence à bloguer des universitaires (dans le champ juridique du moins) tient précisément au fait qu'un billet, même de qualité, posté sur un blog n'aura pas la même reconnaissance qu'exactement le même publié dans une revue juridique académique (par ex, il y a quelques temps j'avais fait "l'évènement" (dans la limite de la sphère du droit administratif...) avec un deux ou articles caustiques publiés dans une des revues les plus lues dans ce domaine. Si demain je publie les mêmes articles sur mon blog, ils n'auront nullement la même portée. Alors pour ma part j'assume parfaitement le choix d'avoir renoncé au profit du blog à ces publications en revues, parce que je pense qu'avec l'effet d'entraînement, l'influence des deux supports finira par s'équilibrer, mais il n'en reste pas moins que tout le monde n'est pas disposé à faire ce choix.
2°) bloguer prend un temps considérable et nécessite des réflexions sur de nombreuses questions. La gestion des archives, notamment, faute de quoi les notes sont enterrées au bout de peu de temps, le choix des sujets et plus fondamentalement la ligne éditoriale que l'on veut donner. En passant de la revue au blog, on passe en même temps du seimple fait de "donner" un article, à celui de créer une véritable publication, avec la question de son champ d'action, de son public, du niveau d'interactivité. Tout cela apparaît de plus en plus cimplexe, à mesure que le blog se densifie.
En revanche il ne me semble pas qu'il y ait de "crainte" du mélange des publics, c'est davantage, encore un fois, la question de la définition de la ligne éditoriale qui est peu évidente.
Rédigé par : frédéric Rolin | 20 décembre 2005 à 20:24
Merci pour cet excellent blog et ses nombreuses références. Je viens compléter votre discussion sur l'absence des universitaires ou plus largement des chercheurs dans la blogosphère. Etant moi-même universitaire, je me suis posée la question de créer mon blog de chercheur à l'américaine et d'en faire un outil non pas de vulgarisation mais de diffusion d'une forme de savoir en prise directe avec mes travaux de recherche.
Le problème qui se pose est l'investissement considérable que nécessite la mise en place et la maintenance de l'outil. Pour être rentable sans être inutilement chronophage, il faudrait pouvoir l'intégrer dans son activité et en faire un outil de production du savoir, de maintien des réseaux et pourquoi pas d'archivage. Or, tel n'est pour l'heure pas le cas. La pression intense à la quelle nous sommes soumis (préparation des cours,gestion administrative : les universités sont largement gérées par les profs eux memes, tutorat et encadrement des étudiants, recherche), je vous épargne le couplet sur l'administration de la recherche et la pression à la publication. Comment diable voulez vous que je prenne le temps de blogger ? Si je rajoute qu'il faut bien s'occuper de mes 3 loustiques et de mon cher mari qui en a marre de me voir passer mes soirées à traiter des mails ou à surligner des articles... Alors oui, il faut totalement repenser les formes de légimité du savoir pour que l'on transfère une partie de notre activité sur le net pour en faire profiter du monde, je ne demande pas mieux !!!
Rédigé par : laurence | 06 janvier 2006 à 11:03
Il me semble que vous omettez une catégorie. le blog des spécialistes, le blog des "politiques", les blogs de commentaires et d'analyses, mais ces derniers méritent à mon sens d'être subdivisés avec les blogs réactifs . C'est à dire des blogs de citoyens qui n'ayant pas forcément un objet politique s'attachent pour une raison ou pour une autre de maniére récurrente à un sujet politique. au point que ce sujet accessoire vient in fine fagociter le théme premier. la loi Dadvsi en fourni des exemples nombreux.
autre exemple la candidature de ségoléne Royal provoque de multiples réactions dans de nombreux blogs féminins qui reviennent en boucle sur la question.
Rédigé par : borneo | 21 janvier 2006 à 09:12
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Rédigé par : Marly | 26 mai 2006 à 15:31
ça alors ! du comment spam chez versac !
Rédigé par : FrédéricLN | 26 mai 2006 à 20:07