Media Ratings nous alerte sur une folie bien française, qui serait que notre presse nationale accorderait à Paris un statut de favori usurpé. En serait la preuve le diagnostic nettement plus abouti des bookmakers britanniques, qui donneraient plus de chances à Londres.
Eh bien non, MR a faux. Depuis longtemps, je suis l'évolution des cotes des différentes villes candidates. Et Paris a toujours été favori, de très loin, dans les cotes attribuées. William Hill donne encore une cote très supérieure à Paris (1.44), même si on peut noter une évolution à la hausse de la candidature de Londres (2.75), qui talonne désormais Paris. Oddschecker nous rappelle que peu de bookmakers ont osé proposer le pari, à haut risque, et que Paris est bien le favori, juste devant Londres désormais, mais avec une sérieuse avance. Rien n'est fait néamoins.
Ce qui est vrai, malgré tout, c'est que la poussée britannique des derniers jours est interprétée comme une odieuse manifestation de l'absence de fair play britannique, ces honteux rosbifs osant se battre pour leur candidature, tandis que Paris a l'assurance de la qualité de son dossier, et la jouerait profil bas. Libé dit que la candidature londonienne "fait feu de tout bois", le Figaro note que "les valeurs de «fair-play», de «respect de l'adversaire» et d'«amitié entre les peuples» qui doivent, selon lui, figurer au tout premier rang de l'olympisme, paraissent bien démonétisées, aujourd'hui, à Londres.", et c'en est ainsi dans toute la presse.
C'en est d'ailleurs un peu odieux, cet unanimisme, et cette union sacrée dans la mauvaise foi de la presse, dont le métier est autant de nous informer que de nous unir contre la perfide albion.
Bah, pour une fois que l'unanimisme est positif, on va pas se plaindre. Personnellement, et même si je suis à fond pour la réussite de Paris dans cette histoire, je trouve assez dommage qu'un pays comme la France soit incapable de se projeter dans autre chose qu'une candidature olympique. Mais il faut bien avouer que nous en sommes là : nous n'avons plus aucun projet de longue haleine, plus aucun désir en tant que système collectif.
Deux des projets à long terme que nous avions, la décentralisation (qui pouvait nous permettre de respirer à l'intérieur) et l'Europe, qui nous ouvrait des perspectives au dehors, ont été abandonnés sur le bord de la route.
Donc, certainement, Paris 2012 serait une sorte de cautère sur une jambe de bois, mais puisque c'est tout ce qui nous reste, allons-y avec le minimum d'enthousiasme dont nous sommes encore capables. Et, qui sait, ça nous servira peut-être de tipping point vers quelque chose d'un peu plus consistant pour un pays convaincu d'être le phare du monde civilisé.
Rédigé par : Hugues | 06 juillet 2005 à 10:48
La même presse qui tape sur la candidature de Londres est beaucoup plus indulgente envers les propos anglophobes de Chirac (la cuisine, la vache folle)
Pour « les couleurs et les odeurs » ça ne c'était pas passé comme ça.
Rédigé par : all | 06 juillet 2005 à 12:25
Hugues : je me méfie de l'unanimisme en génral, mais je suis prêt à jouer le jeu, je suis personnellement favorable aux jeux à Paris. Ceci-dit, le rôle de la presse est différent. L'absence totale de critique et de recul, les présentations totalement biaisées sont partout dans nos media. Le dernier chef d'oeuvre du genre est la critique de ces cons d'anglais qui ont pris beckham comme emblème (ce qui est faux), ce qui va se retourner contre eux... Ou bien dans des présentations manquant totalement de recul sur la présentation française ce matin, qui semblait avoir moins séduit que l'anglaise, si on consulte des presses internationales.
D'accord avec toi sur le cautère et le tipping point. Je n'en ai pas beaucoup d'espoir, mais pourquoi pas...
Rédigé par : versac | 06 juillet 2005 à 12:53
De toute façon dans 06 ans on sera tous mort.
"Sous la violence du choc, l'activité de Tempel 1 s'est réveillée"
Le Monde du 06/07/2005
Rédigé par : Tlön | 06 juillet 2005 à 13:22
Je suis extrêmement déçu.
Rédigé par : Hugues | 06 juillet 2005 à 13:52
C'est la faute à Blair!
Rédigé par : Tlön | 06 juillet 2005 à 13:59
C'est la faute au Non. :)
Non, c'est la faute aux Chinois du FBI.
Rédigé par : Phersu | 06 juillet 2005 à 14:30
Heu, c'est la faute à Chirac (qui a vraiment la baraka en ce moment)?
Rédigé par : marc | 06 juillet 2005 à 14:37
Non non, vous vous trompez : j'ai un copain qui dit que c'est la faute du lobby militaro-économico-industriel anglo-saxon qui tente d'empêcher l'émergence d'un mouvement social à la française au niveau international. Si la France avait obtenu les JO, elle aurait été placée sous les projecteurs et les caméras du monde entier et la réussite de notre modèle aurait pu éclater au grand jour.
Clairement les ploutocrates et les aristocrates qui composent le CIO ne souhaitaient pas qu'une telle chose se produise. Ils ont donc privilégié un dossier britannique évidemment inférieur au notre, avec ces transports en commun londonien décatis... Mais nous voyons clair dans leur jeu et nous ne sommes pas dupes.
D'ailleurs, franchement, on en voulait pas de ces jeux complètement inféodés aux puissances de l'argent. Et même, ces histoires de compétitions sportives où le "meilleur" gagne, le meilleur étant le plus rapide, le plus performant, le plus libéral, quoi, ben ça n'a rien de vraiment réjouissant.
Je propose donc l'organisation de jeux parallèles, d'alterjeux, où tout le monde pourrait concourir dans une franc(h)e camaraderie et sans esprit de victoire. On pourrait faire ça en 2012, pendant les jeux libéraux, et on s'amuserait comme des fous tout en donnant un sens politique très fort à notre action...
Rédigé par : Hugues | 06 juillet 2005 à 15:52
Fait pas la gueule Hugues, il reste toujours l'Eurostar si tu veux voir les jeux!
Je suis plutot content pour les Britanniques meme si on va encore surement se prendre 10% d'augmentation sur la council tax.
Rédigé par : Scope | 06 juillet 2005 à 16:15