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when I feel overwhelmed - le poème que je lis chaque jour et qui me fait du bien - une traduction libre

 

When I feel overwhelmed or stressed or lose my center, I draw on one or all of these things :

Quand je me sens submergée par mes émotions, et que je suis stressée, et que j'ai perdu mon équilibre... je me raccroche à l'une de ces choses

Be kind & be useful.

Sois aimable et utile. 

Slow way, way down.

Ralentis, ralentis carrément. 

Let the world speak to you.

Laisse le monde te parler. 

Rest your mind on your breath.

Repose toi sur ton souffle. 

I am only as good as the company I keep.

Je ne vaux que par les relations que j'entretiens. 

How can I best support my own vulnerability ?

Quelle est la meilleure manière dont je peux soutenir ma vulnérabilité ? 

Compassion is the highest form of critical thinking.

La compassion est la forme la plus élevée de pensée critique. 

My life—which includes my work—is only as good as I feel.

Ma vie - qui inclut mon travail - est seulement aussi bonne que la manière dont je me sens. 

Try to put how you want to feel ahead of what you want to be or even do.

Essaye de placer la façon dont tu veux te sentir avant ce que tu veux être ou même faire.  

This is what I’m doing, this thing, right now; drop the words, stick with the feeling.

C'est ce que je suis en train de faire, cette chose, à présent ; laisse tomber les mots, reste avec l'émotion. 

Be ready for opportunities & openings as they come along; change is the only constant.

Prépare toi pour les opportunités et les ouvertures au fur et à mesure qu'elles se présentent ; le changement est la seule constante. 

Go toward the good—the good people, the good moments—& let the rest of the static, noise & drama fall away.

Dirige toi vers le bon - les bonnes personnes, les bons moments - et laisse le reste, ce qui est figé, et le bruit, et le drame, retomber. 

While we’re breathing—which is miraculous, and won’t be happening some day—all we’re doing is learning and growing. That’s all, learning and growing.

Pendant que l'on respire - ce qui est un miracle, qui un jour s'arrêtera - tout ce qu'on a à faire, c'est apprendre et grandir. Juste ça, apprendre et grandir. 

Follow your interests, wherever they lead will be somewhere that lights up your eyes, or floats your cork; notice when you get excited &/or confused by things, write down these moments & let them guide you.

Suis ce qui t'intéresse, l'endroit où ça t'emmènera fera briller tes yeux, ou flotter ton bouchon ; remarque quand tu es enthousiaste, ou confuse, note pour toi ces moments et laisse les te guider.

– Hope Hall

J'ai traduit ce poème car je m'y plonge chaque jour et il me soigne. 
Je l'ai traduit car je l'aime et il m'intéresse. 
Je l'ai traduit aussi par générosité, pour le partager avec celles que l'anglais bloque. 
Je l'ai traduit parce que je le pouvais. 

Si tu passes et qu'une meilleure ou autre traduction te vient, n'hésite pas à me la proposer pour que j'améliore l'existant. 

when I feel overwhelmed - le poème que je lis chaque jour (depuis mardi)

Bonjour ma chérie-chéri ! 

Si tu devais lire le même poème chaque jour pendant un mois, ce serait lequel ? 

C'est la question - que je te pose - et que je me suis posée en lisant ce billet de Rob Walker (je me suis abonnée en juillet à sa newsletter payante, 50 dollars par an, qui célèbre la curiosité et nous donne des pistes innombrables pour la titiller et la nourrir, un investissement que je suis heureuse d'avoir fait, tu peux accéder à un billet sur deux gratuitement).

Quel poème j'aurais envie de lire tous les jours pendant un mois ?

Je m'apprêtais à plonger dans l'une des anthologies que nous avons à la maison, et puis j'ai tourné la tête et imprimé sur mon étagère, celle-là même où je range l'une des anthologies. C'est un poème que j'ai trouvé beau en décembre, imprimé, collé là et oublié depuis. Il a resurgi à point nommé et à présent, je le lis chaque jour (depuis mardi) et je le partage avec tout le monde.

Car il me fait du bien. 

Le voilà. 

When I feel overwhelmed or stressed or lose my center, I draw on one or all of these things :

Be kind & be useful.

Slow way, way down.

Let the world speak to you.

Rest your mind on your breath.

I am only as good as the company I keep.

How can I best support my own vulnerability ?

Compassion is the highest form of critical thinking.

My life—which includes my work—is only as good as I feel.

Try to put how you want to feel ahead of what you want to be or even do.

This is what I’m doing, this thing, right now; drop the words, stick with the feeling.

Be ready for opportunities & openings as they come along ; change is the only constant.

Go toward the good—the good people, the good moments—& let the rest of the static, noise & drama fall away.

While we’re breathing—which is miraculous, and won’t be happening some day—all we’re doing is learning and growing. That’s all, learning and growing.

Follow your interests, wherever they lead will be somewhere that lights up your eyes, or floats your cork; notice when you get excited &/or confused by things, write down these moments & let them guide you.

– Hope Hall

Ce qui me reste de cette lecture, au bout de quelques jours, c'est la question how can I best support my own vulnerability ? Et aussi, c'est me souvenir de respirer, voilà, en conscience, que je me sente overwhelmed ou pas. 

Et toi ma chérie-chéri - quel poème choisirais tu de lire chaque jour pendant un mois ? 

Bonne journée ! bon lundi ! bon re-départ ! 

j'attache de la valeur

 

Coucou ma chérie-chéri !

me voici arrivée à Belle île avec la smala. Dans ma chambre à moi. Aujourd'hui il fait gris mais on va peut-être quand même aller à la plage. Pour l'instant les enfants jouent au Uno. Il y a ce poème d'Erri de Luca et le désir que nous sommes plusieurs à avoir de mettre nos mots dans ses pas. Alors j'ai écrit ce poème sur la même forme mais avec mes mots et mes valeurs ; en m'efforçant de donner à voir et d'offrir des images plus que des adjectifs, des réalités concrètes plus que des concepts. Je te propose, si tu as envie, d'écrire ton poème à toi dans les commentaires, sous la forme J'attache de la valeur. 

J'attache de la valeur à l'eau qui coule en filet mince du robinet de la baignoire, et à celle qui nous vient de la pluie, gardée dans les bacs en zinc du jardin 
J'attache de la valeur à la conduite de la conductrice du bus, qui nous voit arriver de loin et nous attend, et qui conduit assez
pour que je ne me casse pas la figure avec toutes mes valises, et qui quand elle le peut laisse passer les piétons, ou sinon s'excuse d'un geste de la main. 
J'attache de la valeur à l'après dîner, quand nous restons tous les quatre à la table en bois à parler des année à venir, ou à se mettre des pâtées à la coinche, 
J'attache de la valeur à venir chaque jour écrire ici, à la liberté de choisir mes mots et de raconter une à une les histoires qui tambourinent pour être racontées encore et encore, 
J'attache de la valeur aux voix des enfants qui se mélangent pendant leurs jeux, à leurs protestations et à leurs explications, 
J'attache de la valeur à la respiration de mon homme pendant la nuit, à sa peau qui quand je la touche me révèle ses forêts impénétrables, ses sous-bois, ses clairières moussues
J'attache de la valeur, dans les villes, à la générosité des passages qui permettent de trabouler, et aux villes où nulle maison de ressemble à la maison voisine,
J'attache de la valeur au café noir pris tous les deux sur la table en métal blanc constellée de tâches de rouille brune
J'attache de la valeur à ne pas passer devant l'homme qui me dit qu'il a faim sans au moins lui sourire et le saluer
J'attache de la valeur à étendre mon territoire géographique et à donner de nouveaux paysages à mes yeux
J'attache de la valeur à l'accueil par l'ami, par l'amoureux, par l'animal - à l'accueil de l'ami, de l'amoureux, de l'animal. 

Bien de ces valeurs, j'arrive à les vivre de temps à autres. 

Bonne journée, ma chérie-chéri. A toi maintenant, si le coeur t'en dit. 
 

affirmer mes contours

Une chose parfois aisée, 
et souvent oubliée :

Dire Qui je suis
Où je commence
Où je m'arrête
Ce que je permets
Ce que je défends
Quel est mon territoire
Ce que je ressens 
Ce dont j'ai besoin 
Quand ça me fait plaisir
Et quand je ne suis pas d'accord
Quand j'ai besoin d'espace 

Et puis
je me ressaisis
je reprends des forces
je retrouve le courage d'affirmer mes contours. 

It feels scarry
and it also feels good ! 

 

(Parmi ce qui m'aide à affirmer mes limites. La thérapie et la supervision professionnelle et entre paires. Les pages du matin. Faire la liste, une ou deux fois par an, de 50 choses qui me mettent en colère. La répétition, par des femmes que j'estime, et la vérification par mon expérience, qu'il n'y a pas d'amour possible sans limites. L'apprentissage de mettre mon cadre avec humour, douceur, fermeté.

Bon aprèm, mes chéries-chéris.)

Sur une autre note, je voulais vous donner deux dates de présentation - discussion autour de my new book Changer avec le Kaizen.

La première, c’est samedi 7 mars à Malakoff, dans l’une de mes boutiques chouchoutes : l’Atelier des créateurs ! Un lieu qui se renouvelle chaque semaine sous l’impulsion des créatrices qui l’animent. Nous serons accueillis par Sophie-Marie Bassil, de @kaleidofringues ... et un atelier dessin racontage d’histoire sera proposé à ceux qui aiment raconter des histoires 🤓.

Pour les Lyonnais, hé hé, je serai à Lyon pour présenter Changer avec le Kaizen samedi 4 avril, à la librairie la Madeleine.

Vous êtes tous invités !

(Et je réfléchis à d'autres villes, dites moi si vous êtes intéressée, c'est-à-dire prête à vous mobiliser pour venir, en parler à des copines, etc.). 

L'affiche a été réalisée par Chimène Vanbremeersch, sur la base de la couverture réalisée par le studio graphique de First. 

en forme de quoi ?

je suis un bobo au pied, petite plaie rouge sur le talon, je n'ai l'air de rien et à chaque pas, à chaque frottement je blesse et j'appelle au repos, je réclame le pansement

je suis un coquelicot, délicates voiles rouges dans une marée verte, je me pense éternelle et j'oscille au gré des vents 

je suis un conduit d'oreille infecté, j'assourdis, je lance, je me fais oublier et je me réveille

je suis un foulard entortillé autour du cou, la douceur de la soie, le panache des couleurs entremêlées, bleu et jaune tranchant sur le blanc, je protège et révèle, j'habille une tenue simple 

je suis un ventre qui se tord, pris par surprise au milieu de la nuit, un ventre méduse qui s'ouvre et se referme et se contracte et a quelque chose à me dire mais quoi ? 

je suis un pinceau neuf, de la couleur du bois foncé, du ma pointe encore protegée par le tube en plastique est effilée, pointue, impatiente ! et curieuse de ce qu'elle va dessiner bientôt 

je suis une feuille de figuier, éclose il y a peu de jours, mon vert est tendre, mes ambitions immenses, je sens déjà la Provence, ma peau est lisse de face et rugueuse de dos, je protège deux figues plus vieilles que moi, et je vais vous dire quelque chose, j'ai pour moi-même une immense tendresse ! 

je suis une paire de tatannes faite de cuir, clous, bois, et mes cocos, majestueuse comme je suis, grande comme je juche, je vais faire du chemin ! 

je suis une rivière modeste et bouillonnante, entourée de fleurs blanches et d'herbes en pagailles, brodée d'arbres foisonnants, refuge des canards et des poules d'eau qui se laissent emmener par les courants et contre-courants de mes eaux verte

je suis une spatule à chocolat, en plastique grège avec un petit trou au bout, j'ai jauni et je suis parfumée de toutes les préparations passées, gourmande de toutes les ganaches à venir ! 

joie, joie d'être tour à tour chacune de ces formes, et de me demander, et demain ? 

le château

Nous sommes arrivées trempées

Tu m'as laissé la banquette
Assises face à face
Entre nous, deux tasses de thé
Tes yeux bleus cernés de bleu
Tes paumettes anguleuses
Ton cou coupé en deux par une cicatrice

Tu me racontes ton chemin qui se trace, qui s'étoffe 
qui se ramifie, qui se creuse
ton parcours qui se construit. 

Avec mes yeux je te crie 
Attrape moi ! reconnais moi ! Donne moi un indice, les premières brindilles !
Mon nid s'est effondré
Je me suis désertée
Ma maison est en miettes 
Je penche de tous côtés

Et tu me parles de la matière des hommes
Et je t'écoute avec tout ce qui me reste d'attention

Et se reconstituent
Silencieusement
Mes ramifications

Je t'embrasse sur la joue
Au delà des fenêtres, il pleut encore

Les gouttes perlent aux ailes des libellules.

 

gâcheuse de quoi ?

Les mots qui s'aiment et servent aux poètes depuis des 1000 ans,
arrivés jusqu'à ma main je les regarde usés, et pauvres, et plein de trous, plus propres à rien,

Sans doute qu'ils se sont acoquinés avec les torchons chipés dans le placard de ma grand-mère,
les tout doux aux couleurs des décennies que je n'ai pas connues,
ils ont essuyé, séché, enveloppé, pendu au dos d'une chaise pendant des 10 ans et des 20 ans et des 30 ans,
et au bout de quatre ans que je n'ai pas vus passer les voilà froissés, et plein de trous et propres à, à, à, je ne sais plus quoi. 

Gâcheuse de mots, gâcheuse de torchons. 

dedans, dehors

Dedans. Je goûte dans la maison l'épaisseur du silence. Mes pensées se promènent dans le grand espace que je leur laisse, lumière blanche sur le bois blond, chaleur de fonte, beauté des objets dont nous nous servons tous les jours, nos chaises, nos bols, confiance dans ce qui est, confiance dans ce qui vient.

Dehors. Je goûte avec mes pieds la stabilité du bitume, je goûte avec mes joues la jubilation du contraste de l'air frais, avec mon cou la douceur de l'écharpe si grande qu'elle nous sert parfois de couverture.

Et dans le ciel, à 200 kilomètres de la mer, une mouette crie sa joie d'être en vie.

écrit en rêve

Mon livre
je t'ai écrit en rêve

Les fesses calées sur le canage rouge et jaune d'une chaise de café
L'épaule gauche tapie dans un recoin vert des mers du Sud dans le métro qui me ramène à Malakoff
La poitrine secouée par les élans du bus qui a accepté de me laisser monter à un feu rouge

Mon livre
je t'ai écrit en rêve et le saut à la ligne est ma virgule

Je t'ai écrit le nez en l'air lors des soirs de pleine lune de nouvelle lune de lune gibeuse de petit croissant rognure d'ongle de lune

Je t'ai écrit qu'il pleuve à grands ruisseaux dans les gouttières qu'il pleuviotte cette pluie find qui s'ennuie qu'il prions pour qu'il neige ! qu'il soleille ou qu'il s'assombrisse soudain comme ton visage je t'ai écrit qu'il vente doux ou sauvage ou ébouriffé

Mon livre je t'ai écrit dans la caresse ou le sifflement du vent dans la caresse ou l'aveuglement du ciel les pieds dans les flaques couleur de temps les pieds sur goudron des routes des trottoirs des rues quand je marche au milieu de la rue je t'ai écrit sur les chemins spontanés tracés par l'écolier en retard la maman qui court retrouver son petit le promeneur de son chien

Mon livre
Je t'ai écrit dans un rêve de joie, et d'amour, et de souffle

Et je les ai rencontrés.

face à face

Face à la toute puissance, proposer le cadre. 

Face à la vague, planter des ancres. 

Fasse à l'envahissement, faire pousser ma haie. 

Face aux exigences, protéger mes sanctuaires. 

Faces aux attaques, redresser ma colonne. 

Face à l'amour fou, inventer l'amour juste.