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mes 4 objets de 2019

 

Mes chéries-chéris, voilà venu le jour (gris, si gris, où est passée la lumière ?) où je commence à tenir ma promesse et où j'écris le premier billet de la liste de l'autre jour ; si vous avez de nouvelles idées, des sujets sur lesquels vous aimeriez m'entendre, vous avez vu l'autre jour j'ai répondu (vite et de mon mieux) à Marianne donc GO. 

Les 4 objets à moins de 40 euros, acquis en 2019, qui ont eu un impact sur ma vie et même m'ont changée. Je me suis demandée l'autre jour à quel point les objets me transformaient plus que les êtres humains... Ce sera pour un autre jour. Disons que je ne me rends pas compte de l'impact qu'ont sur moi les êtres humains, ou quand je m'en aperçois (mes parents, Nico, les filles, Catherine et Emmanuel, mon curé, Martine...) cette influence est plus subtile, différemment exercée. Avec les objets, je me rends compte tout de suite ou très vite à quel point ils vont avoir un impact sur moi et je m'en rends compte tous les jours. 

Bon : j'achète trop de choses, je ne suis pas du tout minimaliste et ça pose un problème (d'argent, de place, de bordel, de couple ; ça fait 4 problèmes). Auxquels s'ajoute un problème d'étique dans notre monde qui produit trop. J'essaie de réduire le commerce en ligne, car je valorise la relation et l'animation et les jobs des petits commerces et n'ai pas envie de donner tout le pouvoir à un seul gros. Je progresse (sur le 2ème point) ; et trois des quatre objets qui ont changé mon 2019, je les ai achetés en ligne. J'aurais pu faire autrement pour un, pour les deux autres ça aurait été compliqué. Bref : peut mieux faire, peut carrément mieux faire. 

Ces disclaimers posés. Et mon "je tente de m'améliorer posé". Voici les 4 objets transformants.  

Le premier objet n'est pas un objet, c'est une appli que j'utilise tous les jours et plusieurs fois par jour. Elle m'a coûté 1 euros et quelques et s'appelle Forest. C'est ma fille Alma qui me l'a fait découvrir, un jour elle m'a demandé - Puis-je emprunter ton tel ? - Ben utilise le tiens ! - J'peux pas, j'ai un Forest.
J'utilise Forest lorsque je remarque que je suis accrochée à mon téléphone depuis de trop longues minutes et lorsque je veux m'en décrocher. Alors je mets 15, 20, 25, 120 minutes de Forest : c'est un contrat de temps (que je décide et programme sur l'appli) pendant lequel je ne dois pas utiliser mon téléphone. Si j'y arrive, un arbre vivant est planté dans ma forêt de Forrest, si je n'y arrive pas un arbre mort est planté et c'est la honte. 

Ce que ça change pour moi : une gratification et une aide pour moins utiliser mon doudou téléphone. D'ailleurs à l'heure où je vous parle j'ai mis un Forest pour ne pas m'interrompre. Mais je peux vous dire qu'en 2019, j'ai planté 2066 arbres vivants et fait mourir 438 arbres (tous virtuels, les kikis ; enfin j'ai aussi planté pas mal de bulbes et balancé des graines et fait des milliers de boutures, mais ça je l'aurais fait de toutes façons !). 

 

Le deuxième objet est mon stylo noir dont je vous ai rebattu les oreilles, un stylo plume japonais que j'ai dû payer 15 euros (faut acheter les cartouches 10 euros les trois boites de quatre cartouches dont chacune dure assez longtemps). Comment décrire un stylo ? Celui là dessine et écrit. Il existe avec plusieurs tailles de plume, j'ai pris la fine et je sais que l'auteure Soledad Bravi (j'ai connu le stylo car elle en parlait sur son instagram) utilise la pointe M. Son nom, Platinum Carbon ink, made in Japan. 

Ce que ça change pour moi : pour une personne qui écrit et dessine beaucoup, c'est dingue d'avoir un stylo qui fait les deux. Dont la plume est élégante, parfaite. Qui donne envie de l'utiliser. 

 

Le troisième objet qui m'a changé la vie en 2019 c'est mon Thermos. Ma copine Clotilde à qui je posais la question (c'est quoi les objets à moins de 50 euros qui t'ont changé la vie cette dernière année ?) m'a parlé de ses mugs isothermes, quand elle attrapait un train très tôt ça la sauvait de boire du café bien chaud. Son récit m'a tout de suite donné envie d'un Thermos. Que j'ai trouvé juste avant de partir en vacances chez Nature et Découverte, pour 39 euros. J'ai pris la vraie marque et la vraie bouteille en inox. C'est deux fois plus cher que le petit thermos mignon que j'avais auparavant, mais j'ai l'impression que je vais le garder des années suis-là, alors que le petit mignon s'est mis à fuir au bout de 18 mois. Sui-là aussi il garde le thé très chaud pendant 7-8 heures, et bien tiède pendant 18 heures. Moi qui en bois des litres, et qui le supporte mal trop chaud / trop froid, ben là je transporte mon Thermos partout avec moi (j'ai un modèle pas trop grand), à la plage, en formation, à vélo, et quand j'écris... Le thé-pile-à-la-bonne-température me donne la force de tout supporter, et notamment les longues journées d'écriture et les longues journées de formation. Une gorgée et je repars. 

Ce que ça change pour moi : ben je ne jette plus des tasses et des tasses de thé froid, juste un fond de Thermos un jour sur deux. A l'heure où je vous parle je termine une petite tasse du mélange dit de Kessou, bue à température parfais grâce à-ce-que-vous-savez. 

Et enfin, mon petit dernier. Je l'ai acheté à la toute fin du mois de décembre, à la lecture de ce billet. A la fin Jo (l'auteure) mentionne a great tool à 18 dollars pour être toujours bien coiffée. Ah ben moi j'ai les cheveux qui se parsèment de fils blancs, et j'ai décidé de ne pas les teindre. Also me j'ai les cheveux qui tombent, une masse bien moins importante qu'il y a dix ans. Also me je me fais un chignon tous les jours et j'en ai assez. Mais quand je les lâche je trouve que ça fait moche / souillon. Jamais su faire ni prendre le temps d'un brushing avec le hair dryer. Et là dans son article la meuf Caroline elle raconte qu'avec sa brosse chauffante elle se fait un brushing en 15 minutes. Et elle poste même le tuto en images pour les dummies comme moi qui à 45 ans n'ont jamais réussi un brushing de leur vie. Ni une ni deux j'ai dépensé 20 euros pour une brosse chauffante Babyliss, le premier modèle tout simple. Et oui, j'ai fait comme elle dit, et en moins d'un quart d'heure mes cheveux tombent sur mes épaules comme si j'étais enfin devenue adulte, prête à bosser, à sortir, à être une femme quoi. Cerise sur le gâteau, mes poupettes l'utilisent et elles sauront donc faire un brushing avant d'avoir 45 ans. 

Ce que ça change pour moi : je me sens fière, plus soignée, heureuse d'avoir appris un truc, soulagée de me lâcher les cheveux de nouveau, pas tous les jours mais un ou deux jours par semaine ! A l'heure où je vous parle, bon je me suis refait un chignon mais j'ai un beau brushing en dessous !

Et voilà mes chéries-chéris. Comme je suis influençable hein ! (Je vais choisir les lunettes d'Alma et vous fais le dessin en revenant). 

Et vous c'est quoi les 4 objets à moins de 50 euros qui ont transformé votre vie au cours de la dernière année ? 

les cosmogonies (d'après une idée et une demande de Minka, merciiiiii)

La grand-mère de Nicolas a déménagé dans une maison de retraite depuis quelques mois ; elle va vraisemblablement y terminer sa vie ; elle y est bien traitée, chouchoutée, visitée par ses enfants et petits-enfants, et nièces ; et son appartement, hé bien, petit à petit ou tout d'un coup, on va le vider pour qu'il serve à quelqu'un. Je me réjouis à la perspective d'avoir à la maison un ou deux objets de cette femme aimée, admirée ; et je suis triste à la perspective de la dispersion de son univers tel qu'il est. 

Si je n'y connais rien en décoration intérieure, je m'y connais en cosmogonies : une collection d'objets qui se marient bien les uns avec les autres, qui reflète une partie de l'âme d'une personne ou d'une famille. Et pour que vive cette cosmogonie, il faut que vive la personne dans ce lieu - sinon il devient le château de la Belle au Bois dormant. Mon père avait aménagé la maison de ma grand-mère, sa mère à lui, pour qu'elle puisse reste vivre chez elle avec un minimum de sécurité, il a enlevé des tapis dans lesquels elle se prenait les pieds, installé des rampes en cordes pour qu'elle puisse s'y agriper, sans altérer d'un poil la cosmogonie du lieu. Et deux heures après la mort de Mam, l'âme de la maison n'était plus la même, la cosmogonie avait commencé à changer. 

En déco je n'ai qu'un principe : des objets que l'on aime - Nico et moi. Vivants. C'est-à-dire dépoussiérés, déplacés, repliés, parfois changés. Et en accord avec la vie. En ce moment, on a envie de remettre un piano au salon, va falloir enlever le banc que j'ai ramené de l'île d'Yeu, j'ai besoin de me faire à l'idée et je suis heureuse si les filles se remettent à jouer du piano. On a acheté des bons matelas pour les poussinettes, et gardé les anciens pour quand des copines viennent dormir à la maison. Un de ces matelas faute de place est "rangé" sous mon lit. C'est affreux, on le voit, et quand une amie vient dormir, c'est la fête et je me réjouis de la présence de ce matelas si pratique à transporter. Je n'aime pas faire le ménage, et j'aime tellement mon bureau, nos tables de la cuisine et de la salle à manger, que je suis heureuse de les dépoussiérer, de les nettoyer, d'en prendre soin. 

Mon problème, notre problème c'est l'accumulation. De livres, de tote bags, de manteaux, de cailloux, de plantes, de jouets à roulettes. De tasses et des bols et des mugs. Régulièrement on en donne pour parvenir à voir les objets que nous avons et que nous aimons. Notre secret c'est de les regrouper, ainsi ça fait moins bordel, et on les voit. J'écume les vide grenier, les Emmaüs, les ressourceries, et je ne repars jamais bredouille (sinon je suis de très mauvaise humeur). Une fois de temps en temps nous allons aux Puces ou chez un antiquaire. Mais nos grands-mères et grandes-tantes nous ont bien pourvu en la matière. Nous sommes beaucoup allés chez Ikéa, chez Habitat, un peu chez Conran ; mais aujourd'hui le gros de ce qui entre est chiné. 

J'aime le mélange des époques, le mélange de bois et de métal, connaître l'histoire des objets ou au moins leur origine. 

Je n'aime pas les rideaux. Chez mes parents et mes grands-parents l'atmosphère était obscurcie de voilages et je préfère la lumière pleine ou les volets à moitié tirés. J'aime les jolies housses de couettes, les tapis rouges. Je range mes livres par couleur, quand j'ai le courage. Mon dressing est en bordel. Je collectionne les carafes en verre et les cruches jaunes. Et les bols de ferme mais on n'a plus la place. Ah oui et les miroirs, miroirs de barbier et miroirs marocains. Il y a un savon dans une soucoupe à côté de tous les points d'eau. Et une boîte de Kleenex dans chaque pièce. 

Bref, j'ai 50 000 manies. Ah oui et dans mon bureau... La chance que j'ai d'avoir une chambre à moi... j'ai une petite rondelle de grès, un truc fait exprès pour diffuser les odeurs... sur lequel je mets un mélange d'huiles essentiels tout près, Nard et encens... Je place la rondelle sur le radiateur... et cette odeur je ne m'en lasse pas. Dans le reste de la maison Nico et moi achetons ou nous faisons offrir des bougies de ci de là, qu'on allume l'hiver et qui sentent l'hinoki, le vieux tabac. J'adore celles de Muji, si peu chères et délicieuses. 

Voilà chère Minka, quelques pensées sur les cosmogonies. 

N'hésitez pas à me dire, sur quel sujet vous aimeriez me lire !

les objets oubliés

Je regarde le dessin de mes objets préférés, que j'ai fait un soir de septembre en m'inspirant de la manière de faire de Lisa Congdon, avec mon propre univers.

Dans ce jeu de Kim d'objets, y'en a deux - la montre Hermès dont je rêvais depuis des lustres et que je me suis offerte quand Trouver son ikigai a eu droit à un article écrit par Alix Giraud de l'Ain et illustré par Soledad Bravi, et mon stylo adoré, avec lequel je dessine et j'écris qui est celui qu'utilise... Soledad Bravi ! - que j'ai oubliés dans des lieux de thérapie ; une dans le cabinet de Catherine, l'autre sur le divan d'Emmanuel, là où je vais écrire tous les mardis soirs.  

Ces oublis me donnent matière à réfléchir : 
- est-ce qu'une partie de moi les a oublié exprès ? 
- suis-je une master kungfu dans l'art du contrôle de ma vie "avec les objets" ? à savoir, que j'ai toujours ma montre Swatch en attendant de récupérer la montre chic, et que pour les stylos, j'avais prévu le coup, j'en ai acheté un deuxième presque tout de suite et du coup je ne suis pas "à poil" ? 
- pourquoi, pourquoi ai-je laissé ces parties si importantes de moi - le temps, le symbole d'une réussite, mon instrument de prise de notes, d'écriture et et de dessins - à ces personnes qui en savent plus sur moi que quiconque ? 
- quel est le prochain outil que je vais oublier, et chez qui ? 

Bon, cela n'a pas tant d'importance, et je serai rassurée tout de même lorsque j'aurai récupéré ces deux prolongements de ma main. 

Bon après-midi, mes chéries-chéris !

la bague de Mam

J'ai hérité de presque tous ses bijoux. 

Mam ne voulait pas mourir à l'hôpital et pourtant elle est morte à Saint Joseph, dans une jolie chambre bleue, très simple, qui donnait sur des arbres. Il y a 8 ans, le 2 septembre 2011 elle fêtait son 93ème anniversaire, le dernier. Elle aimait tous nous réunir autour d'elle et nous étions là le 2 septembre, elle ne disait pas grand chose, elle savait que ce serait le dernier et en même temps elle pensait qu'elle ne dépasserait pas les 77 ans, alors, alors... A force de crier au loup personne ne croyait qu'elle mourrait un jour. 

Et puis le 6 septembre 2011 hé bien elle a fini par lâcher, je vois ça comme lorsqu'on lâche une corde, - Allé, c'est bon, je peux partir. La nuit, ces dernières semaines, je sens quelque chose du même ordre un refus de lâcher qui dure des heures cela ne me dérangerait pas trop si la journée je n'étais pas si fatiguée en attendant que "ça" lâche je descends lire dans le canapé du salon La promenade au phare de Virginia Woolf je crois d'ailleurs que c'est un livre qui vient de chez Mam l'édition est de 1968 les deux enfants avaient quitté la maison, c'est le livre que Virginia Woolf a écrit a 44 ans 30 ans après la mort de sa mère et elle raconte quelque part dans cette série géniale que la Promenade au phare où les deux personnages sont très fort inspirés de son père et de sa mère, l'ont aidée au bout de 30 ans à ne plus être hantée en permanence par le spectre et le manque de sa mère. Le temps et la plongée dans le caractère de sa mère l'ont aidée à s'en défaire (dans le bon sens du terme).

Ce livre et bien je l'ai adoré. Il ne ressemble pas aux livres que j'ai vu ma grand-mère lire, je ne sais pas si elle l'a lu mais il était chez elle, dans la chambre de ma tante. 

Aujourd'hui, pour célébrer ses 101 ans, je porte sa bague ornée d'un saphir et de trois diamants, celle qu'elle a fait fabriquer lorsque j'avais 10 ans, à partir de deux épingles de cravates qu'elle tendait, l'une de son père, l'autre de sa mère. 

(Cette bague que j'adore je ne la porte presque jamais pourtant. Et ça me rappelle l'histoire que me racontait Tante Annick, la petite soeur de Mam, au sujet d'une bague Marguerite en diamant qui ne quittait pas son doigt. - Maman me l'avait donnée et je ne la portais pas. Un jour, elle me demande - Tu ne la portes pas, ta bague ? - Non, pas souvent... - Mais moi je me suis privée en te la donnant, alors si tu ne la portes pas rends la moi ! - Et c'est ainsi que je porte cette Marguerite tous les jours à présent.)

Bonne soirée, mes chéries-chéris. 

les étoffes

 

De mes périples aussi je ramène des étoffes. Surtout de Belle-île à vrai dire au fond de la Ressourcerie il y a un coin linge de maison et mercerie, j'y suis allée pour ça, déjà à Dinard le Secours Catholique regorgeait des fonds de vieilles armoires bretonnes, mes amies qui êtes en Province allez voir dans vos Ressourceries ou Emmaüs locaux il y a des merveilles de vieux tissus.... Alma s'est mise à la couture et a trouvé des ocres à jours pour coudre des pochettes... J'ai trouvé quant à moi 

Un tablier fleuri (dont j'ai ensuite rallongé la ceinture et raccourci le passant du coup, quelle joie de mettre un "vêtement" à mon usage)
Deux taies d'oreillers blanches à carreaux verts, fabuleuses, enfin fabuleuses pour moi ! 
(Pas de draps cette année, on n'a plus de place... et c'est dans des Vides trucs bretons que j'ai trouvé mes plus beaux specimens de draps fleuris)
Et ce petit foulard à écailles qui ne m'a pas quittée de l'été, Alma voulait en faire une pochette mais j'ai tenu bon Suici il est pour mes cheveux ! et pour mon cou. 

Bonne soirée mes chéries-chéris ! Je file de ce pas écrire Les Surprises du vendredi, ma newsletter qui reprend après trois mois de quille. 

choses que nous ramenons de vacances

Notre périple s'est achevé à Rome. Merveilleux endroit pour terminer des vacances. Tout y est beau, des détails à chaque coin de rue, des oh et des ah à chaque coin de rue. Vaut mieux y marcher avec de bonnes chaussures (moi, tongs ou bensimon ! mollets massacrés) et un sac à dos (moi, les trois premiers jours, un tote bag, dos en capilotade).

D'Italie, nous ramenons

Une pile de cahiers, chacun choisit les siens, faut les porter le reste de la balade, mais ensuite nous sommes heureux de ces papiers et couvertures qui changent. 

Des savons, et des bougies de Santa Maria Novella - en vrai, les savons j'en ai acheté de partout, sur le port de Palais, à la station service de Montélimar, et on a même récupéré celui de l'hôtel du dernier jour à Turin. 

De l'huile d'olive, une bouteille du supermarché d'Orvietto et un bidon de Turin. Et du vinaigre balsamique. 

Plusieurs bouteilles d'eau de rose que nous avons trouvée à pas cher dans une superette d'Orvietto, ça nous plait les filles et moi de nous en asperger le visage et de littéralement sentir la rose. 

Plusieurs pots de miel, achetés en Corse, et à Orvietto, et à Belle-île avant ça - alors là c'est une bizarrerie, je n'aime pas le goût du miel mais j'aime l'idée du miel, j'en rapporte de partout où je passe.... 

Des conserves de thon Zanzibar, de la Belleiloise, à Palais. Superbon dans des pâtes. 

Des mètres de ruban rouges et de dentelles, un miroir en forme de main de Fatma, un tablier à fleurs, un bracelet à grosses perles roses, un chat objet parfait dans sa taille et dans son poids et dans son air, qui m'a accompagnée sur chacune des tables de nuit des vacances - tous ces objets chinés à la Ressourcerie ou au fameux vide-grenier de Belle-île. 

Des tonnes de graines (roses trémières, coquelicots, jolis haricots roses mostly), trois plages de galets, de Belle-île, et du bois flotté et une brassée d'immortelles de Corse. Me demandez pas ce que je vais en faire. Enfin si, les immortelles j'ai prévu de les faire macérer dans de l'huile d'olive pour ensuite m'en tartiner le visage et devenir - peut-être - immortelle. 

Je ramène aussi un bronzage pas mal, 29 chapitres de mon livre et du courage et de l'envie pour le poursuivre. J'ai fait une pause en Italie, parce que j'avais envie de me reposer pendant 10 jours et aussi envie de me gorger de ce beau pays... J'avais un peu peur de ramer hier mais les retrouvailles ont été MA-GNI-FAï-QUES (faut dire, j'ai un peu "triché", j'ai écrit sur mon sujet préféré du moment, les fameux anges... Ouais ouais... en suppliant le lecteur de ne pas se moquer de moi....). 

Je ramène aussi un nouveau projet de Bootcamp Trouver son ikigai... qui a lieu très bientôt, en Suisse, à côté de Lausanne ! Les 14, 15 et 16 septembre, week-end de férié de jeûne fédéral. Et c'est moi qui l'anime, avec Marie-Claire Fagioli et Anne-Dominique Mayor ! Touuuutes les infos sont là. Nous avons choisi la rentrée car quel meilleur moment pour se poser la question de ce qu'on veut faire pour la suite ? Et quel meilleur moment aussi pour sauter du lit plein d'énergie à la perspective d'une journée de travail !? 

Bonne journée, mes chéries-chéris. Vous ramenez quoi de vos voyages, vous ? 

l'écriture répare, et la mer, et le thé

Une demi-tasse de thé tirée du Thermos solide acheté juste avant les vacances - un superbe investissement, 39 euros pour avoir toujours le thé à la bonne température, dans le gobelet il arrive brûlant j'attends deux minutes et il est chaud comme j'aime, le gobelet est petit donc j'en sers très peu à la fois, et à l'intérieur de la bouteille il se garde chaud pendant 4 ou 5 heures, et bien tiède pendant 12... Idéal pour après le bain, pendant la balade, en conduisant, le matin au réveil quand j'ai très très soif parfois c'est même la soif qui m'éveille, et le thé qui m'encourage quand j'écris... Idéal pour moi, et pratique pour offrir à ma mère qui a froid, à ma fille qui a un chagrin, à la monitrice de cheval qui a un chat dans la gorge. 

Une demi-tasse de thé du Thermos, cette semaine j'ai trouvé du thé Fuji de chez Mariage Frères, et je m'installe pour écrire ce livre, ce texte qui tire mon été vers le haut, ce chapitre qui structure chacune de mes journées. Savoir qu'un pan de une à cinq heures sera occupé à écrire ce livre, me donne soif de baignade, de cuisine, de jeu, de dessiner ; une soif que je n'ai pas toujours, l'été. 

Lorsqu'on regarde de loin la vie de la plupart des écrivains, c'est tentant de se dire Les écrivains sont fous, déréglés, l'écriture ça n'aide pas du tout, ça abime. Mais quand on regarde de près les circonstances de leur vie, les guerres, les deuils, les maladies dont certaines, oui, pscychiques.... et quand on écoute leur témoignage, à travers les lettres, leurs journaux, on s'aperçoit que l'écriture les a réparés. Sans l'écriture ils auraient été encore plus fous, ils seraient morts encore plus jeunes - et nous, pauvres de nous, on n'aurait pas eu leurs mots pour nous aider à vivre un petit peu moins mal. 

Et moi qui ai ces tendances très inquiètes, obsessionnelles, m'obséder pour un projet qui construit quelque chose, et m'offrir une régularité, une règle (dans les pages du matin, avec ce blog, et dans l'écriture de mon livre)... Peu importe ce que j'écris, peu importe que ce soit bon ou mauvais, cela m'assied, cela me calme, cela me permet de comprendre, moi, et ceux qui m'entourent, et le monde, et cela me permet d'évoluer à mon rythme, et aussi parfois de stagner parce que mon évolution a lieu ainsi, en paliers. 

Merci, merci, merci l'écriture. 

Bonne journée, mes chéries-chéris. 

Et si vous n'avez pas écouté cette Grande Traversée sur Virginia Woolf, orchestrée par Simonetta Greggio et Julie Beressi... ça vaut le détour (tant pas ce qu'on apprend sur l'auteure, que sur son environnement, son époque, et la beauté des voix qui s'expriment, et des musiques choisies). Que j'ai aimé cette série ! 

Cet été, je lis Sveltana Alexievitsch, La guerre n'a pas un visage de femme et La supplication (le livre dont a été tiré la remarquable série Tchernobyl)
Je lis aussi Emmanuelle Bayamack-Tam, Arcadie
Et en ce moment je lis Jenny Zhang, Apre coeur. 

Trois bons, bons livres. 

le trou devant la maison

Et voilà - elle est partie - notre Toutoune, la grosse voiture rouge sombre qui nous a emmenés dans tous les coins de la France et même jusqu'à Venise, depuis 13 ans. Alma allait avoir un an quand elle est entrée dans nos vies, cette bagnole au coffre énorme, à la solidité hors pair. Dans ce coffre on a mis tous nos bagages, des vélos, les enfants quand on rentre de la plage et qu'on est trop nombreux pour tous tenir sur les fauteuils, 1,2 stères de bois. Dans cette voiture, notre chien Churchill a trouvé la mort, nous avons roulé 195 000 kilomètres en écoutant des tonnes de podcasts, et des playlists à n'en plus finir. Notre cocon de liberté et de mobilité, dont la porte arrière droite ne fermait plus, on ne laissait rien de valeur à l'intérieur, enfin, en général. 

Dans quelques jours, si Dios quiere, nous en aurons une nouvelle, de voiture, une toute toute moderne, qui sent le plastique frais (enfant, cette odeur de neuf me donnait envie de vomir) mais notre Toutoune aux poils de chien incrustés dans les sièges et à l'odeur de doudou (Nico et Alma disent qu'elle pue, moi j'adore cette odeur), cette Toutoune dont je connaissais les dimensions et les tics par coeur, ayé, on l'a donnée. Elle est partie pour la campagne, chez un militant écolo éleveur de chevaux, une vie qui aurait pu être la mienne ? Non, je ne suis ni militante, ni éleveuse. 

Bon vent, ma Toutoune belle. Merci de nous avoir si bien accompagnés. Et merci pour ce trou devant la maison qui, pendant plusieurs jours, nous rappellera que tu as été là. 

 

perdre un cahier

 

Alors voilà, à force d'aller rencontrer réfléchir écrire dans les cafés - mercredi, deux cafés à Montmartre avec ma cliente, jeudi deux cafés dans le quartier de l'Opéra, vendredi Starbucks, hier Le Petit Larousse et ce matin un café sur la place de la mairie du 15ème, plus des arrêts dans le parc de la petite ceinture, et à la banque - j'ai semé quelque part mon beau cahier de travail. Un Moleskine noir, à couverture souple, à moitié rempli de notes et d'idées et de dessins - et mes idées, c'est mon or, précieux pour moi seule, mais ô combien précieux ! 

Allez, j'arrête de chercher, il est quelque part, pas chez moi.

Je vais rouvrir un nouveau cahier, trouver de nouvelles idées, continuer à écrire, réfléchir, dessiner au café. 

Bon lundi mes chéries-chéris ! 

venir avec un cadeau

- Non mais vraiment, vraiment, sois simple ! 

Je fais en sorte que ce soit simple. Et je trouve bon, j'aime ça, de retrouver certaines de mes amies en apportant un cadeau. Ces relations-là se nourrissent de moments passés ensemble et de confiance, et aussi d'un "rien" que nous avons trouvé l'une pour l'autre. 

Un livre lu et aimé ; une fleur du jardin ou une bouture ; des petits chocolats ; un savon ; un pot de miel ; des habits pour les enfants ; un dessin ; un paquet de thé ; une mixture à base d'huile, ou de vinaigre, ou de rhum ! ; une recette joliment écrite sur un bout de papier ; un caillou ; une médaille ; des sablés.

Oui vraiment, un rien, mais un rien qui dit qu'on a pensé à l'amie, à l'ami, que l'on vient vers lui chargé de tendresse et du désir de lui laisser une trace attentive et concrète. 

Bonne journée mes chéries-chéris. 

Voilà mon rien du jour...