J'étais heureuse de terminer Mes Chemins Buissonniers, le programme-compagnon pour accroître l'intimité avec son quartier, et le percevoir avec des yeux et des oreilles tous neufs. (Pari tenu, toutes les participantes et moi-même on a halluciné de nos découvertes dans ces quartiers que l'on connait comme notre porche). Heureuse, pas dans le sens "bon débarras", mais dans le sens "bon, on a bien bossé, bien marché, bien échangé, on est prêtes à passer à la suite".
L'exploration avec des filtres qui changent, c'est mon dada, que ce soit à Bangkok ou à Paris, ou à Malakoff, et la vivre grâce à ce livre, puis la partager avec une bande de femmes, quelle joie, quelles joies démultipliées. Evidemment, tout ça dépend beaucoup des femmes en questions, et j'ai de la chance, j'ai de la chance avec mes clientes et mes clients.
Ce mois de mai a été l'un de mes plus beaux mois depuis septembre (quand je vivais avec Voilà mes Anges !). Ces partages, ces rencontres même à distance, recueillir les expériences et observer les subtiles ou moins subtiles transformations des unes et des autres. Voir des liens se nouer. Partager mes trésors en étant moi-même, à des personnes qui en ont soif - quelle chance que j'appelle de mes voeux depuis tant d'années ! Et parfois, j'y arrive...
Mais bon, début juin, j'étais prête à passer à autre chose. Mes propositions étaient super bien adaptées pour la période de demi-confinement, où marcher était un truc qu'on avait le droit de faire, et y'avait pas des millions de distractions - enfin, il y en avait, mais pas toutes celles auxquelles nous avons accès d'habitude. Et là ben; une fois qu'on est déconfinés, la vie se remplit presque mécaniquement de sollicitations. Bref je sentais que c'était plus dur, qu'il était temps.
Et puis hier.
C'était le dernier Zoom ! J'étais contente, That's a wrap. Et puis. Tant de chaleur. Sororité. Gratitude.
Et aujourd'hui, je n'ai plus de petit bébé Chemins Buissonniers à m'occuper ! (Enfin, il me reste 2-3 petits mails à envoyer pour boucler-boucler, ce n'est plus l'excitation d'accueillir, de planter le décors, de créer les propositions, d'imaginer les rendez-Zoom, on a même fait un ciné club !).
Ouais, je fais un Chemins Buissonniers Baby Blues.
Julia Cameron décrit super bien cette tristesse de fin de projet, où les écrivains pensent qu'ils n'auront plus jamais de livre en eux, et les acteurs pensent qu'ils ne seront plus jamais sollicités pour tourner dans un film... Ben moi, je me dis que je ne saurai plus jamais concevoir et proposer et animer un truc aussi top que Mes Chemins Buissonniers.
Tout est bien.
Bon aprèm, ma chérie-chéri !
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