Bonjour ma chérie-chéri,
alors aujourd'hui était le jour de notre supervision mensuelle avec mon groupe de supervision et notre superviseur (un truc que font les coachs pour comprendre un peu comment ça se passe, pour eux et pour leurs clients). Cette supervision avait lieu rue Sainte Anne et j'avais ensuite pas mal de choses à y faire dans cette rue, d'abord je voulais déjeuner dans le resto coréen dont Roz tu nous avais parlé, puis j'avais prévu d'acheter des épices chez Roellinger pour une amie chère, et enfin comme c'est en face, je pouvais bien aller faire un tour à la Librairie du voyage. Le plan ensuite était de marcher "en dérive" c'est-à-dire dans la direction générale mais pas exacte, jusqu'à la station de métro Saint Michel.
Tout a failli valser en éclat une première fois quand - je me suis arrêtée sous un porche pour mettre la Chanson de Jacky de Jacques Brel dans mes écouteurs - et j'ai vu passer devant moi mon superviseur ; il ne m'avait pas vue ou peut-être que si mais ne l'a pas montré ; je me demandais où il allait, j'ai été tentée de le suivre, incognita dans la rue très passante à l'heure de midi ; et puis j'ai renoncé, j'avais faim, ou je n'ai pas osé, enfin bref sans trop analyser mes motivations ni pour avoir envie de le suivre, ni pour finalement décider de ne pas passer à l'acte, je me suis dirigée comme prévu au Coréen du numéro 44 et me suis régalée d'un bibimpap, d'ou bouillon au chou et de petits assiettes de condiments mystérieux, un festin pour 13,50 euros, merci Roz.
J'ai acheté ensuite plusieurs pots d'épices pour mon amie... puis ai résisté à plusieurs pêchers d'envie à la sublime Librairie du voyage juste en face... Puis ai réglé ma dérive sur mon téléphone, direction Saint Michel.
Ma dérive m'a conduite dans un petit passage conduisant de la rue Richelieu, à la rue qui longe les jardins du Palais Royal. En haut des marches de ce passage, j'avise une jeune femme à l'arrêt, le visage très crispé. J'arrête mes écouteurs. - Ça n'a pas l'air d'aller... - Non, j'ai très mal au ventre... - Vous avez besoin d'aide pour descendre ? - Oui, je veux bien...
On a trouvé deux gros coussins en rebord de fenêtre d'un restaurant en face des marches, et on s'y est posées 10 minutes. - Mais, vous avez le temps ? Elle m'a raconté sa vie de jeune maman qui vient d'être promue à un poste de manager. Elle m'a parlé de ses douleurs, chaque mois, dont les symptômes ressemblent fort à ceux de l'endométriose. Je lui ai passé deux kleenex, lui ai caressé le bras. Et on a repris nos dérives, elle vers son bureau et moi j'ai traversé les jardins du Palais Royal pleins de tulipes, d'enfants et de chiens - et finalement j'ai pris le métro là, à la station Palais Royale, et suis rentrée à la maison - ma dérive avait atteint son but.
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