maviesansmoi

bizarreries de la mémoire

Une des très bonnes amies dans ma vie, on s'est beaucoup aimées et accompagnées pendant 5 ans, la principale chose dont je me souviens d'elle aujourd'hui c'est qu'elle se lavait parfois les cheveux en plein milieu de l'après-midi (je viens de le faire et j'ai pensé à elle). 

Une autre de mes très bonnes amies, là notre amitié a duré 15 ans, LA chose dont je me souvient d'elle c'est qu'elle aurait appelé les chiens qu'elle n'a pas eus, Taxi et Georgette. 

Une autre amie, on se connait depuis l'âge de 5 ans, a acheté une très mignonne tenue blanche pour un cadeau de naissance... et elle l'a gardé pour ses bébés à elle, pas du tout au programme à l'époque mais elle a fini par en avoir plusieurs. 

J'ai partagé tellement de moments, de confidences avec mes amies - de repas, d'engueulades, de projets - comment ça se fait que seuls un ou deux détails et pas des plus signifiants, me reviennent spontanément lorsque je pense à elles ? 

Et mes amies avec lesquelles on ne se voit plus, de quoi se souviennent-elles de moi ?

La chose à faire je crois, après ce constat, ce serait d'appeler LES AMIES AVEC LESQUELLES NOUS SOMMES TOUJOURS AMIES, pour se voir et créer ensemble de nouveaux souvenirs. 

le Grand Canal

Brrrr ça pince.

L'eau gèle dans les seaux.

J'ai envie d'aller voir le Grand Canal à Versailles, vérifier si l'eau n'est pas toute dure au point qu'on pourrait imaginer y patiner. 

Le tour du Grand Canal. Mon enfance. Mon adolescence. De là où on habitait, où habitent toujours mes parents, on pouvait y aller à vélo. Ça faisait 5 kilomètres, c'était pas énorme comme distance mais le chemin y'avait une côte bien costaude, puis une ligne droite bien longue. Mais on y allait, certains samedis après-midi. Je râlais, et j'aimais bien quand même ces balades du week-end. 

Versailles. Comme la soupe, j'avais dit que je faisais une croix dessus. Et puis souvent, l'hiver, j'ai envie d'une soupe. Et parfois comme aujourd'hui - il gèle, voilà, l'imagine le Grand Canal gelé - je me languis de Versailles. C'est bizarre comme la nostalgie nous tombe dessus, bam. 

Versailles. Le soleil d'hiver. La pierre grise autour du Canal. Tout bien droit. Les pavés de la rue Royale, bien droite elle aussi. Le Quartier Saint Louis, où habitait ma grand-mère, l'autre, et où j'avais mon lycée. 

Je ne m'y suis jamais sentie chez moi. Cette ville me disait, Va t'en. Alors que Brest, alors que Toulon, alors que le Havre, alors que Malakoff, alors que Valparaiso, alors que Paris, alors que Venise. Toutes me disent, Reviens. Alors, j'écoute, et je reviens. Voire, j'y reste. 

Mais aujourd'hui c'est Versailles qui me murmure, Reviens. 

Bon, je vais voir ce que je peux faire - avant la fonte du gel. 

la ptite mémé is back

Oh la la. Partir de ma maison. Partir de ma maison pour quelques jours. Partir de ma maison quelques jours pour une destination inconnue. 

Boucler mon travail. Laisser mes plantes. Confier mon chien. Aura-t-on de l'essence pour rouler ? Va-t-on trouver un parking ? Et qu'est-ce qu'on va manger ? 

La bonne réponse n°1 c'est : y'a tout dans le Guide du Routard. La bonne réponse n°2 c'est : la présence, bébé. 

Bref on est partis une semaine en road trip en Hollande, on a fini en Belgique où je me suis fait voler mon portefeuille... et tout le monde va bien, on a trouvé à se garer, à dormir, à manger, le chien a été chouchouté par sa pet sitter et on a du bien vivre ensemble plein les yeux. 

Etais-je, plus jeune, aussi stressée par les départs ? 

Je me souviens, à 12 ans et demi, fin de 5ème, mon premier voyage linguistique en solo, je devais prendre le train pour aller à Mannheim où une famille inconnue allait m'accueillir... Et si ils ne sont pas à la gare, m'angoissais-je, comment allais-je me débrouiller avec mon allemand hésitant et mes douze ans 1/2 ? Et puis la famille était là et on s'est hyper bien entendus; la maman parlait français et le père m'appelait sa Prinzessin (ils avaient deux fils je tombais bien), après ce premier essai concluant je suis partie presque tous les ans et à chaque fois l'expérience était riche même si je sautais dans l'inconnu. 

J'avais acquis la confiance en moi de partir à l'inconnu. 

Alors, qu'est-ce qui a changé ? 

le petit plus

J'aime ces semaines où "je cours". Où les sollicitations extérieures et la quantité de travail se conjuguent. Ces semaines où je dois être maline pour "tout faire" - et d'ailleurs je ne fais pas tout, je dis oui, je dis non, je déplace. 

Et puis quand même, je me pose pour faire à manger. Pour nous promener le chien et moi. Pour dormir un petit moment l'après-midi. Pour soutenir les personnes que j'ai décidé de soutenir (et qui sont d'accord).

Oui, j'aime bien ces semaines où tous les quarts d'heures semblent à leur place. 

J'en profite tant que ça dure. 

mon bilan d'équinoxe

Bonjour ma chérie-Chéri ! 

Ici, il pleut des cordes. Grandes rafales de pluie sur les fenêtres, sur le toit. C'est bon pour les bambous, et pour remplir les cuves en zinc posées l'une dans le jardin de devant, l'autre sur le balconou. Moins bon pour les vélux âgés de 15 ans, il pleut dans ma maison. 

Jeudi ou vendredi, j'ai fait mon bilan d'équinoxe. Celui que je fais à présent tous les 3 mois, pour célébrer le changement de saison, pour réfléchir sur la saison écoulée et me demander de quoi sera faite la suivante. 

Quel est le désir de mon coeur ? 

En vrai - ce bilan - il n'existe pas tant que je ne l'ai pas extériorisé, partagé, complété, fait raisonner avec mon amie Catherine. 

Choses qui ont changé au cours des trois derniers mois
Choses qui m'ont surprise agréablement
Choses qui m'ont surprise désagréablement 
Choses dont j'aimerais qu'elles évoluent
Choses que j'aimerais conserver comme elles sont
Ce que je suis prête à lâcher
Ce que je demande
Choses que je fais qui m'allument
Choses que je fais qui m'éteignent
Choses apprises et comprises cette saison 
Choses que j'aimerais apprendre la prochaine saison 
Mes cures du trimestre écoulé
Mes cures du prochain trimestre
Mes coups d'éclat du trimestre écoulé
Mes coups d'éclat du prochain trimestre

Et voilà ! 

Quand je l'ai écrit, je relis le bilan du solstice d'été, c'est marrant de voir ce qui a changé, ce qui est le même, avec la preuve écrite. 

Même si je ne vois pas grand chose avant d'en avoir parlé avec Catherine, j'adore ces questions et je vais les reprendre dans mon agenda de l'année prochaine. Oui, je prépare déjà mon agenda de 2023, je me demande tranquilou, ce que je vais faire évoluer et ce que je vais garder ! 

Je vais garder sûr les citations et mantras en bas de chaque page (avec un mix de nouvelles et d'anciennes). Ces bilans trimestriels, dans leur forme actuelle sauf si une nouvelle question me vient d'ici là. Pleiiiin de place pour écrire et collager, quitte à ajouter un cahier supplémentaire aux 368 pages déjà fournies.

Pour le reste, on verra, on est encore en septembre, il me reste 3 mois pour venir à bout du bestiau. 

En attendant... je vais terminer ma prez... celle que je dois donner demain ! Et que j'ai bien avancée l'autre jour mais pas terminée du tout ! 

Et toi ma chérie-chéri, quelle question tu insèrerais "les yeux fermés - ou grand ouverts" dans un bilan, qu'il soit trimestriel, mensuel ou hebdomadaire ? 

la circularité du temps

Peut-être que dans un an, quand et si nos deux filles, comme c'est prévu, quittent le nid de notre maison et les deux paires d'ailes de leurs parents coq et poule, peut-être que dans un an je ferai moins la maline. Et aujourd'hui, ces temps-ci, je ressens zéro nostalgie de cette période qui va s'achever. Pourquoi, comment je parviens à cet état de non nostalgie ? Hé bien - c'est peut-être le pendant du non-tapis volant pour avancer dans mes projets : je ne peux pas avoir tous les états foireux en même temps ! Alors voilà, poix sous mes semelles et confiance dans l'avenir ; ou plutôt, dans la circularité du temps. 

Cet été m'ont été resservies deux Christies antérieures à la naissance de mes filles (2002 puis 2005) :la Christie bénévole engagée auprès de femmes et d'enfants, que j'ai été au Chili (1996-97) et avec les Scouts de France (1994-99) ; et la Christie participante à des stages d'écriture (à partir de 1999). 

Hé ben je me suis sentie plus vivante, très vivante, très heureuse, de vivre et d'éprouver ces "moi" et de les retrouver. Mais avec un point génial par rapport à alors : je n'ai pas refait les mêmes conneries ! (Bon j'en ai fait d'autres ! et j'ai évité les chausses trappes qui me tendaient les bras. Par exemple, j'ai hésité à partir à Lourdes avec mes copines du Secours Catholique, vraiment les trucs de groupe c'est pas mon truc... et je me suis souvenue de ma réticence et de mon refus de participer au premier camp de Jeannettes, et de mes regrets ! alors j'ai dit oui pour Lourdes et comme j'ai bien fait !!! Bon ça s'est avéré, comme pour la plupart des expériences, génial à des endroits inattendus et très dur à d'autres endroits inattendus, par exemple j'ai complètement sous-estimé la difficulté pour moi à interagir avec des personnes ayant vécu des deuils à répétition, comme des enfants nés dans de mauvaises conditions en Afrique et morts dès la naissance, ou des personnes ayant perdu leurs amis dans la traversée de la Méditérrannée, non je n'étais pas armée pour entendre ces récits d'épreuve, to hold space. Et je vais apprendre). 

L'autre chose qui me rassure, dans la circularité du temps, c'est de voir à quel point les relations avec mes filles et avec Nico ont évolué, évoluent - le prêtre qui nous a mariés a prononcé cette phrase, ce conseil magnifique, que nous devrions nous réadopter tout au long de notre vie - et c'est ce que nous faisons. Mes filles chacune sont tour à tour grandes et autonomes et vivent leur vie loin de moi ; et elles reviennent se nicher chacune à sa façon, faire un calin, poser un dessin, pleurer, demander un conseil, donner un conseil... et j'ai du mal à avoir ce qui pourrait arrêter, limiter cet amour même si évidemment ce ne sera plus pareil une fois qu'on n'habitera plus ensemble. 

Accepter que les choses s'en aillent et reviennent, pas tout à fait avec le même visage mais avec un visage suffisamment proche pour que je puisse le reconnaître et dire Ça oui je prends, ça non je laisse. 

Avoir le sentiment de revivre les situations mais en ayant progressé. 

Reconnaître mon identité dans ses différentes facettes. 

Avoir confiance que quoi qu'il arrive la vie a beaucoup à m'offrir et moi beaucoup à offrir aussi ! 

Voilà ce que j'ai compris cet été et que je nomme circularité du temps. 

Et pour toi ma chérie-chéri, elle se traduit comment la circularité du temps ? 

 

l'échec, et ses conséquences

Bonjour ma chérie-chéri, 

derrière ce titre un brin dramatique, se cache le fait que mon projet d'éditer un agenda, s'est pris trois râteaux par trois éditeurs. Un n'a jamais répondu à mes messages, un m'a dit non très gentiment et assez vite, et avec le 3ème on s'est rencontré, ils ont réfléchi et puis finalement, ça a été non. 

Je prévois donc de créer - réaliser mon agenda pour moi-même cette année encore (pour 2023), à moins que Danielle Laporte se décide à en rééditer mais je n'ai pas l'impression.

Le support me convient, un gros cahier Midori avec 368 pages, auquel je peux coudre si j'ai besoin un petit cahier en papier à la fin. Il est super quali, solide, parfait. 

La place que j'ai pour réfléchir, dessiner, collager, me convient aussi. 

L'idée c'est de travailler plus intelligemment et efficacement que pour mon édition 2022 où ça m'a pris 3 mois - pas à temps plein mais bon j'y ai passé du temps. 

L'idée c'est aussi de poser des questions qui m'activent, qui vont m'activer l'année prochaine. Au bout d'un moment les questions que j'aimais tellement s'émoussent...

Bref. Agenda 2023, me voilà ! 

(J'aimerais juste
* remettre la main sur le carnet de réflexions qui m'a aidée à construire la version actuelle, Saint Antoine de Padoue, si tu m'entends... 
* trouver une manière d'associer à ma réflexion des personnes de confiance... 
* collecter les bonnes questions...)

Et toi ma chérie-chéri, comment fais-tu pour ton agenda ? 
C'est quoi pour toi, les bonnes questions à se poser pour planifier et relire son temps ? 

(Suite au billet d'hier. Je viens de trouver cette citation de Maya Angelou. "Because of the routines we follow, we often forget that life is an ongoing adventure...and the sooner we realize that, the quicker we will be able to treat life as art: to bring all our energies to each encounter, to remain flexible enough to notice and admit when what we expected to happen did not happen. We need to remember that we are created creative and can invent new scenarios as frequently as they are needed.")

coeur accéléré

pendant la pause de la formation que j'anime
envie de me déposer là 
de m'étendre me répandre coulée d'essence iridescente au soleil 
chien étalé dans la flaque de soleil 

envie aussi de jouer de la guitare sur mon banc
d'étendre le linge
de boire un café de lire Le Monde que Chimène m'a rapporté hier

choisir
choisir

je choisis de me déposer 
tentée d'aller le jouer ce morceau de ma guitare
la vie ne vaut rien, rien 

coeur accéléré

bonne matinée, ma chérie-chéri

choses pour lesquelles j'éprouve de la gratitude aujourd'hui

Bonjour ma chérie-chéri, 

chaque lundi matin (presque), je note dans mon agenda la liste de ce pour quoi je me sens reconnaissante cette semaine. Et chaque soir, avec des pauses mais pas trop longues, je note 4 ou 5 trucs de la journée pour lesquelles je me sens reconnaissante. 

Les gratitudes hebdomadaires je n'ai jamais la flemme de les écrire, celles du soir, si, tous les soirs - ce qui ne m'empêche pas, la plupart du temps, de les écrire. Ça me rend plus heureuse, de me rendre compte de la présence de ce qui me rend heureuse dans ma vie. 

Et puis c'est fou, l'attention à cela, les sources de bonheur dans ma vie, prend la place pour un moment des autres émotions. Idéal quand je trouve que j'ai été assez énervée, ou en panique, ou triste à mon goût - que ça suffit. Et là : je viens de recevoir sur Linked in un message qui m'a agacée (je n'aime pas ce réseau, pourquoi je m'obstine ?) ; et puis, un bout de projet me résiste ; et puis, j'ai une inquiétude pour une personne que j'aime ; et puis, j'ai du mal à organiser ma semaine où les filles sont en vacances et moi pas et j'ai quand même envie de me mettre à leur disposition un peu, donc : c'est le moment d'un moment gratitude pour tout ce qui s'emboîte bien ! 

Aujourd'hui, 
je remercie pour le soleil. 
Je remercie pour ma balade ce matin. 
Je remercie pour mes filles, en goguette au Louvre. 
Je remercie pour les premières participantes du programme-compagnon Je laisse le temps m'utiliser. 
Je remercie pour les idées qui d'habitude affluent dès que je le leur demande. 
Je remercie pour la journée d'hier, bureau de vote, messe, rigolades, soulagement, tartines. 
Je remercie pour les iris au printemps. 

Voilà. Je me sens mieux. Je respire. J'ai mis de l'espace entre ce qui m'oppresse, et moi. Je peux retourner tenter le coup à ce bout de projet qui tout à l'heure résistait. 

Bon aprèm, ma chérie-chéri ! 

 

J'attire ton attention sur le fait que ce programme-compagnon qui se concocte à travers moi, promet d'être joyeux et fécond. Et que si tu peux t'inscrire jusqu'au 10 mai au soir, le tarif Early Bird lui prend fin vendredi 29 avril. Pour t'inscrire, tu peux m'écrire un mail à l'adresse "habituelle", [email protected] 

 

 

de quoi ai-je le temps ?

Je suis obsédée par le temps. Oh, pas tout le temps, - mais depuis une semaine, comme une marathonnienne, je me prépare à courir ma course, à nourrir les différents moments du programme, et j'engrange des observations, des notes, des souvenirs, des pensées et des pratiques d'auteurs, de philosophes, de mystiques. 

C'est tellement bon d'avoir ce but, qui pour moi a un sens et que je nourris de tout ce que je vis - il me pousse à aller plus loin, à emmagasiner des expériences et surtout, surtout, à faire évoluer mon comportement. 

Par exemple là. Je pars dans trois minutes, dîner en ville. Oh la la, joie, on le fait tellement moins souvent depuis que nous habitons Malakoff ! Et je me demande, de quoi ai-je le temps ? de quoi ai-je la force ? de quoi ai-je l'envie ? 

Et hop je viens écrire ici. 3 minutes. Avant de poser du mascara bleu sur mes cils. Et partir en goguette pour retrouver mes amis. 

Ma chérie-chérie. Je te souhaite une soirée pleine d'allant et d'énergie, face à ce beau soleil qui donne de l'espoir.