Où est-elle passée, cette version de moi qui jouait Anhouil et l'Avare et les farces de Maître Patelin ?
Et cette version de moi qui jouait au volley ? qui jouait comme ses pieds, qui avait peur, mais qui tapait dans la balle et la recevait tant bien que mal ?
Où est-elle passée, la petite amie de Stéphane, la meilleure amie de Charlotte ? La petite fille qui se faisait gratter le crâne par les longs doigts artritiques de sa grand-mère ?
Où est-elle passée, la grande soeur qui faisait grimper son petit frère sur le haut du frigo ? celle qui se faisait mordre et tirer les cheveux ?
Elle est passée où, celle qui mangeait tout ce qu'elle voulait sans grossir, jamais, et celle qui ne savait que faire de sa grosse masse de cheveux ?
Elle est où, la jeune fille qui se roulait dans les meules de foin avec ses cousins et ne pensait même pas aux tiques ? et qui riait avec eux jusqu'à en faire pipi dans sa culotte ?
Et la jeune maman, qui courait pour retrouver son bébé chez la nounou, à la fin de la journée ? celle-là je la vois encore...
Où est passée celle qui trouve toujours un petit cadeau à apporter chez les copines et c'est facile, et ça fait plaisir !
Je me languis de ces versions de moi. Et la semaine dernière, en déplacement de ci de là, j'ai retrouvée celle qui se démerde avec son sourire et sa confiance et sa patience, oui, sa patience. Et qui s'appuie sur la gentillesse des gens et qui est bien plus souvent comblée que déçue, dans un rapport de 9 sur 10 disons.
Morale de l'histoire. On change. Et on se retrouve. Et si j'ai du mal à faire des petits cadeaux à mes copines en ce moment, peut-être est-ce parce que je suis absorbée avec mes petits cadeaux des chaussettes de l'Avent. Et si j'ai du mal à écrire ma newsletter, peut-être est-ce parce que j'étais bien occupée à terminer l'écriture et la relecture de mon livre. L'énergie se déplace et c'est tant mieux.
Alors zut, hein.
Bonne journée, mes chéries-chéris !
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