maviesansmoi

bizarreries de la mémoire

Une des très bonnes amies dans ma vie, on s'est beaucoup aimées et accompagnées pendant 5 ans, la principale chose dont je me souviens d'elle aujourd'hui c'est qu'elle se lavait parfois les cheveux en plein milieu de l'après-midi (je viens de le faire et j'ai pensé à elle). 

Une autre de mes très bonnes amies, là notre amitié a duré 15 ans, LA chose dont je me souvient d'elle c'est qu'elle aurait appelé les chiens qu'elle n'a pas eus, Taxi et Georgette. 

Une autre amie, on se connait depuis l'âge de 5 ans, a acheté une très mignonne tenue blanche pour un cadeau de naissance... et elle l'a gardé pour ses bébés à elle, pas du tout au programme à l'époque mais elle a fini par en avoir plusieurs. 

J'ai partagé tellement de moments, de confidences avec mes amies - de repas, d'engueulades, de projets - comment ça se fait que seuls un ou deux détails et pas des plus signifiants, me reviennent spontanément lorsque je pense à elles ? 

Et mes amies avec lesquelles on ne se voit plus, de quoi se souviennent-elles de moi ?

La chose à faire je crois, après ce constat, ce serait d'appeler LES AMIES AVEC LESQUELLES NOUS SOMMES TOUJOURS AMIES, pour se voir et créer ensemble de nouveaux souvenirs. 

les conseils des amis, que je n'ai pas écoutés

Friends are sly, écrit Julia Cameron.

C'est vrai.

J'écoute mes amis, mes amies, tout le temps, et la plupart du temps je suis leurs conseils et je m'en porte bien.

Et il y a eu quelques occurences où je n'ai pas suivi le conseil donné, et heureusement. A vrai dire ce qui marche le mieux pour moi c'est l'imitation. Ce que tu fais, et pas forcément ce que tu dis. Je devrais le garder en mémoire, moi qui aime tellement donner des conseils. Enfin, quand même, je me soigne : j'en donne moins (mais j'aime toujours ça, en donner). 

Mon amie K m'a dit, "ne mets pas de couleur dans tes dessins à la plume noire, tu vas gâcher le dessin" et "laisse tomber les autoportraits en photo, ils ne te rendent pas justice". En réfléchissant, j'ai trouvé qu'elle avait raison ET j'aime (quand j'ai le temps, pas à chaque fois) mettre de l'aquarelle dans mes dessins. Parce que j'aime les couleurs, parce que j'aime l'aquarelle. Quant aux portraits, bon, c'est amusant pour moi de jouer avec mon image. Je me regarde de l'intérieur, pourquoi pas de l'extérieur aussi ? Je n'ai pas toujours un photographe sous la main, quand j'ai envie de saisir à quoi je ressemble. Donc, j'ai persévéré (mais en faisant attention, à discerner les fois où je voulais laisser les dessins à la plume, et aux autoportraits que je publie et ceux que je garde pour moi). 

Mon ami N m'a dit, "ne prends pas de photo, laisse moi faire, je les prends mieux". Je n'ai pas réfléchi, j'ai refusé net, j'ai dit "pour le moment c'est vrai, mais je suis la seule à voir ce que je vois, alors je vais m'entrainer, et m'améliorer", et c'est ce que j'ai fait. 

Mon amie A m'a dit, "laisse tomber le blog, quelle idée, tu vas perdre ton temps !" Et c'est vrai que j'en passe, du temps, sur ce blog, depuis bientôt 19 ans. 

En fait les conseils. Que ce soit des conseils pratiques à suivre, ou pas pratiques. Mon être a toujours senti s'ils étaient bons pour moi. 

Et toi ma chérie-chéri : quels conseils n'as-tu pas suivis, et tu as bien fait ? 

d'où vient notre style ?

Tout à l'heure je parlais au téléphone avec l'une de mes clientes (je suis en train de mener une réflexion avec mes clientes chouchoutes, pour mieux les connaître et comprendre comment je peux les accompagner de mon mieux, avec mon travail). Parmi toutes les choses qu'on s'est dites, nous avons parlé du style - le style vestimentaire. Comment il nous vient, et comment en avoir. 

Cette piste me donne envie de réfléchir à comment j'ai développé, comment je développe mon propre style. 

La réponse qui me vient c'est - comme pour beaucoup de choses dans ma vie - par imitation. Puis, par essai-erreur ! 

Ce matin encore, Nico rigolait car j'ai un foulard sur la tête, un bleu marine en coton avec des losanges blancs ; et l'autre jour il rigolait car j'avais un foulard qui nouait ma queue de cheval, un noir en coton avec des roses rouges et doses. Espérons qu'il va s'habituer - je passe beaucoup de temps en ce moment avec mon amie Caroline qui noue superbement des foulards dans ses cheveux ! Et ça me plait beaucoup ce style sur elle, alors j'essaie la même chose sur moi - avec moins de succès, je me sens encore un peu clumsy mais je vais persévérer. 

Idem il y a 4-5 ans, j'ai vu Servane porter des salopettes et aussi bon je ne sais plus son prénom, et ça leur allait tellement bien, et je me suis acheté une puis deux puis trois puis quatre puis cinq salopettes, plus une que j'ai piqué à Nico, ensuite j'en ai revendu une (trop serrée) et donné une (trop large), il m'en reste donc 4 si tu sais bien compter, trois à Malakoff et une que je laisse en Bourgogne mais quelle joie d'avoir trouvé ces salopettes qui me vont ! Les marques, Osh Kosh, Cararrt, Adolphe Lafont et une trouvée via une obscure marque sur Instagram, je les ai toutes achetées d'occase sauf la sur Instagram et je les porte "cool" avec un t shirt ou "mimine" avec une chemise ou un petit haut plus féminin, j'adooooore. 

Je me suis toujours appuyée sur des femmes dont j'aime le style, je regarde beaucoup et quand un look me plait je demande à la personne chez quelle marque elle s'habille, où elle a trouvé tel ou tel vêtement. Quandd j'étais enfant ou jeune fille, je regardais ma mère, j'adorais lui emprunter ses vêtements. Puis j'ai rencontré ma belle-mère Anne et sa belle-soeur Mariel (j'adooooooore leur style), elles s'habillent beaucoup chez Cotelac. Alors il se trouve que Cotelac est une marque très sous-cotée sur Vinted... 

Ensuite, j'ai des marottes - qui me viennent d'on ne sait où. En ce moment, depuis 4-5 ans, j'aime le bleu marine. Ben j'ai plein d'affaires bleu marines que j'égaye avec les fameux foulards ou des chaussettes (je ne porte que des chaussettes d'hommes à carreaux, à rayures ou à pois....ouais ça limite le choix mais ça se trouve...). Pour les chemises j'aime principalement les rayures bleues et blanches, ou les jolis écossais... Et j'ai plusieurs corsages blancs. 

Enfin, je trouve par moi-même des vêtements qui me plaisent, et je les rachète quand ils sont trop petits ou usés, dans la bonne taille ou plus neufs. Ma jupe noire de gitane. Ma chemise à carreaux Chattawak. Des trucs comme ça. 

Je me suis fait la réflexion, cet été, que je voulais des vêtements dans des formes qui me sécurisent, pas trop moulants, ni trop courts, avec des jolies matières, bref. 

Ah et la dernière chose, je me laisse guider par des spécialistes qui me charment. Sur Instagram, Yvane Jacob, Judith Prigent, Sophie Fontanel ont un tel amour du vêtement, une telle science, et elles mettent dans cette chose en apparence frivole, tellement d'intelligence. Que ça me donne à moi aussi envie de continuer à chercher, à chiner, à faire évoluer mon style tel un vaisseau des Argonautes. 

Et toi, ma chérie-chéri, comment tu l'élabores, ton style ? 

 

la date

"Oh, toute ma famille connait le code pour débloquer mon téléphone portable, c'est la date de mon anniversaire de mariage", m'a dit l'autre jour mon amie S. "D'ailleurs, c'est ridicule car le code de mon mari pour débloquer son téléphone portable.. est aussi la date notre anniversaire de mariage !" 

Bon, comme je ne sais pas quel jour ils se sont mariés, je n'ai pas pu débloquer son téléphone pour changer la musique.

Et je me suis dit, bon d'abord que je n'ai jamais  choisi une date liée à Nicolas pour mes codes et mots de passe et que ça me faisait des vacances  (je pense beaucoup à lui !) ; et ensuite, hé bien, que notre date à nous, celle qui pour moi signifie "on est ensemble pour de bon", ce n'est pas le jour de notre mariage. Mais le 2 février, jour où on est sortis ensemble de manière sérieuse et voulue - en ce qui me concerne. Je ne sais pas où lui était dans sa tête et dans son coeur ce jour-là. Mais moi je rêvais de lui chaque nuit depuis 6 mois, et quand on est sortis ensemble - bien sûr que je ne savais pas ce que je faisais ni où on allait, mais j'avais bel et bien le sentiment, dans cette cuisine où on s'est embrassés après avoir mangé des crêpes, d'être au bon endroit. Dans cette cuisine à l'odeur de crêpes, dans sa bouche à la saveur de crêpes. 

J'ai la sensation d'avoir raconté cette histoire un million de fois ! 

Et toi ma chérie-chéri, c'est quand la date où tu célèbres ton amour ? 

l'intimité avec les amis

J'ai pas d'amis, je chougne souvent aux enfants. 

L'une des filles ou les deux, s'étrangle, Quoi !!!??? Et C ? et Y ? et S ? et L ? et A ? et R ? et V ? et J ? et E ? et S ? 

Et là je dois bien reconnaître, Ah oui, ah oui.... Ah tiens oui je pourrais l'appeler... 

L'intimité avec mes amis.

En ce moment, une amie à moi il lui arrive une catastrophe (elle est en train de perdre son boulot). On se parle souvent. Je me sens triste avec elle et désolée de cette situation, et en colère face à tant d'absurdité (comment un boîte peut-elle décider se priver de son génie ?) ; et en même temps, je suis heureuse et honorée de partager avec elle ce moment douloureux de sa vie. Tout ce qu'elle me dit, cela nous rapproche. Le fait qu'elle me permette d'être là pour elle, cela nous rapproche. (Je dois ajouter et compléter qu'ELLE est toujours là pour moi dans des situations importantes, que ce soit la grosse purée d'angoisse ou la merde la plus folle ou des moments de création très importants dans ma vie !! je n'en dis pas plus pour préserver son identité, et je n'en serais pas là où j'en suis sans elle, sans toi ma grande chouchoute adorée). 

En ce moment, je redécouvre le livre qu'une (autre) amie m'a offert il y a 23 ans. La vie en rose, mode d'emploi. On l'a dévoré en même temps alors, et 23 ans plus tard, nous sommes toujours très proches et on fait le point sur la manière dont ce livre nous a influencées et nous influence encore. 

Oui j'ai des amis. Faut juste que je m'en souvienne plus souvent. Que je décroche mon téléphone. Que j'ose proposer des trucs. Que je partage mes difficultés. Que je demande des services. Que je prenne des nouvelles. 

Que j'accepte d'exposer ma vulnérabilité mes besoins mes désirs, à mes amis intimes. Bizarrement je trouve plus facile de le faire ici... Quelle idées ! 

Ce matin j'ai découvert ce poème. Il m'a donné envie de plus. 

Bonne journée, ma chérie-chéri ! 

(La photo n'a rien à voir, mais la Bretagne me manque, et en particulier Dinard, qui n'est pas sur la photo, c'est Quiberon...)

things to look forward to

Ce que j'aime, autour de mon anniversaire, c'est qu'il y a plein de surprises et d'évènements qui me font envie.

Cette année, c'est encore plus facile d'avoir envie et de me sentir optimiste, CAR la lumière est sublime. Oui, il y a des nuages, oui, la nuit tombe vite, et je ressens le bon et le beau, le soleil et le bleu derrière l'écran gris et bleu.

Et donc ce matin, en marchant dans la rue avec Hush et Alma, je sautillais de joie dans le bleu-blanc-gris vigoureux de 8 heures du mat', et je pensais à toutes les belles perspectives devant moi... 

la supervision de groupe tout à l'heure
dans le métro, lire mon livre sur la marche ! trobien !
partir demain soir avec Nico dans notre maison de Bourgogne, ça fait un mois la dernière fois et on a hâte ! 
la semaine prochaine avec Maman et Alma, aller voir Starmania (c'est mon birthday present, hiiii !) 

Et puis mener à bien un ou deux projets que je dois affiner, ou pour lesquels je dois me lancer, allé, allé ! Et sans doute j'ai besoin encore de quelques jours, semaines d'en parler à mes morning pages avant que ce soit mûr. 

Et que j'aime ces époques où il y a plusieurs trucs qui me font envie ! 

Et toi ma chérie chéri, what are you looking forward to ? 

choses qui m'ont surprises agréablement depuis trois mois

Bonjour ma chérie-chéri ! 

Hou lou lou loooongue pause d'écriture.

Hier, pendant la pause de l'après-midi de la formation que j'animais, je me demandais quel ice breaker j'allais proposer pour lancer la dernière session de l'après-midi. J'étais fort tentée par "et si vous deveniez maire de votre ville, quelle serait la première décision que vous prendriez ?" et puis comme je n'avais pas tellement d'idées moi-même, à part transformer certains parcs à Malakoff en parcs ouverts aux chiens, ou au moins une partie ouverte aux chiens, avec des règles et tout comme à New York, mais à part ça queue de chique et je trouvais ça mince pour administrer une ville !

Donc j'ai réfléchi à un autre ice breaker, et j'ai commencé cette liste. 

La pause a pris fin, il fallait reprendre le fil de notre Zoom, et les idées continuaient à affluer ! C'est comme ça les listes, elles commencent tranquilou et après, pfiout, comme un robinet qu'on ne peut plus refermer. 

Du coup j'ai été très très surprise quand les participants de ma formation, n'ont pas su quoi répondre à cette question qui m'a, à moi, offert tellement de matière à me réjouir et à réfléchir. Enfin, ce qui les a surpris ce sont les résultats sportifs, chose qui moi m'indiffère mais alors à un point... Bref, on est différents. Et les ice-breakers amènent à des endroits très surprenants. Certains ne paient pas de mine et révèlent des trucs géniaux. D'autres, m'ont l'air à moi géniaux et proposé comme ice-breaker, font un flop.

(Il faut dire aussi que cette liste vient en contrepoint d'une autre liste, que je pourrais écrire aussi, de toutes les choses qui m'ont désagréablement surprise au cours des trois derniers mois. Et il y en a tellement ! Une guerre, une dépression, un départ, un échec, des conditions de location de la maison de Belle île qui excluent la présence d'un CHIEN, une dispute, le spectre d'une France ingouvernable ou sous le joug de l'équipe Le Pen... Bref, je me concentre sur les heureuses surprises.)

Choses qui m'ont agréablement surprise au cours des trois derniers mois

Le printemps dans l'Yonne, si joyeux, bourdonnant, buissonnant, oiselant, enchanteur

Les fleurs qui explosent partout dans les arbres et les jardins à Malakoff aussi, la vigueur de la nature en ville

La piscine de Clamart - bon semaine mauvaise semaine, j'y vais, et comme je me sens déliée après ! comme je dors bien ! 

J'ai perdu deux kilos, peut-être pas sans rien faire, mais en tout cas sans me priver (j'ai un peu moins faim certains jours, et on essaie de ne plus boire d'alcool en semaine) ; et c'est un cercle vertueux, comme j'aime mieux ma silhouette ça m'encourage à aller nager et à faire attention à mon appétit, à ce que je mange, pas de manière obsessionnelle mais de manière attentive et attentionnée ! I'll be ready when I'll be ready, c'est un SUPER mantra, c'était vrai pour la piscine, et pour l'attention à mon alimentation côté "prise de poids". 

A part ça j'ai coupé enfin le coiffeur a coupé mes cheveux, ma coupe est devenu un carré qui me plait beaucoup, pfiout, cheveux dans le vent. 

Ma fille a trouvé un stage prometteur dans la boîte de MES rêves ! 

J'ai animé vendredi une formation en présentiel, en chair et en os quoi, dans une entreprise dont j'aime beaucoup les produits car ils sentent boooon ! et les locaux étaient beaux, y'avait même de L'AIL DES OURS dans le jardin, et l'atmosphère était aussi accueillante que les produits sont réconfortants, et ça m'a fait du bien cette congruence ! 

Mon nouveau programme-compagnon, je laisse le temps m'utiliser !! je ne pensais pas 1. que je proposerais quelque chose aussi vite ni 2. qu'il trouverait son public aussi vite - et en plus, mon amie-cliente Laura Wax m'a suggéré de concevoir un mind map pour clarifier et présenter l'offre d'un coup d'oeil, alors ça quelle découverte, j'utilise cet outil quotidiennement depuis 2009, pour ma prise de note et mes brainstormings seule ou à plusieurs, je le transmets dans la plupart des formations que j'anime et alors comment ça se fait, alors que j'ai construit une dizaine de mind maps pour concevoir et construire et communiquer autour du programme, que je n'ai pas pensé à l'utiliser pour le présenter ! 

Ben grâce à Laura, c'est chose changée, j'ai travaillé sur plusieurs versions de mon mind map et je suis arrivée à celle-là : 5 pages en 1 ! Je ne sais pas s'il est beau, je ne sais pas si on voit tout bien comme il faut, et je sais que ça me rend très heureuse de présenter mon petit dernier chouchou, avec mon outil chouchou d'amour ! 

Comment je n'y ai pas pensé plus tôt, ça reste encore un mystère, mais à présent, j'y pense et je m'éclate ! et d'ailleurs si tu as des idées pour moi, pour mieux présenter et faire connaître mes programmes-compagnons, je les prends avec plaisir ! 

Bonne journée ma chérie-chéri ! 

(Et comme je suis sympa, je mets aussi le lien vers la page du programme-compagnon, elle a beau être trop longue... je raconte du mieux que je peux, ça va être joyeux ces balades autour du temps, et de partager ensemble tout notre désir de nous sentir mieux employées par le temps. Moins de fatigue, moins de glande qui nous laisse un arrière-goût de tristesse, et plus de fluidité dans l'enchainement des évènements.

Viens ! il reste encore de la place pour toi. Le programme commence mercredi 11 mai, tu peux donc t'inscrire jusqu'au 10 mai inclus, et le tarif Early Bird lui court jusqu'à vendredi 29 avril. Quelque chose n'est pas clair ou te turlupine ? Demande moi, je te réponds volontiers. Pour t'inscrire ou me poser une ou plusieurs questions, écris moi à [email protected] )

18 ans

- Tu pourrais tenir un blog ?
- Tu m'as regardée ? Jamais, jamais, JAMAIS, je ne raconterai ma vie sur internet. 

Demain, ce blog a 18 ans. 18 ans mon petit ! mon grand ! mon refuge ! mon point de rencontre ! ô toi le brouillon de tous mes livres nés sans éditeur a priori ! 

Je ne savais pas en commençant que ça allait me tenir 18 ans. On ne sait jamais en commençant une histoire, où elle va nous mener. Je sais simplement que j'étais triste, triste de ne plus réussir à atteindre une personne que j'aimais, triste de ne pas réussir à tomber enceinte de notre deuxième enfant - j'avais envie et besoin que quelque chose se passe dans ma vie, que quelque chose réussisse, et aussi, que ce soit quelque chose qui dépende de moi. 

Ecrire - cela dépend de moi, je me pose à ma table et j'écris ce que j'ai prévu ou ce qui me passe par la tête, ou un mix de ce que j'avais prévu ET de ce qui me passe par la tête ! Même pas besoin d'une table d'ailleurs, j'ai écrit dans toutes les positions dans tous les lieux où j'ai posé mes fesses depuis l'âge de 8 ans. Dans le train dans l'avion dans mon bain dans mon lit dans la voiture dans le bateau dans le métro dans la forêt à la plage bref je préfère écrire assise mais à part ça ah oui il faut quand même au moins un stylo avec un peu d'encre et du papier pas encore écrit, mais un téléphone portable fait aussi l'affaire. 

Faire quelque chose qui dépend de moi. A un moment de crise dans ma vie - oui, l'ancien ne me convenait plus et le nouveau n'était pas encore advenu. Quand j'y pense, dans ces moments de crise que j'ai trouvé le ressort d'entreprendre la plupart de ce qui a valu le coup dans ma vie.

Mon vieil et grand amour ne veut plus entendre parler de moi ? je réalise mon vieux rêve de passer un an au Chili.

Mon crunch du moment s'est enfui à la fin de la nuit ? je rappelle mon vieil et grand amour... avec qui nous sommes mariés depuis 22 ans. 

J'arrive de moins en moins à écrire des livres pour les autres, et en plus j'ai la cheville foulée ? je décide de transmettre ce que j'ai appris lance les ateliers de créativité. 

J'entame un bilan de compétence. Un ami me propose de rejoindre sa boîte de formation, une éditrice me propose d'écrire Trouver son ikigai. 

J'ai une rentrée très vide qui s'annonce. Les anges qui m'accompagnent ou God himself, me tannent pour que partage Voilà mes anges. Ce programme compagnon a marqué la naissance de l'Ecole Christie (= l'engagement pris par moi-même de toujours sauf en vacances avoir un programme gratuit ou payant, sur le feu ou élancé) - et les anges ont aidé 80 personnes à définir leurs intentions et à ce que celles-ci adviennent ! 

Merci le vide. Merci le désarroi. J'ai cette phrase dans ma tête, the breakdown makes way to the breakthrough. La dépression ouvre le chemin à l'épiphanie. Commencer à écrire ce blog il y a 18 ans a été pour moi une merveilleuse épiphanie, et la joie c'est de continuer à la vivre tous les jours, presque tous les jours, j'ai fait un contrat avec vous depuis le démarrage, hors week-end ou formation ou vacances, pif, un billet, je ne sais pas toujours ce qu'il va exprimer ce billet mais quelle joie ! quelle chance cet engagement pris. Qui me pose. M'élance. Me soutient. 

Happy birthday to us ! A Emmanuelle, Mélanie,  Amélie, Marie, Marine, Camille, Virginie, Pascale, Laurence, Valentine, Aurélie, Charlotte, Marie-Claude, Valentine, Sophie, Céline, Ingrid, Anne-Sophie, Sophie, Marijo, Martha, Marielle, Marion, Mayou, Catherine, Alice, Anne-Liesse, Julie, Roseleen, Bénédicte, Esterelle, Anne, Sylvie, Anne-Liesse, Christine, Maurine, Louise, Serena, Marie-Dominique, Irène, Marie-Valérie, Caroline, qui j'oublie ? 

Je lève ma tasse de thé (qui est le capuchon de mon Thermos) à toutes mes prochaines crises, qui mèneront à mes prochaines épiphanies. 

Ah oui j'ai besoin de ton aide. Souvent, les gens me demandent de quoi il parle mon blog. Je ne sais jamais quoi répondre. Tu dirais quoi, toi ? 

A propos d'école Christie et de programme compagnon ! En mars commence Je suis ma propre meilleure amie, 9 mois pour honorer ce qui te me nous rend vivante aujourd'hui ! 

je te ramène un échantillon

Oh la la, que je regrette ce temps où j'étais la reine des lettres !

Quand on me demande à quoi j'ai passé mon adolescence (personne ne me le demande en fait !), je réponds (si on me le demandait, je répondrais) : de 11 à 39 ans, j'ai écrit des centaines, des milliers de lettres bien troussées. Oui, c'est une vision un peu large de l'adolescence. Cette période de correspondance intense a pris un sérieux coup dans l'aile quand. Quand j'ai arrêté de bovaryser et ai décidé d'entrer pleinement dans ma vie avec moi ; elle s'est arrêtée aussi quand j'ai commencé l'écriture de Aujourd'hui, je choisis la joie.

Aujourd'hui, quand j'écris une lettre, ou un mail, destinés à une seule personne, j'écris rapide, sec, efficace. Je m'efforce de mettre de la chair, de la tendresse - mais c'est par gentillesse, par politesse. Je pense à ceux que j'aime, ils m'habitent, je suis heureuse de les voir, de leur parler au téléphone - et à présent j'ai du mal à leur écrire. 

Avant la classe de première où j'ai été très malheureuse, il y a eu la classe de seconde où j'ai appris plein de trucs et ai vraiment bien rigolé. Ma classe, la 2nde7, était trop trop trop chouette. C'est là que j'ai connu Pierre... et aussi, Audrey. Nous avons été, pendant un mois, très très bonnes copines. On passait la journée assises côte à côte à un pupitre de deux, dans le 2ème tiers près du fond de la classe, et nous bavardions non stop, soit par oral, soit avec des petits mots. Peut-être que les profs ça les agaçait, et puis ce n'était pas très juste pour Audrey car moi, j'étais assez bonne élève mais elle avait plus de mal à suivre, la preuve, elle a fini par redoubler sa seconde. Bref nous n'avons pas dû rester côte à côte très longtemps, mais pendant le mois qu'a duré notre tocade, on s'envoyait des petits mots, on passait toutes nos pauses ensemble et ça ne nous suffisait pas - le soir venu, nous nous écrivions de longues missives sur des copies doubles. 

Aujourd'hui mère d'adolescentes dont l'une surtout passe une partie de ses soirées à tchatcher sur What's App ou Instragram avec les copines avec lesquelles elle a passé la journée, je me demande Mais qu'ont elles ENCORE à se dire ? 

Et la moi adulte se demande la même chose à propos de la moi adolescente et Audrey, mais que trouvions-nous à nous écrire après avoir passé toute la journée dans la même salle de classe, caillé dans la même cour de récréation, erré dans les mêmes couloirs, et chipoté devant la même assiette viande en sauce brun - rouge mystérieuse - frites cartonneuses ? 

Je n'ai pas de réponse factuelle à cette question, et je me souviens de l'entrain que j'avais à bleuir ces copies-double à l'attention d'Audrey plutôt que d'apprendre des théorèmes ou réviser l'influence de Voltaire sur la France au XVIIIème siècle.

Et le lendemain matin, quel plaisir de s'échanger des enveloppes bourrées à craquer ! Audrey était aussi marrante à l'écrit qu'avec moi. A un moment d'une de ses lettres, elle me dit Bon je dois m'arrêter pour aller pisser, je te ramène un échantillon ? La moi de 15 ans a trouvé cette proposition tellement drôle, qu'elle s'en souvient encore 32 ans plus tard. 

Et puis voilà. Juin est arrivé, les conseils de classe, j'avais trop rien suivi en classe de physique et je ne pouvais pas aller en 1ère S comme le voulaient mes parents, ils ont demandé la voie éco pour moi ; quant à Audrey, on lui a proposé de redoubler sa seconde. C'était présenté comme une chance, deux de nos amis, Pierre et Jocelyn, qui avaient déjà redoublé une classe, ont carrément été invités à intégrer un autre établissement. Nous avons été séparés, chacun pas du tout satisfait du tour que prenaient les évènements, nous nous sommes sentis, le gros des troupes de la 2nde7, comme des cigales qui en avaient bien profité et à qui on demandait brutalement de devenir des fourmis. 

Ça a valu le coup, quand même, cette année de cigales, même si nous sommes plusieurs à l'avoir payé cher. 

Natacha ne répond pas à mes lettres

Chère Christie, j'adore ta newsletter ! m'a écrit l'autre jour Natacha. J'adore la recevoir et je la savoure chaque semaine. 

Venant de toi... que tu t'inscrives déjà, pour la recevoir, et que tu m'écrives ces mots exacts-là, ça a sonné comme une réponse tardive, 35 ans plus tard, une réponse que j'ai attendu tout l'été de mes 12 ans. 

Natacha. Cet été de mes 12 ans, de tes 13, je t'écrivais dans ma tête. Ça coulait toute la journée comme un robinet, quoi ? mes pensées qui roulaient vers toi. Je ne voyais pas l'intérêt de vivre les choses si ce n'était pour te les raconter. Je te parlais en permanence, je ne m'ennuyais jamais puisque j'étais en conversation intérieure avec toi. Et lorsque le trop plein menaçait, pam, je sortais le papier à lettre et le stylo plume qui n'étaient jamais bien loin, et sous la dictée du robinet de pensées je bleuissais des pages et des pages et le bout de mes doigts. Les enveloppes que je glissais dans la boîte jaune étaient épaisses, bourrées de feuilles pliées en 4, oh la la, que j'y mettais de l'amour dans ces lettres que je t'écrivais, et que j'espèrais ta réponse ! 

L'été de mes 12, de tes 13 ans, j'ai attendu tout l'été que tu m'écrives. Je continuais à t'écrire dans ma tête, tentant de réfréner le rythme des lettres réelles et aussi cherchant à trouver une explication à ton silence alors que moi j'avais envie de te parler à chaque instant de veille. Même la nuit, je rêvais de toi, nous marchions dans les champs et parlions et riions sans discontinuer. Une boule cependant grandissait dans mon ventre, quelque chose n'allait pas, je t'avais froissée mais comment ? 

La lettre tant attendue a fini par m'arriver 4 jours avant la rentrée, le 29 août, et là j'ai eu un choc qui ne m'a plus jamais quittée, qui a été même mon premier professeur d'écriture. 

Chère Christie, je te remercie pour tes lettres, je n'y ai pas répondu car je n'y ai à aucun moment trouvé ma place, te lire me donne l'impression que tu t'écris à toi-même en me prenant comme prétexte...

Ma Natacha ! Quelle acuité ! Quelle honnêteté ! Quel besoin aussi de se libérer de l'emprise étouffante de mon amitié, ah ça Natacha a tout fait pour ne pas se laisse étouffer par les lianes de mots et d'attentions et de demandes et de tyrannie que j'ai tenté d'enrouler autour d'elle. 

Quelle claque pour moi de recevoir ces mots à l'intérieur de la lettre tant attendue, ces mots si sincères et si durs - et grâce à l'honnêteté de mon amie j'ai été par la suite et depuis, vigilante à ménager un espace pour mon lecteur. Je me croyais une remarquable épistolière, peut-être en fait ne suis-je qu'une diariste qui tente de se relier à une autre, à un autre aimés. 

Fais moi de la place dans ce que tu écris ! Le reproche déguisé en demande m'a été mainte et mainte fois répété depuis malgré ma vigilance. Evidemment ce sont les personnes que j'ai le plus aimées qui se sont senties ainsi en manque d'air dans mes écrits. Et c'est grâce à Natacha et à ses successeurs dans mon coeur et dans ma vie, que j'ai ouvert le champ de mes lecteurs, avec ce blog, avec mes livres, avec la newsletter. 

J'adore ta newsletter. Qui ne t'est pas spécialement adressée ma Chacha. C'est peut-être cela que tu aimes, y trouver le charme sans y trouver la demande pressante de répondre, de m'aimer finalement, oui tu es libre de lire ou pas, de répondre ou pas, d'entrer ou pas dans ce que propose et c'est cette liberté associée au charme des mots et de ma pensée, que tu chéris aujourd'hui. 

Et je ne sais que faire de ton cri du coeur, j'adore, c'est fort tout de même, ton cri qui vient tellement longtemps après que j'ai fini de l'attendre et de le désirer, 35 ans, c'est long tout de même.