Oh la la ça turbine à la maison. Chimène peaufine ses lettres de motiv' (elle est admise dans un Master Design social et éthique, en alternance, la vibe est très chouette et l'idée de faire une alternance lui plait). On s'amuse, enfin, sérieusement, j'ai envie de fourrer toutes ses qualités dans la lettre mais sans que ça se voie trop !
A l'autre bout de la France, mon bébé de 18 ans dans 10 jours est avec ses copines et tout un groupe de jeunes, au Frat ; elle découvre Lourdes. Elle a organisé toute seule 100 % de ses vacances, enfin, j'ai mis mon grain de sel parci parlà, en accompagnement stratégique, genre, quel modèle de gourde à eau bénite ramener à sa mère et à ses copines !?
Je n'aurais jamais imaginé qu'accompagner de jeunes adultes dans leur autonomie soit aussi jubilatoire.
En fait, j'ai adoré chaque âge de la vie de nos enfants, et chaque étape de ma vie de maman - mon seul mais énorme regret c'est de ne pas avoir eu les 5 enfants que je désirais au départ, ça je ne m'y fais pas. Et à la fois, bon, comme disent les premières intéressées, je ne suis pas la reine de la patience. Et j'en avais tellement marre de passer ma vie chez le médecin. Mais quand même, j'aurais bien élargi l'expérience.
Et à la fois... Retrouver (depuis 10 ans déjà) et de plus en plus, une certaine autonomie. Ah ah ! ça a du bon.
Je me demande comment je vais utiliser ma grrrande liberté une fois qu'elles auront quitté le nid. Parfois je chouine et m'angoisse en me disant comme ce sera vide. Et parfois je me trouve comme devant la vitrine d'un magasin de bonbons et me demande, Aloooooors, je choisis quoi ???
Et toi ma chérie-chéri. Comment as-tu négocié le tournant No more kids at home ? je vais avoir besoin de tes conseils de ta présence et de tes pensées ailées !
Je suis assise à ma table de travail. De gros nuages gris et blancs jettent une lumière triste sur la brique. Par la fenêtre fermée, me parviennent les chants des oiseaux qui n'ont pas peur de l'hiver, et des bruits de camions et de marteaux piqueurs. Ils éventrent les trottoirs de ma rue et des rues adjacentes. Pour égayer l'ambiance, j'ai, à la droite de mon écran, une jacinthe rose en pleine floraison et à gauche, une bougie senteur feu de bois - je ne sens pas l'odeur du feu de bois mais l'idée est agréable.
Je n'aime pas recevoir des conseils non sollicités (et pourtant, qu'est-ce que j'en donne !! je me soigne, et c'est loooong). En revanche, quand j'en demande, je suis avide et attentive de la réponse.
Depuis deux mois, une dame avec laquelle je suis sensée travailler me bat froid. Hier, elle m'a carrément jetée d'un projet. Je n'ai qu'une envie... être très vilaine, créer des cabales... Et au fond de moi je sais que NOOON, on va tous y perdre. Mais la sagesse est enfouie bien au fond, parce que, me faire rejeter, j'aime pas ça, pas du tout. Une partie assez bruyante de mon être crie VENGEANCE ET DESTRUCTION.
Une autre partie, heureusement, murmure Va demander conseil à Nicolas.
Et Nicolas fait quatre choses très malines.
D'abord, il m'écoute. Puis me donne de l'empathie Oh c'est dur ça !
Puis il se tait. Et son silence me laisse de la place pour lui demander conseil. Tu ferais quoi à ma place ?
Et là il me dit ce la partie bonne de moi sait qu'il faut faire mais que la grosse majorité pas constructive, n'a pas du tout envie de faire.
Le mieux, ce serait sans doute de crever l'abcès...
Arghh. Il a raison. Il a raison et j'ai pas envie. Et son conseil me demande de me hisser dans une attitude....
Accueil, écoute, empathie, silence, puis conseil si le conseil est demandé. Et tout ça en 5 minutes, au réveil ! J'aimerais avoir cette sagesse-là quand je suis on the receiving end, enfin, quand c'est moi qui écoute ! (Nico, donne moi de ton fluide !) Et le fait d'être en posture délicate aujourd'hui, me montre, wahou, le courage que mes excellents conseils exigent parfois de ceux qui me les demandent...
En 2020, juste avant le COVID, j'avais pour intention d'aller prendre un café chaque semaine avec une personne hors de mon cercle habituel de fréquentations. Je me disais, "chaque personne que je rencontre sait quelque chose que j'ignore", mais bon, y'a eu le COVID (enfin moi je ne l'ai jamais attrapé) y'a eu les confinements et la distanciation sociale, au lieu de m'ouvrir je me suis carrément resserrée sur les personnes très très proches... et ça m'a bien arrangée car c'est ma pente naturelle.
Mais là ça va faire 3 ans, nous sommes passés avec ma famille par tous les stades dont la joie d'être ensemble et à présent l'immense besoin (cohabitant avec la joie hein !) de nous nourrir d'énergies nouvelles. Et donc je reviens à mon projet de 2020... Et je me demande régulièrement, avec qui aimerais-je prendre un café ?
L'une des personnes à laquelle je pense, avec qui j'aimerais bien prendre un café, c'est Bérangère, mon ancienne collègue. On ne s'est pas revues depuis septembre 1999. C'est elle qui m'a initiée à un pan non négligeable de ma vie.
Je suis tombée dans les habits de seconde main peu avant mes 25 ans. Je travaillais, à l’époque, dans un journal rue du Sentier, au marketing, ne me demande pas ce que j’y faisais, j’ai oublié. L’une de mes collègues à peine plus âgée que moi était toujours super bien habillée, chic, pas affectée, avec des fringues super bien coupées. Un jour à la machine à café je lui ai demandé - Bérangère ! Quel est ton secret ? - T’es libre à déjeuner ?
Et à l’heure du dej, Bérangère et moi avons attrapé un sandwich à la première boulangerie de la rue Montorgueuil. Une fois ledit sandwich englouti, elle m’a entrainée rue Saint Sauveur, une rue perpendiculaire à la rue Montorgueuil – c'est là que j’ai découvert mon premier magasin de dépôt vente - il a disparu aujourd'hui, mais j'y suis retournée de nombreuses fois depuis, chez lui et aussi chez ses cousins, dans tout Paris, à Malakoff, dans chaque ville que je visite. La sélection de ce magasin dont j'ai oublié le nom était exceptionnelle - ou peut-être était-ce aussi l'effet de la nouveauté, mais alors. Je suis repartie avec un pantalon Joseph pour le prix d'un Zara, avec un gilet Jean-Paul Gautier pour le prix d'un Zara - habits que j'ai portés et usés jusqu'à la corde.
Lorsque je regarde les habits que je porte aujourd'hui, seule la culotte je l'ai achetée neuve. Le soutif aussi mais il est multi réparé, ben quoi les affaires que j'aime j'ai envie de les garder. Je médite en ce moment un patwork sur le dos d'un ancien peignoir de Nicolas dont je n'arrive pas à me défaire...
J'adorerais revoir Bérangère, pour voir comment elle a évolué - dans sa carrière, et dans son style vestimentaire ; et pour la remercier de m'avoir si jeune initiée à ces magasins d'habits de seconde main. Cette initiation m'a permise de construire mon style avec des pièces de créateur - pas que, mais aussi - au prix de la mode passe-partout.
Tout à l'heure je parlais au téléphone avec l'une de mes clientes (je suis en train de mener une réflexion avec mes clientes chouchoutes, pour mieux les connaître et comprendre comment je peux les accompagner de mon mieux, avec mon travail). Parmi toutes les choses qu'on s'est dites, nous avons parlé du style - le style vestimentaire. Comment il nous vient, et comment en avoir.
Cette piste me donne envie de réfléchir à comment j'ai développé, comment je développe mon propre style.
La réponse qui me vient c'est - comme pour beaucoup de choses dans ma vie - par imitation. Puis, par essai-erreur !
Ce matin encore, Nico rigolait car j'ai un foulard sur la tête, un bleu marine en coton avec des losanges blancs ; et l'autre jour il rigolait car j'avais un foulard qui nouait ma queue de cheval, un noir en coton avec des roses rouges et doses. Espérons qu'il va s'habituer - je passe beaucoup de temps en ce moment avec mon amie Caroline qui noue superbement des foulards dans ses cheveux ! Et ça me plait beaucoup ce style sur elle, alors j'essaie la même chose sur moi - avec moins de succès, je me sens encore un peu clumsy mais je vais persévérer.
Idem il y a 4-5 ans, j'ai vu Servane porter des salopettes et aussi bon je ne sais plus son prénom, et ça leur allait tellement bien, et je me suis acheté une puis deux puis trois puis quatre puis cinq salopettes, plus une que j'ai piqué à Nico, ensuite j'en ai revendu une (trop serrée) et donné une (trop large), il m'en reste donc 4 si tu sais bien compter, trois à Malakoff et une que je laisse en Bourgogne mais quelle joie d'avoir trouvé ces salopettes qui me vont ! Les marques, Osh Kosh, Cararrt, Adolphe Lafont et une trouvée via une obscure marque sur Instagram, je les ai toutes achetées d'occase sauf la sur Instagram et je les porte "cool" avec un t shirt ou "mimine" avec une chemise ou un petit haut plus féminin, j'adooooore.
Je me suis toujours appuyée sur des femmes dont j'aime le style, je regarde beaucoup et quand un look me plait je demande à la personne chez quelle marque elle s'habille, où elle a trouvé tel ou tel vêtement. Quandd j'étais enfant ou jeune fille, je regardais ma mère, j'adorais lui emprunter ses vêtements. Puis j'ai rencontré ma belle-mère Anne et sa belle-soeur Mariel (j'adooooooore leur style), elles s'habillent beaucoup chez Cotelac. Alors il se trouve que Cotelac est une marque très sous-cotée sur Vinted...
Ensuite, j'ai des marottes - qui me viennent d'on ne sait où. En ce moment, depuis 4-5 ans, j'aime le bleu marine. Ben j'ai plein d'affaires bleu marines que j'égaye avec les fameux foulards ou des chaussettes (je ne porte que des chaussettes d'hommes à carreaux, à rayures ou à pois....ouais ça limite le choix mais ça se trouve...). Pour les chemises j'aime principalement les rayures bleues et blanches, ou les jolis écossais... Et j'ai plusieurs corsages blancs.
Enfin, je trouve par moi-même des vêtements qui me plaisent, et je les rachète quand ils sont trop petits ou usés, dans la bonne taille ou plus neufs. Ma jupe noire de gitane. Ma chemise à carreaux Chattawak. Des trucs comme ça.
Je me suis fait la réflexion, cet été, que je voulais des vêtements dans des formes qui me sécurisent, pas trop moulants, ni trop courts, avec des jolies matières, bref.
Ah et la dernière chose, je me laisse guider par des spécialistes qui me charment. Sur Instagram, Yvane Jacob, Judith Prigent, Sophie Fontanel ont un tel amour du vêtement, une telle science, et elles mettent dans cette chose en apparence frivole, tellement d'intelligence. Que ça me donne à moi aussi envie de continuer à chercher, à chiner, à faire évoluer mon style tel un vaisseau des Argonautes.
Et toi, ma chérie-chéri, comment tu l'élabores, ton style ?
J'ai eu peut-être 9 mois de retard avec Nicolas sur l'ouverture de nos blogs respectifs. Quand j'ai commencé, assez vite il m'a conseillé Le but de ton blog n'est pas de garder tes lecteurs captifs, mais de leur faire découvrir d'autres découvertes que toi tu fais.
J'étais pour ma part tellement surprise d'avoir même des lecteurs, que je n'étais pas tellement pressée de les envoyer ailleurs.
Et puis, je ne sais pas comment, peut-être parce que c'était la chose à faire, peut-être parce que je faisais des découvertes que j'aime partager, peut-être aussi grâce aux liens d'affiliation d'Amazon, ce qui n'est pas la chose que j'ai faite de mieux ET qui me permettait enfin de gagner un petit quelque chose à partir de tous les livres que j'ai recommandés dans mon existence, bref j'ai commencé à mettre des liens et de plus en plus de liens dans mes billets.
Et aujourd'hui je suis super heureuse de le faire. Je n'imagine même pas comment ce serait si je gardais tous ces trésors pour moi.
Sans doute certains trésors ne te parlent pas. Mais d'autres ! je sais qu'ils peuvent changer une vie.
Je le sais, car moi-même j'ai découvert.. Par Nicolas.. Le blog de Swiss-Miss... par qui j'ai découvert Esther Perel... et Jocelyn K Glei... et Cup of Jo !!! Par Esther Perel j'ai découvert Jay Shatty... et par Jocelyn K Glei j'ai découvert des personnes hallucinantes dont Pryia Parker. Austin Kleon. Adam Grant. ROB fucking Walker, l'auteur de The art of noticing !! Et par Cup of Jo ben Cup of Jo est devenue une compagne quotidienne de ma vie de Christie. Par tellement de détails qui tissent la trame d'une vie !! Des TONNES de livres, une crème pour la peau très sèche, mon roule-sèche cheveux, ma crème d'anchois, je ne pourrais pas vivre aujourd'hui sans Cup of Jo.
Je ne sais pas comment je ferais pour vivre sans ces stars dans ma vie. Ni sans Marie Forleo que m'a fait découvrir ma copine Gaëlle, et Julia Cameron que m'a fait découvrir Anna.
Ma chérie-chéri, continuons à partager nos ressources ! à donner, donner toujours, sans nous préoccuper du résultat ! à faire passer, à nous réjouir de ce billard à 1000 bandes, qui amène dans des endroits insoupçonnés whoever needs to read this !
Je te souhaite une merveilleuse fin d'après-midi. Pleine de conscience de tes trésors, de tout ce que tu as à donner en abondance !
La première semaine du mois, c'est celle où j'ai mes rendez-vous "de support".
Une heure avec ma psy. Une heure trente avec mon groupe de supervision. Entre une heure et une heure quarante cinq avec ma believing mirror, Catherine.
Je me demande comment je ferais mon travail d'humaine - accompagner, cuisiner, écouter, animer, écrire - sans ces endroits, sans ces personnes à qui je peux me dire librement. Dire ce qui m'habite, dire ce qui m'habite, parler de mes rêves. (Bien sûr, j'ai aussi mes pages du matin et les rendez-vous hebdomadaires avec Julie, et puis tous les amis et les personnes que j'aime, et la marche ! quelle joie de marcher en cet automne radieux !).
Et puis il y a mon cours de yoga, avec notre professeur, Minh.
Etre accueillie. Etre vue. Voir. Témoigner. Dans un temps long - 18 ans avec Catherine ma psy, bientôt trois ans avec André, 8 ans avec Minh, et mes beliving mirrors je ne sais plus. Mais on voit, elles et ils voient la forêt. Le chemin de croissance et les régressions. Ils et elles interrogent avec moi les évènements, les processus.
Hier soir au yoga - moi qui ne suis pas très bonne, je suis très forte en équilibre. J'adore me percher sur une jambe et rester tranquille comme une cigogne. Ben pour la première fois depuis que j'ai 8 ans, je n'arrivais pas à tenir sur une seule jambe. Je tombais sans arrêt, ça glissait.. J'en parle à Minh... Il sourit. C'est intéressant, me dit-il. C'est tout.
Joie, joie immense de me livrer là où je suis vulnérable, d'être accueillie sans jugement.
Joie de me remettre à ces professionnels hors du commun, joie de bénéficier de leur talent, de leur travail, de leur longue expérience.
Joie de leur profondeur, et de la profondeur de notre lien qui se tisse, séance après séance.
Et joie d'y puiser des idées, des attitudes, des forces, pour vivre ma propre vie et rayonner autour de moi comme un éclatant soleil.
Et toi ma chérie-chéri, quels sont les lieux et communautés qui soutiennent ta joie, et ton travail ?
Par où commencer "mon histoire du jour" ? (Nan parce qu'en marchant, j'ai pensé à plusieurs débuts possibles... )
Premier début. Dans notre famille cette année, il y a deux changements. Le premier c'est qu'Alma devient cheftaine de Jeannettes. Le second, c'est que mon cours de yoga du mercredi soir avec Minh, n'est plus au dojo que j'adore (à côté de la maison, et une salle remplie de tatamis méga confortables) mais dans le gymnase de l'école primaire d'Alma.
Deuxième début. Ah ben j'ai oublié.
Je reprends donc mon histoire là où je l'ai commencée (en ayant entre temps téléchargé tous les documents pour finaliser l'inscription au cours car pour le moment, j'y vais "en candidat libre" comme dirait mon frère. Ils sont cools quand même à Malakoff. Je pourrais passer l'année sans payer, personne ne m'emmerderais. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'aime cette ville et ce cours).
Qui dit changements dans les activités sportives et assimilées, dit besoin de matos et qui dit matos sportif ou outdoorsy, dit Décathlon. (Je suis allée une fois au Vieux Campeur, j'y ai laissé mon PEL. Vu que je n'ai plus de PEL, je retourne chez Décathlon ! magasin préféré des Français et pas seulement à cause des prix). Alma avait besoin d'un sac de couchage bien chaud (et adapté à sa taille elle a un peu grandi depuis l'époque où ELLE était Jeannette) ; moi, d'une seconde brique de yoga et d'un tapis moelleux, vu que y'a plus de tatami trop parfait sur lequel je pouvais étendre ma foutah et dormir comme un loir, mais des lattes de bois dures-dures pour le dos.
Et donc à Décath on trouve tout ce qu'il nous faut, Alma tombe amoureuse de son nouveau sac de couchage en sarcophage et moi j'ai envie de ramener les vendeurs à la maison tellement ils sont sympas. A la place je ramène une brique et un tapis rose pâle qui me fait de l'oeil. Alma me demande, "Est-ce que tu es plus motivée d'aller à ton cours de yoga maintenant que tu as du nouveau matériel ?" Je fais ma blasée, "Bah non, le yoga tu sais j'y vais pour mon dos mais je trouve ça quand même un peu chiant." En vrai, je trouve ça un peu chiant et j'y vais pour mon dos, pour mon prof que j'aime beaucoup et parce que Maman vient aussi.
Et le soir, lors du cours. Je déroule mon nouveau tapis rose et vois qu'il y a une fleur au milieu, et des rosaces tout autour. Je m'assieds, et me sens, au centre d'un mandala. Mon tapis devient le monde, le tout petit monde de ma pratique de yoga, mais un monde de sécurité et d'harmonie. Et moi je m'assieds sur la fleur, au centre de ce monde.
Ce n'est qu'un dessin de fleur sur un tapis Décathlon - et l'impression est forte. Etre au centre du monde. Le monde que je contribue à créer et à rendre plus apaisé, notamment en allant à ce cours de yoga.
Quant à la deuxième brique (pour ceux qui ne font pas de yoga une brique ça sert à s'assoir à s'agenouiller à se stabiliser pour certains exercices).. Oye oye oye, 5 ans que Minh nous recommande d'avoir non pas une mais deux briques, il dit que ça facilite bien des postures. Pff, moi je trouvais que une suffisait, c'était déjà bien assez encombré chez moi. Et je n'arrivais pas à me sentir bien installée quand il nous demandait de nous mettre à genoux. Bon, il m'a toujours foutu la paix. Le cours d'avant j'ai essayé la deuxième brique de ma voisine de tapis de yoga. Ben oui c'était plus confortable la position agenouillée !
Et donc armée de mon tapis et de mes deux briques, j'ai vécu vraiment une séance de yoga très différente des précédentes. Au centre du monde, de une. Enfin capable de m'agenouiller, de deux. Et pleine de reconnaissance pour ce prof qui m'a laissée expérimenter à mon rythme. Jamais il ne m'a dit, "Christie, ta deuxième brique !" Il m'a laissée comprendre toute seule. Et oui ça a pris 5 ans - my problem.
Quelle leçon d'humilité, pour moi la parente, pour moi la coach !
Et toi ma chérie-chéri, tu as changé quoi cette rentrée ?
Je n'étais ni contente, ni pas contente de les quitter pour l'été, l'un en juin, l'autre en juillet. Et c'était booon hier de retrouver André et le groupe de supervision de coaching, et Mihn et notre cours de yoga. Manque à l'appel, mon curé-adoré-parti-éclairer-une-autre-paroisse mais il m'a aussi hier écrit un petit mot pour me donner de ses nouvelles.
Parfois, je m'énerve moi-même, d'être aussi "patricarcale". D'avoir besoin d'hommes pour guider ma vie, pour m'aider à vivre ma vie. L'avis d'hommes, l'aplomb d'hommes, le tutorat d'hommes.
Je me rêve amazone ?
Et depuis que j'ai revu mes deux maestros, et je pense au troisième, mon Padre au loin (enfin, aux confins du département), depuis que j'ai revu mes deux maestros ça circule mieux dans mon dos, et ça circule mieux dans mon être. J'ai ouvert les fenêtres de mon être, à ces 3 hommes-là et leur parole et leurs propositions font voler les papiers entassés là depuis trop longtemps, dépoussièrent la surface de mes meubles.
Il me tend sa carte, - Comme ça si vous avez besoin, vos pouvez m'écrire ou me téléphoner.
Je la fourre machinalement dans mon tote-bag chiens. Je sais comment le contacter ! Il suffit de chercher sur Google Maps Tabac Presse de l'Isle et hop, je tombe sur lui ou sa femme.
Comment un tabac peut-il être le poumon d'un village ? Et même, de toute une série de village, puisque l'Isle est le bourg qui unifie tous les villages avoisinants, car elle est. munie d'une supérette, d'une boulangerie, d'une pharmacie, d'un salon de coiffure, d'un médecin, d'une fleuriste et même depuis le 13 juillet, la boucherie fermée pour chagrin d'amour, a rouvert. Ah et j'oubliais le café super charmant avec sa grande salle lumineuse.
Bon ben dans ce village celui auquel je suis le plus fidèle c'est à Jean-Luc Dubois (et à sa femme... qui tient la boulangerie). J'ai passé l'été à me demander à quoi ça tient, d'être commerçant. Quand je viens acheter mon Yonne républicaine (et souvent un petit jeu à gratter), la boutique est TOUJOURS pleine. Elle est fermée à un seul moment de la semaine... le dimanche après midi. - Vous prenez des vacances ? - Ben non, pas trop, les gens seraient perdus sans leurs cigarettes...
Un jour je suis allée chercher le journal et C'ETAIT PAS LUI. Il avait pour la journée, confié les clés du magasins à une amie ou à sa soeur... J'ai pu toucher du doigt. Elle n'avait Pas le petit mot gentil ni le regard attentif, de connivence. Elle ne me disait pas, si y'avait pas d'Astro Scorpion, -Prenez Verseau, c'est un winner ! C'est comme ça que je sais que mon buraliste préféré est verseau (du 31 janvier si ma mémoire est bonne).
Cet homme (et sa femme la boulangère, tout aussi sympa, naturelle, "venez comme vous êtes"), ils méritent la Légion d'honneur tellement ils se décarcassent pour l'agglomération autour de L'isle, pour unifier le village, tellement ils sont là pour nous.
Et quand j'ai vidé mon tote-bag chiens, j'ai retrouvé la carte qu'il m'a passée. Jean-Luc Dubois, à votre service, y'a écrit.
Ce n'est ni facile, ni agréable, de sentir qu'on déçoit ses parents. Ni évitable, je suppose, si on veut faire ses propres choix. Et puis, on tatonne, on trébuche, les sujets "nous attrapent" plus ou moins. Bref, mon père je crois est déçu que je ne gagne pas davantage d'argent.
Il y a un domaine en revanche où sans doute je ne l'ai pas déçu.
***
Papa a déposé sur ma table de nuit tout une série de cassettes audio, les 101 pour faire je ne sais plus quoi, être plus heureux ou se simplifier la vie, 101, je l'ai appris plus tard, ça veut dire "les bases".
J'étais en pleine crise perpétuelle d'anxiété (c'est peut-être ce que certains appellent la crise d'ado, dans mon cas elle n'a pas consisté à me rebeller contre mes parents mais j'ai plongé dans des abimes de mal être qui m'ont effrayée). Les cassettes étaient les bienvenues, j'ai pris la première, je l'ai insérée dans mon walkman et en avant quand je promenais mon chien de l'époque, qui était une chienne - Bibi. De retour à la maison, je prenais force notes tellement je trouvais ça bien, les principes de ce truc - je les ai tous oublié sauf un, c'était dans un anglais très articulé car destiné à des auditeurs du monde entier.
Quand j'ai eu gobé toutes ses cassettes, Papa m'a donné des livres de self help, toujours en anglais - j'avais 15, 16 ans et depuis l'âge de 14 ans Maman m'avait mis des Agatha Christie entre les mains et je lisais l'anglais, voilà, sans me poser de question, je comprenais la moitié du propos et encore tout était un peu flou, mais le sens général me parvenait car le sujet m'intéressais, et j'aimais la voix des auteurs.
A l'âge de 20 ans, j'ai vu mon Papa s'enthousiasmer pour l'un de ces livres, L'intelligence émotionnelle, au point d'en créer un séminaire pour ses clients !
Et je ne sais plus quand il m'a dit, N'arrête jamais de lire de tels livres - de la non-fiction qui va te faire réfléchir sur ta vie, t'aider à progresser. Toute ta vie, tu as intérêt à apprendre, à progresser, à sortir de "qui tu crois que tu es". A travailler sur ton caractère.
Sur le coup j'ai pensé que c'était un peu loin, toute ma vie, un peu beaucoup. En mon fort intérieur, je lui ai répondu On verra.
Et puis après les livres que lui m'a passé, j'ai trouvé les miens propres, ceux qui venaient étancher une soif très profonde, et alors oui j'ai su que jamais plus je ne m'arrêterais de chercher de tels livres qui étanchent la soif et qui m'accompagnent, et me font sortir en effet, par le haut, de la Christie limitée que je croyais que j'étais.
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