Take your broken heart, and make it into art.
Cette phrase de Carrie Fisher, a présidé à la création de maviesansmoi il y a 20 ans et 2 jours, le 24 février 2004. Elle est toujours un moteur - l'un de mes moteurs, j'ai aussi fait la promesse (broken heart ou pas broken heart) de venir écrire ici chaque jour "de pas vacances, de pas formation".
L'autre moteur bien sûr ce sont tes yeux, ton coeur, tes mots, la certitude de ton passage ! la rencontre de nos âmes et de nos vies.
Je ne sais même plus dire tout ce que ce blog m'a donné, me donne. C'est fou. C'est trop ! Et je repense à la phrase d'Anne-Sophie Najda, que j'ai connue... grâce à maviesansmoi, elle dit Si tu es là pour le yoga, le yoga sera là pour toi. Cette phrase se vérifie pour le yoga et moi, mais en vrai, elle se vérifie pour toutes les disciplines qui dépendent de moi. En ce moment par exemple - j'y suis pour le dessin - et le dessin est là pour moi (même si, comme mes mouvements de yoga, mes dessins sont maladroits ; je crois en leur consistance).
Happy 20 ans ma vie sans moi ; ma toile de Pénéloppe ; mon lieu d'élaboration et de rencontres ; mon lieu de questionnement - l'un de.
Depuis que je commence à écrire sur ce blog, beaucoup de mes amis et personnes dans ma vie réelle, m'ont dit "Comme tu t'exposes !"
A l'aube de mes 20 ans (des 20 ans du blog), j'ai rencontré en chair et en os, Philippe Mangeot, qui sur son compte instagram en dit (me semble-t-il) tellement plus que moi. Bref je le lis depuis 5 ans peut-être et il m'a plu d'emblée et j'étais fort heureuse et trouillarde de le rencontrer - après une longue fréquentation via nos écrans, c'est pas sûr que la rencontre se produise lorsque l'on partage le même air. J'aime ce qu'il écrit et j'ai adoré découvrir sa maison et "le fréquenter" pendant cette heure et demie que nous avons passé ensemble. J'étais triste de repartir, ça faisait longtemps que je n'avais pas été si triste de quitter un inconnu - qui ne l'était pas tout à fait puisque ses textes se gravent dans ma tête - pas tous mais certains.
En l'écoutant, en le regardant mercredi quand nous étions dans son salon, puis ensuite, je me suis demandé pour la première fois "que ne dit-il pas ? que ne partage-t-il pas ? " sur Instagram.
En l'écoutant, en le regardant, en pensant ou disant "Ah ça oui je me souviens c'était quand vous..." et mon souvenir faisait référence à un post ancien ou pas si ancien dont les détails s'étaient gravés dans ma mémoire. Je me suis demandée à quel point ça lui plaisait ou lui déplaisait d'avoir en face de lui une admiratrice, qui avait l'impression de le connaître parce qu'elle le lit fidèlement depuis 5 ans - mais alors, je ne sais même pas ce qu'il boit au petit dej ni la marque de son dentifrice ni s'il a des intolérances alimentaires, je ne connais même pas son plat préféré. (Ah ben tiens, l'un de ses angles morts est qu'il ne parle jamais de bouffe, ni de pratique sportive ! Philippe a un corps, corps désirant ou souffrant, mais pas corps se sustentant ou suant pour rester souple ou pour le simple plaisir du mouvement).
Voilà, toutes ces questions et réflexions en miroir m'ont parlé de mon lien à ce lieu, à ce blog. De mes propres angles morts - différents des siens. De mon rapport à vous, des rencontres où la personne en face, à tout ce que je dis, me répond "oui je sais je l'ai lu dans ton blog" - et alors j'ai envie de partir en courant ou de mettre mes mains sur mes oreilles. Cette rencontre m'a fait penser à la profondeur de la tendresse que les mots lus chaque jour peuvent induire, la manière dont la séduction opère par les histoires avant d'opérer - ou pas - par les corps.
Ma chérie-chéri- même si la pluie, même si la mélancolie, je te souhaite un lundi resplendissant ! Et si ton heart est broken ou même à moitié broken.. tu sais ce qu'il te reste à faire !
Pour en revenir à ce blog - avec sa modestie, avec sa consistance, avec sa diversité et son honnêteté malgré les angles morts (décidés ou involontaires) - je crois bien que c'est pour le moment, l'oeuvre de ma vie !
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