maviesansmoi

la consolation

Bonjour ma chérie-chéri...

A l'heure où je t'écris, mon grand bébé dort encore dans son lit de jeune fille. Ce soir, elle dormira pour la première fois dans sa chambre d'étudiante à Versailles. 

A l'heure où je t'écris, mes jambes sont recouvertes d'un jean alors qu'on est encore au mois d'août ! Mais j'avais trop froid (et puis j'avais envie pour aujourd'hui d'un look jean + sandales).

Hier, j'ai beaucoup pleuré (pas facile de pleurer en cachette de ses enfants, merci le vélo, merci les copines au téléphone au café dans la rue, qui me tiennent le crachoir et la main ; merci Nico qui... est toujours avec moi après 30 ans d'amitié d'amour de calinous de partenariat d'engueulades de discussions profondes triviales de petits plats fameux de miasmes de films séries musiques rires et de parentage et de voyages et de beauté partagés). 

Ce qui me console. 

• Le yoga du matin, dans le jardin pieds nus dans l'herbe, ou dans la clarté du rebord de fenêtre.
• Les amis-voisins qui viennent apéroter diner ce soir. 
• Les trucs à régler (chaudière, assurance, vélo à réparer)... qui se règlent ! 
• Voir comment mes filles gèrent ! le tri le rangement les affaires qu'elles emportent... 
• Bon ben, mes copines bis et mon Nico rebis !
• Hush qui caline, qui joue, dont les ongles font tic tic tic sur le parquet 
• Venir écrire ici obviously ! 
• Et puis la certitude que - même si une étape ADORéE de ma vie est en train de se terminer, une autre étape que je vais aimer aussi, commence. L'excitation de l'inconnu et des recommencements. Je n'ai pas l'intention de me renfermer sur mon chien + mon mec + ma santé... Je vais tenter plutôt d'OUVRIR le champ des perspectives ! 
• Je pense aussi aux deux pies qui sautent et qu'on a observées l'autre soir avec Alma, feliz de la vida les pies - ce qui me console c'est la perspective de toutes les explorations et les ressources de la marche, de la nature, qui seront à ma disposition tant que je pourrai marcher regarder et m'émerveiller. 

A part ça, je carbure à mon cocktail de fin d'été : 4-5 framboises ramassées dans le jardin + deux bouchons de vinaigre de cidre + une cuiller à café de sucre. Je touille je touille je touille et j'allonge ce sirop à l'eau fraiche - si tu aimes l'eau pétillante ça doit être bon aussi. J'adoooooore ça ! 

Et toi ma chérie-chéri, de quoi as-tu besoin d'être consolée ces jours-ci ? et qu'est-ce qui te console ? 

la chaine du stop

Un matin de la fin juillet, Chimène et moi avions ramené nos vélos de loc chez notre loueur habituel à Sauzon, c'était notre dernier jour. On a tenté de faire du stop pour rejoindre notre village - et on a bien dû marcher un quart d'heure avant qu'une voiture ne s'arrête. 

Le conducteur, un homme (pas mal) d'à peu près mon âge, accompagné de ses deux filles de 12 et 8 ans environ, a fait le détour pour nous raccompagner jusqu'à notre village. D'habitude les conducteurs nous laissent à un croisement et on fait le reste à pied ; lui était curieux de découvrir un nouveau village et il voulait être sympa. 

Un après-midi de la mi-août. Vers 17 h, gros cagnard à Sagone, en Corse du Sud. J'étais partie en voiture, au Super U, acheter des amandes et snacks pour la rando du lendemain ; à l'aller je croise deux auto-stoppeuses en plein soleil. - Vous allez où ? - A Vico !  (le village à 20 minutes, bien plus loin que mon Super U). Quand je repasse 1/4 d'heure plus tard, les deux jeunes femmes étaient toujours là. J'ai fait demi-tour et zou, je les ai emmenées en bas de chez elles, à Vico. 

Les filles n'en croyaient pas leurs yeux. 

J'ai essayé de leur expliquer mes parents qui ont dès les 17 ans, traversé des continents en stop. Puis moi, qui dès 3 ans (avec mes parents, obviously), ai voyagé aussi en stop (à Belle île justement, car mes parents ne passaient pas leur voiture). Puis à 21 ans le Chili en stop, et à 23, un peu de stop au Brésil avec Nico. Et aujourd'hui ce sont mes filles qui se déplacent (pas complètement ni souvent mais quand elles le peuvent, quand c'est pratique - notamment à Belle île !) - en stop. (Elles reçoivent de ma part 1000 recommandations qui leur font lever les yeux au ciel, notamment sur leur tenue et sur leur attitude ; moyennant quoi, elles n'ont eu aucun problème). 

Alors oui, je suis encline à véhiculer des jeunes filles ou femmes ; et parfois des garçons - surtout quand ils ou elles sont propres sur eux ; surtout quand j'ai passé ma voiture ; surtout quand je suis seule ; surtout quand j'ai le temps.

Quel luxe les vacances ! 

Et toi, comment aimes-tu te déplacer ? 

Bon aprèm, ma chérie-chéri ! 

***

Hi hi, samedi matin arrive Plenty of paper, la lettre toute fraiche dans ta boîte aux mails, qui accompagne fort bien le café / le thé / la tisane de romarin ! le p'tit jus de pamplemousse freshly squized.

"Merci ! Merci Christie pour tes Plenty of paper et autres textes lettres ateliers….!!!! Ils nourrissent, réveillent, mettent en chemin un peu beaucoup à la folie selon les jours... Souvent tu dis si simplement si vrai ce qui fait écho au plus profond que ça le réveille et l’amène au jour vivre sa vie et se partager peut-être plus loin" m'a écrit Marie.

Si tu veux la recevoir, tu peux t'inscrire ici. Je serai très honorée de te l'adresser. Et si tu la reçois déjà et que tu as envie de la partager avec une copine ou une fille ou une soeur ou une mère : goooo ! Trobien !

erreur fatale !

Bonjour ma chérie-chéri, 

je t'écris depuis mon bureau, avec l'estomac qui gargouille.

Je ne sais pas si tu es familière de Mercrury retrograde... c'est un laps de temps qui dure entre 3 et 6 semaines, 3 ou 4 fois chaque année, où la planète Mercure "double" la Terre et nous envoie toute la poussière de la route à la figure. Ce que disent Susan Miller mon astrologue et toutes les personnes qui s'intéressent à l'astrologie, c'est que cette période nous trouble la communication, compromet les entreprises nouvelles et faut surtout pas lancer un produit ou acheter un objet couteux genre une voiture, quand Mercury est retrograde. Mercrury retrograde signe aussi des complications dans la communication - attention aux embrouilles. 

Mais c'est aussi le moment idéal, explique Susan Miller, pour relire, trier, revoir, revisiter - bref, ne pas envisager des plans pour le futur qui seront amenés à bouger de manière bizarre, mais se retourner sur le passé et en tirer les leçons. 

Tout ça pour dire que. Je décidai dimanche de ne pas me laver les cheveux dans notre maison en Bourgogne. Ça peut attendre un jour me dis-je. J'avais envie du shampoing aux orties qui se trouve sur le rebord de la baignoire de la maison à Malakoff. 

Mais hier, rentrés, pas d'eau chaude. Je termine depuis quelques mois mes douches à l'eau froide... Donc pas trop de problème pour me laver complètement à l'eau froide... mais les cheveux j'arrive pas. J'appelle le chauffagiste qui nous a installé la chaudière... il me coache à distance depuis les montagnes de ses vacances au Portugal, où ça ne capte qu'en levant les bras... on essaye 18 manips, on ne trouve pas ce qui cloche...

Et hier soir en rentrant, Nico a compris. 

Depuis des années on a un rat dans le compost. Et ben, après des années de grignotages du compost, il s'est mis à grignoter les fils de notre chaudière. 

Et il a fait ça pile quand Mercury est devenu retrograde. 

Je ne sais pas QUAND je vais pouvoir me laver les cheveux. (Peut-être faire un saut dans la douche des voisins ? ou opter pour une cure de sebum de circonstance - cette cure a fait tellement de bien à ma chevelure lors du premier confinement - j'ai tenu 12 jours et depuis, je les perds beaucoup moins. Faut dire aussi que je suis passée un lavage sur deux, au shampoing solide.)

Et toi, tu as déjà expérimenté l'influence retrograde de Mercure ? Ou tu ne crois pas à ces trucs-là ? 

Bon appétit ma chéri-chérie !

la verveine

Bonjour ma chérie-chéri ! 

How was your week-end ? J'ai passé le mien à crapahuter dans notre jardin de l'Yonne (fallait ramasser des prunes et des pommes et du raisin et débiter des noisetiers et faire la sieste dans les grands relax Lafuma bref Nico Hush et moi on n'a pas arrêté !) ; puis j'ai été piquée par un taon, en tout cas à un moment samedi soir mon index droit s'est mis à enfler enfler enfler et ça ressemblait à une boursouflure de piqûre de taon. L'index n'a commencé à désenfler que cette nuit, quand de retour à Malakoff j'ai mis la main 1. sur la Bible des Huiles essentielles de Danielle Festy, et 2. sur ses conseils, j'ai badigeonné mon doigt d'huile essentielle de lavande aspic et j'avale granule sur granule d'apis mellifica 9ch. Bon ben ce matin le doigt avait dérougi, dégonflé et ne me faisait plus mal. Il est encore un peu grassouille alors je continue à gober mes granules et à sentir la lavande - mais je ne crains plus l'amputation ! 

J'avais pas prévu de passer la journée sur mon gros doigt qui m'a fort inquiétée et qui revient à la normale, mais plutôt d'écrire à partir de ma verveine. Celle que j'ai coupée 20 fois cette été, oh pas toute d'un coup, en plus on en a plusieurs pieds, deux en pots, deux en terre, cette année en la taillant pour l'hiver j'ai mis quelques branches taillées dans des pots de terre et une des boutures a pris et devient une belle plante. Bref quand je récolte ma verveine je coupe "les pointes", c'est-à-dire les têtes, des branchouillettes. Je les mets à sécher et ensuite je les mets dans des sachets de fruits et légumes que j'offre à mes copines. 

Ce qui se passe, c'est que plus je taille ma verveine, et plus elle s'étoffe. (Le plus souvent, je coupe au niveau d'un noeud qui a lui même des bourgeons de branches ; en la taillant, je donne de l'énergie aux nouvelles branches qui vont pousser). 

Comme j'aime cette image et cette réalité : plus je coupe (et plus je donne) et plus je reçois et plus je suis en mesure de donner ! 

Toutes les ressources ne sont pas renouvelables comme la verveine.
Et il y en a tellement qui le sont !!!
Je pense à la gratitude (plus je remercie et plus je me rends compte de ce qui va bien dans ma vie et plus je l'amplifie) ;
je pense à l'amour (plus je donne de l'amour et plus je l'éprouve) ; 
je pense à "recommander un livre un produit un service que tu aimes, partager une idée ou un feed-back, une recette de cuisine" ! Sooo many things ! 

Et toi ma chérié-chéri, de quoi disposes-tu en abondance en ce moment ? 

 

 

Christie yogi

Namasté ma chérie-chéri !

Je viens de faire mes 12 minutes de yoga - 3 salutations au soleil, un "équilibre-arbre" sur chaque jambe, sur mon tapis-monde installé le temps de la séance face à la fenêtre grande ouverte du balconou. Je n'en reviens pas d'avoir "tenu" toute la semaine dans cette pratique quotidienne ! En 40 ans de yoga, hé oui, c'est la première fois que je transforme (sans effort, très naturellement) le yoga en pratique quotidienne. Je prévois de l'enrichir dès ce week-end en Bourgogne, avec l'aide de ce super livre qui propose pleins d'enchainements coooool : Le yoga face. (Ouais, je sais. The title sucks, mais le livre est GENIAL super bien expliqué très très riche et adapté à une pratique personnelle. Moi j'y arrive pas trop avec les tutos...). 

Les gens me croient rarement quand je leur dis que je suis yogi depuis 40 ans. C'est que je suis très cambrée ; et en cours de yoga, assez cancre. I mean, lorsque je suis inscrite à un cours j'y vais chaque semaine, je manque très peu de séances ; mais dans ce cours, je dors parfois, je fais les postures à la one again et je ne laisse pas trop le prof me corriger. Fous moi la paix, lui clame mon attitude et parfois mes paroles s'il insiste. 

Pourquoi je m'entête à suivre des cours de yoga alors, au lieu de faire de la zumba qui me feraient sans doute bien plus marrer ? 

J'ai essayé la danse, plusieurs fois dans ma vie, et au delà du fait que je ne suis encore moins douée que pour le yoga, 1. ça me fait moins de bien voire je sors du cours énervée et 2. j'ai toujours trouvé des profs de danse pas terrible. C'est-à-dire gentilles mais sans fond apparent - la profondeur y est sans doute mais le format du cours ou mon rapport à la danse, ne me l'ont pas laissé percevoir. Ah si une fois en 6ème avec Gisèle ma prof d'EPS et là c'était géniaaaaal la danse. Mais bon à la fin de mon année de 6ème Gisèle a quitté le collège pour rejoindre son Béarn d'origine. 

Alors que mes profs de yoga, tous ont une profondeur, une attention aux autres, à moi, une tendresse, une sagesse et une sagacité - tout ces qualités passant par le ton, les gestes, de manière mystérieuse et qui m'apaise et me nourrit. 

C'est Maman qui m'a initiée au yoga, sur la plage ; elle en faisait après le boulot, pour se calmer et se détendre ; à la fin de la journée, quand le soleil baissait sur la plage, elle me montrait le loin qui s'étire à quatre pattes, ou l'équilibre sur une jambe. Elle avait un super livre, Faire du yoga avec ses enfants (un nom du genre, c'est pas le titre exact). Je le lui ai piqué mais où est-il passé ??? Aujourd'hui toutes les deux, on suit le même cours à Malakoff. Ce qui me pousse à continuer et à accentuer cette pratique ? Et ben quand je n'en fais pas, j'ai mal au dos - très mal au dos. Je dors mieux aussi lorsque j'ai une pratique régulière, même juste le cours hebdomadaire. C'est sympa d'avoir une activité avec Maman, et toutes les deux nous sommes très attachées à notre prof, Minh (c'est d'ailleurs presque un problème, y'a une autre prof très bien à Malakoff mais j'aime tellement Minh que je n'ose pas aller tester un cours de l'autre prof.... débile non ?). 

Maman et moi avons aussi été très marquées par les corps de mes deux grands-mères : l'une a fini bossue, l'autre perclue de rhumatismes - toutes les deux on s'est dit, Nous on ne veut pas ça ! Maman nage randonne fait des trucs pas possibles, et moi, je me maintiens et me redresse dès que je me sens pfiout m'affaisser. Pour le moment, pas de bosse à l'horizon, ni chez l'une ni chez l'autre ; quant aux rhumatismes, à part les douleurs de dos qui reviennent dès que j'arrête mes étirements yogis plus d'une semaine - y'en a pas. 

Et toi ma chérie-chéri ? As-tu installé une pratique quotidienne de sport ? (Ouais bon OK, appeler le yoga un sport.... mais bon....) Comment tu t'organises ? 

La photo a été prise par Alma, au moment des cours à distance que Minh nous a proposés après le 2ème confinement ; ces cours ne m'ont pas du tout convenu, j'ai été cancre de chez cancre, je consultais mes mails entre deux postures....  et puis j'ai retrouvé les cours "en présentiel" et tout s'est remis en ordre. 

***

Ah oui, et aussi, demain matin reparait Plenty of paper, ma lettre toute fraiche avec le café / le thé / la tisane de romarin du samedi matin ! "quel bonheur ta lettre, elle fait un bien fou !" m'a un jour écrit André. Si tu veux la recevoir, tu peux t'inscrire ici. Je me sentirai très honorée de te l'adresser. Et si tu la reçois déjà et que tu as envie de la partager avec une copine ou une fille ou une soeur ou une mère : yesse ! merci. 

in awe with dresses with pockets

Ce matin j'ai mis ma robe bleue, celle que j'avais prévu de donner et puis Alma m'a dit Non non elle te va trop bien ; je l'ai écoutée et j'ai bien fait car je la porte souvent. Cette robe a des poches. Avant de partir faire notre tour du matin avec Hush, j'ai empoigné les graines de nigelles coupées la veille dans tous mes pots, et les ai mises dans les poches de la robe bleue. Puis ni vu ni connu, au gré de notre balade, j'ai semé les graines dans des touffes d'herbes du pâté de maison. 

A nous la nigelle au printemps ! 

Et toi ma chérie-chéri, tu mets quoi dans tes poches ? 

a sense of direction

Ma chérie-chéri, je t'écris... revenue de ma nage, comme "être en nage", bien à l'ombre dans mon bureau ! De retour de la mairie pour déposer le dossier pour renouveler mes passeports et cartes d'identité, j'ai continué à réorganiser mon balconou... qui lui est en plein soleil... ça fait du bien de nettoyer et agencer et arroser et ajouter du compost et voir que les feuilles se défroissent et les tiges se redressent ; et moi, j'ai eu super chaud. 

Je repense à ce que tu m'as écris hier, Thaïs, que j'allais certainement trouver à m'occuper. 

Cette phrase me perturbe car elle met le doigt sur l'une de mes appréhensions ; pas celle de ne pas être occupée, non, au contraire - celle de m'éparpiller dans des tonnes d'activités, sans forcément qu'elles soient justes "en profondeur". Car les enfants - je le vois bien, aussi, dans les formations que j'anime sur le juste usage de son temps - ils nous aident à savoir ce qui est prioritaire dans nos vies : eux. Quand on n'en a pas, ou plus dans sa vie au quotidien - c'est beaucoup plus difficile de dire non à plein de stimulis, intérieurs et extérieurs. 

Alors oui, j'ai plein d'idées pour mon année prochaine et pour le reste de ma vie (et des envies, et des contraintes aussi) ; mais ce qui me questionne, c'est Saurai-je discerner ce qui est juste ? (Un peu tu sais comme les jeunes retraité.es qui ne savent plus où donner de la tête !). 

Comment tu fais, toi, ma chérie-chéri childfree, pour t'approprier ou te réapproprier ton temps ? 

ça va être super pour toi !

Ma chérie-chéri, 

je t'écris depuis mon bureau dans lequel le soleil entre le matin, c'est encore un soleil doux et heureux de nous accueillir nous les réveillés. La radio du voisin (RMC) joue à plein tubes et sort de ses fenêtres ouvertes, entre par nos fenêtres ouvertes ; je me dis d'ailleurs, c'est mal RMC, juste, y'a beaucoup de pub. 

Un après-midi, quand les filles (mes filles) étaient toutes petites, je suis allée voir Maman avec elles ; j'étais très fatiguée et je me suis allongée dans mon lit d'enfant et d'adolescente pour faire une sieste. Quand je me suis réveillée, les filles jouaient toujours avec Maman, ou prenaient leur goûter, enfin elles étaient bien occupées alors discretos j'ai sorti de mon sac le polar que j'y avais emmené (sans doute un Fred Vargas) ; et j'ai lu tout l'après-midi, dans le lit de mon enfance. 4 ans que ça ne m'était pas arrivé ! 

A l'approche du départ de mes bichettes (Alma quitte la maison le 1er septembre, je pars accompagner Chimène à Bruxelles le 10), je me demande tranquillement par quoi je vais, nous allons remplacer enfin pas remplacer mais occuper de manière juste et heureuse, tout l'espace qu'elles prenaient. Hier j'ai croisé mon copain Isaac (c'est le patron du pressing où on va chercher et déposer nos colis Vinted) et il m'a dit d'un ton super chaleureux, Tes filles partent ? tant mieux, ça va être super pour toi !

J'ai adoré qu'il me dise ça. 

En Corse, l'oncle et la tante de Nico qui occupaient la maison avant nous avaient laissé leur tapis de yoga ; j'en ai profité, 2 ou 3 matins, pour me remettre aux salutations au soleil et faire ces petits équilibres que j'aime tant, sur la terrasse. Et ça m'a donné tellement d'énergie ces 10 minutes du matin, que j'ai décidé de continuer à Malakoff. A 7h30 tout à l'heure, j'ai sorti le tapis de yoga, bousculé le valet (qui porte des fringues pas portées depuis Mathusalem) et zoup, trois salutations et deux équilibres devant le balconou et dans la fraicheur du matin. 

Oh oui mon ami Isaac, j'ai envie de la croire ta prophétie ! Et d'habiter dans la joie et le sens ce temps (et cette place) récupérés. 
Et quelle merveille quand même que "ces liens faibles", le voisin dont la radio nous envahit et qui est content de nous voir rentrer, celui qui a la clé de la maison et rentre le paquet reçu en notre absence, l'épicier chinois qui remarque que je suis bronzée, et mon pote Isaac et sa bonté et sa sagesse. Quelle joie de retrouver mon voisinage ! 

Bonne journée, ma chérie-chéri ! Et toi, quelles nouveautés as-tu introduit dans ton emploi du temps ? 

la créativité quotidienne

Coucou ma chérie-chéri !

Comment vas-tu en ce lundi ? 

On est, ici à Malakoff, en pleine canicule (et encore avec nos 29 degrés c'est 11 degrès de moins qu'à Montélimar !!!) ; d'après mon appli météo, les températures vont encore monter jusqu'à mercredi - après ça redescend, ouf. Assise à mon bureau, dans une robe "de travail", je me sens loin de ce mercredi dernier d'où je t'écrivais depuis mon bateau lit corse ! Comme à la fin de chaque été, j'appréhendais notre retour avec curiosité et l'envie de faire... bon et comme souvent, la réalité que je retrouve, au moins les premiers jours, me grimpe sur le dos, tu le vois le ménhir d'Obelix ? Cette année les plantes ne sont pas mortes de soif mais le jardin est devenu une jungle, les tomates n'ont pas mûri, et nous sommes ensevelis sous des montagnes de linge à laver. 

Je ne sais pas pourquoi je me noie dans un verre d'eau, moi qui ai tellement aimé m'élancer dans la mer cet été et dans la rivière l'été dernier. 

Ce qui m'aide dans ce retour, ce sont... mes rendez-vous. Ce matin je parlais à deux de mes clientes, demain matin je parle à ma coach. Rentrer pour être en lien avec des personnes de ma sphère professionnelle, importantes pour moi. 

Ce qui m'aide dans ce retour, ce sont... les gestes de création "faciles". J'ai dessiné un autoportrait de cette moi chiffonnée. Je viens écrire ici. Je vais préparer un gâteau avec les pommes tombées de l'arbre. 

Ce qui m'aide à revenir, ce sont les projets de boulot que j'avais laissés tout beaux en partant, et que je commence à retricoter patiemment, en attrapant délicatement les bouts de laine que je retrouve. 

Ma chérie-chéri - je me pose tant de questions, tant de questions ! Et je trouve (aujourd'hui) si peu de réponses ! 

Et toi - comment tu rentres ? 

 

(Nous sommes rentrés de Corse en trois jours, par Nice, et par Lyon... que c'est beau les voyages !). 

une chose que j'ai faite pour faciliter la transition vacances / pas vacances

Ma chérie chéri, 

Comment vas-tu ? Où en es-tu de ton été ? Rentrée chez toi ? tu viens juste de partir ? Au milieu des vacances ? ou sur le point de t'envoler ? 

Je t'écris quant à moi... depuis mon bateau-lit, notre bateau lit à Nicolas et à moi dans la maison de Corse. Les draps blancs sont encore éparpillés pour laisser le lit respirer, j'ai balayé la chambre ; par la fenêtre ouverte, j'entends le ressac des vagues sur les rochers. Par la porte ouverte, j'entends les enfants qui rangent la vaisselle du petit dej, avant de préparer un tiramisu. Des casseroles de pommes de terre et d'haricots verts sont sur le feu pour la salade du déjeuner. Ma belle-mère (et nous les enfants qui l'aidons comme on peut) nourrit matin midi et soir, 13 personnes - et jusqu'à avant-hier on était 18. 

Nico les filles l'amoureux (d'une de mes filles) le chien et moi, repartons demain soir - bateau pour Nice, puis Vence, puis Lyon, puis Malakoff. C'est la dernière ligne droite des vacances et aussi la dernière ligne droite avant que mes poussines ne s'envolent du nid. J'ai l'impression de ne pas avoir profité d'elles suffisamment, ni pendant ces vacances, ni au cours des 21 dernières années ; et je suis pourtant bien décidée à embrasser dans la situation (leur départ, le vide laissé par leur départ, les espaces libérés par leur leur départ) ce qu'il y a de bien pour moi et pour nous, Nicolas et moi. Je vais aussi chercher à réadopter, adapter mon rôle de mère, ne pas lâcher complètement l'affaire une fois qu'elles seront loin de moi au quotidien. Bah oui c'est une tendance que je sens pointer, "vous j'avez plus besoin de moi, je vous oublie". 

Je me demande comment je vais vivre cette transition : vacances / pas vacances, et mère de près / mère de loin. 

Une chose que j'ai faite pour me faciliter la transition vacances / pas vacances, c'est ma myriade de petites actions administratives avant de partir - c'est au moins une perspective de pas drôle qui m'attend au retour. J'aime (quand j'ai l'idée) faire des choses aimables pour la moi du futur - notamment, pour faciliter la vie de la moi en transition ! Et je réalise à quel point les transitions sont inconfortables pour beaucoup d'entre nous.

Et toi, ma chérie-chéri, comment vis-tu les transitions ? et comment te les facilites-tu si le besoin s'en fait ressentir ?