Et me voilà de nouveau posée sur le bleu jean du couvre lit de mon bateau-lit - pour un moment pas long, ensuite j'irai débiter la suite du petit bois et ranger quelques bûches dans le bûcher ; faire un bouquet d'iris et de lilas pour ramener à Paris ; défaire les lits, laver les draps pour nos invités qui peut-être viendront à l'Ascension. Et peut-être ensuite j'irai acheter le journal, au village, à 5 kilomètres.
Les plans se font, et se défont - nous repartons demain à Malakoff, car un enterrement nous attend vendredi dans la banlieue de Brest... Ma belle-soeur dit adieu à Yvette sa maman chérie...
Ma chérie-chéri, je me sens reposée et vide de mots, c'est tellement rare, Si tu n'as rien à dire, ne dis rien ? Et je pense à la tradition juive de la Shiv'ah, où les proches de l'endeuillé ne doivent pas le saluer en premier, et se mettre en position d'écoute et d'accueil des paroles de l'endeuillé...
Oui ces jours ci je suis pleine des mots des autres - les lettres de motivation de Chimène, et les prières pour la messe d'Yvette, et ce livre extraordinaire que je lis pas toute la journée mais quand même une heure ou deux la nuit quand je ne dors pas, et un petit peu l’après-midi... Je l'ai bientôt fini, et je suis triste, et je sais aussi qu'il m'en reste plein d'autres de cet auteur à lire et je viens tout juste de le découvrir !
Ma chérie-chéri - je file - et te dis à bientôt !
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