maviesansmoi

de quoi j'ai faim ?

Bonjour ma chérie-chéri !

je t'écris depuis mon bureau, ouille aille ouille ça caille ce matin, ça caille et ça menace de pleuvoir et malgré le gilet, le foulard, le collant (j'ai mis la mini-jupe), j'ai froid. 

Cette semaine
j'arrête pas de me poser la question
enfin, elle revient toutes les quelques heures
de quoi j'ai faim ?

Je parle de nourriture alimentaire (là je pense à un bol de quinoa avec ciboulette + tomates + oeufs mollets et une tranchette de comté) ; et aussi de nourriture intellectuelle et affective. Par exemple dans la rue, ai-je faim d'un podcast, d'un coup de fil, de musique ou de silence ? 

Il y a des moments où je vis selon des automatismes - allé zou on met l'uniforme jean + chemise + boots, allé on laisse le téléphone à la maison - et d'autres, de moments, où je requestionne tout, enfin, je n'ai plus envie de vivre sur pilote automatique. 

Et à la fois ça me rend plus vivante. Et à la fois. Toutes ces micro-décisions à longueur de journée ! ben ça prend de la place dans ma tête ! 

Et toi chérie-chéri, en ce moment, t'es plutôt passée en mode pilote automatique ou bien tu te réinventes à chaque seconde et pfiou ?? 

le retour de la machine à rêver

Ma chérie-chéri, 

je t'écris... depuis mon spot de l’après-midi ces temps-ci.. aka, mon grand lit, avec ses volets à demi baissés sinon trop de soleil, Hush couché à mes pieds. Je t'écris "speed-speed", comme j'aime en réalité, après une série de rendez-vous (ce matin) et un autre rendez-vous (cet après-midi), et avec du travail à faire entre les deux (je lance demain, par le biais de Plenty of Paper, ma lettre du vendredi, le programme-compagnon y'a quelqu'un ??? Et "rien n'est prêt", évidemment c'est l'histoire que je me raconte, plusieurs semaines que je travaille sur le sujet.. Et il me reste encore plein de choses à écrire..). 

Bref, je speede. 

Je speede et je suis heureuse car "ma machine à rêver" a repris du poil de la bête. Ça fait longtemps que je n'ai pas eu d'envies aussi nettes. Des trucs "un peu fous", pour moi, dont je ne vois même pas comment elles pourraient se réaliser. A vrai dire ce n'est pas le plus important. Le plus important c'est cette pulsation de vie que je sens sous le terme envie. Les élans qui m'emmènent plus loin que ma vie d'aujourd'hui ! Beaucoup plus loin. 

Mon quotidien. Je l'aime. Et je peine à m'en échapper. 

J'aimerais organiser une drinks party - on invite plein de copains, et on boit ! pas forcément de l'alcool mais des bons trucs ! c'est casual, chaleureux, facile à organiser (et Cup of Jo l'a fait, je sais, je sais, je suis hautement influençable, et pas par n'importe qui !). Et on ferait un super ice-breaker ou deux ! et peut-être quelques jeux du style de celui que j'ai vécu y'a 10 jours, il était trop simple et trop chouette. Mais faut qu'y ait du monde. 

J'aimerais passer un an ou plus au Japon, avec Nico. Coudre, marcher, chiner, se régaler, apprendre plein de mots en japonais, dessiner... 

J'aimerais organiser un stage "hors les murs", comme font... plein de monde, mais notamment Chine et ma copine Maud. 

J'aimerais courir le marathon de Rome, et celui de Berlin ! 

Ah et puis j'aimerais assister au festival de Cannes, aller voir le plus de films possibles en avaaaant première ! 

Huuu que ces rêves me font plaisir. 

Ma chérie-chéri ! Est-ce que tu rêves, toi, en ce moment ? 

Allé zou, je retourne rêver mon programme ! 

Be messy, and complicated, and afraid, and show up anyway ! a écrit Glennon Doyle. 

(By the way, si jamais tu voulais recevoir ma lettre Plenty of paper - c'est par là pour t'inscrire). 

 

bizarreries de la mémoire

Une des très bonnes amies dans ma vie, on s'est beaucoup aimées et accompagnées pendant 5 ans, la principale chose dont je me souviens d'elle aujourd'hui c'est qu'elle se lavait parfois les cheveux en plein milieu de l'après-midi (je viens de le faire et j'ai pensé à elle). 

Une autre de mes très bonnes amies, là notre amitié a duré 15 ans, LA chose dont je me souvient d'elle c'est qu'elle aurait appelé les chiens qu'elle n'a pas eus, Taxi et Georgette. 

Une autre amie, on se connait depuis l'âge de 5 ans, a acheté une très mignonne tenue blanche pour un cadeau de naissance... et elle l'a gardé pour ses bébés à elle, pas du tout au programme à l'époque mais elle a fini par en avoir plusieurs. 

J'ai partagé tellement de moments, de confidences avec mes amies - de repas, d'engueulades, de projets - comment ça se fait que seuls un ou deux détails et pas des plus signifiants, me reviennent spontanément lorsque je pense à elles ? 

Et mes amies avec lesquelles on ne se voit plus, de quoi se souviennent-elles de moi ?

La chose à faire je crois, après ce constat, ce serait d'appeler LES AMIES AVEC LESQUELLES NOUS SOMMES TOUJOURS AMIES, pour se voir et créer ensemble de nouveaux souvenirs. 

l’équation

Ma chérie-chéri, 

Je t’écris depuis le métro - un siège bien cosy dans un coin de la rame - nous sommes nombreux mais chacun est dans sa bulle, plongé dans son écran de téléphone portable - moi aussi. 

 

Privée de l’usage de mon ordinateur pendant un mois, j’ai repris goût à l’écriture nomade, au temps limité et fractionné du trajet, pour écrire parfois les lettres que je t’adresse. Peut-être pourrais-je tirer parti de ce nouvel espace-temps d’écriture pour terminer mon livre sur l’écriture, interrompu par le traumatisme de la chute sur mon corps et ses suites. 

 

Aujourd’hui je ne vois pas encore comment je m’y prendrais, pour retravailler mon livre sur le téléphone, dans le métro, au café, en tout cas sans trimbaler partout mon ordinateur beaucoup trop lourd pour une épaule fragilisée. Et il y a 15 jours je réclamais à corps et à cris « un sens de la direction » pour mon travail, équivalent à celui qui me tire pour les plantes de la maison et du jardin. Et il m’est venu quelques jours plus tard, sous la forme de Y’a quelqu’un ?? un prochain programme compagnon dont le thème est la présence. Comment je fais en sorte d’être vraiment là où je suis ? Il commence lundi 15 mai mon beau programme ! Fil tiré, tendu, imaginer, préparer, savoir en parler, ah ben comme par hasard mes journées et mes semaines ont trouvé leur direction. Faudra pas que j’en oublie mes plantes… 

 

Bref pour l’écriture et la réécriture hors les murs, je ne suis pas trop inquiète - si elle doivent se faire, elles se feront. Ma question, le nouveau problème est plutôt comment et puis-je faire cohabiter en moi deux bébés très présents, un programme compagnon et un livre ? 

 

Va bien falloir. Va bien falloir Madame Christie. Qui ai décidé d’écrire, ai des livres qui poussent et réclament, et aussi ai besoin de cette structure permise par le travail orienté vers quelqu’un qui le commande et interagit. 

 

Quelle joie : cette confiance de savoir qu’un problème correctement posé - comme les équations des années lycée - contient en lui la solution. Pas tout de suite forcément. Mais elle va émerger, comme émerge la valeur de x à la fin de plusieurs lignes d’équation - parfois il faut beaucoup de lignes… et de patience et de concentration pour arriver à la solution. 

 

Et toi ma chérie-chéri - what are U up to, this week ?

cet homme-là

Joyeuses Pâques, ma chérie -chéri ! 

Aujourd’hui pour la première fois je sèche la messe. Je sèche la messe et je pense à Mon Cher, mon grand-père maternel, dans sa djellabah rayée rouge et beige, flamboyante… Un matin de Pâques, j’avais 8 ou 10 ans, j’ai regardé par la lucarne du grenier où nous dormions tous les enfants, et je l’ai vu, lui, mon grand-père sévère et craint, en train de disposer le long des plate bandes du jardin, des petits poissons en chocolat et œufs fourrés de praliné. 

Ni une ni deux je l’ai rejoint dans le jardin, en m’entendant arriver il s’est retourné d’un air penaud, - Mais Mon Cher, je croyais que c’étaient les cloches de Rome qui apportaient les œufs ! - Oui, oui, ce sont bien elles, me repondit-il sur un ton embarrassé. Je les aide. 

 

Finalement, je l’ai aidé aussi. 

 

Mon grand-père était terrible. Fallait mieux pas être là quand il se mettait en colère. J’apprends à l’aimer depuis qu’il est mort, en ressentant le vide laissé par son absence. Un jour je l’ecrirai, le livre qui lui rendra justice, le livre qui rendra compte de la jubilation, du plus de vie que c’était que d’être dans ses parages. Évidemment mon livre il sera infiniment partiel et partial… et ça vaut la peine quand même de continuer à honorer la mémoire de cet homme-là. 

 

Bonne journée ma chérie-chéri. Ici c’est Nicolas qui vient de cacher les oeufs. J’épluche quant à moi des poivrons grillés en évoquant la mémoire de mon grand-père. 

le terrain de conflits

Bonjour ma chérie-chéri, 

je t'écris deux minutes - aujourd'hui c'est la course, j'aime bien mais faut que je me réhabitue, J'AI DÉCIDÉ DE REPRENDRE L'ÉCRITURE DE MA NEWSLETTER après un grrrand mois d'arrêt, ça plus toutes les choses que j'avais prévu et promis de faire cette semaine et qui se sont agglomérées pshiout et c'est aujourd'hui que je vais m'en occuper. 

Je me souviens lorsque Chimène est née, nous sommes restées plusieurs jours à la clinique rapport à ce qu'elle est née par césarienne, et chaque jour je recevais la visite d'une nouvelle puéricultrice qui me donnait sa vision des choses sur la manière dont je devais m'occuper de mon bébé. A la première visite j'ai été assez reconnaissante de recevoir des conseils - Laissez la dormir, ne la réveillez pas - après tout Chimène est mon premier enfant, et j'étais très jeune, je ne savais rien. Ma perplexité est née lorsque la deuxième puéricultrice m'a reproché de faire ce que m'avait conseillé la précédente, - Ah non, il faut qu'elle prenne sa tétée à horaires réguliers, tant pis, vous la réveillez - puis lorsqu'une troisième est venue me voir en me proposant une autre méthode qui n'avait rien à voir.

J'étais en plein chari-vari hormonal et il me semble bien que j'ai envoyer bouler cette troisième sage-femme, et qu'à partir de cette troisième voix discordante j'ai déclaré JE VAIS FAIRE COMME JE LE SENS. J'ai bien fait car par la suite les conseils et avis non sollicités, divers et divergents ont continué d'affluer ; je ne savais pas tout loin de là mais j'ai vite préféré l'apport des livres et la décision de faire ma popote avec les avis et exemples qui me semblaient sensés et aidants pour l'enfant et pour notre lien enfant-moi. 

Et ça nous a plutôt réussi. J'ai beaucoup beaucoup beaucoup lu et beaucoup beaucoup beaucoup écouté - et pas que des avis qui me brossent dans le sens du poil. 

Et v'la ti pas que ça recommence, le choeur des voix discordantes, avec mon épaule. 

Le premier médecin me dit, Restez maintenue 45 jours. 
Le deuxième médecin au bout d'un mois et dix jour, Détachez-moi ça et remuez-moi ça. 
Depuis, grosse douleur qui me réveille la nuit, m'élance dans plein de moments inattendus. 
Le kiné arrive là-dessus, On met en stand by les exercices, écoutez ce que votre douleur veux vous dire, mettez de la glace, y'a un risque de capsulite ! 

Qui a raison ? Ils ont tous raison ? 

Je reprends MA raison parce que c'est MON corps - et oui j'arrête les exercices pour le moment, je sors les poches de glace du congèle - ah mais c'est vrai que ça soulage... Ça caille, j'ai l'impression d'avoir un perroquet glacé sur l'épaule, et le gel attendrit la douleur. 

Ma chérie-chéri, je te souhaite un beau week-end de Pâques. Nous sommes invités à déjeuner chez nos voisins de notre village bourguignon, et ça me fait super plaisir ! Qu'est-ce que tu préfères toi, à Pâques ?

if you want new questions

Bonjour ma chérie-chéri,

aujourd'hui je me sens belle. Je porte un t-shirt pour la première fois depuis 6 semaines (quand j'avais le bras en écharpe je ne pouvais mettre que mes grandes chemises qui s'ouvrent par le devant, plus commodes pour glisser le bras blessé) et de belles boucles d'oreilles genre peinture de Raphaël, aaaah ça a du bon de me retrouver. 

Tout à l'heure, j'ai rendez-vous, avec une pédicure puis une coiffeuse pour une coupe de cheveux ; je prends soin de ma beauté... et je demande de l'aide !

Chère Lou, je suis très sensible à ta recherche de bonnes questions. Moi aussi j'aime les questions qui activent : les miennes, et celles des autres. Dans l'agenda que je me suis bricolé, j'ai même pour chaque semaine une double page qui laisse de la place aux questions (et à leurs éventuelles réponses). Puis, au début de l'année suivante, je prends toutes mes questions de l'année précédente et je les regarde. J'adore. Les deux premières de ma liste de 2022 sont : comment aimerais-je créer ? et de quelle aide ai-je besoin ? il y a aussi, un peu plus loin, what would feel joyful ? 

Là en t'écrivant, j'ai la réponse pour ces trois questions. J'ai besoin d'aide pour prendre soin de mes pieds et de mes cheveux ! (et j'en aurais besoin aussi pour ranger mon bureau ; et mon dressing !). J'aime créer, notamment avec un RETROPLANNING en tête, qui m'aide à avoir un sens de la direction... Ouiii je suis en train de préparer un nouveau programme compagnon qui débutera mi-mai et je me sens, je me sens 

Et ce qui est joyeux, hé bien c'est de porter ces boucles d'oreilles que je n'ai pas mis depuis longtemps, et d'avoir demandé de l'aide à une personne que j'aime beaucoup pour venir trier et ranger avec moi les pièces problématiques. 

Chère Lou, un endroit où moi je trouve de nouvelles questions, quand j'en ai marre des miennes ou qu'elles ne me suffisent plus, je vais les chercher chez des personnes que j'admire. 

L'une, pour les relations : Esther Perel. Elle a une newsletter mensuelle, ses questions m'éclairent. Le titre de sa dernière newsletter par exemple, pose la question "what does repair in a relationship look like ?" c'est beau !! Elle a aussi créé un jeu, je l'adore mais pas tous mes amis ni Nico, un jeu de questions justement, qui s'appelle Where should we begin ? Quand on y joue entre amis, on se dit et on découvre des choses trop intéressantes et profondes. 

Mon autre pourvoyeur du question du moment, est Rob Walker. Sa newsletter est payante et elle vaut carrément le coup. Dans l'un des derniers numéros, il pose (reprend à un auteur qui l'inspire) quatre questions : 

• What are the things that make me lean forward ? 

• What are the things that make me laugh?

• What are the things that make me excited?

• What do I find beautiful today that I didn’t notice yesterday?

Ce qui me fait avancer en ce moment, c'est l'envie de guérir et de construire et proposer le programme compagnon !
Ce qui me fait rire hé ben souvent Chimène. Elle a un humour pince sans rire, je l'adore. Et j'ai fort envie de me mater une comédie, d'ailleurs si tu en as une à me conseiller ?
Ce qui m'excite, c'est de construire ce programme compagnon, j'ai une idée à la minute et ben évidemment j'en perds, je n'arrive pas à toutes les retenir, mais le fait de les accueillir des les approfondir de tenter de les ordonner, d'avoir aussi un retroplanning et plein de sources auxquelles je m'abreuve et reviens... grand joie et excitation !
Ce que je trouve beau aujourd'hui et ne remarquais pas hier, hé bien, c'est mon énergie ; hier malgré le soleil radieux j'étais mollasse, aujourd'hui je ne sais pas ce qui m'arrive mais je sens que ce sera possible, de le courir, ce marathon. Bon, pas tout de suite hein ! 

Et toi ma chérie-chéri ? comment elles te parlent ces questions ? tu répondrais quoi ? 

envies d'avril

Dimanche, en allant bruncher place des Vosges pour célébrer l'anniversaire de Nicolas, nous avons traversé la rue de Rivoli en zigzag, dans laquelle couraient des milliers de Marathoniens et futurs Marathoniens. En les voyant dans leur effort, j'ai eu envie de leur emboîter le pas - et je me suis dit, Quand je serai guérie, je recommence la course et je m'entraine pour un marathon. Un jour. 

Pincement au coeur. Il y a 10 ans j'étais entrainée à la course, j'avais couru deux semis et la ligne directe c'était un marathon. D'ailleurs j'étais inscrite à celui de Berlin - et puis je me suis blessée, légèrement mais mon corps a dit stop. Et j'ai arrêté de courir. Aujourd'hui si je recommençais serait-ce tout reprendre à zéro ? Allé, je garde mon désir et je le nounoute, on en reparlera quand je serai en mesure de courir déjà un quart d'heure. 

Hier, je suis rentrée de la clinique à Meudon, en traversant la forêt. Et ensuite j'ai attrapé un bus à Clamart, qui m'a ramenée en haut de notre rue. Ce bain de forêt. Quelle joie. Un gros mois que je n'y avais pas mis les pieds. J'ai remarqué des tas de groseilliers sauvages, avec des tonnes de grappes de groseilles ! Dans la forêt, à 11 minutes de la maison (en voiture). Le médecin du sport m'a (gentiment) grondée, - Mais qu'est-ce que vous faites encore avec une attèle ? - Ben, le médecin qui m'a soignée après mon accident m'a prescrit, 45 jours d'immobilisation... - C'est beaucoup trop. Enlevez-moi ça tout de suite. 

Et me voilà "à poil", sans mon attèle.

Vulnérabilité et liberté.

Je peux remettre des pulls, des salopettes. Changer de manteau. On ne va plus me demander 15 fois par jour -  Alors, tu t'es fait quoi ? 
Je vais ranger ma superbe attèle qui m'a si bien soutenue, protégée, réchauffée, rassurée. 
Je vais ranger ma parka chaude et légère, qui tient sur moi avec un seul bras et tous ses boutons. 
Je vais ranger le carnet de la blessure, écrit de la main gauche puis de la main droite, où j'ai noté chaque soir des choses vues, des choses entendues, des choses faites et un petit dessin. Peut-être poursuivrai-je ce rituel dans le nouveau carnet. 

S'achève aussi cette période sans photos ! Ayé, elles retrouvent leur place ! D'autant que j'en ai tout un stock, prises pendant ce grand mois. Le luxe !!! tout ce choix. 

Et j'ai super mal, à l'épaule, dans le cou, ça irradie. Le médecin ne m'a pas prévenue, mais Nicolas dit que c'est normal. Alors... Je reprends des cachetons. 

Le marathon, c'est pas pour tout de suite. Mais j'ai envie de mouvement, de vigueur, de voir du paysage. D'être fière de moi et de mon corps. 

Allé. On verra bien. 

Bonne journée ma chérie-chéri. Et toi, c'est quoi tes envies d'avril ? 

à Saint Joseph

Bonjour ma chérie-chéri, 

je t'écris depuis mon ordinateur - ayé, mes deux mains reprennent du service !! Joie, joie de me sentir guérir ; et je dois aussi me réadopter en personne avec deux bras qui fonctionnent ! 

Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler des neuvaines de prière... Il s'agit de prier pendant 9 jours, seul ou à plusieurs, un saint ou une sainte à qui l'on confie ses tourments et des causes particulières. Ma grand-mère en priait très souvent, je me foutais de sa gueule (en moi-même, je n'aurais pas osé le lui dire en face). Et puis elle est morte, et puis la paroisse (qui était la sienne) dans laquelle j'ai atterri, que j'ai choisie aussi, a organisé une neuvaine à Saint Joseph et mon curé m'a demandé d'y participer. Franchement ça me gonflait mais il a dit un truc particulier (je ne sais plus lequel mais il est très fin et me connait bien) bref je me suis embarquée dans la neuvaine... et je me suis sentie apaisée, en lien avec les co-paroissiens avec qui nous nous réunissions chaque soir à 19 h pour prier, quelque chose de très fort. 

Depuis, dès qu'une situation me dépasse, surtout concernant des problèmes de santé et de famille et de travail dans ma famille et ou autour de moi, quand je ressens une accumulation ou un trop plein de douleur et d'adversité : je prie une neuvaine, à Marie ou à Joseph. 

Ma grand-mère, depuis le ciel, doit bien rigoler. 

La semaine dernière j'ai appris la mort de Cécile, une relation professionnelle de Nicolas, presque sa jumelle d'âge (elle aurait eu 48 ans aujourd'hui). Cécile a été tuée par coups de couteau par son ex-compagnon, le père de leur trois enfants. J'ai aussi reçu la confidence des violences psychologiques dont mon amie (je ne dis pas son prénom) est victime de la part de son mari. Plus un cancer incurable et des enfants qui souffrent, tout près de moi. 

Je suis dépassée : je prie. Et j'aime prier par l'entremise des saints - qui toujours sont mon rempart lorsque j'ai la tentation de me convertir à une autre religion. La vie édifiante de certains hommes et femmes, leurs paroles de vie ! me hissent et m'éclairent. Bref, grâce à eux et à ma communauté de Malakoff et à ma flemme de tout changer, je reste Catholique, même si. 

Lorsque je prie une neuvaine, j'y consacre 3 à 5 minutes par jour - et je me sens apaisée et en communion aimante avec ceux qui souffrent. 

J'ai trouvé cette très belle neuvaine guidée à Saint Joseph ; destinée aux pères de famille (aaah, cette division des rôles et des genres qui m'exaspère !!) ; et qui va très bien pour moi. (Je découvre en cherchant qu'il en existe des tonnes d'autres, elles me serviront la prochaine fois). 

Dans cette prière guidée, chaque jour avait son thème ; force, douceur, service, charité, confiance, don de soi, travail, foi, sacrifice. Avec des textes bibliques, des méditations de grands penseurs de l'Eglise et une proposition d'action. J'en suis au 8ème jour, la foi. Et l'un des textes choisis me transperce par sa beauté, c'est pourquoi j'ai eu envie de le partager avec toi, moi qui parle très peu de ma foi. 

Lorsque Jésus est tout petit, il a quelques jours, Joseph et Marie l'emmènent au Temple pour le présenter à leur communauté.. Un très vieil homme, Syméon, accueille Jésus avec ces paroles :

« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. (...) Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » (Luc 2, 39-35)

Je n'ai pas compris pourquoi ces paroles me bouleversent. Mais j'aime l'idée que la prière peut quelque chose - je me reconnais impuissante, et en priant, je creuse en moi un espace de douceur et d'abandon qui, je le crois, peut irradier. 

Ma chérie-chéri ! que cette journée te soit belle ! Ici à Malakoff le printemps est radieux. 

pousse pousse pousse

Bonjour ma chérie-chéri,

 

Soleil soleil soleil

Moineau moineau mésange 

Petites feuilles de citronnier (couleur bordeaux) pousses de feuilles de figuier (presque jaunes) minuscules feuilles de verveine (d'un vert bien tendre)

Magnifiques pensées, violettes et mauves au coeur jaune

La lavande, elle, renait avec ses nouvelles feuilles vert amande. 

 

Tout se dresse !

 

Je suis partie deux jours (vendredi et samedi) assister et animer deux jours de formation pour le Secours Catholique, sur l’écoute et la créativité ; et je m’émerveille d’être de retour et témoin et jardinière de ce balconou opulent. Bientôt je vais remiser à l’ombre dans un coin du jardin, les deux pots d’helebores qui contrairement aux copines, n’aiment pas le soleil.

 

Ma chérie-chéri. J’ai le sentiment de renaître. Et toi : dans quel mélange de sentiments te trouve ce lundi après-midi ?