Elle a l'air soulagée. Plus détendue. Elle a recommencé à plaisanter. Je sens le changement avant qu'elle ne m'annonce la nouvelle : - Nous avons vendu la boulangerie.
Ma boulangère, Fanny, et son mari, ont vendu leur fond de commerce. Dans un mois, ils vont passer la main.
- Et vous allez faire quoi après ?
- Oh, déjà on va se reposer un peu...
Tous ces matins où je passe devant et y'a personne dans la boulangerie. L'employée - ah ben y'a plus d'employée, juste leur fils qui fait les après-midis, et la mère de Fanny pour aider à la mise en place. On se débrouille en famille. Le télétravail qui fait que y'a moins la queue à midi à l'heure de s'acheter un sandwich. La rue qui passe en sens unique, paf, 20% de chiffre d'affaire en moins. Et ce mois-ci, l'augmentation du gaz, de l'éléctricité, dans des proportions drastiques.
Dans un mois, elle ne sera plus là Fanny pour échanger avec moi quelques mots, un sourire affectueux, en plus de la baguette encore chaude et croustillante.
I will miss you, very much, mon amie du matin.
Hello Christie, tant d'adieux à nos commerçants - repères chéris ces deux/trois dernières années... Poissonnerie, étal de viande & crèmerie artisanale au marché, la bibliothèque, la buvette du parc. Plus que jamais, soutenons les hommes et les femmes qui nous nourrissent, nous réchauffent, nous inspirent chaque jour. Allons-y, payons en monnaie sonnante, en billets froissés ou repassés, saluons chaleureusement, papotons, prenons des nouvelles, envoyons de joyeux signaux à travers la vitrine en passant à vélo, plus que jamais. Nous humains avons besoin les uns des autres.
Rédigé par : Catherine | lundi 06 février 2023 à 10:37
Le truc c'est que réunir "bon commerce de bouche" avec "accueil chaleureux et nourrissant" c'est pas si commun..
Rédigé par : Christie | lundi 06 février 2023 à 18:16