maviesansmoi

un moment de joie pure

Voilà pourquoi un artist date (= une excursion hors de chez soi en solo), c'est bénéfique. 

Savoir que l'on va avoir un moment de libre - ou se le réserver. 

Chercher ce que l'on pourrait faire, ce que l'on voudrait faire, ce qui se joue (expo boulangerie cinéma théatre boutique galerie boutique...) près de là où on sera - ou parfois, pas près du tout. 

Se garder ce temps là pour soi-seule. 

Repérer un truc - avant-hier, un ami réalisateur conseille très chaudement ce spectacle. Sans regarder quoi, je prends des places, une place, pour moi hier soir. 

Pas besoin d'expliquer, pas besoin de négocier, je fais le truc à ma façon. 

J'organise mon trajet à vélo... Je prévois un détour par la librairie... Je résiste aux sirènes d'une amie qui me propose un ciné et se demande ce que je vais fabriquer toute seule... je me plante de théatre (il y a deux théatres 13 !)... je fonce pour arriver à l'autre... ai-je déjà pédalé aussi vite ? L'ouvreuse me fait entrer en catimini dans la salle... je découvre le sujet du spectacle, l'autisme... je suis estomaquée par la talent des 5 comédiens et par la justesse et la dureté et la beauté de l'histoire... je rentre sous une pluie battante, en larmes, heureuse... j'ai envie de parler de ce spectacle à tout le monde !!! 

Pourquoi c'est bien de sortir seule ? pourquoi je le fais une fois par semaine, ou deux ? 

J'y trouve de l'énergie. 
J'y puise de l'enthousiasme. 
J'apprends ma manière de fonctionner - la mienne, à moi, sans compromis - des compromis j'en fais, pas tout le temps mais beaucoup, comme un être humain normal disons ! 
Tous les incidents autour - le trajet, les discussions, la météo, les micro aventures et accrocs - sont susceptibles de m'apprendre quelque chose - pour ma vie, pour mon travail. Ils viennent nourrir mes textes, mes propositions, mes idées - et ma newsletter quand je l'aurai reprise, ouinn, tu me manques chéridouce ! Par exemple hier à la librairie Le divvan, dans les rayons et à la caisse, j'ai discuté avec deux libraires, un qui m'a donné des tips sur Bruxelles, l'autre avec qui a on a badiné à propos des notes de chevet, de Sei Shonagun... Des échanges chaleureux qui me font mouliner et me portent sur leur tapis volant de joie aujourd'hui encore. 

Ma chérie-chéri. C'est quoi toi, ton prochain artist date ? 

(Et je te mets le lien vers le spectacle, Vers le spectre ça s'appelle je ne sais pas pourquoi mais peu importe, il joue jusqu'à dimanche à Paris au théâtre 13 BIBLIOTHEQUE et c'est juste ouf de poignant - et après, tournée dans plusieurs villes de France !)

(J'entreprends un ou deux artists dates chaque semaine, no matter what. Ils me prennent entre 30 minutes et 5 heures (celui d'hier, partie sèche à 18h30, revenue trempée à 23h30). Tous ne sont pas aussi fabuleux que celui-là, loin s'en faut. Mais comment savoir à l'avance ? on ne peut pas. idem un texte que je commence à écrire, je ne sais pas à l'avance s'il sera bon, mauvais, utile.... L'important et l'engagement, c'est dans le processus.)

le courage relationnel

Je regretterai peut-être toute ma vie (ah ah, cette phrase, je me la dis TOUT LE TEMPS en ce moment) d'avoir manqué de courage relationnel avec Marie-Laure, la nounou de Chimène. 

Marie-Laure est (était alors, on parle des années 2002-2005) une brune plantureuse, à l'accent de titi parisien, quelques années plus âgée que moi. Elle était assistante maternelle, c'est à dire qu'elle gardait Chimène chez elle, avec d'autres enfants. 

Ce point n'était pas négligeable. Certes la garde n'avait pas lieu à la maison ; je ne voulais pas, j'ai eu trop d'angoisses de nounous quand j'étais enfant, de l'attendre, viendra, viendra pas. Et puis comme je travaille à la maison j'aimais l'idée d'être tranquille. 

Et l'assistante maternelle c'est elle qui dicte ses conditions. Notamment les date de vacances.... 

Avec Marie-Laure, on a eu une relation en up et en downs. Elle était très contrôlante et jugeante (un jour elle m'a quand même sorti Vous voulez un deuxième enfant ? alors que vous vous occupez si mal de la première ?), et elle adorait Chimène. Et puis, malgré ou avec nos mauvais caractères, nous aimions beaucoup toutes les deux nos discussions le soir quand je venais récupérer mon bébé, puis ma petite fille. On avait passé chacune une bonne partie de la journée seule (ou pour sa part, avec de tr!s jeunes enfants) : on était contentes de parler avec un adulte. Chimène évidemment fulminait, elle avait envie de m'avoir pour elle toute seule..

Pendant deux ans et demi elle a été sa nounou... Et puis je suis tombée enceinte d'Alma ; Chimène avait envie de changer de formule car elle s'ennuyait chez Marie-Laure, alors on avait convenu qu'après la naissance d'Alma, je m'occuperais de Chimène le plus souvent, sauf deux après midi par semaine où on l'avait inscrite dans une halte garderie, destinée aux enfants de 2-3 ans, juste avant l'école. 

Marie-Laure nous en voulait un peu de cette décision - et Chimène avait très envie de découvrir cette halte garderie où il y aurait plein d'enfants de son âge, et de rester avec moi et le bébé. Même si j'aimais beaucoup Marie-Laure, l'idée était de faire ce qu'il y a de mieux pour mon enfant... 

Les semaines avant la naissance, j'ai beaucoup travaillé car je voulais boucler des dossiers avec mes clients, des chapitres (à l'époque j'aidais mes clients à écrire leurs livres), des pans de bouquins. Chimène allait encore tous les jours chez Marie-Laure... Un matin, elle se réveille avec un 38 de fièvre. Je lui donne une pipette de doliprane, et zou son papa l'accompagne chez la nounou... J'avais vraiment une grosse journée devant moi et je savais que le doliprane lui réussissait bien. Je savais aussi que Marie-Laure était très très sensible concernant la santé des enfants dont elle s'occupait - très sensible voire intrusive, elle m'avait raconté son conflit avec la maman d'une autre petite fille concernant une opération chirurgicale que Marie-Laure estimait nécessaire et pas la maman ! Donc moi je me dis, Si je la préviens que Chimène a de la fièvre, elle va me faire un sketch et je n'ai vraiment pas l'énergie d'argumenter avec elle au téléphone. 

Paresse relationnelle. 

Sauf que. La fièvre est remontée au cours de la journée, quand le doliprane a eu cessé de faire son effet. Marie-Laure, que j'avais négligé de prévenir, m'a appelée. Evidemment, son coup de fil est tombé alors que j'étais en plein milieu d'un rendez-vous avec ma cliente. Elle me dit "Votre fille a de la fièvre, venez la récupérer". Je lui réponds "Oui je sais qu'elle est malade, donnez lui une pipette de doliprane, ça va aller mieux" "Non, venez la récupérer" "Oui je viens la récupérer à 18 heures ce soir comme prévu, là je suis en train de travailler elle est au chaud chez vous on ira voir le pédiatre ce soir" "Ah, puisque c'est comme ça je vous dénonce à la PMI". 

Et là j'ai vu rouge. Je n'avais pas envie de me mettre en colère devant ma cliente mais je n'ai pas pu me retenir ce cri étouffé "Vous ne me menacez pas. Je suis en rendez-vous là maintenant, donc vous vous occupez de ma fille et je viens la chercher à 18 heures, comme prévu." Et j'ai raccroché. 

Il nous restait trois jours de garde après ce coup de fil. Quand je suis allée chercher Chimène le soir, la fièvre était en effet retombée et nous avons parlé comme si de rien n'était. Mais il y avait entre nous un voile. On s'est quittées à la fin de la semaine, cordialement. Mais elle savait qu'elle avait été trop loin dans sa rigidité et dans ses menaces. Et moi je savais que j'aurais dû prendre les 5 minutes, ou les 10, pour l'appeler le matin, la prévenir pour la fièvre de Chimène et le doliprane et que ça allait baisser et que j'avais prévu un rendez-vous chez le pédiatre le soir. Mais voilà, je ne l'ai pas fait et notre belle relation de deux ans et demi s'est achevée dans la colère et dans la tristesse. 

Depuis, je me suis promis de ne plus laisser la paresse relationnelle prendre le dessus. 

Et bon bien sûr, je n'ai pas toujours tenu cette promesse. 

le manque

Bonjour ma chérie-chéri.

Je continue avec mes histoires de Plenty of paper. Elle me turlupine cette lettre - c'est bon signe. Je travaille.

Après avoir senti que c'était une bonne idée de faire une pause - parce que en France ça va être les vacances, parce que aussi je m'y suis beaucoup consacrée depuis septembre, parce que je sens que pour certains lecteurs ce rythme hebdomadaire c'était too much - bref des bonnes raisons rationnelles, auxquelles s'ajoutent des shblumphs souterrains que je vais tenter de clarifier.

Mais ce qui se passe et auquel je ne m'attendais pas du tout - c'est que la lettre me manque. Ça ne fait même pas une semaine et je ressens déjà le trou dans ma conscience. 

Et oui. Car ce qui se passe c'est que j'aime accumuler. Et j'aime partager. Et je passe ma semaine, une bonne partie de mon temps à prendre des notes quand j'écoute la radio ou des podcasts, à lire des articles et des livres, à aller voir des expos... et tout ça je le mets, ou une sélection de ça, dans ma lettre du vendredi-samedi. 

Je m'en apercevais sans m'en apercevoir (de cet investissement important, érotique, émotionnel) mais maintenant que j'ai déclaré la pause : l'investissement m'apparait clairement. 

JEN FAIS QUOI DE TOUTES CES CITATIONS DE CES PODCASTS CES EXPERIENCES QUE JE PARTAGEAIS AU PRÉALABLE DANS MA PLENTY OF PAPER ?

Hu hu. 

Super sensation ce manque éprouvé. 

Et super pouvoir que je me dis, TU VAS TROUVER UNE RÉPONSE JUSTE - quoi faire de ce manque - quoi faire de ces ressources - patience, patience, tu vas trouver. 

(J'entrevois déjà plein de possibilités hein ! et ai confiance que "mon être" va choisir juste !). 

(Et bon déjà si tu veux écouter une super histoire très poignante profonde et qui fait bouger, en tout cas moi qui m'a fait bouger - écoute en trois parties We were three. Woooowwww ! ça commence fort et c'est de mieux en mieux.)

Bon aprèm, ma chérie-chéri !

(Et bon si tu veux écouter ET commenter les archives de Plenty of paper : j'ai créé une playlist et elle est là !)

(Et si jamais tu voulais t'inscrire à la lettre pour la recevoir après la pause : hé bien, c'est ici.) 

faire agrandir les anneaux d'or

Je suis allée deux fois rendre visite au bijoutier à Clamart. Une fois pour lui demander d'agrandir mon alliance - je ne pouvais plus la porter tellement elle me serrait. Il l'a agrandie de 4 tailles ! Et la seconde fois je lui ai confié le collier que mon père m'avait rapporté du Japon alors que j'avais 11 ans - une chaine en or très fine sertie de 7 petites perles. La chaine ras du cou convenait parfaitement à mon cou de 11 ans, à 47 ça devenait un peu étroit. 

J'ai perdu tellement de bijoux ou les laisse dans le fond de mon armoire. Et ces deux-là, non seulement je ne les ai pas perdus mais je les porte encore, avec plaisir, en les associant à d'autres (bagues, chaines) avec lesquels ils se marient bien. 

Deux anneaux d'or offerts par des hommes. Mon père, mon mari. Qui me serrent. Me serraient. Auxquels je tiens plus qu'à n'importe lesquels de mes bijoux - pas que je l'aie décidé, mais juste je continue à les porter de manière consistante. Que je fais agrandir afin de me mouvoir tranquillement à l'intérieur d'eux. Les porter, à mon aise. 

Les liens évoluent. 

J'ai ajouté une mesure d'or. 

On se réadopte. 

 

Bon aprèm, ma chérie-chéri ! 

la nécessité d'une pause

- Déjà ? m'ont dit mes amis alors que j'annonce une pause d'un mois de ma newsletter. 

C'est bizarre les questions non encore formulées. Elles volètent dans ma tête. Elles se cognent contre ma conscience, papillons gris contre la paroi de la lampe. En vrai si je me posais quelques minutes en prenant ma grosse voix de maman sérieuse, - Bon alors les enfants c'est quoi ces questions ? vous voulez me dire quoi exactement ? Dans quelle direction vous avez prévu de m'envoyer - je pourrais les attraper. Sans doute. Et jusqu'à présent je ne l'ai pas fait et donc. Je ressens un besoin de faire une pause dans ma communication pour me poser et regarder le fruit porté par mon travail. Et aussi tout ce que j'ai encore envie de changer. Et puis aussi houps arrêter d'étourdir d'assourdir. Faire un peu silence. Renouveler (ou approfondir) mes thématiques. Répondre à ces foutues questions - enfin déjà, les poser clairement dans l'un de mes cahiers. 

... Bon, pour la pause, je ne parle pas d'ici hein. Ici c'est mon... laboratoire. Mon bateau-lit. Le lieu où je me repose, en écrivant. Le lieu où vous savez que vous pouvez me trouver. Le lieu où je sais que je vais me trouver. 

Pendant que je fais la pause de newsletter, j'ai demandé à mes lecteurs de la faire découvrir à 10 personnes. Bah oui, s'ils l'aiment hein. Ils peuvent la partager. Et moi du coup je me désabonne de toutes les newsletters que je n'ai pas envie de faire découvrir à au moins 10 personnes. 

Bon il y a deux publications que je lis systématiquement : celle de Rob Walker, et le blog de Cupofjo. Les autres du coup, bye bye. Enfin, on verra. Pas toutes, j'assume pas de me désinscrire de toutes.

En attendant, je vais poser mes questions - je pense à ce moment comme à un cadeau qu'on déballe. Et je vais voir quel effet ça produit ma demande. Ça me plait l'idée que les autres bossent pendant que moi je suis en pause (d'écriture de lettre). Et même si personne ne partage à la fin - j'aime avoir eu cette idée et avoir eu le courage de la mettre en pratique. On ne sait jamais comment nos initiatives vont tourner. Et c'est ça qui rend les nouveautés amusantes - ne pas savoir ! 

Bonne journée ma chérie-chéri. 

 

le jus de cerveau

ma chérie-chéri ! pardonne-moi, aujourd'hui je n'ai pas assez de jus de cerveau disponible pour écrire sur ce blog Et dans ma newsletter Plenty of paper.

J'ai une petite histoire qui m'amuse dans ma tête, et comme j'ai prévu de l'écrire aussi, cette newsletter du vendredi soir - samedi matin ; ben je la garde pour ce moment-là. C'est-à-dire pour tout de suite. 

A tout de suite. 

(Edit. Huuu. J'l'ai écrite. Joie. Fierté. Parfois l'écriture provoque ça. De décider d'écrire quelque chose, a piece, et d'y parvenir - malgré tous les autres facteurs de la vie virevoltant autour de moi, en moi, les particules s'agitant et qui me disent, Occupe toi de nous. Ben là ce soir, j'ai réussi à mettre les particules à distance, at bay, et à présent que j'ai écrit mon morceau du soir, elles se sont apaisées. Bon week-end ma chérie-chéri ! Et si tu veux lire ce que j'ai écrit dans la lettre, le chemin pour la recevoir est ici.)

au centre de mon tapis, au centre du monde (les bons professeurs)

Par où commencer "mon histoire du jour" ? (Nan parce qu'en marchant, j'ai pensé à plusieurs débuts possibles... )

Premier début. Dans notre famille cette année, il y a deux changements. Le premier c'est qu'Alma devient cheftaine de Jeannettes. Le second, c'est que mon cours de yoga du mercredi soir avec Minh, n'est plus au dojo que j'adore (à côté de la maison, et une salle remplie de tatamis méga confortables) mais dans le gymnase de l'école primaire d'Alma. 

Deuxième début. Ah ben j'ai oublié. 

Je reprends donc mon histoire là où je l'ai commencée (en ayant entre temps téléchargé tous les documents pour finaliser l'inscription au cours car pour le moment, j'y vais "en candidat libre" comme dirait mon frère. Ils sont cools quand même à Malakoff. Je pourrais passer l'année sans payer, personne ne m'emmerderais. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'aime cette ville et ce cours). 

Qui dit changements dans les activités sportives et assimilées, dit besoin de matos et qui dit matos sportif ou outdoorsy, dit Décathlon. (Je suis allée une fois au Vieux Campeur, j'y ai laissé mon PEL. Vu que je n'ai plus de PEL, je retourne chez Décathlon ! magasin préféré des Français et pas seulement à cause des prix). Alma avait besoin d'un sac de couchage bien chaud (et adapté à sa taille elle a un peu grandi depuis l'époque où ELLE était Jeannette) ; moi, d'une seconde brique de yoga et d'un tapis moelleux, vu que y'a plus de tatami trop parfait sur lequel je pouvais étendre ma foutah et dormir comme un loir, mais des lattes de bois dures-dures pour le dos. 

Et donc à Décath on trouve tout ce qu'il nous faut, Alma tombe amoureuse de son nouveau sac de couchage en sarcophage et moi j'ai envie de ramener les vendeurs à la maison tellement ils sont sympas. A la place je ramène une brique et un tapis rose pâle qui me fait de l'oeil. Alma me demande, "Est-ce que tu es plus motivée d'aller à ton cours de yoga maintenant que tu as du nouveau matériel ?" Je fais ma blasée, "Bah non, le yoga tu sais j'y vais pour mon dos mais je trouve ça quand même un peu chiant." En vrai, je trouve ça un peu chiant et j'y vais pour mon dos, pour mon prof que j'aime beaucoup et parce que Maman vient aussi. 

Et le soir, lors du cours. Je déroule mon nouveau tapis rose et vois qu'il y a une fleur au milieu, et des rosaces tout autour. Je m'assieds, et me sens, au centre d'un mandala. Mon tapis devient le monde, le tout petit monde de ma pratique de yoga, mais un monde de sécurité et d'harmonie. Et moi je m'assieds sur la fleur, au centre de ce monde. 

Ce n'est qu'un dessin de fleur sur un tapis Décathlon - et l'impression est forte. Etre au centre du monde. Le monde que je contribue à créer et à rendre plus apaisé, notamment en allant à ce cours de yoga. 

Quant à la deuxième brique (pour ceux qui ne font pas de yoga une brique ça sert à s'assoir à s'agenouiller à se stabiliser pour certains exercices).. Oye oye oye, 5 ans que Minh nous recommande d'avoir non pas une mais deux briques, il dit que ça facilite bien des postures. Pff, moi je trouvais que une suffisait, c'était déjà bien assez encombré chez moi. Et je n'arrivais pas à me sentir bien installée quand il nous demandait de nous mettre à genoux. Bon, il m'a toujours foutu la paix. Le cours d'avant j'ai essayé la deuxième brique de ma voisine de tapis de yoga. Ben oui c'était plus confortable la position agenouillée ! 

Et donc armée de mon tapis et de mes deux briques, j'ai vécu vraiment une séance de yoga très différente des précédentes. Au centre du monde, de une. Enfin capable de m'agenouiller, de deux. Et pleine de reconnaissance pour ce prof qui m'a laissée expérimenter à mon rythme. Jamais il ne m'a dit, "Christie, ta deuxième brique !" Il m'a laissée comprendre toute seule. Et oui ça a pris 5 ans - my problem. 

Quelle leçon d'humilité, pour moi la parente, pour moi la coach ! 

Et toi ma chérie-chéri, tu as changé quoi cette rentrée ? 

comment répartir l'abondance ?

En 2008, j'ai suivi auprès de Chine Lanzmann un stage sur l'argent, et ensuite on en a reparlé lors de formations ultérieures ; l'un des messages que j'ai retenu, c'est : "ce qu'il y a de bien avec l'argent, quand on en a, c'est que l'on peut être généreux et le partager". Oui, l'argent est fait pour circuler. 

Samedi matin, Nicolas est allé acheté l'Yonne républicaine chez mon ami Monsieur Dubois, il en a profité pour jouer au loto. Nous avons passé la journée à nous demander ce que l'on ferait des 20 millions de la cagnotte. Au début notre brainstorming était poussif, et puis au fil des heures on avait notre plan tout bien rodé, des travaux dans la maison, un appart pour chacune de nos filles, et une fondation Christie et Nicolas Vanbremeersch pour financer moitié des projets artistiques, moitié une cause sociétale ou humanitaire, c'était très agréable comme plan. 

Bon, on n'a pas gagné. Mais rien, rien de rien. 

Enfin si, notre jardin bourguignon nous a donné pour 3000 noix et 200 roses. 

Comment répartir cette abondance ? Avec qui, comment la partager ? 

J'aime l'idée d'être riche. Et l'idée de tout garder pour moi m'est insupportable.

Accueillir l'abondance. En prendre soin (j'ai mis bien trop de noix humides dans un carton, dans la cave... et maintenant j'ai peur qu'elles moisissent... heureusement, toutes les noix ne sont pas dans le carton !). Et l'utiliser, la répartir avec justesse. Bon ce ne sont pas des euros, ce sont des noix, de la verveine, des roses, des pommes - et c'est un début pour apprendre ! 

Bonne journée ma chérie-chéri ! Et toi tu as quoi en abondance, en ce moment ? 

Chine nous a dit aussi, L'argent a autant de valeur que vous l'ayez gagné ou que vous l'ayez hérité. J'y pensais ce week-end en ramassant les 3000 noix - aucun de ces noyers je ne les ai plantés, pas plus que les rosiers - et je n'en suis pas moins dépositaire, et responsable à présent. 

entrer en programme-compagnon

Ayé, il a commencé ! 

Quoi ? 

Ben le programme-compagnon, pardil. y'a dl'a joie, il s'appelle. Oui oui tu sais, ça fait un mois que je te bassine ! avec ce sujet et ce projet qui m'enchantent, sinon je ne me serais pas penchée dessus avec autant de consistance.  

Mais alors ce qui est génial, ce que j'adore pendant la période où je propose, conçois et anime un programme-compagnon. C'est la personne que je deviens. Toute tendue, orientée, vivant dans le programme. Qui sont les compagnonnes de joie ? De quoi ont-elles besoin, comment les accompagner au mieux ? Quelles propositions, quelles subtilités à l'intérieur de chaque proposition. Et les blagues ! je deviens drôle. Et je prends note de tout, bien plus que d'habitude - mon attention est décuplée. J'ai un programme à nourrir, moi, Môssieur. 

J'aimerais vivre comme ça tout le temps. 

Et heureusement, ce n'est pas possible. Il faut un temps de repos, de décompression, de régénération. Retrouver la soif et le besoin, en moi, autour de moi. Faire émerger l'idée, lui donner forme. Tout ça prend du temps. Normal. Et pi j'aime pas trop refaire ce que j'ai déjà fait, j'aime bien qu'il y ait une partie neuve. 

Mais là ça démarre, et là je vais en profiter ! 

Et toi ma chérie-chéri, qu'est-ce qui te met en état de flow ? 

le petit plus

J'aime ces semaines où "je cours". Où les sollicitations extérieures et la quantité de travail se conjuguent. Ces semaines où je dois être maline pour "tout faire" - et d'ailleurs je ne fais pas tout, je dis oui, je dis non, je déplace. 

Et puis quand même, je me pose pour faire à manger. Pour nous promener le chien et moi. Pour dormir un petit moment l'après-midi. Pour soutenir les personnes que j'ai décidé de soutenir (et qui sont d'accord).

Oui, j'aime bien ces semaines où tous les quarts d'heures semblent à leur place. 

J'en profite tant que ça dure.