Depuis les confinements successifs, mon métier de formatrice s'est transformé radicalement. 95 % des formations que j'anime le sont aujourd'hui à distance.
Au début, cette situation m'a interloquée ; puis je m'y suis très bien habituée ; puis voyant que ça ne changeait pas, que nos clients souhaitaient permettre à leurs collaborateurs de se former depuis leur domicile, au bout de 18 mois j'ai commencé à tirer la langue et à me dire, "je recommencerais bien à animer des formations en chair en et os." Le truc c'est que je perds ma réalité, tu sais comme quand personne de réel te hume, te voit, te touche. Je perds ma capacité à me saper de pied en cap, je perds aussi le courage d'affronter les transports, la distance, les délais pour s'y rendre...
La semaine dernière, une erreur de feuille de mission m'a donné à penser qu'une présentation que j'imaginais animer à distance, aurait finalement lieu sur site, à une heure de la maison. - Hou la ! ai-je pensé. 4 heures de trajet ! (la formation dure deux jours). Plus la marge qu'il faut prendre pour dire bonjour, trouver la salle, installer mes affaires, faire les branchements... Tout ce temps perdu alors que je pouvais arriver tranquillement 1/2 heure avant à mon bureau ! Car oui j'arrive avant chaque formation, 1/2 heure pour peaufiner et relire et adapter la formation au goût du jour... Mais 1/2 heure, ce n'est pas 4 heures ! Oh la la je n'avais pas envie, pas envie du tout, et à la fois quand même, rencontrer les gens, c'est le coeur de mon métier...
Finalement contre-ordre a été donné, c'était bien une formation à distance.
Ouf. Et pas ouf. Confrontation à ma contradiction. - Tu veux les voir en chair, les gens, tu veux qu'ils te voient en chair, ou tu préfères rester bien peinarde chez toi, dans ton cadre, par écran interposé ?
Je ne sais toujours pas...
Et au début de cette formation, l'une des participantes nous a dit, - Je croyais que la formation était en chair et en os, et quand j'ai vu qu'elle était en distanciel j'ai failli annuler ma participation.
Je crois que les deux jours que nous avons partagés, lui ont bien plu finalement...
Alors je comprends ta participante, parce que je préfère de loin une formation sur place. Cela est même devenu un critère dans certains cas. Pour que j'accepte de la faire à distance, il faut vraiment que ce soit la seule option possible et que je tienne à la suivre à tout prix. Je sature vite des contacts par écran interposé. A tout prendre, je préfère de loin la voix à l'image, c'est pour ça que j'aime écouter la radio.
Mais pour revenir à ton dilemme, je le comprends tout à fait !
Rédigé par : Emilie | dimanche 26 juin 2022 à 17:46
Est-ce que l'idéal ne serait pas un peu des deux ? (ce serait le mien, d'idéal, en tous cas !)
Rédigé par : Milky/Bree | dimanche 26 juin 2022 à 20:42