Ces derniers jours
je pars marcher sans mon téléphone portable
parce que je vis la marche comme une activité de connexion de moi à moi, de moi à l'environnement, le bitumes, les humains, les chiens, les oiseaux, la lumière, le ciel, les nuages, le soleil, l'ombre, les plantes de rues - et le téléphone me coupe de tout cela, j'ai envie de regarder si je n'ai pas reçu un message, un Whatsapp, mon instragram...)
Et tous ces jours, toutes ces nuits où je pars marcher avec ma connexion de moi à moi, de moi au monde sans filtre, alors j'aperçois - des plaques de rues, des maisons, des ombres de fleurs le long des murs, des fenêtres illuminées sur le ciel d'orage et à la fois je suis ravie et à la fois je pleure, de ne pouvoir les capturer dans mon téléphone.
Tout à l'heure, si la lumière est belle (mais comment savoir à l'avance si la lumière va être belle.... ?), je sortirai avec mon téléphone, et ce sera la récompense de toutes ces balades sans écran, pour attraper des plaques émaillées contre des grilles en fer forgées, mélangées à des bambous, à des bignones, à des capucines... Et j'aimerais aussi rattraper un morceau du ciel d'hier, tellement dramatique avec ses zèbrures de rouge sur fond gris électrique... il ne reviendra jamais ? Non, jamais comme cela.
Cette présence-absence-jouissance-piqûre de nostalgie, c'est elle qui me demande de continuer à photographier. Je m'approche je m'approche je m'approche, jusqu'à obtenir le cadrage qui me convienne - et parfois je trouve, parfois c'est raté.
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