Quand j'étais enfant, je demandais à Maman "Dis Maman, raconte-nous une histoire de quand tu étais petite !" "Mais je vous les ai déjà toutes racontées !" "Non mais, une autre !" "Mais je ne m'en souviens pas d'autre !" "Alors, raconte une de celles qu'on connait déjà.."
Maman en avait quatre ou cinq histoires qui tournaient, trois d'entre elles à la maison de ses grands-parents à Saint Ceneri dans l'Orne. Celle que j'adorais et que je connaissais au point d'avoir le sentiment d'avoir vécu moi-même ce souvenir, c'est la fois où elle et ses frères avaient voulu "faire le mur", enfin, sortir de la maison pour aller jouer dans le jardin en pleine nuit. Pour ne pas faire craquer les marches de l'escalier, ses frères avaient imaginé de glisser sur la rampe. Et l'un des enfants avait en glissant atterri sur une bombone en cuivre au pied de l'escalier, et le choc avait fait l'effet d'un gong qui avait réveillé toute la maison.
Un autre classique qui me ravissait, était cette légende-là. Les grands frères de Maman étaient plein d'invention. Comme mon grand-père était le plus souvent en train de guerroyer, ma grand-mère s'occupait seule de ses lascars et se retrouvait vite débordée. Son père à elle, l'appelait Ma pauvre Gil, ce qui avait le don d'exaspérer mon grand-père (qui entre deux guerres, lui faisait quand même marmot après marmot et ensuite, Tchao les cocos, je vais prendre soin des intérêts de la France). Mais à Madagascar, toute la famille vivait sous le même toit. Un an ou deux après l'arrivée de Maman à Madagascar, ses frères de 12 et 10 ans avaient eu l'idée... de s'y mettre à deux pour démarrer et conduire la jeep de mon grand-père. L'un tenait le volant, l'autre actionnait les pédales. Tu vois venir la suite, la jeep au bout de quelques mètres s'est renversée dans le fossé et les aides de camps et sergents de mon grand-père ont eu toutes les peines du monde à l'en tirer. Les garnements s'en sont tirés indemnes, enfin, ils ont dû écoper d'une sacré raclée connaissant mon grand-père. Et le soir... en rentrant à la maison après cet épisode contrariant... il vit sa petite fille de quatre ans, adorable, lui courir dans les bras... et en la cajolant il lui a dit "Toi, ma petite Anne, tu es ma consolation."
Un peu plus tard, et ça c'est ma grand-mère qui me l'a raconté, elle fondait quand elle évoquait la fin de l'histoire, Maman était allé voir son frère de 7 ans et lui avait demandé "Toi aussi, t'es ce machin-là que Papa a dit ?"
(Bouuuuuhhh je n'arrive plus à insérer des photos ! et je viens de découvrir cette phrase magnifique de Walt Whiteman, que je t'offre à mon tour : Happiness - not for another place, but this place ; not for another hour, but this hour.
Bonne journée ma chérie-chéri !)
Excellent, ces mots d'enfants comme aurait dit ma Belle mère de son vivant, j'en pleure de rire :))))
Ma petite soeur, Laetitia (la joie ) la 7ème, une surprise pour terminer notre fratrie, mon père l'appelait "mon cadeau!"
C'est devenu son surnom.
Rédigé par : Laurence | vendredi 04 février 2022 à 11:08
c'est un beau surnom !
et tu n'étais pas jalouse ???
Rédigé par : Christie | vendredi 04 février 2022 à 18:26
Si un peu... bien sûr!
Rédigé par : Laurence | vendredi 04 février 2022 à 19:20