L'autre jour - j'avais envie d'y aller en bus - et aussi, d'en revenir en bus - et ça prend toujours plus de temps, le bus, que les autres moyens de transport. La lumière était grise mais le trajet est beau, de la garde de Vanves à la Très Grande Bibliothèque. A l'aller j'ai fait je ne sais plus quoi, regardé par la fenêtre sans doute, et pour le retour, je me suis acheté un livre. Ce qui est un peu crétin, car trois piles m'attendaient à la maison. Mais ces trois piles n'étaient pas dans mon sac à dos. Bref j'ai embarqué à la librairie de la Bibliothèque, ce gros livre qui me faisait de l'oeil et que je n'ai pas terminé en un trajet d'autobus.
Dans ce livre que j'aime bien pour le moment, il se passe dans un fjord en Islande, ça me balade, le narrateur a perdu la mémoire - et il fait sans arrêt référence à des chansons. Des chansons qui passent à la radio pendant qu'il conduit sa Volvo, ou des chansons qui surgissent dans les histoires que lui racontent des personnes qu'il croise - qui apparemment le connaissent bien mais lui ne sait plus qui elles sont. Ainsi surgissent Bob Dylan, Leonard Cohen, Nick Cave, et les personnages sont émus par leurs voix et par les paroles des chansons, qui résonnent comme des prémonitions.
Cette présence forte des chansons dans le récit, plus déterminée et cernable que la personnalité du narrateur (il a TOUT oublié !!), m'amène à me demander si l'auteur les a délibérément choisies parce qu'elles font partie de son histoire personnelle, ou bien si elles passaient dans sa playlist et zoup, il les insérées dans l'histoire. A une passante... A une chanson qui passait par là...
Hier, je tentais en 15 minutes ah ah de te transmettre les bases de mon métier d'écrivaine.
Bon alors, gros scoop, je n'ai pas DU TOUT écrit mon texte en 15 minutes, plutôt en une heure et quinze minutes - la première raison est que j'avais mon téléphone juste à côté (quoique, c'est encore le cas ce matin mais il ne me dérange pas, allez savoir) - mais j'ai négligé d'utiliser mon outil de productivité FATAL lorsque j'écris. Ou plutôt lorsque j'ai besoin ou envie d'écrire un texte dans un temps limité. Bon en vrai, la nécessité (que je n'avais pas hier, j'étais libre comme l'air) d'écrire dans un temps limité m'aide à être concentrée et productive. Quand j'ai écrit Aujourd'hui je choisis la joie, j'étais pour écrire le premier jet d'au moins la moitié des chapitres, installée dans le métro et hop, j'avais 20 minutes pour écrire ce premier jet - souvent je le terminais assise sur l'un des sièges bleus du quai de la station Maklakoff Etienne Dolet, qui est mon arrêt si tu veux tout savoir. Après ce premier jet, y'avait encore du boulot mais le chapitre avait sa tête, son ventre et sa queue. Restait à lui ajouter un peu de chair entre la peau et les os.
Alors quoi, quand je n'ai pas de contrainte horaire... c'est beaucoup plus dur pour moi d'écrire. Je trainasse, un peu.
Ce qui m'aide à écrire : avoir un cadre horaire (le trajet en métro c'était IMPEC ! ou bien, quand j'écrivais dans la boutique de Marie, nous avions deux heures de temps, j'avais un programme d'écriture que je lui annonçais, et roule ma poule, j'aurais été mortellement vexée de ne pas tenir mon programme !).
Ce matin par exemple, j'ai un rendez-vous téléphonique dans 14 minutes ; c'est AMPLEMENT suffisant pour écrire ce qui me reste à écrire, et je n'ai pas le temps d'entrer dans 10 000 considérations annexes, comme par exemple lire urgemment un article de mon adorée Cup of Jo.
Par ailleurs, je viens d'aller chercher mon partenaire magique ! Celui qui dit à mon cerveau On ne musarde pas, BB ! Et mon cerveau, qui d'habitude fait son malin et répond d'un air de Tu veux te battre ? T'as qu'à croire, BB ! Ben là mon cerveau ordonne à mes doigts Tapez mes mignons, faites ce que vous avez à faire, écrivez votre histoire, allé je veux entendre le clic clic des doigts sur le clavier. Et mes doigts s'exécutent.
Tu veux savoir quel est ce prodige ? Qui est ce partenaire toujours disponible pour m'encourager me fouetter m'endélicer ? Celui qui ne me laisse pas le choix ?
Hé bien c'est Jean-Sebastien Bach.
Quoi, t'es déçue ?
Cet énorme bosseur, qui a passé des jours et des nuits sans doute bien plus que moi, à composer sur un clavier pour endélicer les âmes les coeurs et nous rapprocher de Dieu. Oui je sais, des dizaines de compositeurs ont travaillé comme lui d'arrache pied. Et il n'y a que lui qui me fasse cet effet là, Tape mon petit, déchaine-toi sur ton clavier, que tes doigts volent et emportent les coeurs.
1685-1750, à 300 ans d'écart tu m'aides à vivre et à écrire Jean-Seb, et je ne suis pas la seule. Tu ajoutes de l'enthousiasme dans ma vie quand elle en a et quand elle en manque. Et tu m'aides à écrire à un rythme survitaminé !!
Ma chérie-chéri, si tu veux écouter et regarder un truc de ouf.
Pour 4 pianos et un orchestre.
Je file, je fiiiiiile ! Vive Bach ! Merci Bach !
Bach...c'est ma vie...je me suis fait offrir le clavier bien tempéré pour Noël, pour reprendre le piano avec joie. BACH...c'est fou l'effet que me font ses compositions..je suis heureuse de savoir que nous partageons ce goût Christie :)
Rédigé par : Serena | vendredi 11 février 2022 à 20:49
oh la la Serena, quelle chance de pouvoir jouer Bach !!
Rédigé par : Christie | lundi 14 février 2022 à 16:37
quelle merveille ce concert !
merci du partage Christie :-)
Rédigé par : Emmanuelle | mercredi 16 février 2022 à 18:35
il est ouf hein !
et comment j'ai découvert ce pianiste et ce morceau.. c'est encore une super chouette histoire !
Rédigé par : Christie | jeudi 17 février 2022 à 09:58