maviesansmoi

18 ans, 3ème cadeau - la recette de la tarte aux poivrons

Coucou ! Ils peuvent venir, les tigres, avec leurs griffes.

Et voilà mon 3ème cadeau. J'avais oublié que tu venais aussi pour les recettes ! Merci de me l'avoir rappelée. Celle d'aujourd'hui, elle est très simple et c'est moi qui l'ai inventée. Et on s'est régalés ! 

Bon ce n'est pas encore la saison du poivron mais j'en achète quand même une fois par mois, et l'autre jour j'en ai acheté 5 et avec j'ai fabriqué la meilleure des tartes salées. 

Les 5 poivrons, tu les poses sur une lèche frite à 200 degrés une demi-heure au four. 

Puis quand ça sent le poivron dans toute la maison, tu les sors du four, les laisses un peu refroidir et les coupes en lamelles ou en bouts comme tu aimes, et les épluches et les épépines et tu déposes tes bouts ou lamelles sans peau ni pépin dans une assiette creuse dans laquelle tu as mis de l'huile d'olive et deux gousses d'ail - tu laisses ça mariner le temps que tu as, tes poivrons grillés et fondants dans un bon fond d'huile d'olive à l'ail. 

Une heure avant le dîner... tu sors du frigo (ou si tu es comme moi, tu sors acheter chez les épiciers chinois) un rouleau de pâte feuilletée. Dans un grand bol, tu mélanges 5 cuillers à soupe de crème fraiche épaisse avec une ou deux cuillers à soupe de moutarde (= en fonction de si tu aimes quand ça pique un peu ou pas trop). Tu verses dans le bol sel poivre une bonne cuiller à café de paprika fumé si tu en as chez toi, et la grosse moitié du paquet de gruyère rapé. Tu mélanges vigoureusement... tu étales cette crème moutardée sur ton fond de pâte... puis tu déposes toutes tes lamelles ou bouts de poivrons par dessus. 

Ton four est chaud bien sûr, à 180 degrés. Là tu enfournes ta tarte pendant 40 minutes et ensuite. Mioum tu te régales. 

Cette tarte est très bonne avec une salade croquante dans laquelle tu aurais ajouté quelques échalotes ou quelques pignons de pin grillés une minute à la poële. 

Voilà, régale toi ! 

(et comme autre recette, tu sais comme j'aime les sels customisés, après le sel de Pascale (sel fin + 5 épices + piment oiseau séché + branche de romarin séché), après le sel d'Orvietto (sel fin + mélange d'herbes du jardin séchées et réduites en poudre, thym + romarin + laurier), j'ai fabriqué et j'utilise le gomasio de Marine Dora, feuilles de céleri branche séchées au four + leur poids de sel fin + leur poids de sésame noir + le zest d'un citron séché, le tout mixé, et hummm, c'est booon !). 

18 ans, 2ème cadeau - un conte que j'aime par dessus tous

25 février 2022 - la guerre en Ukraine, l'invasion de la Russie par les Ours, l'invasion de l'Ukraine par l'armée dirigée par Poutine, a commencé hier. Je n'ose pas dire que j'aimerais que nous partions en guerre protéger les Ukrainiens - je ne le dis pas parce que je n'ai pas de fils et je tremble aussi de ce qui se passerait si une bombe nucléaire nous tombait sur la gueule.

A la place, j'exécute le plan, à savoir, t'offrir le 2ème cadeau prévu pour aujourd'hui  : mon conte préféré (en ce moment et souvent). 

Hier nous avons parlé de contes avec Chimène, et je me suis rappelée comment elle aimait tellement que je lui lise Boucles d'or et les trois ours - elle avait, toute petite, des cheveux blonds et bouclés, et de ses deux à quatre ans, j'ai vraiment dû lui lire cette histoire un soir sur deux. Elle avait soif d'entendre cette histoire encore et encore. 

Bon ben moi je suis pareille avec mes contes, certains je les relis depuis l'enfance puis depuis l'année 2008, où j'ai rencontré le travail de Jean-Pascal Debailleul. C'est de lui qu'est issue cette version de la fille intelligente du paysan.

Pourquoi j'aime furieusement ce conte ? Parce qu'il me donne une direction, depuis toute petite il me dit C'est comme ça que tu peux aimer. 
Et puis j'aime ses détails et sa malice et la conquête-reconquête de l'être aimé. Du coeur, de l'intelligence ! 

Bref : à tes oreilles, v'la la fille intelligente du paysan ! 

18 ans, 1st gift, 3 (+3+3) bouquins mirifiques

Aujourd'hui, mon blog a 18 ans. Pour les célébrer et nous remercier de cette longévité en bonne santé, je vais nous offrir trois cadeaux.

Une recette, trois livres qui ont transformé ma vie et un conte lu. 

Aujourd'hui je commence par les livres qui ont le plus transformé ma vie. Bon ne te fâche pas, les 3 auteurs sont américains. Ça veut dire qu'il faut passer une barrière culturelle... Mais certains Américains ont un pragmatisme de l'action et une foi dans le Tout possible. Et ça ça aide en tout cas moi ça m'a aidée à guérir et à accéder à trois trésors inestimables. 

Je te les donne dans l'ordre d'apparition dans ma vie. 

2007. Grosse crise de nous. Ce livre nous a non seulement aidés à en sortir, mais à devenir heureux et complices et de vrais merveilleux amis. Si tu veux tomber et retomber amoureux de ton mec ou de ta nana. Si tu veux être là pour lui, qu'il ou elle soit là pour toi. Y'a Florentine bien sûr, et y'a Esther. Mais déjà achète lis et fais TOUS les exercices de ce livre avec ton +1 ou toute seule. Le un peut changer le deux. Un changement de ton attitude provoque un changement chez l'autre. Fais tous les exercices même ceux qui te paraissent nuls, faux, contre-productifs - ils sont mega justes et réajustant. J'ai tout testé, je mets tout en pratique depuis 15 ans et notre relation. En est affermie plus heureuse plus confiante plus solide. Et dès que j'ai un peu la flemme et que je me relâche sur un point - notre lien se met à déconner, dans le quart d'heure. C'est fou comme ce livre et ses conseils sont justes. Les couples heureux ont leurs secrets, de John et Julie Gottman. 

2008. Merci Madame Bastide, la psy de l'école des filles ! Le deuxième livre qui a fait qu'ensuite je n'ai plus jamais grondé ni puni mes enfants, c'est Ecouter pour que les enfants parlent, parler pour que les enfants écoutent de Faber et Mazlich. Des ateliers de communication parents-enfants et des conseils méga pragmatiques. A compléter avec le livre d'Anne Peymirat, Je gère, reprenez en main votre vie de famille. Les principes de ces 3 auteures, pleins de bon sens, font toute la différence. Notamment ceux d'Anne, 1. mettez vous d'accord entre parents avant d'établir des règles claires, et parlez vous 15 minutes par jour pour monitorer la vie de famille et vous accorder. Et 2. passez 15' par jour seul à seul avec chaque enfant, à faire un truc qui lui plait. 

De toutes façons, le temps on va le passer - avec son conjoint, avec ses enfants. Alors pourquoi ne pas le passer de manière agréable plutôt qu'à se gueuler dessus et à se rendre malade et à s'en vouloir ? 

2010. Merci Anna !! Le troisième livre tu le connais, tu l'as acheté, (quoi, tu ne l'as pas encore acheté !!??) c'est celui de Julia Cameron découvert en 2010, Libérer sa créativité. Celui là il a changé ma vie à moi, il m'a ouverte, il m'a guérie et me guérit encore. Les deux premiers m'ont donné accès au trésor de mon amoureux et de mes enfants, celui-là m'a donné accès à mon trésor à moi. Et je continue à piocher des trésors de ces trois immenses malles. De ces malles infinies. 

Evidemment, le secret de ces livres est de les agir après les avoir lus ! Ou même pendant la lecture. 

En bonus. Trois de mes livres à moi que j'ai essayé d'écrire aussi bien et de manière pragmatique et chaleureuse que ces livres qui ont changé ma vie. Chercher son ikigai - si tu cherches ta raison de te lever le matin... Changer avec le kaizen, si tu as envie de prendre ou de perdre une habitude et que tu ne sais pas par où commencer. Et Aujourd'hui, je choisis la joie, si tu as envie de mieux percevoir et d'amplifier la joie en toi, autour de toi ! Ceux qui les ont lus, m'envoient chaque jour des petits mots de remerciements depuis plusieurs pays ! C'est fou ! 

En bo-bonus. Trois romans qui m'ont accompagnée merveilleusement depuis août. Middlemarch, de George Eliott. Un juste repos, de Amos Oz. Et Ton absence n'est que ténèbres, de Jon Kalmann Stefansson. Oh la la. Comment aimer ? rester ou partir ? et le désir ? et la liberté ? et les illusions ? Trois énormes magnifiques romans qui nous font voyager, en Angleterre victorienne, dans un kibboutz des années 60 et en Islande aujourd'hui et au début du 20ème siècle. Fonce. 

En bo-bo-bonus, le magnifique programme que je suis en train de concocter, Je suis ma propre meilleure amie, qui se fonde... sur ces merveilles de bouquins et sur toutes nos sagesses mises ensemble, en vue d'honorer et de revitaliser la moi d'aujourd'hui, face à la dureté que c'est de toucher le middle age et encore plus quand o, est une femme. Toutes les infos t'attendent ici ! Et il y a une place pour toi ! 

A demain pour le cadeau #2 ! 

Et... I'd like to know.. c'est quoi toi les livres qui ont changé ta vie ? 

 

18 ans

- Tu pourrais tenir un blog ?
- Tu m'as regardée ? Jamais, jamais, JAMAIS, je ne raconterai ma vie sur internet. 

Demain, ce blog a 18 ans. 18 ans mon petit ! mon grand ! mon refuge ! mon point de rencontre ! ô toi le brouillon de tous mes livres nés sans éditeur a priori ! 

Je ne savais pas en commençant que ça allait me tenir 18 ans. On ne sait jamais en commençant une histoire, où elle va nous mener. Je sais simplement que j'étais triste, triste de ne plus réussir à atteindre une personne que j'aimais, triste de ne pas réussir à tomber enceinte de notre deuxième enfant - j'avais envie et besoin que quelque chose se passe dans ma vie, que quelque chose réussisse, et aussi, que ce soit quelque chose qui dépende de moi. 

Ecrire - cela dépend de moi, je me pose à ma table et j'écris ce que j'ai prévu ou ce qui me passe par la tête, ou un mix de ce que j'avais prévu ET de ce qui me passe par la tête ! Même pas besoin d'une table d'ailleurs, j'ai écrit dans toutes les positions dans tous les lieux où j'ai posé mes fesses depuis l'âge de 8 ans. Dans le train dans l'avion dans mon bain dans mon lit dans la voiture dans le bateau dans le métro dans la forêt à la plage bref je préfère écrire assise mais à part ça ah oui il faut quand même au moins un stylo avec un peu d'encre et du papier pas encore écrit, mais un téléphone portable fait aussi l'affaire. 

Faire quelque chose qui dépend de moi. A un moment de crise dans ma vie - oui, l'ancien ne me convenait plus et le nouveau n'était pas encore advenu. Quand j'y pense, dans ces moments de crise que j'ai trouvé le ressort d'entreprendre la plupart de ce qui a valu le coup dans ma vie.

Mon vieil et grand amour ne veut plus entendre parler de moi ? je réalise mon vieux rêve de passer un an au Chili.

Mon crunch du moment s'est enfui à la fin de la nuit ? je rappelle mon vieil et grand amour... avec qui nous sommes mariés depuis 22 ans. 

J'arrive de moins en moins à écrire des livres pour les autres, et en plus j'ai la cheville foulée ? je décide de transmettre ce que j'ai appris lance les ateliers de créativité. 

J'entame un bilan de compétence. Un ami me propose de rejoindre sa boîte de formation, une éditrice me propose d'écrire Trouver son ikigai. 

J'ai une rentrée très vide qui s'annonce. Les anges qui m'accompagnent ou God himself, me tannent pour que partage Voilà mes anges. Ce programme compagnon a marqué la naissance de l'Ecole Christie (= l'engagement pris par moi-même de toujours sauf en vacances avoir un programme gratuit ou payant, sur le feu ou élancé) - et les anges ont aidé 80 personnes à définir leurs intentions et à ce que celles-ci adviennent ! 

Merci le vide. Merci le désarroi. J'ai cette phrase dans ma tête, the breakdown makes way to the breakthrough. La dépression ouvre le chemin à l'épiphanie. Commencer à écrire ce blog il y a 18 ans a été pour moi une merveilleuse épiphanie, et la joie c'est de continuer à la vivre tous les jours, presque tous les jours, j'ai fait un contrat avec vous depuis le démarrage, hors week-end ou formation ou vacances, pif, un billet, je ne sais pas toujours ce qu'il va exprimer ce billet mais quelle joie ! quelle chance cet engagement pris. Qui me pose. M'élance. Me soutient. 

Happy birthday to us ! A Emmanuelle, Mélanie,  Amélie, Marie, Marine, Camille, Virginie, Pascale, Laurence, Valentine, Aurélie, Charlotte, Marie-Claude, Valentine, Sophie, Céline, Ingrid, Anne-Sophie, Sophie, Marijo, Martha, Marielle, Marion, Mayou, Catherine, Alice, Anne-Liesse, Julie, Roseleen, Bénédicte, Esterelle, Anne, Sylvie, Anne-Liesse, Christine, Maurine, Louise, Serena, Marie-Dominique, Irène, Marie-Valérie, Caroline, qui j'oublie ? 

Je lève ma tasse de thé (qui est le capuchon de mon Thermos) à toutes mes prochaines crises, qui mèneront à mes prochaines épiphanies. 

Ah oui j'ai besoin de ton aide. Souvent, les gens me demandent de quoi il parle mon blog. Je ne sais jamais quoi répondre. Tu dirais quoi, toi ? 

A propos d'école Christie et de programme compagnon ! En mars commence Je suis ma propre meilleure amie, 9 mois pour honorer ce qui te me nous rend vivante aujourd'hui ! 

qu'est-ce qui est juste ?

Coucou ma chérie-chéri ! what are you up to, these days ? 

De mon côté. Je commence, enfin, je continue, j'accentue, mon brainstorming sur les surprises du Bootcamp. Les surprises que je vais faire aux participantes. Celles que je vais leur proposer de se faire à elles-mêmes. Et celles que je vais leur demander d'imaginer les unes pour les autres ? 

Evidemment... j'ai envie de tout te raconter là maintenant. 

Et je peux te partager les questions qui sous-tendent ma recherche. 

Quels peuvent être de bons supports physiques de l'amitié de soi à soi ? 
Qu'est-ce qui serait à la fois enchanteur, et pratique à offrir ? 
Jusqu'où je demande son aide à Chimène, ma graphiste en chef ? avec quel imaginaire, quelles couleurs, je lui fais le brief ? 
Jusqu'où je sollicite chaque participante pour donner quelque chose qui lui tient à coeur ? 

Qu'est-ce qui est juste ?
C'est ma grande question du moment.
C'est ma grande question à chaque instant où je prépare et anime une formation et où je suis consciente de mon geste.
C'est ma grande question quand je suis en prise avec l'un de mes clients, quand je suis consciente de sa présence, de sa voix, que je laisse résonner en moi ses paroles, ses émotions, ses victoires, sa recherche, sa douleur quelquefois. 

Que dire, que taire, que demander, jusqu'où aller ? Trop : ça pourrait brusquer, pas assez : on risque le mou - et chaque personne n'a pas le même seuil de tolérance, et en plus ça dépend des jours ! 

Et ben. J'adore ce travail d'équilibriste. Je me ramasse, inévitablement. Je tombe de mon fil - pas avec toutes, avec certaines. Et puis on se relève - moi, et l'autre, on se relève si on a réussi à conclure l'alliance, la confiance que je veux ton bien et que tu es, que nous sommes équipées chacune avec nos forces, pour aller le chercher, le renforcer, le faire grandir. 

Allé ! je retourne à mes surprises. Et si tu veux tout savoir (sauf les surprises) sur le programme-compagnon qui commence - le 19 mars - qui commence - en réalité - dès que tu commences à te poser la question, j'y vais, j'y vais pas ? Et c'est quoi pour moi, être ma propre meilleure amie, aujourd'hui ? hé bien tu peux aller regarder par là.

Et si tu as envie de venir, écris moi : ch[email protected]. Il reste encore 20 places. 

(Cette question.
Qu'est-ce qui est juste.
Et cette photo de ma grand-mère qui s'est invitée pour illustrer le billet.
Ça me ramène à mes très jeunes années, sur la plage du Rupione, en Corse.
Je collectais en douce des mégots de cigarettes sur le sable, et le tabac qui restait dans le mégot, je l'utilisais comme chocolat pour le gâteau de sable. Et à la fin, j'ajoutais toujours du sable très fin, très doux, en quantités mesurées, Un petit peu de sel, un petit peu de poivre...
Mam détestait la plage (comment peut-on détester la plage !!) et elle y allait en râlant, parce que moi j'adorais y aller, j'y aurais passé toutes mes journées bref elle m'accompagnait. Dès qu'elle avait le regard plongé dans ses mots croisés ou dans son tricot, je filais chercher des mégots avec mon saut, des mégots et des plumeaux de plage, elle n'était pas contente quand elle me voyait revenir le saut plein de mégots, elle me disait C'est dégoûtant !
Mais moi je trouvais que le tabac faisait un chocolat très efficace, sur mes gâteaux de sable).  

les progrès

Progresser, c'est changer d'erreur, a écrit Emmanuelle. 

N'empêche, je prépare le nouveau programme compagnon qui sort... ben là, aujourd'hui... et je suis toute contente de mon nouveau système pour le préparer et documenter mon travail. Oui, 27 ans (1995) que je suis dans le business de la formation (j'ai commencé avec le Scoutisme français, ce n'était pas encore du business mais c'était déjà très très sérieux et aussi très très joyeux quand on y pense), bref, et j'en suis encore à me demander, comment je garde et archive la matière pour capitaliser sur mon travail ? 

Talk to yourself as if to someone you like, a écrit Brené Brown. 

Bon, y'a les dossiers de mon ordinateur. Y'a les grosses boîtes rouges pour archiver PAR THEMATIQUES les cahiers des différents sujets. Et là ce que je suis en train d'expérimenter, c'est un bon gros lutin (pas un korigan hein, une pochette avec des compartiments en plastique) pour y ranger tous mes documents préparatoires, mes listes d'inspiration, mes listes de titres, mes listes de sujets et d'outils et de livres, mes listes de citation, bref la matière énorme que j'ai besoin de mobiliser pour préparer, communiquer, animer. Ben elle n'est plus SEULEMENT planquée dans un obscur fichier, dans un merveilleux cahier à petits singes jaunes : non, je l'ai devant moi, sur mes genoux, à ma disposition quand j'en ai besoin ! 

Oh la la ! ça me change. 

Bon, le prochain progrès pourrait être de ranger mon bureau pour avoir la place d'y poser mon ordinateur, mon cahier à petits singes jaunes ET le lutin ouvert 🤓. 

Et la prochaine étape pourrait être de te partager le lien vers le merveilleux programme qui commence... le 19 mars... mais dans ton coeur il commence aujourd'hui si tu regardes la grande page que je t'ai concoctée. 

Je suis ma propre meilleure amie, ça s'appelle. 

Il a pour objet... de mettre en commun nos forces, notre enthousiasme, notre vision, notre tendresse, pour retrouver du jus et de l'envie face à la deuxième partie de vie qui s'étend devant nous. 

Tu veux bien regarder... et me dire ce que tu en penses ? 

 

la présence silencieuse

Lorsque j'ai commencé à écrire mes pages du matin, c'était en octobre 2010, Chimène avait 8 ans, et Alma, 5. Mes petitoutes ! Cela n'a pas été difficile pour moi de leur apprendre, Cette demi-heure le matin est à moi. Le petit-déjeuner est sur la table. Sauf s'il se passe quelque chose de grave, vous ne me demandez rien. En revanche, vous pouvez venir à côté de moi, pour lire, pour vous réchauffer. 

J'ai eu besoin de le leur dire une fois, et puis ensuite, elles m'ont vue, invariablement posée dans le canapé, chaque matin, je me levais une demi-heure plus tôt et me déposais sur la page, et elles, parfois l'une, parfois l'autre, parfois l'une de chaque côté, parfois les deux côte à côte, elles se posaient sur le canapé à côté de moi. De temps en temps nous échangions un mot, un baiser fugitif. 

Pendant les deux premières années où j'ai écrit mes pages, j'ai lâché des paquets énormes de tristesse. Et puis, ça s'est calmé - j'ai épuisé le stock qui attendait là depuis 36 ans, qui attendait qu'on le reconnaisse, qu'on lui parle, qu'on l'aime, qu'on le laisse sortir. Le stock, qui m'était apparu inépuisable, avait fini par s'épuiser. 

Les filles. J'aimais ça quand elles venaient se blottir. Elles savaient le faire sans être intrusives. Je me demande quel genre de parents nous avons été, pour avoir eu des enfants aussi sages !  

Et peut-être que lorsque j'écris ici. Toujours à la même place, depuis bientôt 18 ans. Et que tu viens lire, en silence, que tu viens te poser en me laissant un mot ou le plus souvent non, peut-être que c'est du même ordre que celui de mes petitounes qui venaient se réchauffer à ma chaleur, sans me déranger mais au contraire en me communiquant silencieusement leur amour, en m'encourageant de leur présence, et en venant prendre des forces à la mienne. 

Bon après-midi ma chérie-chéri. Les petitoutes ont bien grandi, je vais accompagner Alma à son oral blanc de français et bosser au café en l'attendant ! 

je te ramène un échantillon

Oh la la, que je regrette ce temps où j'étais la reine des lettres !

Quand on me demande à quoi j'ai passé mon adolescence (personne ne me le demande en fait !), je réponds (si on me le demandait, je répondrais) : de 11 à 39 ans, j'ai écrit des centaines, des milliers de lettres bien troussées. Oui, c'est une vision un peu large de l'adolescence. Cette période de correspondance intense a pris un sérieux coup dans l'aile quand. Quand j'ai arrêté de bovaryser et ai décidé d'entrer pleinement dans ma vie avec moi ; elle s'est arrêtée aussi quand j'ai commencé l'écriture de Aujourd'hui, je choisis la joie.

Aujourd'hui, quand j'écris une lettre, ou un mail, destinés à une seule personne, j'écris rapide, sec, efficace. Je m'efforce de mettre de la chair, de la tendresse - mais c'est par gentillesse, par politesse. Je pense à ceux que j'aime, ils m'habitent, je suis heureuse de les voir, de leur parler au téléphone - et à présent j'ai du mal à leur écrire. 

Avant la classe de première où j'ai été très malheureuse, il y a eu la classe de seconde où j'ai appris plein de trucs et ai vraiment bien rigolé. Ma classe, la 2nde7, était trop trop trop chouette. C'est là que j'ai connu Pierre... et aussi, Audrey. Nous avons été, pendant un mois, très très bonnes copines. On passait la journée assises côte à côte à un pupitre de deux, dans le 2ème tiers près du fond de la classe, et nous bavardions non stop, soit par oral, soit avec des petits mots. Peut-être que les profs ça les agaçait, et puis ce n'était pas très juste pour Audrey car moi, j'étais assez bonne élève mais elle avait plus de mal à suivre, la preuve, elle a fini par redoubler sa seconde. Bref nous n'avons pas dû rester côte à côte très longtemps, mais pendant le mois qu'a duré notre tocade, on s'envoyait des petits mots, on passait toutes nos pauses ensemble et ça ne nous suffisait pas - le soir venu, nous nous écrivions de longues missives sur des copies doubles. 

Aujourd'hui mère d'adolescentes dont l'une surtout passe une partie de ses soirées à tchatcher sur What's App ou Instragram avec les copines avec lesquelles elle a passé la journée, je me demande Mais qu'ont elles ENCORE à se dire ? 

Et la moi adulte se demande la même chose à propos de la moi adolescente et Audrey, mais que trouvions-nous à nous écrire après avoir passé toute la journée dans la même salle de classe, caillé dans la même cour de récréation, erré dans les mêmes couloirs, et chipoté devant la même assiette viande en sauce brun - rouge mystérieuse - frites cartonneuses ? 

Je n'ai pas de réponse factuelle à cette question, et je me souviens de l'entrain que j'avais à bleuir ces copies-double à l'attention d'Audrey plutôt que d'apprendre des théorèmes ou réviser l'influence de Voltaire sur la France au XVIIIème siècle.

Et le lendemain matin, quel plaisir de s'échanger des enveloppes bourrées à craquer ! Audrey était aussi marrante à l'écrit qu'avec moi. A un moment d'une de ses lettres, elle me dit Bon je dois m'arrêter pour aller pisser, je te ramène un échantillon ? La moi de 15 ans a trouvé cette proposition tellement drôle, qu'elle s'en souvient encore 32 ans plus tard. 

Et puis voilà. Juin est arrivé, les conseils de classe, j'avais trop rien suivi en classe de physique et je ne pouvais pas aller en 1ère S comme le voulaient mes parents, ils ont demandé la voie éco pour moi ; quant à Audrey, on lui a proposé de redoubler sa seconde. C'était présenté comme une chance, deux de nos amis, Pierre et Jocelyn, qui avaient déjà redoublé une classe, ont carrément été invités à intégrer un autre établissement. Nous avons été séparés, chacun pas du tout satisfait du tour que prenaient les évènements, nous nous sommes sentis, le gros des troupes de la 2nde7, comme des cigales qui en avaient bien profité et à qui on demandait brutalement de devenir des fourmis. 

Ça a valu le coup, quand même, cette année de cigales, même si nous sommes plusieurs à l'avoir payé cher. 

the magic partner

L'autre jour - j'avais envie d'y aller en bus - et aussi, d'en revenir en bus - et ça prend toujours plus de temps, le bus, que les autres moyens de transport. La lumière était grise mais le trajet est beau, de la garde de Vanves à la Très Grande Bibliothèque. A l'aller j'ai fait je ne sais plus quoi, regardé par la fenêtre sans doute, et pour le retour, je me suis acheté un livre. Ce qui est un peu crétin, car trois piles m'attendaient à la maison. Mais ces trois piles n'étaient pas dans mon sac à dos. Bref j'ai embarqué à la librairie de la Bibliothèque, ce gros livre qui me faisait de l'oeil et que je n'ai pas terminé en un trajet d'autobus. 

Dans ce livre que j'aime bien pour le moment, il se passe dans un fjord en Islande, ça me balade, le narrateur a perdu la mémoire - et il fait sans arrêt référence à des chansons. Des chansons qui passent à la radio pendant qu'il conduit sa Volvo, ou des chansons qui surgissent dans les histoires que lui racontent des personnes qu'il croise - qui apparemment le connaissent bien mais lui ne sait plus qui elles sont. Ainsi surgissent Bob Dylan, Leonard Cohen, Nick Cave, et les personnages sont émus par leurs voix et par les paroles des chansons, qui résonnent comme des prémonitions. 

Cette présence forte des chansons dans le récit, plus déterminée et cernable que la personnalité du narrateur (il a TOUT oublié !!), m'amène à me demander si l'auteur les a délibérément choisies parce qu'elles font partie de son histoire personnelle, ou bien si elles passaient dans sa playlist et zoup, il les insérées dans l'histoire. A une passante... A une chanson qui passait par là... 

Hier, je tentais en 15 minutes ah ah de te transmettre les bases de mon métier d'écrivaine.

Bon alors, gros scoop, je n'ai pas DU TOUT écrit mon texte en 15 minutes, plutôt en une heure et quinze minutes - la première raison est que j'avais mon téléphone juste à côté (quoique, c'est encore le cas ce matin mais il ne me dérange pas, allez savoir) - mais j'ai négligé d'utiliser mon outil de productivité FATAL lorsque j'écris. Ou plutôt lorsque j'ai besoin ou envie d'écrire un texte dans un temps limité. Bon en vrai, la nécessité (que je n'avais pas hier, j'étais libre comme l'air) d'écrire dans un temps limité m'aide à être concentrée et productive. Quand j'ai écrit Aujourd'hui je choisis la joie, j'étais pour écrire le premier jet d'au moins la moitié des chapitres, installée dans le métro et hop, j'avais 20 minutes pour écrire ce premier jet - souvent je le terminais assise sur l'un des sièges bleus du quai de la station Maklakoff Etienne Dolet, qui est mon arrêt si tu veux tout savoir. Après ce premier jet, y'avait encore du boulot mais le chapitre avait sa tête, son ventre et sa queue. Restait à lui ajouter un peu de chair entre la peau et les os. 

Alors quoi, quand je n'ai pas de contrainte horaire... c'est beaucoup plus dur pour moi d'écrire. Je trainasse, un peu. 

Ce qui m'aide à écrire : avoir un cadre horaire (le trajet en métro c'était IMPEC ! ou bien, quand j'écrivais dans la boutique de Marie, nous avions deux heures de temps, j'avais un programme d'écriture que je lui annonçais, et roule ma poule, j'aurais été mortellement vexée de ne pas tenir mon programme !). 

Ce matin par exemple, j'ai un rendez-vous téléphonique dans 14 minutes ; c'est AMPLEMENT suffisant pour écrire ce qui me reste à écrire, et je n'ai pas le temps d'entrer dans 10 000 considérations annexes, comme par exemple lire urgemment un article de mon adorée Cup of Jo. 

Par ailleurs, je viens d'aller chercher mon partenaire magique ! Celui qui dit à mon cerveau On ne musarde pas, BB ! Et mon cerveau, qui d'habitude fait son malin et répond d'un air de Tu veux te battre ? T'as qu'à croire, BB ! Ben là mon cerveau ordonne à mes doigts Tapez mes mignons, faites ce que vous avez à faire, écrivez votre histoire, allé je veux entendre le clic clic des doigts sur le clavier. Et mes doigts s'exécutent. 

Tu veux savoir quel est ce prodige ? Qui est ce partenaire toujours disponible pour m'encourager me fouetter m'endélicer ? Celui qui ne me laisse pas le choix ? 

Hé bien c'est Jean-Sebastien Bach.

Quoi, t'es déçue ? 

Cet énorme bosseur, qui a passé des jours et des nuits sans doute bien plus que moi, à composer sur un clavier pour endélicer les âmes les coeurs et nous rapprocher de Dieu. Oui je sais, des dizaines de compositeurs ont travaillé comme lui d'arrache pied. Et il n'y a que lui qui me fasse cet effet là, Tape mon petit, déchaine-toi sur ton clavier, que tes doigts volent et emportent les coeurs. 

1685-1750, à 300 ans d'écart tu m'aides à vivre et à écrire Jean-Seb, et je ne suis pas la seule. Tu ajoutes de l'enthousiasme dans ma vie quand elle en a et quand elle en manque. Et tu m'aides à écrire à un rythme survitaminé !! 

Ma chérie-chéri, si tu veux écouter et regarder un truc de ouf.

Pour 4 pianos et un orchestre. 

Je file, je fiiiiiile ! Vive Bach ! Merci Bach ! 

 

en 15 minutes

Bonjour ma chérie-chéri ! Comment te portes-tu en ce matin qui ici, à Malakoff est froid-piquant, 6 degrés dehors avec de la pluie annoncée pour ce soir ? 

L'autre jour sur le blog de Brice, tout à la fin d'un billet pas très sympa pour Mc Donald's (j'aime beaucoup Mc Donald's... notamment, le progrès permanent dans lequel s'inscrit cette entreprise, et aussi le fait que des parents puissent y laisser aller leurs enfants déjeuner seuls, mes parents l'ont fait quand j'ai eu 12 ans et moi je l'ai fait avec mes filles à 12 ans, en toute confiance.. Et quand j'ai la chance de travailler avec des équipes de ce groupe, je vois aussi à quel point ils sont formés, écoutés, bien managés, les salariés de Mc Do sont très fidèles à leur entreprise !). Bref, j'étais agacée par le mépris qui pointait du billet, quand j'ai lu la dernière question du billet de Brice, et là, elle m'a donné à penser. 

Si vous n’aviez que 15 min pour former quelqu’un à votre métier, qu’est-ce que vous lui transmettriez ?

Tu le sais, j'ai deux métiers - formatrice, et écrivain. Enfin, un 3ème avec le coaching. 

Je ne saurais pas résumer en 15 minutes les compétences et le savoir-faire qui me semblent nécessaires pour la formation et le coaching. En revanche, pour l'écriture, cela me vient plus facilement - notamment parce que je formalise et partage ce que je sais sur l'écriture depuis 20 ans. 

 

1/4 d'heure - 4 conseils. 

Mon premier conseil à qui voudrait écrire, c'est de se demander à qui il écrit, de porter la personne en elle, en lui, d'être en empathie avec cette personne. Et s'il y a plusieurs destinataires, penser quand même déjà à une personne comme si tu lui écrivais une lettre, quelles sont les préoccupations de cette personne, qu'est-ce qui l'intéresse, où est-ce qu'elle souffre ? Mais la question de "qu'est-ce qui l'intéresse ?" est cruciale, car elle va te permettre d'ajouter tous les bons détails, ceux qui donnent de la substance et de la chair à tout récit.

Mon deuxième conseil, serait de travailler en trois temps - les trois ré. Trois temps où on ne demanderait à son cerveau qu'une seule chose à la fois, au lieu de 10 en même temps, ce qu'il déteste et il n'est pas très bon. Un premier temps pour réfléchir (à qui j'écris donc, et quelles sont mes idées, mes arguments, la direction éventuelle que je veux donner à mon texte). J'ai pris ce temps pour "stratégiser" le texte que je suis en train d'écrire, je me suis posée dans mon carnet et ai posé la question "Ce serait quoi les 3-4 compétences ou conseils que je donnerais pour transmettre mon métier d'écrivain ?" et hop j'ai noté sur mon carnet, j'ai fait ça hier à la fin de ma séquence d'écriture et du coup aujourd'hui je sais où je vais quand je t'écris. 

Le deuxième temps est celui de la rédaction - je me base (ou pas, selon mes besoins du jour) sur les idées notées dans mon carnet, parfois je les regarde et parfois comme ce matin je n'en ai pas besoin. Ces idées jetées sur le papier sont comme un échafaudage, elles me sécurisent quand j'en ai besoin et ensuite je m'en libère pour écrire ce qui veut s'écrire, à travers moi. Donc j'écris librement, sans chercher à faire parfaitement, je me demande quels détails et infos, quelles précisions intéresseraient mon lecteur ou ma lectrice idéale, et zou, j'écris tout ça. En sachant qu'ensuite viendra... 

Une pause, d'au moins cinq minutes et idéalement un peu plus, une pause active où je me lève de ma chaise. Une pause dej, une pause balade, une pause piscine, une pause sieste, une pause préparation du thermos de thé, une pause accueil de l'une de mes filles, une pause marinade pour le dîner, et hop, je retourne à mon texte. 

Et le moi reposé relis ce texte qui a reposé. A ce moment-là mon cerveau se met en mode éditeur, suis-je claire, qu'est-ce qui manque, qu'est-ce qu'il y a de trop, je coupe, j'ajoute, et mon texte commence à ressembler à quelque chose ! 

Mon troisième conseil d'écriture, c'est d'écrire au plus près de ta manière de parler. Comment tu le dirais, à l'oral ? L'oralité n'est pas toujours adapté dans un texte mais ça se corrige, tandis qu'un style ampoulé d'emblée, c'est plus compliqué. Et puis, c'est chouette de reconnaître un auteur que l'on connait en chair et en os, dans sa voix d'écriture. Et puis, l'écriture est souvent plus simple et donc plus claire, quand elle est proche de la structure orale - habituelle - des phrases. 

 

Mon quatrième conseil c'est de prendre beaucoup de notes. Des notes pour toi. Des notes de ce que tu penses, des notes sur tes idées, des notes de la sagesse qui passe autour de toi, dans les livres, les conversations, à la radio, dans le journal, au café. De les relire, ou pas. Elles vont nourrir, entrainer, susciter, motiver, ton écriture. Et puis c'est plaisant de garder une trace de toute cette sagesse que nous rencontrons - qui nous traverse. 

Allé, un petit cinquième ET JE M'ARRETE LÀ. When in doubt, put it in. La personne à qui tu écris aime les détails, tes détails. Elle veut en savoir plus, elle a besoin de ton honnêteté, de granularité, d'olé olé peut-être même. Donc, écris-le dans ton premier jet - il sera toujours temps de l'enlever, à la relecture. 

Bon !! ça m'a pris en vrai plus qu'un quart d'heure pour écrire ce texte. Et ça n'aurait pas dû ! je me suis laissée distraire, et distraite toute seule, en regardant mon téléphone - si j'avais le droit à un 6ème conseil de pro quant à l'écriture, ce serait de laisser ton téléphone dans une autre pièce pendant que tu écris ! Conseil que je vais m'empresser de suivre tout de suite tout de suite tout de suite. 

Bon appétit, ma chérie-chéri !