Ooooh cela faisait longtemps toi !
Ou alors, peut-être, longtemps que tu n'étais pas venu me harceler sous cette forme aussi vive et aussi incapacitante.
Généralement, tu te fais plus sournois et ce n'est peut-être pas un cadeau, je te remarque à peine et tu me harcèles en douce.
Mais bon hier, tu y es allé franchement. J'ouvre un mail sans me méfier, l'interlocutrice, habituelle, avec qui j'entretiens de bons rapports, cordiaux, coopérants...
Elle me demande de produire un numéro dont je n'ai pas idée.
Renseignements pris, l'administration qui délivre ce numéro, est un serpent qui se mord la queue (pour obtenir un numéro je dois produire un numéro, un autre fatalement, et je n'ai aucun interlocuteur à ma disposition pour savoir comment obtenir cet autre numéro ni à qui le demander).
Bon. Un jour bien sûr où j'ai prévu de faire un tas d'autres trucs, mais là tout s'effondre. Je ne me sens plus capable de rien. Je me sens, inadéquate.
Ça va passer.
C'est déjà en train de passer.
J'ai été chercher de l'aide.
Je vais trouver comment obtenir ce numéro.
Tenter d'y consacrer le temps juste (c'est à dire, ne pas le traiter par dessus la tête, et ne pas me laisser engloutir ni perdre de vue tout ce que j'ai prévu de faire, bien plus important que l'obtention de ce numéro).
Tout ça pour te dire, que ce n'est pas une fable, la phobie administrative.
(Mon sentiment d'inadéquation ne se limite pas à mes rapports avec la banque et les administrations, hein. Mais alors il y atteint des dimensions tsunamiques).
(Et viennent à mon secours, cette amie qui m'aide à gérer cet aspect de ma vie et à progresser, et la phrase reçue lundi, et qui insiste,
I am led carefully).
J'aurais pu écrire la même chose ! Récemment, après m'être escrimée une demi-journée sur un formulaire que je ne pouvais pas valider parce qu'invariablement s'affichait la pop-up "la colonne C doit être égale à la colonne D moins la colonne E" (je me répétais "je vais y arriver, je ne suis quand même pas si nulle"), j'ai jeté un coup d'œil à la rubrique contact du site. Il y avait un numéro de téléphone. J'ai appelé. J'ai dit que j'avais besoin d'aide, que je ne comprenais rien. Très calmement. Un rire au bout du fil "c'est le formulaire qui est mal fait" (pourquoi est-ce que je n'envisage jamais spontanément cette hypothèse ?) et mon interlocutrice m'a expliqué. 2 minutes plus tard, le formulaire était validé. J'essaie de me rappeler que la prochaine fois, au lieu de maudire pendant des heures ma nullité, ma phobie etc., je dois essayer de parler à quelqu'un ;-)
Rédigé par : Isabelle | mardi 08 juin 2021 à 15:03
Isabelle ! bravo pour tous ces pas ! et d'avoir été jusqu'au bout !!! et alleluia pour la personne qui t'a accueillie si gentiment et efficacement à l'autre bout du fil !
Rédigé par : Christie | mercredi 09 juin 2021 à 11:02