J'ai 5 minutes avant de décoller pour la journée. J'ai 5 minutes et je vais les consacrer à écrire, à t'écrire, à tisser cette tresse de mots qui relie un jour au suivant, qui relie mon âme à la tienne.
Ma mère.
Autour de moi, je regarde et il me semble que les histoires de mères et de filles se compliquent, une fois que la fille accède à une sexualité partagée. Blanche-Neige, ce n'était pas qu'une fable. J'ai ressenti à partir de 15 ans, un ultimatum, "entre ta sexualité ou notre lien, tu vas devoir choisir". Qui s'est accentué (l'ultimatum) au fur et à mesure que mes histoires se précisaient.
Ma mère.
Qui a fait tant, qui fait tellement encore pour moi. Comme, par exemple elle encourage CHACUN de mes projets CRéATIFS. (Il y aurait, j'aurais sans doute 2-3 trucs à écrire sur créativité / sexualité ; peut-être pas en 5 minutes).
Et au niveau des paroles. La chose la plus belle qu'elle m'ait dite, dont je me souviens et qui me nourrit. Depuis la naissance de Chimène, mon premier enfant, je me languis de voir mon bébé grandir et s'éloigner de moi. Oui, ça a commencé le jour où nous sommes rentrés de la maternité et où Nicolas a déposé le couffin dans une autre pièce.
Et Maman m'a dit, quand Alma avait peut-être 7 ans et donc Chimène, 10, Maman m'a dit Je me souviens de toi à tous les âges de ta vie, je t'aime et te porte en moi comme lorsque j'étais enceinte de toi, comme lorsque tu es née, comme lorsque tu avais un an, deux ans, 4 ans, 8 ans, 12 ans, tous tes âges jusqu'à aujourd'hui, je te porte en moi et t'aime dans toute ton entièreté, dans l'entièreté de ta vie.
Me disant cela. Elle me témoignait de son amour. Mais aussi m'aidait à imaginer et me donnait envie de me réapproprier ma mémoire intérieur de ces âges (ce que j'ai fait en écrivant de longues pages sur chaque étape de ma vie, accompagnée par Julia Cameron).
Et puis ses paroles m'aident à embrasser dans mon coeur, à mon tour, chacune de mes filles, dans chacun de leurs âges.
Cela me donne une grande force, d'amour pour ma mère, d'amour pour toutes les époques de moi, d'amour pour ma Chimène entière et mon Alma entière.
Bonne journée ma chérie-chéri !
Si je pouvais, j'écrirais sur ma mère.
J'ai tant à dire sur cette relation d'admiration qui s'est mue au fil des années en étouffement, en incompréhensions souvent, en accrochages qui griffent.
Et à te lire, ce que tu poses sur la sexualité, résonne fortement.
Je deviens au fil des mois, des années, la protectrice obligée de ma mère, qui si elle l'est dans le lien, ne l'est plus symboliquement.
Rédigé par : Cloudy | vendredi 30 avril 2021 à 10:47
Puissante, cette réflexion. La question des liens mère-fille est à se poser et à se re-poser sans doute, à tous les âges de la vie. Bonne fin de semaine à toutes les filles et à toutes les mères !
Rédigé par : Emilie | vendredi 30 avril 2021 à 11:33
Quelles magnifiques paroles venant de ta maman ! Je crois que c'est ça que je ressens pour mes enfants, même si je ne me l'étais jamais formulé aussi clairement.
La question de la sexualité et du lien mère-fille, celle de la sexualité et de la créativité, j'espère que tu vas revenir dessus car ça me paraît passionnant - et pas beaucoup traité...
Des bisous de mère à mère
Rédigé par : Anne-Liesse | vendredi 30 avril 2021 à 17:04
merci mes amies pour vos mots, pour vos traces de passage, sur ce continent-mère... je ne sais pas si j'arriverai à aller plus loin, et à la fois, elle est longue la route de l'écriture, le seul fil, non pas le seul mais un bien solide que je ne lâche pas.
Rédigé par : Christie | lundi 03 mai 2021 à 15:22