accepter de décevoir

Il y une phrase que je me répète en ce moment. "Je fais de mon mieux, dans le respect de moi-même, avec les cartes qui me sont données. Le reste appartient à la vie." Je n'en connais pas l'auteur, c'est Estelle une copine d'Instagram, qui l'a lu sur le compte de Marion, une de ses copines d'Instagram... Nous sommes des nains juchés sur les épaules de nains, et parfois notre pyramide humaine tangue et menace de se casser la gueule ! 

Je fais de mon mieux, et l'une des choses qui me réveille la nuit, ou qui m'a beaucoup réveillée au début de ce mois, c'est la peur de décevoir. Et dès que je me mets au boulot, et dès que je partage mon travail avec plusieurs personnes, c'est fatal, certaines vont trouver que ce n'est pas ce à quoi elles s'attendaient. 

Cette peur (peut-être comme toutes les peurs) fauche mes jambes, creuse mon ventre, me donne envie de me terrer dans mon lit pour y mourir en paix. 

Morte, je ne peux pas décevoir, hum ? 

Devant mon bureau, devant mon nez, il y a cette liste que je mets à jour tous les 6 mois, intitulée "pour qui je travaille". Et bien sûr, ce sont ces personnes que j'ai peur de décevoir, et aussi, que je désire servir. 

Et je me concentre sur ça - sur mon désir de servir, sur ce que je sais d'elles, ce que je devine, ce qu'elles m'ont confié, et sur les ressources à ma disposition pour les endélicer. Et quand je pense à elles et à leurs délices, que je cherche et forcément, trouve ce qui moi m'endélice, alors je n'ai plus peur de cette inévitable déception que je vais provoquer chez certains, et je travaille de façon moins heurtée, et les propositions s'agrègent comme les branches d'un arbre anarchique et heureux de croître dans toutes les directions. 

A ce propos... Au boulot Babayo ! 

Comments

[Rédigé par : Nathalie]

Elle est écrite en première page de mon carnet cette phrase... Elle vient d'un livre d'Agnès Ledig.
De mon adolescence, j'ai longtemps gardé la devise des scouts "De notre mieux".

[Rédigé par : sophie]

Merci Christie de partager cette peur qui m'est si familiere...

[Rédigé par : Christie]

aaah merci Nathalie ! pour la source !!
oui c'est une peur familière. Je m'aperçois que ce billet est un genre de retranscription d'un de Seth Godin, de la semaine dernière je crois. Il a écrit un livre super pour ceux qui créent, The practice..

[Rédigé par : Emilie]

Tu ne peux pas savoir à quel point ça me parle. Accepter de décevoir, c'est comme accepter de ne pas être appréciée par tout le monde, c'est dur, très dur (pour moi en tout cas). Pourtant, ce serait tellement libérateur d'y parvenir !

[Rédigé par : Christie]

ah oui ça aussi c'est dur... même après des années de thérapie, de pages du matin, de bourrage de crâne, j'ai encore du mal à l'accepter. Peut-être un jour un déclic ? gros baisers Emilie

[Rédigé par : Cath l'ancienne / Capp]

J'aime beaucoup cette citation. Je m'en vais la noter dans mon joli carnet, tiens ! Je t'embrasse.

[Rédigé par : Christie]

tu veux dire, ton nouveau carnet des Loupiotes ?

[Rédigé par : Cath l'ancienne / Capp]

Oui mon carnet loupiotal évidemment !

[Rédigé par : Christie]

hiiii j'adore les mots inventéééés !!

[Rédigé par : Amélie]

Merci Christie pour ce texte, ça me parle fort aussi comme peur. J'y travaille et ça bouge petit à petit, mais pfiou, quel chemin !

[Rédigé par : Emmanuelle]

ma prof de yoga de l'été dernier témoignait dernièrement de ceci : dans ses phases de peur de décevoir et que son service/produit ne soit pas apprécié, elle va sur allocine par exemple et elle choisit un film oscarisé ou un succès unanime, et elle va lire les avis. Elle exprime que même sur le sujet d'un chef d'oeuvre il y aura quelqu'un pour dire qu'il n'aime pas, n'a pas apprécié, etc etc. Cela l'aide à relativiser...