Ma bougie de l'automne #1 est en train de mourir (une grande Muji Jasmine and Black Olive, un régal), chérie je te pardonne (de mourir) et j'allume ma bougie de l'automne #2 (une grande Muji Lavande, bergamote et bois de santal, qui ne demande qu'à faire ses preuves). Faut que je fasse gaffe avec tous les papiers qui "trainent" dans mon bureau, pas qu'ils prennent feu, et cet automne j'ai décidé de me soutenir à la lumière des bougies, parce que.
...Parce que j'ai fait ma liste de choses que je fais qui m'allument, et parmi celles-ci y'a
travailler à la lumière de la bougie
créer de bonnes odeurs autour de moi (quand je n'allume pas la bougie dans mon bureau, je mets deux gouttes de mélange Pranarôm à l'encens et au nard de l'Himalaya, c'est un délice)
préparer chaque matin un thermos de thé noir
écouter les bruits de la rue (ceux du quotidien, de travaux, du garage en face de la maison, des passants, des oiseaux...)
donner à ma peau le maximum de lumière naturelle
faire attention à mon sommeil et au temps que je passe dans mon lit (pas trop, ni trop peu)
Dont acte.
Dont acte ça veut dire : je me suis posée pour faire le point, et une fois que j'ai fait ce point, c'est plus facile pour moi de dérouler le menu. Je priorise d'aller me promener avec le chien parce que ça va m'aider à attraper la lumière du jour. Je prends mon café pile sur le coin de l'escalier qui est au soleil à 14 h. Je range mes petits papiers pour pas qu'ils prennent feu. Je cuisine des compotes de pommes pour que ça embaume la maison. Si je fais une sieste, je respecte le temps imparti parce que sinon, tentation glissante.
(Evidemment, le plus gros de ma vie ne tient pas dans des listes, et c'est bon aussi de faire des choses de la liste, et d'avoir conscience, Ah, cette bougie sent bon ET je l'ai allumée délibérément, parce qu'en ce moment j'ai besoin de ce soutien-là).
Et lorsque j'écris mon blog, ben tu sais quoi ? Soit y'a déjà plein d'idées dans ma tête, auquel cas pas besoin de rien du tout, je fonce. Soit c'est moins la bousculade, voire je m'appuie la liste de mes blogposts dont je t'ai parlée hier. Cette liste, super fastoche, elle se trouve sur la dernière page de mon carnet de tous les jours ; sur cette page, je note les idées dès qu'il m'en arrive une. Un peu n'importe quand, souvent quand je marche ou que je fais du vélo, ou après les pages du matin, ou quand j'ai une bonne discussion avec une amie.
La plupart des blogposts suivent un autre cours que ces idées de la liste de la dernière page, mais quand je suis à cours, ou quand un sujet me tient vraimmmmmment à coeur, alors je me rends sur cette page de mon carnet si facile à trouver, et je pioche l'idée qui me parle, et bam, c'est mon point de départ du texte du jour.
(L'autre point de départ est que je me suis engagée, que j'ai décidé d'écrire ici chaque jour).
Et lorsque je décide d'écrire un livre. Ben le process n'est pas très différent, sauf que je n'écris que des textes dans la liste. Et si j'ai envie d'écrire un texte hors liste, je modifie la liste. La liste initiale d'un livre, c'est la table des matières. L'une des premières choses que je fais (après avoir trouvé le sujet du livre et ma lectrice number 1, celle pour qui j'écris le livre), c'est d'établir une table des matières.
Cette liste répond à la question "qu'ai-je envie de mettre dans ce livre ?" Quand je l'ai écrite (le 1er jet de la liste, ça m'a pris 15 minutes tout au plus), y'a plus qu'à mettre des numéros, et à l'imprimer en 4-5 exemplaires pour l'avoir partout avec moi cette liste. Oui je sais que c'est inutile de l'imprimer en autant d'exemplaires car elle va évoluer sans arrêt (je vais avoir de nouvelles idées de choses à mettre dans le livre, et certaines des idées initiales je n'aurai rien à écrire dessus ou ça va me souler).
Tant pis, je l'imprime, et je la ré-imprimerai à chaque modification, car cette première liste est l'un des points d'appui de mon projet, sans elle je suis perdue.
Chaque ligne de ma liste correspond à un chapitre que je vais écrire sans doute, et peut-être pas.
Et ensuite, quand je me mets à ma table d'écriture pour écrire le livre, que fais-je ? je reprends la dernière version de la liste (celle avec les nouvelles idées + le crayon de couleur jaune passé sur les chapitres déjà écrits), et comme dans une boulangerie, je me demande quelle ligne me fait envie aujourd'hui ; avec quelle ligne par exemple j'ai une histoire toute chaude en rapport, et bim. Je rentre dedans.
Alors tu vois, je ne suis pas souvent devant une page blanche... Et chaque petite action, en fait, demande un peu d'énergie, mais rarement plus que l'énergie que j'ai ce jour-là.
Bonne journée, ma chérie-chéri.
(Merci à toi qui as lu ma lettre Ma journée préférée. Merci à toi qui t'y es abonnée, merci à toi qui l'a transmise à une personne que tu aimes.
Si tu ne t'es pas encore abonnée et veux la recevoir, viens voir c'est ici.
En contrepoint à l'aveu que j'y fais, de ma difficulté à surnager émotionnellement dans cette période bizarde, voilà un texte de Maurice Genevoix, introduit par et déniché sur le fabuleux compte Instagram de David Abiker.
"Je tombe aujourd'hui sur cette citation tirée de "Ceux de 14", le livre qui lui vaut, entre autres, d'entrer au Panthéon en ce 11 novembre. Genevoix y évoque le chef, et les ressources intérieures qu'il doit trouver dans l'adversité. Ca concernera tout le monde. Ceux qui ont charge d'âme comme ceux qui ont charge d'eux-mêmes.
"Être gai, savoir l’être au plus âcre des souffrances du corps, le rester lorsque la dévastation et la mort frappent durement auprès de vous, tenir bon à ces assauts constants que mènent contre le cœur tous les sens surexcités, c’est pour le chef un rude devoir, et sacré. Je ne veux point fermer mes sens pour rendre ma tâche plus facile. Je veux répondre à toutes les sollicitudes du monde prodigieux ou je me suis trouvé jeté, ne jamais esquiver les chocs quand ils devraient me démolir, et garder malgré tout, si je puis, cette belle humeur bienfaisante vers laquelle je m’efforce comme à la conquête d’une vertu".")
A bientôt ma Poupoune, demain et vendredi j'anime une formation depuis chez ce fameux bureau, je verrai quand je pourrai revenir écrire par ici !
Christophe André est intérviewé (je sais jamais écrire ce mot...) aujourd'hui dans le monde et ce qu'il dit est très bien vu (Christophe André aussi, quoi): il faut des rituels, des rendez-vous avec soi-même et les autres, sinon, on glisse, on glisse... Bonne journée Christie :-)
Rédigé par : Mayou | jeudi 12 novembre 2020 à 10:31
Le Monde...
Rédigé par : Mayou | jeudi 12 novembre 2020 à 10:31
Merci Christie pour ce billet (comme tu le sais, j'aime beaucoup quand tu parles du processus d'écriture), et merci Mayou pour le tuyau sur l'article du journal Le Monde. Ça fait du bien de lire les propos de Christophe André !
Rédigé par : Emilie | jeudi 12 novembre 2020 à 14:57
Oui, on glisse, on glisse... je vais aller le lire.
Emilie, tu accepterais de m'envoyer ta photo ? imprimée ? à mon adresse, 32 rue Hoche à Malakoff... j'ai besoin d'avoir en face de moi la photo de lectrices qui sont motivées par mon texte, par mon livre en gestation sur l'écriture...
bisettes les amies
C
Rédigé par : Christie | jeudi 12 novembre 2020 à 19:43