Coucou ma chérie-chéri !
Pendant le premier confinement, j'ai été brièvement associée à la prière des mères de Malakoff - chaque mercredi, nous nous retrouvions via What's App ; nous avions préparé sur une table propre, un coin autel pour nos enfants, avec une bougie, et un rond de papier par enfant, sur lequel figurait leur prénom.
Enfin je dis nous, moi je ne l'ai pas fait, j'ai simplement été témoin une ou deux semaines (une de mes amies m'a inscrite dans le groupe), et puis j'en suis partie car pour tout un tas de raison, je ne suis pas parvenue à m'associer à cette prière.
Et pourtant, quelque chose me touche très fort dans le fait de porter chacun de ses enfants spécialement dans son coeur et dans son attention, d'honorer soi-même, le temps d'une soirée, son rôle de mère par un autel, et de partager cette prière et les joies et responsabilités et inquiètudes inhérente à cette mission de mère avec d'autres femmes. (En écrivant cela je me dis que j'aurais dû persévérer, mais non, non, je n'y arrivais pas, il y a quelque chose dans l'assignation catholique de la femme à ses rôles d'épouse et de mère, rôles que pourtant j'ai acceptés, voulus, et que j'aime, à ses SEULS rôles devrais-je écrire, enfin bref je n'étais pas prête à ça. ET pourtant les femmes présentes dans ce groupe ont toutes des carrières... Bref, pas évident de jongler avec mes contradictions, mes représentations du monde, mes aspirations, ma poétique.)
Tout ça pour dire. Que je suis heureuse de l'occasion que je me donne. Pas de méditer sur chacune de mes filles (quoique, j'essaie de le faire de temps en temps, correction, je l'ai fait CE MATIN en marchant alors que je complotais ce billet !). Je suis heureuse de l'occasion que je me donne de méditer sur l'un de mes livres, à chaque fois que je prépare une dédicace.
Un livre que j'écris moi ce n'est pas complètement un enfant, et quand même, un livre que j'écris moi c'est un enfant de l'esprit et du coeur et aussi de la chair (mon écriture sort de mes doigts, elle se façonne en moi au gré de mes expériences, et notamment en marchant). Je le porte puis j'accouche. Puis une fois qu'il est né je reste responsable de lui même s'il m'échappe, je suis vigilante à comment il grandit, comment il trouve son écho, sa place dans le monde.
Cette place, certains la trouvent plus facilement que d'autres. Comme dans une fratrie.
Et donc voilà, à l'occasion de ces trois semaines de dédicadessins de 4 de mes livres, 4 de mes enfants de l'esprit et du coeur, j'ai décidé aussi de méditer sur chaque livre ; refaire une partie du chemin ou peut-être un bout de chemin différent, avec chaque livre, que j'ai fait quand je les portais en moi.
Et je me prépare à vivre cette intimité renouvelée avec chaque enfant-livre, comme une prière de mère.
Que je partagerai avec toi, ici, ma chérie-chéri !
Si tu désires offrir l'une de ces merveilles de tendresse et d'aide au passage à l'action (ah ben ouais je suis super modeste avec mes marmots), toutes les infos sont sur cette page ! Mais basically tu peux m'envoyer un mail à christievanbremeersch@gmail.com
(Etat des projets en cours :
les manches du gilet sont ENFIIIIN réparées ; (next projet, hum, peut-être reprendre ma couverture)
une fournée de savons au miel et à la cire d'abeille, yesse, attend d'être démoulée tout à l'heure pour sécher pendant un mois !!!)
Et toi ma chérie-chéri ? que médites-tu dans ton coeur en ce moment ?
Il y a une idée qui germe depuis quelques temps et comme celui-ci continue de pousser malgré moi, va bien falloir le planter un de ces quatre matins (je te tiens au courant).
On pourrait écrire des pages sur le processus de création (et c'est sans doute déjà fait), tellement il renvoie à notre nature humaine, fragile, temporelle, délicate ou sombre. Quand on me dit "ah mais toi, tu es douée, tu peux faire n'importe quoi !", d'abord c'est faux, je déteste tout ce qui prend énormément de temps et une attention soutenue, ensuite je suis convaincue que nous avons absolument tous cette capacité créative en nous, quel que soit nos aptitudes.
A bientôt !
Rédigé par : Marie-Valérie | vendredi 27 novembre 2020 à 15:19