Souvent, nous résistons à ce dont nous avons le plus besoin, écrit Julia Cameron.
Professionnellement, je me trouve, non pas au milieu du gué, mais entre deux rivières. (J'ai conçu mercredi dernier, presque la fin du programme Voilà mes Anges. Je continue de l'animer, et d'aider chacune à traverser et à naviguer avec ses anges - et pour moi, la partie où j'invente non stop, semble s'achever).
Et je grelotte dans mon bureau : Nicolas et moi, on n'arrive pas à y rallumer le chauffage. Je me réchauffe à grand renfort de thé et de bougie et d'écharpe-couverture.
Je reprends mon souffle, je regarde comme la rivière dont je suis en train de m'éloigner est belle et irisée, comme ses poissons sont nombreux et bondissants, et je me demande mais qui mais quoi pourra me nourrir aussi bellement et aussi fort - et comment j'aurai l'opportunité de coopérer à la marche du monde de manière aussi riche et émouvante et comme j'aime et demande depuis des années.
Ah la la. Certains mouvements sont des évidences, ils coulent d'eux-mêmes et tout découle avec eux. Et ensuite... Ensuite, suis-je condamnée à me répéter ? Ou bien à fournir un effort démesuré ? Ou bien, il existerait une voie médiane où je pourrais contribuer de manière juste, avec un effort juste - c'est-à-dire, beaucoup de travail mais dans la bonne direction ?
Mon professeur de contes, Jean-Pascal Debailleul, disait Il ne faut pas se laisser prendre au piège des formes. On a un jour trouvé une forme qui nous convient, mais elle convenait au moment, elle convenait aussi à la joie d'inventer une forme - et ensuite, la répétition affadit la joie, ou la puissance de la forme.
Mon prof de yoga, Minh, nous dit Ne soyez pas trop gourmand. Et le temps, je sais que le temps va m'enseigner et me dire ce que je dois faire, en temps voulu.
En attendant je grelotte dans mon bureau. En attendant, je rêve d'un week-end à Bruxelles avec mon amoureux. En attendant, je fais les 1000 petites choses que je dois faire. En attendant, j'essaie de tirer les leçons. En attendant, je me maudis d'avoir si courte vue. En attendant, je vais frotter de nouveau et sans relâche la lampe des questions
A QUOI M'APPELLES-TU ?
et
QUEL EST MON PROCHAIN PETIT PAS ?
(Ah mais c'est simple ton prochain petit pas c'est de relire toutes les lettres géniales que tu reçois depuis 6 semaines et de dormir avec ça et de marcher avec ça et tu verras bien tu vas construire avec ça).
Et c'est simple ce à quoi tu es appelée, c'est super simple
L'OPTIMISME DE COMBAT.
Ah oui, en fait, c'est simple. Super simple. Y'a plus qu'à. Et je vais.
Paradoxalement, les formations avec "ma boîte" - la boîte qui m'envoie du business, qui m'envoie aux 4 coins de la France, qui m'envoie dans des grosses boîtes - ces formations reprennent et je m'en réjouis. Je m'en réjouis parce que j'ai besoin de ce travail et de cet argent pour contribuer à la vie de notre foyer, et aussi parce que les voyages et les rencontres me font découvrir plein de choses, un autre monde, et aussi, les sujets m'intéressent.
ET au fur et à mesure que ce travail reprend, je me rends compte à quel point j'ai besoin de relations plus en profondeur, plus suivies, d'échanges plus chaleureux, d'une contribution subtile et en confiance et sur de nombreux plans - et ça, seul le temps long dans l'échange peut le permettre.
Donc voilà, ce que je demande c'est de pouvoir poursuivre mon travail avec cette entreprise, et aussi, peu à peu, d'étoffer l'Ecole Christie, où je travaille avec des femmes pour qui j'éprouve de l'admiration, de la tendresse, l'envie de voir leur énergie s'envoler, et avec qui nous avons un dialogue suivi, une authenticité, la possibilité comme ici d'être à la fois la plus riche et la plus pauvre, et le sentiment de contribuer en profondeur à nos ouvertures du coeur.
Bon ben voilà quoi. Mes anges, l'Univers, ma Partie qui sait tout, mon corps qui se renforce chaque jour à danser et à marcher et à s'étirer, toutes les forces réunies, vous savez ce qu'il vous reste à faire !
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