Un drôle de premier mai où finalement les gens travaillent un peu, alors que si nous n'étions pas confinés on irait manifester, on irait chercher du muguet dans les bois, on partirait à droite à gauche en week-end, j'ai des enviiiies de Bourgoooooogne ces jours-ci ! parce que nous y passons souvent du temps au printemps.
Aujourd'hui j'ai du mal à me mettre en train, d'abord grasse mat, puis une heure dans un bain chaude puis tiède puis froid. Puis l'après-midi passée à commencer un Arsène Lupin, après avoir fini cette nuit un recueil de nouvelles d'Anna Gavalda. Que la littérature a de ressources à nous offrir ! J'étais partie pour aller faire mariner des pommes dans du sucre. Pour préparer un quatre quarts aux pommes. Et puis je me suis arrêtée en chemin pour écrire.
Faire
mariner
des pommes
dans du sucre
macérer, plutôt
J'aime cette suite de projets modestes. Ma vie c'est surtout ça, une suite de projets modestes qui parfois en forment un grand. Mais avec la pandémie (hou le grand mot), le confinement, je les savoure tous mes projets minuscules, un par un, pour eux-mêmes, sans voir la big picture.
Et puis il y a les voyages dans le futur (que vais-je créer, qui va rencontrer l'époque ? quel sera mon prochain petit pas d'adulte ?), et les voyages dans le passé.
Lire Anna Gavalda me ramène à mes 25 ans, lorsque je l'ai découverte à travers le recueil de nouvelles J'aimerais que quelqu'un m'attende quelque part. Je l'avais tellement aimé ce recueil, que je l'ai offert à 10 amis au moins. Et bien Fendre l'armure je l'ai terminé cette nuit dans le canapé et l'ai laissé pour qu'Alma puisse le lire si elle veut. Un délice cette voix et ces histoires toutes plus poignantes les unes que les autres.
Lire La Comtesse de Cagliostro, me ramène à mes douze ou treize ans lorsque je suis tombée amoureuse d'Arsène Lupin. Je passais alors sans complexe une grande partie de mes étés à lire sur mon lit, ou à la plage, ou dans l'herbe, à moitié à poil mais toujours sur un grand rectangle de tissu (housse de couette, serviette, dessus de lit ou grand paréo) qui me protégeait imparfaitement de tout élément susceptible de me gratter.
Le nombre d'heures que j'aurai passées dans ma vie, à lire en liberté ! A lire des critiques de livres ! des interviews d'écrivain ! à recommander des livres ! et même, à en écrire.
Par Lire en liberté, j'entends. Ne lire que ce que je veux, quand je le veux. Et mine de rien c'est assez radical. Le nombre de gens qui me disent, Quand tu l'auras lu, ou qui me demandent, Alors, tu l'as lu ? Ben peut-être. Ou peut-être pas.
Quand la prépa a été terminée, puis 22 ans plus quand j'ai mis la clé sous la porte de Plume de vie, j'ai déclaré : à présent je lis ce qui me chante. Et tant pis si l'auteur est mon père (il m'offre tous ses livres) ou mon amie chérie (elle écrit super bien)(et j'ai fini par acheter et lire son livre et je l'ai adoré).
Mon critère (pour la lecture hein, pas forcément pour le reste) c'est Est-ce que j'ai envie de lire ça, maintenant ? Puis Est-ce que ça me fait du bien ? (ou est-ce que ça me provoque un ébranlement que je suis capable de supporter. Enfances de Françoise Dolto, je l'ai lu en début de confinement, ce livre continue à m'ébranler et je crois que c'est pile ce dont j'ai besoin en ce moment).
Si le livre m'accable par son cynisme sa noirceur sa tristesse et que ce n'est pas le bon moment pour moi de recevoir cela, tchao je le laisse de côté. Si le livre m'ennuie au point de me tomber des mains, tchao aussi. Et parfois le livre m'ennuie d'un côté et m'accroche de l'autre, alors je me laisse accrocher. J'aime la différence de rythme avec lesquelles se lisent les livres, des qui se dévorent, des qui se savourent, d'autres qui m'emmènent dans leur courbe tranquille.
A propos de rivière, je n'avais pas prévu d'écrire cela, pas du tout, et je suis contente de l'avoir fait.
Je vais me lever. Et aller couper et faire macérer des pommes dans du sucre et un filet de jus de citron. Avant de les insérer dans la préparation d'un quatre quart.
Bons baisers, mes chéris-chéries.
Hier soir j'ai préparé ce poulet à l'estragon, mioum, c'était délibon même si je suis loin d'avoir tout compris à la recette !!
:) as-tu lu les droits du lecteur de Pennac ? je t'embrasse !
Rédigé par : vio | lundi 04 mai 2020 à 20:58
My. Of course je les ai lues ! je les ai même tellement bien intégrées que j'écris mon texte sans les citer !! ce plagiat involontaire me rappelle... une histoire que j'écrirai peut-être tout à l'heure ou demain.
Rédigé par : Christie | mardi 05 mai 2020 à 10:28