J'entends Chimène qui approche de la maison avec ses copines. Ils ont trois heures de trou dans leur journée de cours, ils viennent déjeuner. Je suis heureuse pour elle de cette bande de copains, heureuse d'être là même en haut dans mon poulailler (le bureau) pour un peu les entendre, préparer un gâteau, leur envoyer des ondes d'amour.
Que peut faire d'autre une maman d'adolescente de 16 ans qui va bien ?
Je reçois des messages chaleureux et profonds, venant de vous ou à la suite de ma newsletter. Ils me font tous super plaisir, j'aime les recevoir... Et très souvent, je ne sais pas quoi répondre. Alors je dis Merci, alors je dis un mot, mais en regard de ce que j'écris ici, et de la profondeur de votre message, c'est un peu pâle.
Le jour où j'ai commencé à écrire sur ce blog, ça va faire 15 ans (24 février 2004), j'ai commencé à moins apprécier la prose 1 to 1. Les liens épistolaires. Il me semble d'ailleurs que j'ai commencé ce blog pour sortir d'une relation épistolaire qui était allée trop loin. J'avais besoin d'extimité, d'une écriture profonde et qui soit regardable par tous, tous ceux que ça intéresse, connus et inconnus. Mais voilà, aujourd'hui, le blog a trop bien rempli sa fonction et dans la relation épistolaire, la relation écrite d'un à un, je me sens condamnée à décevoir.
Celles qui recevez de pauvres petits mots de moi, je vous demande pardon de ne pas parvenir à mieux faire. Cela ne me satisfait pas et, croyez-le, aujourd'hui je ne suis pas capable de mieux. De 8 ans à 29 ans, j'ai été la championne de la relation épistolaire. J'écris encore une lettre par semaine environ - mais vous savez, je n'arrive plus à atteindre les profondeurs, l'élan de mes lettres de jeunesse, c'était toute ma vie d'écrire à mes amis, à mes amoureux, à ma grand-mère... En fait la première personne que je déçois avec ce déficit d'intimité one to one, c'est moi-même. Et mon appel, aujourd'hui, depuis 15 ans, c'est d'écrire plus large.
Bonne journée, mes chéries-chéris. Comment survivez-vous au gris-mouillé de novembre ?
Ces mots ce soir me touchent infiniment. Ils me réchauffent dans le gris et la pluie de novembre. Des mots bougies, bijoux, trésors en soi...
Rédigé par : Sophie | lundi 12 novembre 2018 à 23:23
ooooh, merci Sophie !
Rédigé par : Christie | mardi 13 novembre 2018 à 23:12