Je me languis des balades au couchant en Zodiac, avec Papa à la barre et ma chienne Bibi qui essayait d'attraper les gerbes d'eau.
Je me languis de ma vie libre au Chili, circulant à n'importe quelle heure chez mes amies qui semblaient toujours heureuses de me voir arriver ; de notre vie en camping car, spécialement quand nous campions près d'une rivière ou d'un étang.
Je me languis de la vie en communauté dans notre couloir du H2 à HEC, la préparation des soirées où nous nous déguisions et nous prêtions des fringues entre garçons et filles, les papotages à n'en pas finir dans la chambre de l'un ou l'autre, les parties de Gang of four, les cris joyeux ou rageurs, les sonos fights, les bombes à eaux.
Je me languis du ski tonique et drôle avec mon père et mon frère, et avec ma bande de prépa, les blagues de cul sur le télésiège, et les courses essoufflées jusqu'en bas.
Je me languis des camps de Jeannettes à Tracy-sur-Loire ou à Saint Céneri, quand c'était moi la cheftaine, là encore pas très loin de l'eau, les Jeannettes comme mes filles, et ma cousine Camille qui rendait tout joyeux et facile, ah ce matin où nous avons nagé dans la Loire après avoir acheté le pain du petit dej !
Je me languis de Camille, Pattes sur ressorts, toujours partante dès qu'il s'agissait de sortir faire un truc.
Je me languis des après-midis et des soirs où je retrouvais ma petite Mam toujours assise sur son canapé, une pile de magasines et de livres de prières et de crèmes Yves Rocher à portée de main.
Je me languis d'une certaine relation tortueuse ; je me languis d'une certaines joie imprenable ; je me languis de la tendresse et des attentions que nous avions l'un pour l'autre avec un certaine jeune homme ; je me languis du sourire dingue et des joues rondes et douces et mates de mon cher S. Je me languis de l'énergie à toute épreuve de mon premier amoureux ; et de la voix grave, désespérée ou amusée mais toujours grave, du premier homme que j'ai aimé.
Je me languis de nos week-ends en bande à Civry et à Belle île.
Je me languis de la petite enfance de chacune de mes filles.
Je me languis de mes road trips au Chili ; du cocon élancé de la prépa, où j'étais si bien entourée par les professeurs et les amis.
Je me languis de nos vacances entre cousins dans ce jardin aux innombrables surprises, et même de l'autorité arbitraire de mon terrible grand-père...
Un jour, j'aurai la nostalgie de maintenant.
Je peux décider d'aimer mon Nico et de jouir de ses attentions et d'en imaginer pour lui. Je peux décider d'aimer mes filles qui grandissent et de les accompagner de mon mieux. Je peux continuer à me proposer des aventures et essayer d'en partager avec ma famille et mes géniaux amis de maintenant.
Merci pour ces nouvelles confidences, Christie.
Ça me donne envie de rédiger un texte sur le même thème, rien que pour moi - peut-être ce soir, une fois les tâches de la journée accomplies... Prendre le temps de la nostalgie quand le temps présent déjà passe si vite...
Rédigé par : Anne-Liesse | mercredi 02 mars 2016 à 14:29
Ooooh oui, ce genre de texte est contagieux... et pointe aussi la direction sur ce que j'aime et valorise aujourd'hui. En cela il est doux et utile, pour moi.
Rédigé par : Christie | mercredi 02 mars 2016 à 14:56
Je me lamguis de monblog et des conversations croisées
Rédigé par : Sophie | mercredi 02 mars 2016 à 20:56
c'était bien hein.....
Rédigé par : Christie | jeudi 03 mars 2016 à 11:06