maviesansmoi

que vient soutenir l'écriture ?

Elle me parle de ma soif d'aimer et d'être aimée - et m'isole tout en me reliant.

Elle me donne des idées et du courage pour passer à l'action ; ces propales, ce mail de remerciement à mon prospect, ce coup de fil difficile à ma boss, je vais les esquisser, puis les écrire ou les passer. Ces jours-ci j'ai perdu confiance dans ma capacité à rassurer, à faire rêver, ET je vais y aller quand même et c'est ça qui aide, les engagements pris d'un côté et le soutien de l'écriture et de mes amis de l'autre.

L'écriture donne corps à la petite voix qui murmure Rédige l'invitation pour la fête de ton livre. Va voir le site des Jésuites près de chez toi. Rappelle cette dame qui savait tout sur cette formation à l'analyse transactionnelle.

L'écriture parfois est aussi cette amie chianchiante auprès de qui j'ai passé trop d'heures en tête à tête et la vérité c'est que j'ai envie de jouer avec une nouvelle amie. Prendre le crayon pour dessiner. Capter la beauté ou raconter une histoire avec un appareil photo. Dessiner avec une aiguille et du fil. Faire une bouille tordue et irrésistible de clown.

Je sais qu'elle sera là ma fidèle, mon adorée, lorsque je reviendrai. Elle ne me fera pas la gueule, même pas. Elle sera heureuse de toute la joie neuve que je lui apporte.

décembre

C'est dur pour moi décembre. Ce décembre et décembre d'habitude, depuis que je n'accède plus à la magie de Noël. Oui, je crois en Dieu, je crois en Christ mais Noël, je n'y suis plus.

Mon anniversaire est passé. Mon livre est sorti. Je ne vois plus les perspectives.

Je râle trois fois plus que d'habitude. Je me suis coincée le dos. J'ai le coeur gros. Mon dos et mon cou ont été noués toute la semaine.

J'ai envie d'aventure dans la nature ; d'une retraite spirituelle ; d'apprendre auprès d'un professeur - mais ne sais pas par quel poignée emmancher mes rêves.

L'an dernier à Tanger. Noël inexistant dans cette ville d'Islam. Nous 4 malades tour à tour, au milieu des orangers et des courants d'air. Le ciel immense, le soleil, les ombres portées des arabesques. Les femmes voilées, l'appel du muezzin, la cathédrale à moitié pleine le soir du 24 et encore plus le doute, au milieu de notre festin de cornes de gazelle.

Je me suis promis : Noël prochain tu vas en profiter ! Tu vas entrer dans l'esprit de Noël.

Ben Tintin. Je n'ai pas fait un cadeau, et notre maison n'est même pas décorée.

Il est grand temps que je me convertisse ; que j'allume en moi les lumières d'espoir qu'apporte la bonne nouvelle de la naissance du Christ.

En attendant, je range ma chambre.

Mai-Lan et la joie

Depuis que j'ai rencontré Mai-Lan et ses dessins, j'en suis devenue fan. J'aime son ton tendre-acide et sa vive intelligence qu'elle sait incarner dans son trait et ce qu'elle fait dire à ses personnages. 

Comme à plusieurs personnes de mon entourage proche que j'aime et qui aiment dessiner, je lui ai demandé de réaliser quelques illustrations intérieures pour mon livres. Celles qu'elle m'a envoyées ont tellement plu à Noémie Levain, directrice artistique qui a réalisé la "créa" du livre (a transformé le manuscrit en objet livre), qu'elle a choisi un des dessins de Mai-Lan pour la couverture. Voilà l'histoire ! 

Mai-Lan avait déjà illlustré nos 35 repères, à Marie Bousquet et moi, et je suis heureuse de cette histoire qui se poursuit... C'est pourquoi j'ai sollicité de sa part une interview, hé hé.

A vous les studios, à toi Mai-Lan. 

Salut Mai-Lan. Que veux tu transmettre avec tes dessins ?

J’aime que mes dessins transmettent de la légèreté, de la bonne humeur, et aussi qu’ils pointent les petits paradoxes et ambiguité des situations de la vie quotidienne. Il y a donc souvent un petit coté caustique, mais de moins en moins (car je me rends compte que je m’adoucis au fil des années).

 

Quand tu dessines pour un texte que j'ai écrit, seule ou avec Marie, comment tes dessins complètent-ils les textes ?

Comme tes écrits ont un ton doux et bienveillant, j’aime apporter un peu d’ironie avec des dessins légèrement décalés.

 

Et toi, comment toi fais-tu pour te sentir joyeuse au quotidien ?

Beaucoup de choses m’amusent dans la vie et la plupart du temps je suis d’humeur assez joyeuse.

Ce qui me donne le plus d’énergie positive, c’est de rencontrer des gens les plus divers possible et de découvrir des endroits nouveaux.

J’adore les expériences d’échange et de partage : les vide-dressing, les fetes de quartier, les ateliers DIY et autres évènements participatifs, les meetups autour de l’entreprenariat ou du développement personnel, le co-voiturage, l’échange de maison....

 

 

 

Un grand merci Mai-Lan ! gros bisou. 

 

J'ai aussi interviewé Marie David, mon éditrice qui a fondé avec son mari la maison Rue Fromentin.

 

Si vous désirez commander mon livre, le mieux est de le faire auprès de votre librairie de quartier, qui le recevra en 2-3 jours.

Si vous le voulez dédicacé, je peux vous l'envoyer pour 19 euros (16 euros le prix du livre + 3 euros de participation aux frais de port).

Et bien sûr, ultra pratique même si grosse multinationale, y'a Amazon ! 

A ce propos, fan d'Amazon ou non, merci à ceux et celles qui ont déjà écrit un commentaire sur ce site. Les autres, n'hésitez pas... cela me fait grand plaisir, and it helps.  

que le temps passé pour les autres soit aussi un temps pour moi

Alma n'est pas là cette semaine, du coup ce matin j'ai promené Hush toute seule, sans le "but" d'aller à l'école avec ma grandoute. La perspective était un peu corvée. J'avais prévu de lui faire la balade syndicale améliorée, le tour de pâté de maison avec un petit appendice... et puis arrivé au bout de la rue il a tiré pour continuer dans le sens qu'il aimait, et je me suis dit Après tout c'est SA balade, je peux autant lui faire plaisir. Tant pis si ça me prend 10 minutes de plus, ce matin je les ai les 10 minutes. 

Finalement j'ai complètement changé d'itinéraire par rapport à mes habitudes, mixant la résidence qu'il aime avec des passages qui me faisaient plaisir, et j'ai vu des détails inédits comme une brochette de nains de jardins en haut d'un muret, et pris des photos qui m'ont ravie. 

J'aime ce secret du temps, qui m'a été donné par Léo Babauta : transformer le temps passé pour les autres, en temps ressource pour soi. 

Faire les courses, une balade. 
Préparer le dîner, une méditation d'amour. 
Réviser les leçons avec Chimène, un temps de stimulation intellectuelle et de jeu. 

Allé, je vais aiier travailler 20 minutes pour ma workbuddy, avant de m'atteler à mes dossiers à moi. Ainsi je lui rends service et je prends de l'énergie pour faire ce qui me fait un peu plus peur. 

4 secrets pour être heureux

L'autre jour, sur Facebook, j'ai trouvé ces 4 secrets pour être heureux, je ne sais plus qui est l'auteur et il parlait de recherche. Ces 4 secrets me paraissent tellement vrais que je vous les partage, accommodés à ma sauce Christie.  

 

1er secret : la gratitude (on remet une couche de gras, hein Anne-Liesse, pour suivre les bons conseils de ce blog !)

Application : remercier pour tous les chaudoudous que l'on nous donne. Merci pour notre discussion sur mon livre (texto à mon pote Christian). Merci pour ta présence sur mon lit (caresse à mon chien Hush). Merci pour ce petit café et ton écoute qui m'a permise de retrouver ma confiance dans mes capacités (mail à ma copine Aline).

Et me rendre compte que OUI, j'ai tout ce dont j'ai besoin pour mon travail et pour ma vie. 

2ème secret : laisser s'exprimer les émotions négatives

Les miennes, celles des autres. 

Application : ça, c'est duuur. Surtout celles des autres, je me sens toujours en faute. Et j'apprends. Et je vois en effet comme tout le monde se sent mieux ET peut passer à autre chose de plus joyeux et constructif, une fois que les ressentis difficiles ont été évacués ET pris en compte. 

3ème secret : prendre des décisions. Moi je dirais plutôt : agir

Application : ben, n'importe quoi DE BON POUR SOI. Hier, grosse baisse de confiance suite à un feedback très dur d'une cliente. Je suis entrée dans une église, (ouf, beauté, recueillement) puis dans un café que j'adore, avec une cheminée, Chez Laurent, 33 rue Dauphine, et là j'ai écrit, terminé d'écrire le texte qui me tenait à coeur sur l'écriture et ma maman. Non, les salauds n'auront pas ma peau ! Ni la "salope" en moi qui a bien envie d'être d'accord avec tout le nul de mon travail "je force le trait pour que tu comprennes" qu'exprimait la nana. 

 

4ème secret : toucher, être touché

Application : des gros câlins sur tout ce qui bouge. Et des accolades aux copains, aux copains pro. Et aussi, le toucher respecteux de soi ou de l'autre au yoga. Et le massage pour ceux qui se l'autorisent ! ou qui habitent en Thaïlande. 

 

Depuis que j'ai lu ces secrets je me sens ENCORE plus heureuse. Magie du nouvel outil que je découvre, que je savoure, que je transmets. 

 

Ma petite est partie en classe verte, elle me manque... houuuu...

c'est à cause de ma mère que je me suis mise à écrire

C'est à cause de ma mère que je me suis mise à écrire. C'est à elle que je désirais tout dire, je voulais qu'elle soit au courant des moindres détails de ma vie, comment ça s'était passé avec Charlotte, la tenue que portait la maîtresse, les jeux auxquels on avait joué dans la cour, le menu de la cantine, lui lire le brouillon de ma rédaction, ....

Maman ne m'interrompait jamais, je sentais qu'elle désirait m'écouter et en même temps eh bien, elle avait besoin d'espace pour ses propres pensées ; quand elle était avec moi, je ne lui en laissais pas beaucoup.

Or j'avais cette impulsion viscérale de me raconter, et c'était difficile pour moi de la voir s'évader dans ses pensées.

Un jour de mes 8 ans, j'ai eu l'idée de prendre un cahier pour y transposer toutes mes pensées géniales. Enfin un lieu qui me donnerait toute son attention ! Une possibilité aussi de me voir évoluer, de garder une trace des jours qui passent et de qui je suis, ce que je pense. Du coup je pourrais me voir changer.

Great expectations.

J'ai choisi un cahier pas mal. Un Clairfontaine bleu, peut-être. Et j'ai empoigné mon stylo plume.

La première difficulté a surgi au moment de la première ligne. Écrire à moi seule, même sur ce cahier au papier lisse et brillant, était bien moins stimulant que de parler à Maman. L'autre hic, c'était que les mots écrits coulaient moins vite que les paroles et beaaaaaaaucoup moins vite que mes pensées supersoniques.

Mais bon je n'allais pas me décourager dès la première fois.

faut-il déroger à ses principes ?

 

C'est compliqué, les principes.

J'en ai 2-3 que j'ai mis des années à polir, à affiner, à affûter... et surtout, à assumer. Avec mes enfants, dans mon couple, avec mes clients, et pour moi-même. Ils ont un sens et une utilité ces principes : oeuvrer pour une relation fluide, optimiser le travail, rendre les choses plus justes (là je pense au partage des tâches ménagères avec mes enfants, pff). 

Régulièrement, je me dis (la rebelle en moi dit) Nan mais fuck tes principes pourris, t'es devenue méga psychorigide ma vieille, take a break, respire, et FUCK les principes." (Je devrais peut-être arrêter de porter ces Doc Marteens de mes 20 ans).

Donc j'écoute l'ado qui gueule, j'achète lâchement la paix sociale intérieure, fuck le principe donc... Et pim perroquet, y'a pas une fois où je ne l'ai pas regretté.

Dernière mésaventure de moi-z-à-moi en date : hier.

J'ai comme principe, pour mes écrits professionnels, d'écrire un jet, de laisser reposer au moins deux heures, idéalement une nuit, et d'envoyer ensuite. La raison à ça : des idées, précisions, ajouts, retranchis, me viennent TOUJOURS pendant la pause. La balade. La préparation du dîner. La nuit. Les pages du matin du lendemain. 

Bref hier j'écris ma newsletter, je la trouve parfaite, décide de l'envoyer sur le champ. 

Depuis, le nombre de choses que je voulais dire pour nuancer, clarifier, ajuster le propos, m'assaille. 

PARDON !!! Je ne le referai plus ! chougne l'ado. 

You bet, sale gosse. Et tant qu'on y est, rends moi mes Doc Marteens. 

 

(Edit - 5 minutes plus tard - hé hé - que c'est bien pour ça, le blog, cette possibilité de me corriger à tout moment... DONC celles d'entre vous et ceux qui ne sont pas inscrits à ma news et souhaiteraient la recevoir, EDITEE et AMELIOREE, PRESQUEPARFAITE donc, vous pouvez vous inscrire sur ce lien. Je vous la renverrai dans 2-3 jours.)

(Edit - 7 minutes plus tard - on ne l'arrête plus ! Nan bon ben je vous le dirai plus tard...)

d'où j'écris

Je vous écris depuis un ponton au soleil sur le lac du campus d'HEC. Au moins 2 ans que je n'y étais pas retournée et je suis heureuse de retrouver mes canards, mes grottes, les bâtiments vétustes et charmants et toutes les nouvelles constructions - dont ce ponton en bois sur le lac, muni de deux bancs abrités... Le rêve.

Je serai heureuse aussi si après y avoir joué enfant, postulé jeune fille, étudié jeune femme, été jury, ...., je peux y transmettre certaines des choses que j'ai apprises sur la créativité et l'innovation.. Je croise les doigts !

Je suis souvent prise, lorsque je pense aux sujets de mes livres (la joie, puis l'intimité pour celui que je suis en train d'écrire), d'un sentiment d'imposture. Il me dit Toi qui te sens si souvent si triste, tu écris sur la joie ! Toi qui te sens si souvent si seule, qui es-tu pour parler d'intimité ?

La vérité c'est que je me nourris du manque ; et j'écris sur ce qui me manque le plus - pour être au contact de ces états si cruciaux pour moi. M'en rapprocher, les éprouver, les sonder, témoigner de ma recherche.

Et ça marche, pour moi déjà : en écrivant sur la joie j'ai cherché et trouvé ce qui me rendait joyeuse, et j'ai ressenti très fort ces différentes joies dont je parle.

En écrivant sur l'intimité je me sens reliée très fort à moi-même et à toutes les personnes, toutes les situations, tous les infras trucs qui constituent la matière de mon écriture et de ma vie.

Cela me va d'écrire des livres de cherchante et non de sachante. Des livres en creux qui parfois se remplissent de joyeux et d'intime, avant de se creuser de nouveau, comme la marée sur ma mini plage à Dinard.

(Et Laurent, qui tient ce blog si beau !)

écrire les yeux mi-clos

 

Je suis en train de laver la salade dans la cuisine, le couvert est mis. En attendant que je termine de préparer le dîner, Maman, qui s'ennuie quand elle n'a rien à faire, attrape un exemplaire de mon livre et commence à faire la lecture à haute voix. Jour 36, Développe l'intimité avec tes aimés. "Quand elle a les idées claires, elle se prend à penser que la véritable richesse..." - Mais Maman, arrête ! j'ai l'impression que tu es en train de lire mon journal intime dans le salon ! 

Chimène sort de sa chambre - Bah oui Maman, toutes tes pensées sont dans ce livre imprimé à 3000 exemplaires ! 

Oui je sais je sais je sais. Et sur mon blog depuis 12 ans. Et je sais moi, je le sais, que ces pensées avant d'être écrites sont filtrées, travaillées, choisies. C'est de l'écriture. Le "vrai moi" est là, et ailleurs. Et dans les pages il y a, je l'espère, une place suffisante pour le lecteur.

Et d'entendre ma maman lire ce texte écrit par moi... C'est comme entendre ma copine lire à la messe la prière universelle que j'ai écrite à la messe... C'est comme jouer un personnage de jeune première au théatre, qui dit des mots d'amour au jeune premier... C'est comme quand un lecteur lit la dédicace que je viens d'écrire, juste devant moi.

Je ressens une brûlure. Je suis obligée de fermer les yeux. 

L'inconscience que ça demande, de créer quelque chose, quoi que ce soit, et d'accepter de le relâcher pour qu'il aille vivre sa vie.