"Je prie une heure par jour - sauf quand j'ai beaucoup de travail, dans ce cas-là, deux heures sont nécessaires." Saint Vincent de Paul
Hier j'avais prévu un artist date, parce que ces mini-aventures que j'essaie de rendre hebdomadaires font partie de mon hygiène de vie. J'ai commencé l'écriture d'un nouveau livre et ai d'autant plus besoin de me nourrir de nouvelles expériences (une de mes peurs avec ce livre qui vient, est qu'il soit une copie de son grand frère ; rien de pire qu'un travail qui tourne en rond sur lui-même).
En fin d'après-midi, me voilà sur mon vélo, en route pour un dépôt vente du centre de Paris que m'avait recommandé une journaliste de Elle. En chemin, je résiste à m'arrêter devant une boulangerie (je la connais déjà) et deux très belles boutiques (je n'arriverai jamais au Dépôt vente). Arrivée à la petite rue qui correspond à l'adresse, je gare mon vélo tandis que mon oeil est attiré, en face, par la devanture d'un salon de coiffure en bois clair. La promesse est affichée à côté de la porte "Avec nos coupes Un homme brun vêtu de noir m'apostrophe depuis l'encadrement de la porte, et avec un léger accent il m'apostrophe "Vous venez vous faire coiffer les cheveux ?" "Non non, je viens regarder le dépôt vente à côté..."
Le dépôt-vente était fermé (pas pour toujours, j'espère) ; j'avais décidé de m'offrir une petite coupe pour la rentrée et je me suis dit, "Pourquoi pas là ? le salon est beau et j'y suis... et ça me changera de me faire coiffer les cheveux par un homme."
L'homme brun m'a réaccueillie avec un sourire et m'a tendu la main, "Gabriel". Il m'a fait assoir devant le miroir, s'est installé derrière moi et a commencé à peser mes cheveux. "Un peu longs... non ?" Il m'a tendu une blouse, m'a aidée à l'enfiler, puis m'a invitée à m'installer à un siège de shampoing. Une fois mes cheveux mouillés, il les a massés vigoureusement avec une noix de shampoing ; au bout de quelques minutes, son massage devient caresse du bout des doigts.
Comment réagir à quelque chose de très agréable qui n'a pas été invité ? Devrais-je lui dire "Arrêtez s'il vous plait" ? Je décide de profiter du cadeau de ces doigts précis sur mon crâne et ma nuque, ferme les yeux sous la caresse.
Lorsque je reprends ma place sur le fauteuil pour coiffer, sa présence juste derrière moi me fait un peu drôle. On ne bavarde pas et je préfère, toute parole affaiblirait ce trouble qui m'agace et me comble.
La coupe est terminée, un carré à peine dégradé. Il l'affine après le brushing, a l'air content du résultat - moi aussi. Des courtes mèches sont tombées dans le décolleté de ma robe ; il m'a aidée à les épousseter très délicatement, là je me suis tournée d'un quart de tour en pensant "Il est temps que j'y aille."
Et Chimène a besoin d'une coupe de rentrée, elle aussi.
Troublant ce Gabriel
Tu nous montreras le résultat ?
(Ma Louise à moi, ma coiffeuse donc, ne me masse JAMAIS le crâne, suis un brin jalouse ;)
Jolie journée
Rédigé par : Cloudy | vendredi 28 août 2015 à 07:55
"ma" Coralie non plus ! d'où l'intérêt de changer de temps en temps de crèmerie...
Rédigé par : Christie | vendredi 28 août 2015 à 09:58
ohlala quelle sensualité ds ce récit!
vous avez fait une bien belle rencontre
justement cet après midi la coiffeuse m'a fait un massage avec des doigts crochus qui faisaient presque mal alors ça me laisse songeuse
Rédigé par : sylvie kapal | vendredi 28 août 2015 à 19:12