
Ce n'était pas un artist date prévu et planifié, mais hier en sortant de la pharmacie des collages dans une vitrine ont attrapé mon oeil. Le nom de l'expo aussi, On the road again.
Je ne pensais pas être sensible aux collages en tant que forme d'art - j'aime les utiliser pour répondre à des questions, refléter mon âme ou celle de mes clients face à une incertitude, mais pour moi ce n'était pas une vraie forme d'art. Hier, les tableaux collés de Jean David Chetrite, reflets magnifiques et construits et sensibles d'un voyage en Inde, m'ont bouleversée par l'épaisseur humaine qu'ils donnaient à éprouver.
Cette rencontre (avec l'œuvre dont je vais tâcher de prendre une photo sur Instagram, et avec l'artiste) m'ont donné d'abord à sentir, puis à réfléchir. C'est l'un des bénéfices des artist dates, le grain à moudre qu'ils apportent.
A 18 ans, j'ai adoré les dessins du garçon qui est devenu mon meilleur ami. Je suis tombée amie de ses petits chevaux, de la grâce qu'ils expriment. A 40 ans il est devenu artiste en collage - il a arrêté ses dessins, et moi je me languis de leur naïveté et de leur tendresse...
A 35 ans j'ai rencontré une écriture joyeuse et fantaisiste sur un blog. La même personne écrit des livres - certains pratiques et joyeux et poétiques que je révère, d'autres poétiques et sombres qui sont des romans qui ne laissent aucune empreinte en moi.
Idem pour Julia Cameron. Sa biographie m'est tombée des mains, alors que ses ouvrages sur la créativité et l'écriture m'ont ouvert des mondes. Quant à sa fiction, j'aimerais pouvoir en lire mais je ne la trouve pas en édition brochée (juste en Kindle).
Les artistes ont du chagrin lorsque certaines de leurs œuvres ne touchent pas leur public. Comme avec leurs enfants, ils sont heureux pour ceux qui réussissent et tristes pour ceux qui ne rencontrent pas un succès suffisant.
Quant à ce que je produis, moi, la rencontre avec "le public" est du même ordre. Deux personnes, ou trois, aiment beaucoup mes nouvelles. D'autres, qu'elles irritent, adorent ce blog ou ont hâte de lire mon livre sur la joie. Une amie ne lit pas mon blog mais aime mes photos. Mes filles aiment mes dessins. Maman aime ma cuisine et mon jeu à la guitare. Ma belle-sœur est admirative de ce que j'invente et élabore mais quitte la pièce dès que j'empoigne ma guitare.
Et il y a tout ce que j'ignore !
Ce que cela me dit, à moi, c'est que je désire être (toutes proportions gardées) plus Cocteau qu'un Proust.
Je suis heureuse de cultiver plusieurs formes, que mon âme épouse toutes les formes qui lui sont proposées. D'abord je m'éclate, et ensuite j'aime qu'elles puissent toucher "mon petit monde" dans leurs différentes sensibilités.
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