48 heures après avoir reçu cette lettre degueulasse de la part du Dilettante, j'y pense toujours un peu et j'en parle. Les adultes autour de moi et l'adulte en moi me disent Nan mais tu ne vas pas rester bloquée toute ta vie sur cette histoire ! Tu sais bien que cette maison d'édition traite de la sorte nombre d'auteurs qui lui adressent leurs manuscrits... Ils ont un objectif mystérieux de décourager les écrivains, c'est leur problème pas le tien.
Oui, l'adulte en moi sait cela. Et celle qui raconte des histoires, celle qui invente des trucs et des machins, c'est l'enfant ! Qui elle n'a pas complètement compris que son interlocuteur était pervers ; après la lecture de cette lettre, elle éprouve surtout la tentation de se cacher dans un trou de souris.
D'où te crois-tu autorisée à écrire et à nous déranger ? disent ces phrases de rejets. Tu ne crois pas qu'il y a assez d'écrivains comme ça pour que tu viennes en rajouter ? Laisse faire ceux qui sont plus qualifiés que toi. Et hop, muselée la Christie, et pour longtemps.
Sauf si. Sauf si l'adulte protège l'enfant et refuse de le laisser tabasser dans un coin.
Première étape : lumière sur ce qui s'est passé, tout le monde doit le savoir. Un, cela remet de l'objectivité dans le système (et permet à tous ceux qui ont été attaqués de reconnaître et dénoncer le procédé). Deux, cela remet de l'amour dans le système (et permet aux soutiens de l'artiste de se manifester).
Déjà, ça va un peu mieux.
Deuxième étape, tout de suite placer l'enfant en situation de créer à nouveau. Quoi que ce soit : lui faire éprouver que la critique, si dure soit-elle, n'a en rien entamé sa capacité à inventer et mettre au monde des trucs et des machins qui le ravissent.
OUIIII j'approuve à 100% la stratégie décrite dans le billet et surtout la fin "se remettre immédiatement en posture"
ça remet en mouvement, même si les ruminations sont là, elles s'estomperont
bises
Rédigé par : sylvie kapal | lundi 29 juin 2015 à 16:53
Rejoins Sylvie
Se traiter avec bienveillance, consoler l'enfant intérieur, lui donner le droit et l'encourager à repartir, à se connecter au meilleur de lui
Il faut que je m'inspire de tout cela ;)
Belles créations !
Rédigé par : Cloudy | lundi 29 juin 2015 à 18:03
et cela me donne envie de boycotter cet éditeur, quitte à me priver de quelques romans qu'il édite...
Rédigé par : E. | lundi 29 juin 2015 à 19:00
billet et commentaires très riches et inspirants pour tous ! pas seulement dans l'acte de créer mais à mettre en place en situation pro ou perso ... on continue d'avancer et de croire en nous même après la gifle :)
Rédigé par : orihuela | lundi 29 juin 2015 à 22:26
il n'est même pas nécessaire de croire en soi, dans un 1er temps.. difficile après une gifle.. juste déjà, croire, connaître les vertus de l'action ! et y aller du coup.. et de là, de l'action qui fait du bien rebatir la confiance en soi.
Rédigé par : Christie | mardi 30 juin 2015 à 09:27
Madame,
Mon nom ne vous dira sans doute plus rien (je vous avais envoyé il y a quelques années un carnet de notes personnelles, une erreur de ma part. Mais ce n'est pas là le sujet de ce courriel, bien sûr).
Je lis fréquemment vos billets parce que j'en aime l'esprit et certains feraient volontiers, à mon avis, un beau livre. Mais je ne suis guère éditrice. En revanche, j'écris, aussi ai-je été particulièrement touchée, secouée même, par la brutalité du courrier que vous a envoyé Le Dilettante. Cette lettre manque profondément d'humanité et d'intelligence. A se demander si son auteur sait réellement ce qu'est écrire, le travail, l'investissement personnel, l'amour des mots qu'on y transmet. A ce titre, tout travail -fût-il médiocre- doit être respecté ; par ailleurs je ne doute pas que le vôtre ait des qualités car votre sensibilité et votre regard sur le monde sont pleins de finesse dans vos chroniques.
Je prends la liberté de vous écrire pour vous féliciter de votre dignité et de votre courage. Continuez d'écrire, continuez de chercher un éditeur. La joie d'une récompense par un aboutissement dans la publication a d'autant plus de saveur quand on a traversé le désert, croyez-en mon expérience. J'ai accumulé nombre de refus, des lettres stéréotypées, impersonnelles, des refus légitimés par l'estampille passe-partout d'un "ne correspond pas à notre ligne éditoriale".
Et pourtant, entre mes 20 et 40 ans, j'aurais pu être plus d'une fois découragée. Certes, au début, je n'avais pas la maturité dans l'écriture. Mais c'est cette persévérance qui m'a conduite et mon amour des livres, des mots, des histoires, mon besoin de créer.
Vous avez aussi le mérite de tenter de publier des nouvelles, genre guère prisé des éditeurs français. Ce fut mon souci aussi également pour mon recueil Les souvenirs n'encombrent pas les placards.
Si je puis me permettre ce conseil, essayez des petites maisons d'édition: on y est souvent un "enfant" de la maison, pas un quelconque auteur, même ce n'est pas sans inconvénients (visibilité moins grande, droits d'auteur pas toujours rémunérés).D'ailleurs, une petite maison appréciera le créneau d'une publicité par le biais de votre blog,les blogs sont une façon de se faire connaître et vendre. En tout cas, ne vous découragez pas. Et puisque votre livre sur la joie est susceptible de paraître, c'est un beau début.
Bonne chance à vous.
Nathalie
Rédigé par : Nathalie Mercier | mardi 30 juin 2015 à 14:01
Chère Christie,
Je n'en suis pas encore revenue de la réponse que tu as reçu de cette maison d'édition, j'ignorais quant à moi tout de ce genre de procédé abject...
Je comprend combien en effet tu as du te prendre une gifle énorme, pour ne pas dire une BAFFE monumentale.
Heureusement, tu sais rebondir, j'admire ta réaction.
Je t'embrasse et TE REDIS que par exemple, j'ai toujours bien du plaisir à TE lire.
Rédigé par : small head | mardi 30 juin 2015 à 14:26
Merci ma jolie, ma positive !
Merci à vous toutes
Rédigé par : Christie | mardi 30 juin 2015 à 15:17
Ces coups-là, ceux qu'on n'a pas vu venir, sont les plus douloureux.
A soi de trouver par quel biais se réconforter, et surtout ne pas se laisser emporter par la méchanceté d'autrui, qui peut tellement dérouter (et qui des fois n'est même pas méchanceté)
Tu as comme toujours une très belle façon de contrer cette violence qui t'est faite.
Tu ne mérites aucun de ces mots, toi qui écris si bien, avec tellement de vérité, de sincérité et d'amour. Nul doute que tu vas poursuivre et réussir et nous, on sera là.
Les sceptiques seront confondus, non ?
Rédigé par : Cenina | mardi 30 juin 2015 à 15:28
Ah que je l'aime cette phrase !! Merci
Rédigé par : Christie | mardi 30 juin 2015 à 15:33
Question d'une néophyte : est-ce que toutes les maisons d'édition répondent en argumentant ? Certains esprits pourraient se dire que c'est mieux de recevoir une réponse négative argumentée plutôt que rien de tout mais là je dois dire qu'ils font très fort car cette maison ne relève aucun point positif, ce qui n'est pas délicat et n'est sûrement pas vrai.
Tiens rigolez un bon coup avec cela https://isabellebaldacchino.wordpress.com/2011/09/27/ma-vie-d%E2%80%99ecrivain-maudit-chapitre-4/
Et repartez faire votre chemin, droit debout et fière de vous !
Rédigé par : Thaïs | mardi 30 juin 2015 à 15:48
Voilà, c'est pile poil ça...Et oui, c'est à décliner dans plein de situations de la vie...
Rédigé par : Snödroppe/Sophie | mardi 30 juin 2015 à 16:10
Bravo Christie, quelle combattivité! Keep going xx
Rédigé par : Isabelle | dimanche 05 juillet 2015 à 19:38