maviesansmoi

le cadeau

Une dernière chose encore, enfin, dernière, j'espère.

Le cadeau (vachard mais réel) que m'a fait le Dilettante avec sa lettre débile... Est son outrance et son univocité : désir de rigoler un bon coup ou désir de nuire, politique assumée à l'égard des refusés. Mais c'est clair pour moi que je ne dois pas prendre ces mots au sérieux.

Dilettante et moi, on ne sera pas partenaires.

Plus dangereuses, beaucoup beaucoup plus, sont les paroles ambiguës de certains "amis". "Ca j'aime, mais ça non" "tu sais, un vrai écrivain n'écrirait pas comme ça".

L'ambiguïté d'un comportement par rapport à ce que l'on a produit, les assertions d'un "ami"sur ce qui vaut ou pas dans notre travail, exprimé comme si c'était une vérité universelle, les critiques larvées : les vrais ennemis, ce sont ces attitudes-là, termitières qui creusent en nous les galeries du doute affreux.

Toujours être vigilant lorsque l'on confie son trésor.

Celui qui veut créer ne peut se permettre de boire la première gorgée de doute.

le bambou et l'éléphant

Certains jours l'éléphant pèse si lourd dans mon ventre que je n'arrive plus à éprouver le bon de la vie

Les attentions de l'aimé
La joie d'un concert
La présence de mes amis

Comment être là où je suis ?
Où ai-je posé mes lunettes à paillettes ?

Quand l'éléphant s'envole - il a fallu d'abord que je m'extirpe de moi-même - alors seulement je parviens à fendre en deux une tige de bambou, à joindre ces deux demi-tiges en un aqueduc pour permettre à l'eau de venir jusqu'à mes lèvres et me désaltérer.

Soulagement.

rebondir après une gifle

48 heures après avoir reçu cette lettre degueulasse de la part du Dilettante, j'y pense toujours un peu et j'en parle. Les adultes autour de moi et l'adulte en moi me disent Nan mais tu ne vas pas rester bloquée toute ta vie sur cette histoire ! Tu sais bien que cette maison d'édition traite de la sorte nombre d'auteurs qui lui adressent leurs manuscrits... Ils ont un objectif mystérieux de décourager les écrivains, c'est leur problème pas le tien.

Oui, l'adulte en moi sait cela. Et celle qui raconte des histoires, celle qui invente des trucs et des machins, c'est l'enfant ! Qui elle n'a pas complètement compris que son interlocuteur était pervers ; après la lecture de cette lettre, elle éprouve surtout la tentation de se cacher dans un trou de souris.

D'où te crois-tu autorisée à écrire et à nous déranger ? disent ces phrases de rejets. Tu ne crois pas qu'il y a assez d'écrivains comme ça pour que tu viennes en rajouter ? Laisse faire ceux qui sont plus qualifiés que toi. Et hop, muselée la Christie, et pour longtemps.

Sauf si. Sauf si l'adulte protège l'enfant et refuse de le laisser tabasser dans un coin.

Première étape : lumière sur ce qui s'est passé, tout le monde doit le savoir. Un, cela remet de l'objectivité dans le système (et permet à tous ceux qui ont été attaqués de reconnaître et dénoncer le procédé). Deux, cela remet de l'amour dans le système (et permet aux soutiens de l'artiste de se manifester).

Déjà, ça va un peu mieux.

Deuxième étape, tout de suite placer l'enfant en situation de créer à nouveau. Quoi que ce soit : lui faire éprouver que la critique, si dure soit-elle, n'a en rien entamé sa capacité à inventer et mettre au monde des trucs et des machins qui le ravissent.

espèce de poème pour ne pas me laisser décourager

Hey toi : qui t'a fait roi ? 
qui t'a donné le bout de pouvoir que tu as ? 
et s'il te l'a donné, c'est pour en faire quoi
hein, d'après toi ? 

Hey toi... tu t'es fait un nom bien à toi
tu as l'air plutôt content de toi
et toi aussi tu représentes ta profession ! 
- une profession faite de gens qui bossent, comme toi
De gens qui luttent, comme toi

Jusqu'à toi j'avais rencontré
parmi tes confrères
des professionnels qui respectent ceux qui placent leur trésor entre les mains.  

Mais toi
toi tu cherches quoi en m'envoyant cette lettre d'insulte
à moi ? 
A moi et à tant d'autres et depuis tant d'années

Tu en as abimé combien, des auteurs ? 

Tu penses que je vais me taire ? 
Garder le silence dans la honte ? 
Me cacher avec ton odieuse lettre dans un placard ? 
Garder mes mots dans le tiroir ? 

Tu penses avoir le pouvoir 
D'assécher nos stylos ? 

Ce n'est pas pour demain. 

Merci à tous ceux qui soutiennent ceux qui créent. 

Et sois béni, homme qui méprises et joues avec les espoirs des écrivains.
Soient bénies tes blessures.
Et soient bénies toutes les cicatrices cachées sous le tissu, toutes les fausses couches d'enfants de notre âme que tu as provoquées avec ta plume stérilisatrice. 

Nous qui écrivons, avons autre chose à faire que nous arrêter sur toi - nous avons des aventures à vivre, des amis à aimer, des textes à écrire.

Ils trouveront leurs lecteurs, que ça te plaise ou pas, à toi. 

 

Hush mon chien

23 heures, la nuit est presque complète. Hush, en courant et tourbillonnant, en aboyant, a failli faire tomber un scooter. 

Le soir, les ruelles autour de chez nous à Malakoff sont calmes et j'essaie de laisser mon chien aller en liberté. Je le lâche alors même que je connais son tempérament fougueux, alors même que je sais qu'il y a des chats et des hérissons et des martres et des scooters et des voitures et des bus, quelques uns, la nuit à Malakoff - et donc un risque de fuite et de course et d'accidents.

Je crains pour la vie de mon chien, je crains pour le sommeil des malakoffiots, cela m'ennuierait beaucoup qu'un accident soit causé par la faute d'Hush - et je continue à le laisser aller en liberté, à me causer une tachychardie à chaque bruit de moteur, car je sais aussi que fureter de ci de là est l'un de ses plus grands plaisirs, et j'ai à coeur de réjouir mon chien. 

Un chien en ville. Aberration. Un fox terrier, aussi sioux à acclimater à notre vie de citadins - aberration au carré. 

Et moi, Christie, j'ai appris à marcher à l'âge d'un an en trottinant derrière un chien. Toute ma petite enfance, je me suis carapatée pour suivre des clebs à grandes oreilles douces, à pelage accueillant, à langue humide, à yeux qui comprennent tout.

Le lobbying pour montrer à Maman (de 0 à 11 ans) puis à Nicolas (de 25 à 33 ans) qu'il nous fallait absolument un chien, a occupé une grande partie de ma vie. J'ai passionnément aimé nos deux premiers chiens, Bidgin (1986-2000) et Churchill (2007-2011). Mais Hushou... Hushou... 

Hush l'indompté. A la minute où je vous écris (je suis dans mon bureau, assise dans mon fauteuil de best seller), il est probablement couché sur mon lit (vérification faite, j'ai été mauvaise langue, il dort sur le tapis au pied de mon lit). Mon indompté qui refuse de monter dans le panier de vélo spécialement étudié pour lui. Mon pénible qui pense que la rue lui appartient. Mon relou qui aboie dès que l'on quitte la maison. Mon affreux qui poursuit la lance d'arrosage. Mon malpoli qui nous bouffe des bouts de quiche direct dans le plat. Je ne parle pas des vacances et des week-ends qui sont parfois des casse-tête, de l'impossibilité de le laisser dans la voiture pendant le printemps et l'été, des 3 balades par jour et des crottes bien sûr, qui sont le moindre des désagréments qu'il cause. 

 

 

Mon adoré n'est jamais bien loin dans mes balades. Mon magnifique qui court dans les herbes. Mon coquin qui tend le cou pour se faire bouchonner par une serviette quand il a plu. Mon soutenant qui souvent se pose à côté de moi sur le canapé, lorsque j'écris. Mon pas content quand je regarde trop longtemps mes écrans au lieu de jouer avec lui. Mon compagnon de Christie au coeur assoiffé d'un amour. Mon compagnon de Christie qui travaille seule, souvent. Le remonteur de moral de Chimène, le compagnon de jeu d'Alma, le mec solidaire avec Nico dans cette maison de filles. 

Mon âme chien. 

Demain je le dresse... 

choses dont je suis fière (au milieu de l'océan de doutes)

Chimène passe en 4ème, en classe européenne, et s'apprête à partir pour 2 semaines de camp scout

Alma joue, joue, joue, monte à cheval, organise une boum à la maison où elle invite toute sa classe.. 

mes amitiés, fidèles, tendres, profondes, qui se réinventent 

cette relation avec N., qui certains jour me rend très heureuse 

mon vélo réparé

ma compta en passe d'être confiée à un nouveau cabinet dans lequel j'ai confiance 

le petit déjeuner Batterie Nouvelle de mardi prochain, enfin pas mardi prochain mais le suivant, le 7 juillet, avec la belle Véronique Lamotte qui dirige la Maison Hamon, sur le thème Comment ça se passe avant d'incarner sa fonction ? 1h30 pour recharger en douceur et dans la joie ses batteries créatives, les inscriptions sont ouvertes ici. 

la promo #5 du Club des Créateurs Anonymes ouvre le samedi trois octobre au Tank - le CCA, ce sont 6 mois, 13 ateliers de 2h30 pour être nourri et encouragé en profondeur à créer fluidement, joyeusement ce qui vous tient à coeur. Les inscriptions sont ouvertes ici. (Il n'y a que 10 places disponibles). 

je suis fière aussi de manger des fraises, des framboises de notre jardin, fière de boire le soir la verveine que Nico et moi avons plantée 

Et vous mes chéries-chéris, de quoi êtes-vous fières ? 

un jeu tout simple

S'inspire du livre de Sei Shonagun, une courtisane japonaise du 11ème siècle je crois, un chef d'œuvre de poésie à base de listes commençant par Choses qui

Choses qui prêtent à confusion
Choses qui font bailler discrètement
Choses qui font de dresser les poils sur les bras
Choses qui mettent le coeur en joie
Choses embarrassantes

Ce jeu peut se jouer seul ou à 2 ou à plus, en famille ou entre amis. Il faut un bon stylo pour chacun et des feuilles de papier.

Le meneur donne un intitulé de liste et tout le monde se met à écrire sa liste de choses qui.

Ensuite chacun lit sa liste et on en apprend ainsi beaucoup sur l'univers poétique des personnes que l'on aime.

Qu'en dites vous ?

choses qui m'évoquent la légèreté

Une feuille de vigne vierge
Les moineaux qui s'ébattent dans le sureau
Le papier bible
Les ailes d'un papillon
Les paillettes sur les paupières
Une relation fluide
L'écriture sur mon blog
Les robes d'été
Un souffle de vent qui traverse une journée brûlante
Les rencontres agréables et qui n'engagent à rien
La perte de conscience pendant un temps incertain, au milieu de mon cours de yoga
Les descentes à vélo
L'odeur du chèvrefeuille
Les dessins dans mon cahier, à côté des choses écrites
Un foulard de soie entortillé autour de mon cou

dans deux jours, la quille !

J'avance mais j'ai peur, j'ai peur mais j'avance. 
Barbara

Dans deux jours, les challenges Créativité Quotidienne plient les voiles pour l'été, jusqu'au 24 août, après trois mois de propositions quotidiennes sauf le dimanche. Poésie quotidienne, Belle belle belle et Petit clown, Grand Clown, ont rassemblé en tout 80 participants, dont 79 femmes et 1 homme. 

Je suis HEUREUSE et RECONNAISSANTE d'avoir proposé et vécu ces challenges. 

Heureuse d'avoir flairé un courant - de quoi ai-je besoin, de quoi les personnes autour de moi auraient besoin aussi ? 
Heureuse et reconnaissante d'avoir trouvé une idée chaque jour, une idée que j'ai envie de faire et qui me semble possible à proposer. 
Heureuse d'avoir osé proposer ces thématiques et d'en faire un abonnement payant. 
Heureuse et reconnaissante d'avoir trouvé un écho. 
Heureuse des potentialités que je vois à travers ces challenges - un livre, des applications en entreprises. 
Heureuse des demandes qui m'ont été formulées, des feedbacks, des réponses que j'ai pu apporter ou que j'apporterai quand je serai prête. 
Heureuse aussi de ces deux mois de pause qui vont me et nous permettre d'intégrer tout ce qui a été vécu, et imaginer peut-être de nouvelles formes. 

Tout cela n'était pas confortable pour moi et c'est cela qui est fun. 

Et surtout, je suis heureuse et reconnaissante de la joie que je ressens en moi quand je suis les propositions que je fais à mes clients. Cela me parait très important d'être avec vous, et puis elles me tentent, alors j'y vais, et je continue à suivre certaines pistes de mars, et d'avril, et de mai, et celles de maintenant bien sûr, et puis déjà j'imagine un peu la tête qu'auront celles de la rentrée. 

Tous ces petits pas se mèlent en moi et je me sens plus poète.. plus belle.. et je rigole beaucoup plus ! 

Vous pouvez déjà vous inscrire bien sûr ! 

Du 24 août au 23 septembre, le challenge de rentrée avec chaque jour sauf le dimanche une proposition modeste, une citation et une photo, sera sur le thème de la gratitude.

 

Puis jusqu'en mars suivront 6 thèmes, un par mois. J'ai du mal à m'engager fermement sur les thèmes d'après, car ma manière de procéder est de me demander de quoi j'ai besoin et de quoi les personnes autour de moi ont besoin à ce moment-là et d'imaginer le challenge correspondant. Mais ils seront probablement dans l'esprit de l'abondance /l'amitié / l'écriture / l'aventure / le pardon / la tendresse. 

 

Si vous souhaitez participer à cette aventure, il y a plusieurs possibilités : vous inscrire à un challenge (le prochain), cela coûte 7 euros (faut m'envoyer un mail : [email protected]). Ou vous inscrire aux 7 challenges pour 40 euros.  Dans tous les cas, Le règlement s'effectue par chèque ou virement à l'ordre de Plume de vie.

Voilà !

 

Je vous embrasse avec ma tendresse. 

la table de la cuisine

 

Je m'aperçois qu'elle est présente dans une photo sur deux. J'exagère. A peine. Et je l'aime cette table, avec ces ronds de théière en fonte, cette table jamais complètement débarrassée de ses verres et de ses carafes et des vases et du poivrier qui fait de la lumière, cette table avec ses miettes que j'enlève consciencieusement au moins une fois par jour d'un coup d'éponge mouillée et de torchon, comme vous faites tous, cette table qui d'abord a été mon bureau, pas longtemps, dans mon premier appartement rue de Picardie, la table en nyato massif que nous avions choisie avec Nico chez l'Habitat du Pont Neuf, le mot à retenir là dedans est MASSIF, nous n'avions pas de voiture et on se l'est rentrée à pied et on a monté à pied les 4 étages de marches inégales, cette table elle est tellement lourde et toujours chargée de machins qu'on ne la déplace jamais et c'est tant mieux car on l'aime bien où elle est, notre table des petits-déjeuners embrumés et de mes déjeuners en solo ou avec Emma et de nos diners à deux, trois, quatre, cinq hier avec l'amie de Chimène. Et toujours Hush en dessous ou autour à se demander si y'a pas un petit morceau qui traine pour lui. 

 

Ma table en bois de la cuisine. La table témoin de nos vies.