23 heures, la nuit est presque complète. Hush, en courant et tourbillonnant, en aboyant, a failli faire tomber un scooter.
Le soir, les ruelles autour de chez nous à Malakoff sont calmes et j'essaie de laisser mon chien aller en liberté. Je le lâche alors même que je connais son tempérament fougueux, alors même que je sais qu'il y a des chats et des hérissons et des martres et des scooters et des voitures et des bus, quelques uns, la nuit à Malakoff - et donc un risque de fuite et de course et d'accidents.
Je crains pour la vie de mon chien, je crains pour le sommeil des malakoffiots, cela m'ennuierait beaucoup qu'un accident soit causé par la faute d'Hush - et je continue à le laisser aller en liberté, à me causer une tachychardie à chaque bruit de moteur, car je sais aussi que fureter de ci de là est l'un de ses plus grands plaisirs, et j'ai à coeur de réjouir mon chien.
Un chien en ville. Aberration. Un fox terrier, aussi sioux à acclimater à notre vie de citadins - aberration au carré.
Et moi, Christie, j'ai appris à marcher à l'âge d'un an en trottinant derrière un chien. Toute ma petite enfance, je me suis carapatée pour suivre des clebs à grandes oreilles douces, à pelage accueillant, à langue humide, à yeux qui comprennent tout.
Le lobbying pour montrer à Maman (de 0 à 11 ans) puis à Nicolas (de 25 à 33 ans) qu'il nous fallait absolument un chien, a occupé une grande partie de ma vie. J'ai passionnément aimé nos deux premiers chiens, Bidgin (1986-2000) et Churchill (2007-2011). Mais Hushou... Hushou...
Hush l'indompté. A la minute où je vous écris (je suis dans mon bureau, assise dans mon fauteuil de best seller), il est probablement couché sur mon lit (vérification faite, j'ai été mauvaise langue, il dort sur le tapis au pied de mon lit). Mon indompté qui refuse de monter dans le panier de vélo spécialement étudié pour lui. Mon pénible qui pense que la rue lui appartient. Mon relou qui aboie dès que l'on quitte la maison. Mon affreux qui poursuit la lance d'arrosage. Mon malpoli qui nous bouffe des bouts de quiche direct dans le plat. Je ne parle pas des vacances et des week-ends qui sont parfois des casse-tête, de l'impossibilité de le laisser dans la voiture pendant le printemps et l'été, des 3 balades par jour et des crottes bien sûr, qui sont le moindre des désagréments qu'il cause.
Mon adoré n'est jamais bien loin dans mes balades. Mon magnifique qui court dans les herbes. Mon coquin qui tend le cou pour se faire bouchonner par une serviette quand il a plu. Mon soutenant qui souvent se pose à côté de moi sur le canapé, lorsque j'écris. Mon pas content quand je regarde trop longtemps mes écrans au lieu de jouer avec lui. Mon compagnon de Christie au coeur assoiffé d'un amour. Mon compagnon de Christie qui travaille seule, souvent. Le remonteur de moral de Chimène, le compagnon de jeu d'Alma, le mec solidaire avec Nico dans cette maison de filles.
Mon âme chien.
Demain je le dresse...
une belle histoire d'amour
Rédigé par : sylvie kapal | jeudi 25 juin 2015 à 15:37