le poème qui a fait mon été

et que je suis en train d'apprendre (en français)

Wer du auch seist: am Abend tritt hinaus
aus deiner Stube, drin du alles weißt;
als letzes vor der Ferne liegt dein Haus:
wer du auch seist.
Mit deined Augen, welche müde kaum
von der verbrauchten Schwelle sich befrein,
hebst du ganz langsam einen schwarzen Baum
und stellst ihn vor den Himmel: schlank, allein.
Und hast die Welt gemacht. Und sie ist groß
und wie ein Wort, das noch im Schweigen reift.
Und wie dein Wille ihren Sinn begreift,
lassen sie deine Augen zärtlich los …

Rainer Maria Rilke

En français, ça dit : 

Qui que tu sois, le soir, sors, 
Sors de ta chambre où tout est connu ;
Ta maison, c'est la dernière avant l'étendue,
Qui que tu sois. 
Avec tes yeux qui fatigués peinent à se délivrer de l'usure du seuil,
Tu lèves un arbre noir, lentement, à peine, 
et le plantes devant le ciel : svelte, seul. 
Et tu as fait le monde. Et il est grand,
Pareil à un mot qui mûrit encore dans le silence. 
Et comme ta volonté comprend son sens, 
Tes yeux de lui se détachent tendrement...

(Merci à Dorothée Werner, de ELLE. Je vais me réabonner). 

Comments

[Rédigé par : Titoune]

Jolie surprise du soir: rentrée de voyage aujourd'hui (une semaine au Portugal pour le mariage d'une amie) j'ouvre le numéro de La Vie arrivé pendant mon absence et... tu devines? ;-)

[Rédigé par : Christie]

Quelle chance hein ! j'ai loupé la parution du journal, est-ce que tu me l'enverrais ?

[Rédigé par : Cloudy]

Ah Rilke !
Un poète cher à mon cœur.
Il faut savourer chacune de ses créations poétiques.
Joli dimanche

[Rédigé par : Snödroppe/Sophie]

A propos de ELLE, dans celui du 8 août est évoqué le bootcamp "Batterie Nouvelle", la classe dis-donc!
[et quand j'ai lu ce poème, j'ai tilté sur la phrase "sors de ta chambre"...que j'avais lue/appréciée au même endroit que toi {un ELLE de cet été}, mais sans retenir/approfondir le reste de ma lecture...]

[Rédigé par : Laurie]

Quel plaisir de lire de la poésie allemande ! Rilke, Heine, Hölderlin...