Je tourne autour d'une idée ces jours-ci...
Ce que j'aime avec les Mercis c'est que parfois ils me permettent de lâcher sur des demandes où j'étais tentée de m'acharner, ce qui me rendrais limite pénible (une fameuse grosse baleine sur laquelle je crie BON TU TE DECIDES !?). "C'est mon droit !" crions nous (et même quand c'est un cri intérieur, il s'entend), à la baleine, à l'époux, à l'éditeur, au client, au bon Dieu récalcitrants. On leur en demande et on leur en exige de plus en plus en plus et voilà. Et on s'étonne de ne trouver en face de ces cris, qu'un mûr bien solide sur lequel on nique notre manucure.
Les noyers du village de Bourgogne où on va à chaque Toussaint, donnent en octobre de belles noix. Lorsque je passe devant, au cours de mes balades sur les chemins, j'ai l'habitude d'en remplir les poches de mon imper et ceux de la famille qui les aiment sont tout contents de manger des noix du coin.
Or cette année, les vacances ont eu lieu une semaine plus tard que les années précédentes - plus une feuille sur les noyers, plus une noix dessous. J'ai regardé sous un, deux, quatre, six noyers, ai scruté les alentours, soulevé les feuilles noires et humides, pas une noyette, queue de chique. J'étais super déçue, Mais j'y ai droit à ces noix, tu m'en donnes chaque année !
Au bout de la troisième balade, comme je n'avais rien d'autre à faire, j'ai commencé à me remémorrer mes récoltes des années passées. Puis je me suis mise à remercier pour ces récoltes.
Croyez-le ou non, j'ai aperçu à ce moment-là ma première noix. Après avoir balayé ma première pensée "Pour une seule noix perdue, à quoi bon ?", je me suis baissée pour la ramasser, hop dans ma poche, j'ai fait 10 pas et là je suis arrivée sous LE noyer tardif du village : encore feuillu, vert, plein de bogues vertes sur ses branches et en dessous.
Avec ma récolte, j'ai rempli mes deux poches. Comme certains fruits, à peine sortis de leurs bogues, étaient trop humides je les ai mis à sécher sur la pierre blonde d'un muret - ma contribution pour les petits oiseaux, pour les promeneurs qui, comme moi peut-être, seraient heureux de trouver et d'emporter quelques noix sèches.
Je suis repartie contente.
Ce n'est pas la première fois qu'en lâchant une demande-exigence, et en ouvrant mon coeur par le biais de la gratitude, la frustration et la lutte se sont évanouies et j'ai pu voir tout ce que j'avais reçu jusqu'ici. La cerise sur le gâteau, c'est quand l'Univers ouvre la porte de la caverne des 40 voleurs et accède à ma demande.
Le vrai miracle cependant, n'est pas le résultat et ma demande exaucée. Le vrai miracle c'est l'ouverture de mon coeur.
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