les matins désemparés de la reprise
je dessine à l'intérieur d'une spirale pour aller chercher mon centre et ce que je trouve au bout du centre ? le vide
hier soir Laure Manaudou aux yeux fièvreux sur la tribune, elle nous raconte comme elle s'est entrainée pour l'or lever 6h du mat 6 jours sur 7 pendant 6 ans "je détestais les entrainements mais si tu loupes un entrainement tu rattrapes le samedi après midi si tu en loupes deux tu rattrapes le dimanche si toi tu ne te lèves pas à 6 h ta concurrente elle elle se lève" se lever pour faire un truc qu'on déteste, "compter les carreaux", juste pour obtenir l'or
et quand elle a obtenu l'or elle a bien vu que ce n'était pas ça, qu'il n'y avait rien au bout
"l'avenir est fait de la même substance du présent" écrit Simone Weil une autre femme aux yeux fièvreux une autre étoile dont le rayonnement me poursuit 70 ans après sa mort quand elle avait 34 ans
les écrits de Simone Weil portent une toute autre densité que le vide plein de détresse que j'ai toujours éprouvé devant la belle, la magnifique Laure qui n'a pas eu le temps d'apprivoiser sa page blanche, un entraineur a tenté de la combler en lui demandant, pendant les années de formation de sa personnalité, 6 heures par jour, 6 jours sur 7, à compter les carreaux
(à cet instant, je la prends symboliquement dans mes bras, comme l'a fait pour moi la thérapeute, ma Catherine II (Catherine Henry Plessier), lors d'une séance de cette longue et belle et puissante thérapie où elle m'a conduit à remplir mon propre puits sans fond avec ce que je choisis d'y mettre - et non plus de la bouffe, de la dépendance affective, du shopping, etc.) (pour internet par contre ça n'a pas marché, je suis restée accro !).
"remplir mon propre puits sans fond avec ce que je choisis d'y mettre - et non plus de la bouffe, de la dépendance affective, du shopping". Ca résonne dingue chez moi ça ! Je me le suis noté !
Rédigé par : Cenina | vendredi 06 septembre 2013 à 11:07
nous sommes frères et soeurs en humanité.....
Rédigé par : Christie | vendredi 06 septembre 2013 à 11:18
Christie,
J'adore ce que tu viens d'écrire, ça résonne tellement fort en moi, et Laure, quelle force en elle, quel talent, whaouh, je la serre dans mes bras aussi..
Merci de tes partages, bonne et belle journée
Rédigé par : Sophie / Laurenn | vendredi 06 septembre 2013 à 11:24
Nous sommes plein de désir d'obtenir, alors que nous sommes à la source de notre joie...Chère Laure, chère Christie, chéris-chéries... il n'y a que ça pour remplir ce puits sans fond.
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Rédigé par : Catherine | samedi 07 septembre 2013 à 07:59
"Et quand elle a obtenu l'or, elle a bien vu que ce n'était pas ça, qu'il n'y avait rien au bout".... moi c'est cette phrase-ci qui me parle. Prise de conscience progressive que décrocher le boulot que je convoite depuis deux ans, frise parfois l'obsession, et qu'il me faudrait bien remplir mon puits sans fonds avec autre chose que des emails, des réunions, des projets... Juste histoire de ne pas réaliser dans quelques temps, qu'il n'y avait rien non plus au bout. Merci Christie de faire avancer ma thérapie ;-)
Rédigé par : Marine | samedi 07 septembre 2013 à 19:25
Gracias... (petite dédicace)
http://anosenfants.typepad.fr/le_blog_des_bonnes_ondes/2013/09/gracias.html
Rédigé par : Fanny - anosenfants | dimanche 08 septembre 2013 à 09:58
Que c'est bien raconté !
Et que ça me parle aussi.
Oui, qu'il n'y ait rien au bout...
Et si la vie, ce n'est que ça alors, compter les carreaux...
ça fait un beau titre de roman ça : Compter les carreaux.
Sur les toiles cirés, sur les tabliers chiffonnés ou au fond des piscines, oui compter les carreaux...d'autres vies que la mienne et si toi tu les racontais ces vies là ?!
Rédigé par : immemory | mercredi 11 septembre 2013 à 07:38