"Un homme ne devrait pas franchir le seuil de la maison de son prochain à moins que celui-ci ne lui dise "Viens, entre!""
Midrash juif cité par Anselm Grün.
Au cours d'une crise violente que j'ai vécue cette année, ma Catherine (ma thérapeute pour ceux qui ne suivent pas, mais vous suivez !) m'a conseillé de mieux protéger l'entrée de mon coeur. C'est à ce moment là que j'ai décidé de faire pousser une haie, une haie imaginaire autour de moi.
A l'intérieur de la haie, l'amour inconditionnel pour moi.
A l'extérieur, le juste système de filtrage.
Qui j'invite à entrer ?
Selon quelles règles ?
Cette réflexion est tombée pile au moment de la marche vers Saint Yak (fin avril / début mai). Ça tombait pile pile, car 1. j'avais du temps pour réfléchir et parler avec Emma et 2. des haies, sur le chemin, on en a croisé des masses, tant des haies bordant des jardins, que des hôtes de pélerins devant protèger leur espace intime et faire respecter leur cadre, tout en nous accueillant nous les pélerines et nous mettant à l'aise (en général).
J'ai adoré observer cette diversité de haies végétales et humaines. Et ce qui nourrit le plus ma rêveries, ce sont les jardins dans lesquels j'ai vécu. Celui du jardin de mes grands-parents à Belle-île, avec ses cupressus sombres et ses odorantes (arbustes à fleurs roses dont j'ai oublié le nom). Et celui de Dinard, avec les mêmes arbustes à fleurs roses + un mélange d'abres arrivés-là on ne sait pas comment. Cette haie nous protège d'être vus depuis la rue, et à la fois on entend tout ce qui se passe dehors et notamment les commentaires des gens sur la maison, j'adore.
Je ne sais pas si je suis devenue plus vigilante à "qui je laisse entrer et jusqu'à quel point". Je crois que je l'ai toujours été... et puis je baisse ma garde... et c'est tant mieux... jusqu'à ce que je m'abandonne, dans tous les sens du terme. La haie, avec ses odeurs, avec ses arbres (cupressus - arbre dont j'ai oublié le nom - figuier - lilas - saule pleureur - platane - chêne - chataigner - bouleau - framboisiers - fraisiers), leurs troncs, leurs feuilles, leurs odeurs, leurs fleurs, leurs fruits, leurs branches, la lumière qui filtre, les bruits, ce qu'elle cache et ce qu'elle permet de percevoir... Ma haie me protège, avec et malgré moi.
Ils peuvent venir les tigres, avec leurs griffes.
Superbe texte
Je me disais que l'image de la haie est superbe et riche d'échanges
car les personnes qui ouvrent leur porte avant de la reclaquer devant mon nez ont le don de me faire partir très loin
et comme au fond nous sommes seuls autant être bien accompagnés au milieu de haies :)
Wish you happy gardens care
Rédigé par : Bernadette | mardi 11 juin 2013 à 23:13
et il y a le merle qui met le bordel sur mon balcon ! où je n'ai pas de haie...
je vais devoir choisir, peut-être de mettre une haie qui repousse les merles... alors que j'adore ces oiseaux..
Rédigé par : Christie | mardi 11 juin 2013 à 23:23
j'ai une haie sauvage devant les yeux, celle qui sépare notre maison d'un chemin fréquenté par les touristes et les locaux lors des belles journées.
Le passage régulier de promeneurs nous donne l'impression d'être en vacances, ça parle toutes les langues, plus ou moins fort selon le moyen de locomotion (à pied, on entend des petits bouts de discussion, en vélo ils ne crient que qq mots ;-)).
Je n'avais jamais pensé que cette haie pouvait aussi figurer les limites qu'on met entre nous et les autres... chouette idée à méditer
Rédigé par : MaryPoppins | mercredi 12 juin 2013 à 19:07
et moi je n'aime pas les limites
et j'aime les haies ! ce qui permet de concilier le paradoxe
je vais trouver comment garder des oiseaux sur le balcon, sans avoir trop de souk !
Rédigé par : Christie | mercredi 12 juin 2013 à 21:30
Ben justement, j'ai essayé à un moment de ne plus avoir de barrière, ni rien entre "les autres" et "moi" mais ça ne me réussit pas trop.
Et je me surprends à me réfugier derrière une haie protectrice (= qui me découvre sans trop me dévoiler) régulièrement, quand une personne entre trop loin dans mon "jardin" perso.
Pfff, c'est fatigant les allers-retours.
Rédigé par : MaryPoppins | mercredi 12 juin 2013 à 23:01
C'est beau. J'adore cette idée, ça me parle vraiment. Bon, les moches haies de thuyas, berk. Mais les belles haies pleines d'espèces différentes et fleuries, les haies filtrantes, ça oui !
Rédigé par : marie | mercredi 12 juin 2013 à 23:36
moi aussi j'aime les haies composées d'espèces différentes !
Rédigé par : Christie | jeudi 13 juin 2013 à 00:10
Voilà qui me laisse songeuse, j'en aurai bien besoin de ces haies plus ou moins hautes en fonction de qui veut entrer (et comment) mais j'en suis bien incapable.
Tout chez moi semble ouvert aux 4 vents.
Peut être me faut il une inspirante et bienveillante Catherine ;)
Rédigé par : Cloudy | jeudi 13 juin 2013 à 10:39
ton compliment me fait bien plaisir AnneSo ! et je serai heureuse de voir le dessin de ta haie...
Rédigé par : Christie | vendredi 14 juin 2013 à 10:46
J'ai l'impression que les merles chez moi aiment bien la musique syncrétique, l'art et ...bref la culture de la beauté
qui élève au-dessus des haies (et relègue contrariétés et peurs je l'assure!)
et permet de communiquer all over the world
sans avoir à se protéger
car la haie veille
et à Limoges il faut bien cela!!
Beau week-end, ici cerises à gogo (confitures, congélation) cirque et arrivée de la chatonne "Gentille" pour le dernier kid of the family
Rédigé par : Bernadette | samedi 15 juin 2013 à 09:04
Bonjour,
Je reviens de Belle-Ile.
Les arbustes à fleurs roses ne seraient ils pas de cistes?
Il y en a beaucoup au jardin La Boulaye.
Belle journée !
MD
Rédigé par : marie-dominique angelroth | dimanche 16 juin 2013 à 17:37
tu veux dire, Anne So, ta could do list ?
MD, ce ne sont pas des cistes, c'est un nom en "a"...
Rédigé par : Christie | lundi 17 juin 2013 à 10:21