Quand j'étais enfant, je lisais tellement que dans la rue je me cognais aux poteaux. Mon premier éblouissement de lecture "sans maman", c'était en CE1, dans le coin lecture de la classe de Madame Shurrah, affalée sur des gros coussins, les Nouveaux contes de fées par la Comtesse de Ségur. On est en train de le lire avec les filles, enfin, le rererelire, chaque soir assises toutes les trois sur le lit de Chimène. Je suis toujours éblouie d'ailleurs, par la beauté des histoires les gravures de Gustave Doré et la sagesse des contes, et par mes filles serrées contre moi...
Une semaine par ci par là j'arrête de leur lire des histoires, cependant. Elles râlent, mais je tiens à peu près bon, du coup c'est elles qui me racontent, ou je leur raconte une histoire de "moi à 10 ans", "moi à 21 ans", "moi à 3 ans"...
Ne pas lire pendant une semaine, c'est comme une cure de raisin (je l'ai faite finalement ça a duré un jour) ça apporte de la clarté. Ca libère du temps. Ca redonne envie.
Du temps pour quoi ?
Envie de quoi ?
Ah ben ça faut se creuser la tête. Lire c'est pratique, quand je ne sais pas quoi faire je ça, je lis. Ne pas lire ça me rend humble : soudain je vais essayer des trucs. Soudain j'ai besoin de vous, de votre compagnie, de vos mots. Je me replonge dans les miens.
Avant de ne pas lire je fais la liste de 5 compétences marrantes que j'aimerais acquérir. 5 trucs débiles que j'aimerais essayer. 5 trucs foufous que j'aimerais tenter. Et déjà ça me calme, ça calme ma peur du vide. Et ça me stimule, ça m'aide à sortir de mes sentiers battus et des contours archi connus de moi, pour aller explorer des nouvelles Christies ou des Christies que je n'osais pas sortir du placard.
La première journée sans bouquins est un peu dure. Ensuite ça passe tout seul. Je regarde mes étagères et les vitrines des librairies avec gourmandise. Je note plein de livres que j'ai envie de lire. Ensuite je regrette presque quand c'est terminé.
Le jeûne de lecture c'est l'une des expériences que je vous proposerai de tenter dans le Club des Créateurs Anonymes. Ca commence samedi prochain. C'est un lieu énergisant, encourageant, bienveillant pour devenir plus productif dans vos créativités. Avoir des pistes pour explorer, guidé et soutenu et accompagné.
Vous venez ?
Vous en parlez à vos amis qui veulent créer et ont besoin de soutien ?
Ooooh Nico a créé pour moi une image non deux très belles images pour l'atelier ! Merci...
Je me reconnais bien dans cet article, il trouve écho en moi : la lecture est une vraie drogue, on ne s'arrêterait plus, mais effectivement stopper un moment "ça apporte de la clarté. Ca libère du temps. Ca redonne envie."
D'ailleurs je me souviens que Nietzsche déconseille de trop lire, car cela empêche de développer ses propres idées, obscurcit l'esprit.
Peut-être que, comme pour toute chose, il ne faut tout simplement pas en abuser, mais la considérer comme un loisir.
Bon week-end !
Rédigé par : Le Marginal Magnifique | samedi 29 septembre 2012 à 18:41
moi, j'aimerais tellement avoir la force et le vide intérieur pour lire à nouveau. Comme quoi..
Rédigé par : Hélène V | samedi 29 septembre 2012 à 22:45