Le boucher épicien tunisien à qui j'achète des olives, des bouquets de coriandre, des citrons confits et des amandes, souvent pour nourrir la petite bande du Club des Créateurs Anonymes, me demande lorsque je fais mes courses : "Alors, vous ne travaillez pas aujourd'hui ?"
Mais si, je travaille !
Mon travail, cette année, ça a été d'accueillir et de nourrir. De chouchouter et de proposer : un cadre, des pistes, de l'action. De la bienveillance : vis-à-vis des autres et surtout vis-à-vis de moi, de soi.
J'ai en ce moment des clients qui travaillent sur des chantiers (c'est avec eux que je fais mes déjeuners de conversation). Eux, à chaque fois qu'ils passent devant un pont ou un chateau d'eau qu'ils ont contribué à construire ou à réparer, ils le signalent à leurs enfants, ils sont super fiers.
Moi mes ponts, j'ai compris que je les construisais avec de la rhubarbe et des citrons confits, avec mes larmes et mes mots, avec ma présence et ma manière d'accueillir. Mes ponts ce sont les joues rosies, les projets émergents qui ne sont pas découragés, ce sont les envies qui naissent à droite à gauche et qui suivent leur cours inattendu.
Matière si fragile, si ténue, que j'en tremble ; relire, relire encore le conte de Dame Holle...
Vous ne pouvez pas savoir comme je suis heureuse de moins écrire.
Moi d'écriture laisse la place à autre chose ...
Rédigé par : catherine | dimanche 01 juillet 2012 à 16:19
Merci pour ce texte qui me fait d'un coup voir l'invisible, la grande beauté de ces liens que l'on crée et que l'on tisse qu'une autre manière de voir peut parfois faire percevoir comme éphemère et/ou pas visible.
Rédigé par : Louise | mardi 03 juillet 2012 à 12:22