relire des livres aimés
je cherche à extraire de (courts) passages de livres pour illustrer les chapitres de celui qu'on écrit avec Marie et le bonheur et la difficulté de travailler depuis chez soi (d'être livré à soi). Bon je découvre (avec joie, en fait) qu'un livre ce n'est pas comme un ordi on ne peut pas entrer un mot clé et hop tomber pile sur le passage. Me voilà donc replongée dans deux livres fétiches d'il y a très longtemps, Sans moi je l'ai lu avant de créer Plume de vie et le relire après 10 ans, donc, ou même onze, ben non seulement je ne suis pas déçue mais mon expérience éclaire ce qu'elle écrit d'un jour nouveau.
Et ces chroniques de Lobo Antunes. Je les avais offertes à plein d'amis à l'époque, qui les avaient trouvées absconses. Abscons le désespoir d'exister, l'absurdité de nos vies ? Abscons le désir pour un corps ? Absconses la mesquineries de nos pensées familières ? Tristesse de ce qui ne se partage pas, joie et fierté d'avoir pu accéder, moi, à ces trésors (moi à qui Céline se refuse, et Flaubert, et la suite de la Poursuite, et Joyce, et Faulkner...). Tout acheter, tout lire de cet auteur merveilleux qui lui n'est pas encore mort, me mettre au portugais tiens pour le lire sans traduttore.
J'aime l'air qu'elle a sur cette photo, ma petite bravache.
En sous couche ces derniers jours, des impressions qui peinent à atteindre ma conscience, la difficulté de m'organiser à présent que j'ai moins de travail pour mes clients et que mon temps m'appartient, en théorie. (Etre aussi intransigeante dans l'emploi du temps que quand je travaille en étant payée. Que dis-je, aussi, beaucoup plus sévère oui, devenir un dragon ! C'est tellement plus facile d'écrire lorsque quelqu'un vous attend, quelqu'un qu'on ne peut pas décevoir..)
Grondement intérieur contre ces femmes qui refusent d'être aidées, contre ces hommes qui veulent passer en premier, pratique de m'énerver contre les autres et de projeter sur eux ma propre insatisfaction, ma propre absence de prise sur ma vie,
je redeviens un enfant qui laisse glisser le sable, le sable entre mes doigts
et à chaque moment je peux me ressaisir : maintenant !
Autre chose que je voulais vous dire : hier (soir), en ouvrant ma boîte aux lettres, j'avais bel et bien.. Une très jolie surprise !
J'adore ça : l'impression de parler avec Dieu ! (Ce qui me change, car ces derniers jours je conversais plutôt avec mes chaussures, mes bottines fétiche après avoir résisté à la neige de la semaine dernière, ces bravettes, ont révélé une fissure à la semelle gauche juste ces jours où il a commencé à pleuvoir : deux centimètres de plante de pied mouillé, berk, j'ai beaucoup râlé !
Total je remets mes bottes de pluie, Aigle bleu roi et ce sont les gens qui me parlent, Elles sont belles vos bottes (tout ce qui se passe quand on sort du noir...)).
C'EST AUJOURD'HUI QU'IL NEIGE ?
J'ai toujours rêvé de parler portugais.
J'ai découvert Marie Desplechin par Sans moi, il m'en reste un souvenir touchant, et je le relirais avec plaisir. Si j'avais le temps de lire, tout court.
C'est dur d'être privé de lecture.
Bonne journée, Christie
Rédigé par : MarieMay | vendredi 17 décembre 2010 à 09:23
J'adore Lobo de antunes, j'en ai lu plusieurs dont les chroniques. C'est un grinçant, mais son histoire en est la cause (même si on ne peut comme le préconisait Sainte-Beuve) lier la biographie au contenu. Dans son cas, pourtant, c'est oui: Médecin psychiatrique, il a participé à la guerre d'Angola; il en est revenu très amer, désabusé, et plus que cela même, traumatisé.
Rédigé par : AG | vendredi 17 décembre 2010 à 09:38
oui et il y a plein de traumatisés qui ne savent pas écrire ! lui.. lui...
Rédigé par : Christie | vendredi 17 décembre 2010 à 09:41
Courir 3 lièvres à la fois est souvent infertile et l'énergie est gaspillée
l'écriture demande une rigueur et se nourrit d'expériences intérieures ou extérieures que l'écrivain offre comme un passeur au lecteur pour rejoindre l'universel. Dans ce cas l'artiste est toujours présent qu'il soit mort ou pas.
Beaucoup dans notre monde ouvert à tout sont déjà morts mais ils ne le savent pas, des marionnettes vides qui s'agitent à tous les vents passants.
Rédigé par : Franck | vendredi 17 décembre 2010 à 12:32
C'est très juste et très beau, ce que tu dis de l'écriture, Franck
Rédigé par : MarieMay | vendredi 17 décembre 2010 à 12:44
J'avoue j'ai eu parfois du mal à lire Lobo Antunes mais même si je perds parfois le fil, j'aime sa musique. Je vais essayer le livre des chroniques. Ce que j'adore aussi chez lui c'est sa voix… Entendue plusieurs fois à la radio elle me charme complètement
Rédigé par : Sandra | vendredi 17 décembre 2010 à 13:17
il a écrit un livre très très beau dont je me souviens en particulier, La mort de Carlos Gardel
c'est vrai que c'est un écrivain qui se conquiert, mais une fois que tu es entrée... je m'y sens comme chez moi
Rédigé par : Christie | samedi 18 décembre 2010 à 10:35