Samedi soir, invités chez un bon copain avec d'autres amis à lui qu'on ne connaissait pas.
Je me pose dans un fauteuil auprès d'une jeune femme très souriante, elle a commencé à me parler de ses projets de vacances incertains, en Corse.. et à partir de là je lui ai raconté, sans y penser, les expériences parmi les plus géniales de ma vie.
Notre randonnée Mare a mare (juillet 2000), de Porto Vecchio à Propriano, traversée d'est en ouest au sud de la Corse, avec des forêts de chatâigners, des rivières, des villages roses...
Mon année au Chili (août 1996 - mai 1997), la Cordilliera, la gentillesse de l'accueil des Chiliens, la nostalgie voire la solitude quand on en revient.
Les ateliers d'écriture (1999-2004), la poésie qui surgit de soi, les mondes qu'on abrite et l'étonnement de soi et des autres.
J'aurais pu lui parler du périple à vélo dans le sud ouest (1996), de la pièce de théâtre qu'on a montée (1996), d'HEC entrepreneurs (1997-98), du jour de notre mariage (mai 2000) et de la naissance de nos filles (2002, 2005). De Belle île et de mes cousines sur les mottes de foin, des pains au chocolat sur le port, des fins d'après midi sur la plage, des courses à vélo comme des dératés. De nos deux enfants qui ne sont pas nés. De mes deux livres rentrés. De l'émerveillement en Thaïlande. D'histoires terminées depuis longtemps, ou presque.
Mais c'était notre première rencontre !
Un peu comme un voyage en train, où la parole fuse sans qu'on s'en aperçoive, où rien ne pèse parce qu'on ne se reverra pas.
Sauf que nous nous sommes revues, déjà.
J'aime les amitiés qui s'esquissent.
(Un autre moment heureux, dans un autre domaine, aujourd'hui).
J'aime la tonalité de ce billet...
"J'aime les amitiés qui s'esquissent"... En ce moment je suis en amitié transitionnelle: j'ai quitté en déménageant des personnes qui sont devenues mes amis, mais je m'en suis aperçue trop tard, peu avec notre départ les liens se sont resserrés et s'en est suivie la séparation... Et nous n'avons pas (encore) retrouvé nos amitiés d'ici, ces liens qui nous unissaient et qui se sont estompés avec l'absence je pense. Ce qui me fait dire ça? Aucun n'est venu nous aider à notre déménagement et là nous voulions organiser un barbecue à la maison pour fêter notre retour les retrouver et déjà les réponses négatives comme quoi ils ne sont pas dispo fusent...
Déception...
Rédigé par : catherine | mercredi 14 juillet 2010 à 19:23
Oh quelle chance & quel bonheur de partager ces moments entre () avec une inconnue qui deviendra ... peut-être, pourquoi pas Une grande amie ?
Belle nuit
Rédigé par : Lutin | mercredi 14 juillet 2010 à 23:51
ah la la Catherine
vos amis demandent à se laisser réapprivoiser
peut-être y en aura-t-il de nouveaux ?
Rédigé par : Christie | jeudi 15 juillet 2010 à 07:28
c'est beau ces liens qui semblent évidents.
Rédigé par : garance | jeudi 15 juillet 2010 à 08:39
des fragilités et des forces de l'amitié... c'est super d'aligner les moments heureux
ça me donne envie d'écrire, les miens, et en même temps j'aurais peur de les figer
comme des papillons épinglés
c'est fascinant de rencontrer des gens et de nouer avec eux, tout de suite, j'adore ça, c'est rare, c'est bien comme ça.
Rédigé par : MarieMay | jeudi 15 juillet 2010 à 11:10
eh bien, ces moments-là appartiennent au passé
j'aime aussi profiter des moments heureux de chaque journée, mais il faut avouer qu'ils ne sont pas tous aussi fondateurs que ces expériences !
quoique
hâte de retrouver mes filles pour recommencer à jouer avec elles !
Rédigé par : Christie | jeudi 15 juillet 2010 à 11:18
"Sauf que nous nous sommes revues, déjà."
J'aime "sauf que...", "mais...", "pourtant...", qui annoncent le détour, la rupture vis-à-vis d'une voie toute droite. Dans Compartiment pour dames d'Anita Naïr, l'héroïne, célibataire, semble partie pour continuer à sacrifier sa vie à ses frères et soeurs. A 45 ans, elle (s')est figée dans des habitudes extraordinairement strictes sauf que... elle décide tout à coup de prendre le train pour le sud de l'Inde. Dans son compartiment réservé aux dames, "où la parole fuse sans qu'on s'en aperçoive", les voyageuses échangent des récits de moments heureux (un peu), malheureux (surtout)... et le trajet devient une expérience fondatrice pour l'héroïne.
Belle journée à toutes !
Rédigé par : lou | jeudi 15 juillet 2010 à 14:06
C'est très vrai ce que tu dis
cela a quelque chose de jubilatoire de dévier de ce qui devait être
s'éloigner de sa propre règle
déroger de ses habitudes et se réinventer
c'est ce que je ressens avec mes chaussures à plateformes, trop hautes, trop lourdes, pas jolies en soi mais qui me font de si jolies jambes et pieds. D'ailleurs je les portais samedi soir..
Rédigé par : Christie | jeudi 15 juillet 2010 à 15:34