maviesansmoi

la razzia

Ca faisait longtemps que je n'avais pas fait une razzia de livres. Et là, aujourd'hui, 4 d'un coup me sont arrivés par Amazon (j'ai un peu honte de négliger un peu ces derniers temps les librairies physiques pour cet impersonnel agent virtuel. Et j'aime bien sur Amazon, la certitude de trouver ce que je cherche).

L'amour en plus, pour questionner la nécessité d'être mère (mère à nouveau ?)

Sylvia, un roman d'amour, d'amour fou qui détruit dans le New York des années 60. C'est celui qui me donne le plus faim - mais auparavant j'ai décidé de terminer la lecture de mes envoûtantes Belles endormies.

Vie de Henry Brulard, parce que j'avais goût de mieux connaître ce Stendhal dont je me déclare si souvent la petite petite fillote, par le coeur.

L'adaptation française de la méthode Getting things done. En cette période de charge de travail en croissance, j'ai besoin de me rassurer et de me dire que oui, je vais savoir m'organiser pour réussir.

C'est fou ce qu'une sélection de livres en disent long sur son lecteur.

trois eaux

 

Inlassablement je cuisine et recuisine le cake aux zests de pamplemousse de jp et Gaston. Trois essais en quinze jours, et le bougre n'a jamais le même goût - il faut dire que je ne lis pas les recettes jusqu'au bout ; à chaque fois un truc me semble chelou, alors je me penche sur le texte et Ahhhhhoui bien sûûûûr ! Cela ne m'a pas empêché de remercier la vierge ce matin encore pour le croustillant de la croute enfournée très chaude puis on baisse la température du four, mamamia. Et l'amertume des zests mélée au sucré de la pâte, il ne m'en faut pas plus pour affronter un dimanche matin.

Mais une chose que j'ai retenue et que j'accomplis sans faillir, c'est cette consigne de jp : faire tremper les zests dans trois eaux pour en ôter l'amertume. La première raison est sans doute que cette consigne se trouve au début de la recette. Mais il y a quelque chose de plus ; les mots roulent et roulent dans ma tête.

Et s'il nous fallait trois eaux, à nous aussi, pour ôter l'excédent d'amertume et nous rendre comestibles ?

Bouillotte/ huile à la prune / Chanel n°5.
Lèche de Churchill / écriture par ici / expérimentations culinaires.
Yoga devant la fenêtre / correspondance / visite à ma grand-mère.
Tour de pâté de maison / parlotte avec Chimène / plongée dans le beau regard de l'homme aimé.
Réunion inspirée / complots avec une amie / visite à la boutique de ma copine Le Truc.
Courrir le lond de la Seine / fin de soirée zapping / raccompagnage d'amis à leur voiture.

Et me voilà prête à être accomodée en cake devant lequel on s'agenouille.

T'inquiète pas jpb, je ne risque pas de les oublier les trois eaux.

Je suis heureuse car ma liste me semble infinie... Allé je vais regoûter une tranche de mon cake.

Et ça, c'est pas beau ça ?

choses lues et entendues

 

I'm getting curious and curiouser. (Maud)

Son mari a un grand cerf très grave. (Alma)

Géomètre de sa propre pensée... (Julien)

Je cherche à m'investir dans un objet étranger. (Marie)

Diderot était un pantophile, un amoureux de tout ! (Raphaël)

Il n'y a rien qui puisse m'empêcher de faire quoi que ce soit, à part moi. (Susan)

[Il y a ce bel article sur le blog de Chine, qui parle des écueils rencontrés par ses clientes entrepreneuse.. Je rentre dans le panneau de plusieurs d'entre eux ; et je progresse, mais oui !]

Et vous, qu'avez-vous lu ? Qu'avez-vous entendu ?

pain béni

Ce qui m'intéresse, dans la vie, ce qui m'obsède, c'est être en lien ; mettre en lien.

D'abord le lien je ne sais pas le couper. Ca a commencé avec ma mère, puis avec ma meilleure amie, puis avec mon amoureux, puis avec mes enfants. Même mon chien me manque quand il passe la journée ailleurs. Tous se dérobent, et c'est tant mieux, que c'est bon de les désirer !

J'aime la chaleur, j'aime voir apparaître l'âme, j'aime la confrontation, les petites batailles - palper la différence de potentiel entre les êtres.

Alors ce blog - ce blog ! La possibilité, dès que je veux semble-t-il, de créer la possibilité d'un lien. L'illusion que le cordon peut ne jamais se couper.

Pain béni.

 

J'en mangerais bien moi aussi, de cette pomme.

un rêve

C'est l'été sur le port. Lumière dorée de la fin d'après-midi.

L'or blanc de la bague ressort joliment sur mes mains hâlées. Mains hâlées posées sur le volant poussièreux de la méhari beigeasse. Elle en a vu, des chemins, cette voiture ouverte à tous les vents... De ma main droite je tente de câler derrière l'oreille une mèche de mes cheveux longs, emmêlés par le vent et le sel, qui se baladent deant mes yeux. Je porte une chemise blanche trop grande pour moi, une minijupe en jean très délavé, de vieilles Converse basses. Il est 5 h du soir et je suis allée chercher Nico à son bateau. Il nous rejoint, les trois enfants, Churchill et moi, pour passer la suite des vacances dans notre maison de Belle île.

Où sur l'île ? Mon rêve ne le dit pas encore. La maison en revanche est blanche aux volets bleu marine, assez petite, nous en ajouterons des bouts au fur et à mesure. Elle est bordée par un jardin de curé, herbu, avec des poires et des roses. La mer n'est pas loin. Ca sent l'iode et nous sommes heureux, là, tous les six.

Et vous, sur quel rêve se posent vos mains ?   

la dernière carte

J'ai commandé 50 exemplaires de ma carte de voeux. J'allais en demander 100, et Nico m'a dit "Tu ne les écris jamais toutes.." C'est vrai ça, écrire 50 cartes c'est déjà pas mal.

Total, je les ai toutes écrites. Il m'en reste une seule, mais elle va rester dans mon tiroir car j'aime garder des traces. Elles prennent la poussière et je les balance quelques années plus tard, comme ce classeur plein de coupures de journaux des années 2001-2006 que j'ai jetées au moment du déménagement de mon bureau, et ensuite je regrette, total je viens de commencer un nouvel archivage de coupures de presse.

A qui envoyer mes voeux ?

Au début c'est facile je laisse parler mon coeur et la nécessité, je laisse parler l'immédiateté des liens, mes amis, mes clients, mes bonnes fées. Puis au fur et à mesure que la pile s'amenuise je me mets à choisir, qui, mais à qui qui ?

J'ai dû me botter les fesses pour écrire à mes anciens clients. Nous nous sommes tant aimés, tant donné, nous avons "souffert" et gagné ensemble.. Mais c'est fini, plus de projet commun. Je crois dans la gratitude et la fidélité, et je crois dans la possibilité de raviver un lien faiblissant par un nouveau projet. Avec un ancien client cependant, je trouve toujours compliqué de demander "qu'allons-nous faire ensemble ?"

Alors quand je leur ai écrit, je me suis appuyée sur l'un des sentiments qui m'habite le plus souvent ces derniers temps, (en partie grâce à ce livre, qui en fait un principe de bonheur et de réussite) : la gratitude. Partant de ce principe je pourrais écrire encore à 50 personnes. Mais on est déjà le 2 février et je vais garder ma dernière carte pour moi, histoire de me remercier d'avoir écrit les 49 premières.